Délivrez-moi !

Forte de mon expérience plus qu’agréable avec le tome 1, je me suis mise à table de ce tome 2 sans trop d’appréhensions et encore moins d’attentes particulières. Et pourtant ! Cet opus est encore meilleur que le premier !
J’exultais de plaisir à chaque page tournée, ne sachant plus où donner de la tête entre le personnage de Thursday dont je me régale de plus en plus (sans doute parce qu’elle me ressemble un peu, avec sa fusillante ironie et sa saignante repartie), l’humour si originalement exquis, décalé et décapant de Fforde (combien de fois n’ai-je pas ri au point d’interrompre la lecture d’autres bouquineurs alentour ?), l’intrigue merveilleusement fraîche et alambiquée à la sauce voyage dans le temps qui rebondit sans cesse et vous donne toujours envie d’en reprendre une part, les références littéraires plus nombreuses et encore plus délicieuses, et la traduction ô combien intelligente et savamment sucrée de Roxane Azimi qui, à l’aide bien sûr d’un auteur bourré d’imagination, nous sert des trouvailles admirablement savoureuses (à l’exception d’un certain “villain” anglais traduit par un “vilain” en français au lieu d’un “méchant”, faute de débutant ma chère, mais votre chantilly néologique rattrape sans conteste ce très léger goût salé dans le gâteau).
Après ce repas pantagruélique, j’ai désormais les yeux plus gros que le ventre : j’ai encore plus soif, encore plus faim. La serviette qui pendouille au cou, le couteau et la fourchette dans la main, je réclame la suite (le plat, le dessert, le thé, le café, les mignardises, tout !), parce que j’espère bien que tout ça, ce n’était que l’entrée.