2025-09-06 01:05
C’est une bien belle déception de mon côté avec ce “polar classique moyennâgeux” plutôt culte dans l’oeuvre d’Umberto Eco.
En lisant les autres avis, on est pourtant prévenus : des répétitions à outrance, une enquête mise au deuxième plan derrière des considérations éthico-philosophico-religieuses, du latin non-traduit.
C’est exactement ça.
Je rajouterai que ces répétitions font partie d’un récit à rallonge extrêmement lent qui a de quoi saturer la patience d’un lecteur pourtant avisé et résolu à poursuivre. Egalement que c’est généralement le crime et l’enquête qui motivent cette lecture alors qu’un nombre incalculable de paragraphes sur l’état de la chrétienté à l’époque du récit, la religion en général ou les “aventures” d’Adso composent la majorité des pages disponibles. L’auteur s’arrange souvent pour retourner à nos moutons en fin de chapitre, histoire de faire quelque peu avancer l’énigme globale, néanmoins au pris d’avoir perdu la moitié de son auditoire.
Car l’auditoire en question est plutôt malmené, aussi bien avec la situation chrétienne complètement incompréhensible pour les profanes (tous les ordres religieux qui se distinguent pour un oui ou pour un non, les allégeances “girouettantes” des papes contemporains, les rhétoriques religieuses contradictoires...) qu’avec les déplacements de Guillaume et Adso dans la fameuse bibliothèque, dans laquelle ils vont, ils partent, ils retournent, ils repartent, ils reviennent, ils requittent et reretournent sans qu’on en voie la fin !
Ensuite, ce fameux latin non traduit : ahhh, Umberto Eco dans toute sa puissance, qui pense qu’on ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes si on n’est pas capables de comprendre le latin ! Car quand on a lu Dire presque la même chose comme votre fidèle serviteuse, on s’aperçoit vite que l’homme, certes érudit mais franchement élitiste et qui ne s’en cache pas, semble penser que tout un chacun devrait maîtriser plusieurs langues ou du moins comprendre les subtilités parmi plusieurs. Sans commentaire...
Alors, tout cumulé, ça irrite. Malgré les — quelques — commentaires enchantés qui engageaient à finir car la fin vaut le détour, l’agacement a pris le pas sur la bonne volonté.
J’ai personnellement abandonné à la moitié. En regardant ce que la suite du récit offrait, j’ai été effarée par la lenteur qui persistait, la découverte de l’identité du criminel et surtout la raison pour laquelle il a commis ces meurtres. Et là, j’ai souri en me disant que j’avais pris la bonne décision, car en finissant, j’aurais certainement dit : “Euhh, c’est tout ?? Tout ça pour ça ???"
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