Le grand cahier

Court roman qui ouvre la voie à deux suites. Si au départ l’écriture archi simple au présent avec des phrases courtes peut agacer et ennuyer, on comprend pourtant vite que le style narratif correspond au discours des deux protagonistes qui relatent ce qui se passe autour d’eux, de leur point de vue à première vue dénué d’émotion. En effet, les deux frères se comportent de manière assez marginale, qui pourrait peut-être s’expliquer médicalement par le syndrome d’asperger ou l’autisme, mais qui au final les empêche d’agir de manière émotif. Ils réfléchissent, organisent des stratégies tout en tentant d’absorber certains comportements humains via d’étranges leçons. Ils carburent au pragmatisme tout en faisant preuve d’une forme de moralité en portant assistance à ceux qui demandent de l’aide ou sont dans le besoin, quoi que cela implique, ce qui prouve qu’ils ne sont pas totalement insensibles, même si la notion de bien et de mal semble floue. Leur indifférence et froideur peuvent choquer, tout comme certaines de leurs actions. Quelques scènes montrent des choses très crues ou horribles qui trouvent toujours une solution simple avec eux ou que leur éducation minimale de la vie en société les empêche d’interpréter correctement.
Le roman provoque quelques grimaces de dégoût, demande une certaine adaptation, mais au moins il se lit vite. Ce n’est pas forcément du grand art mais c’est intéressant. Suffisamment pour continuer. Il faut quand même savoir dans quoi on se lance avant de commencer.