2013-04-16 11:52
Par où commencer ? Humm... Quel soulagement d’en être venue à bout, j’ai rarement eu entre les mains lecture plus soporifique ! J’ai de nombreux griefs envers cette “fameuse” préquelle au Seigneur des anneaux. Le récit, tout d’abord, est clairement tourné vers un public jeune, à tel point que j’ai vu des ressemblances narratives avec Narnia, ce qui n’est pas un compliment. Qui est ce narrateur insupportable au discours didactique qui répète sans cesse des phrases du type “Mais cela, il ne pourrait s’en rendre compte que trois semaines plus tard”, ou “Vous comme moi savons que ce n’est pas vrai”, ou encore “Heureusement pour lui, cet argument était faux, comme on le verra”, à la page 215 ?? Ces phrases infantilisent à outrance le lecteur adulte, qui constitue, rappelons-le, le nerf du lectorat de Tolkien.
L’histoire en elle-même n’a que peu d’attraits face à l’un des romans les plus lus de tous les temps. Bilbo et ses treize nains qui traversent la moitié de la planète juste pour de l’or, ça m’a fait penser aux footballeurs qui courent après la baballe on ne sait trop pourquoi. D’autant plus qu’à la fin, on se fait totalement arnaquer sur la marchandise puisque, contrairement à ce que la couverture (maintes fois reproduite pour diverses éditions depuis 10 ans) pourrait nous faire espérer, ce n’est même pas Bilbo qui tue le méchant dragon !
Bilbo d’ailleurs est assez fatigant, à toujours se tirer des mauvais pas grâce à la chance et à un surdosage de maladresse. Et que dire des treize nains dont on ne se souvient jamais des noms tant ils se ressemblent, certains n’étant en outre là que pour faire de la figuration ?
Ensuite, les repères temporels sont extrêmement mal faits : les personnages font état d’un voyage de plusieurs mois alors que le poids des mots de Tolkien n’équivaut pas à un dixième de ce qu’ils peuvent vivre. En d’autres termes : l’histoire s’étale sur plus d’un an, mais on a très vivement l’impression que les évènements s’enchaînent sur quelques semaines.
Enfin, m’est apparue absolument nécessaire et bienvenue cette nouvelle traduction annoncée chez Christian Bourgois. Visiblement le français du début du siècle avait encore quelques atomes crochus avec le québécois d’aujourd’hui, Ledoux faisant “courir la chance” à nos héros ou les faisant “retourner” au lieu de “rentrer”... Le vocabulaire est lourd, plus du tout d’actualité, et n’a même pas ce charme épique qu’on trouve à la traduction du Seigneur des anneaux (ce qui en toute honnêteté est sans doute normal puisque cette traduction-là a 30 ans de moins que celle de Bilbo...).
Cette lecture est une énorme déception, je n’ai pas retrouvé l’intensité du monde du Seigneur des anneaux, lu il y a 10 ans. Peut-être ne suis-je tout simplement plus dans “l’humeur Tolkien” de mon adolescence...
Tout ça pour dire qu’en film, avec de bons acteurs, une belle musique et une rythmique accélérée, il doit être bien. Mais d’ailleurs, 3 films pour ce si petit livre ?? Y en a qui ne cherchent pas du tout à exploiter le filon à fond...
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