Stéphane Bret analyse sans pitié le présent de notre société en se plaçant dans un “hypothétique” futur situé en 2030. Au travers de personnages très intéressant et un peu anachroniques, il analyse le “scoop” de ce jour lointain :
la proposition de suppression du suffrage universel pour les élections nationales.
Pour retracer l’historique 2010-2030 et comprendre pourquoi cette élection va probablement être supprimée dans l’indifférence générale, il met en scène des couples ou des situations antagonistes : le grand-père / la fille et son mari ; la nièce avec le play-boy de service / l’étudiant en math ; la visite profonde d’un pays / le tourisme superficiel ; courir dans la nature / salle de sport... le tout dans un Paris intra-muros qui n’a pas tellement évolué hormis un réchauffement non négligeable du climat. Par contre l’extérieur de Paris révèle une très forte évolution du clivage riche/pauvre.
Dans les suites de la fameuses crises de 2020, qui j’espère bien n’arrivera pas dans notre réalité, nous avons une forte démondialisation suite à un ensemble de lois protectionnistes des grandes puissances voulant protéger leur monnaie et leur niveau d’emplois.
J’ai moins aimé le passage sur les immigrants et leurs origines, je l’ai trouvé un peu chargé et sans vrai relation avec le sujet.
L’auteur nous propose ici dans une anticipation proche, ce qui pourrait advenir sans prise de conscience des réalités actuelles, le tout raconté avec un vocabulaire riche, mais sans exagération, des personnages hauts en couleurs et une écriture fluide. Un livre “citoyen” qui pose des questions, dont la principale : peut-on supprimer le suffrage universel ? Avec comme raison sous-jacente que le poids des gouvernements élus s’effacent de plus de plus devant les décisions des technocrates européens, qui eux ne sont pas élus... La constitution sera-t-elle modifiée ? A vous de le découvrir, et éventuellement d’agir en conséquence dans les années à venir.
Ce qui l’avait poussé à étudier les sciences économiques, c’était la situation originale de cette discipline au croisement du relationnel et de l’irrationnel, tentant de tout mesurer, de prévoir un peu aussi... Et qui échouait ponctuellement dans ses prétentions, mais constituait tout de même à ses yeux une tentative méritoire d’expliquer certains aspects de l’activité humaine.