Le Début de la Fin

On n’est plus dans la frénésie des trois premiers tomes, et ce depuis le précédent opus, mais l’auteur montre toujours un talent certain pour faire rebondir son récit vers les centaines dernières pages et faire comprendre au lecteur que ce qu’il a lu auparavant n’était pas si inutile que ça.
Effectivement, il ne se passe pas grand chose de folichon dans les trois quarts du récit, dont on ignore le réel but. Toutefois, l’action redevient entraînante vers la fin. L’auteur nous laisse en revanche quelques énigmes non résolues qui je l’espère trouveront une réponse dans le tome 6.
On se perd un peu dans le cours du temps, mais on constate avec plaisir que tous les éléments mis en place par Fforde dans les précédents tomes ont un sens aujourd’hui. Son écriture reste donc intelligente tout en conservant l’innovation et l’humour. Il en profite surtout pour épingler de manière très inspirée la téléréalité poubelle et critiquer la baisse de la lecture dans le monde en créant un excédent de bêtise qui propose des problèmes de stockage vu la trop grande quantité qui sévit. Il lance ainsi une sorte de signal d’alarme aux jeunes générations avilies par tant de pauvreté intellectuelle (l’épisode des abeilles est plus que significatif). Ingénieux.
En définitive, même si le début est long et surtout assez compliqué niveau vocabulaire inventé et concepts sur le monde livresque, on y trouve quand même son compte, on rit tout seul de toutes ces bonnes vannes bien envoyées, malgré la majorité tend à dire que le soufflé a fortement tendance à se dégonfler...