Franco Di Mare réussit à nous plonger dans une Naples à la fois moderne, historique et intemporelle. De nos jours, la Camorra, la mafia, a toujours le main mise sur cette ville, à la fois belle et ténébreuse. Nous allons plonger au coeur de la mafia en suivant les pas d’un “gentil” exécuteur, tombé dans cette profession par hasard, suite à un fort désenchantement.
Le récit, comme cette ville, est surpeuplé et grouille de vie. L’auteur commence par nous promener au fil des chapitres d’un personnage à l’autre, en intercalant sans prévenir des chapitres “anciens” racontant le passé de certains d’entre eux. Ce foisonnement de personnages, de lieux, avec d’innombrables noms à consonances italiennes, et de périodes, rend ce livre riche, perturbant et un peu difficile à lire (quelques rues dont les noms sont très proche, à mon oreille française, suffisent pour qu’un clan de la mafia se créé).
Mais le miracle finit par avoir lieu et tout se fusionne harmonieusement, et notre “tueur” atypique
finit par boucler la boucle !
L’auteur semble bien maîtriser à la fois l’ambiance et le contexte de cette ville hors du commun. Il arrive à donner un ton original à cette histoire qui racontée par d’autre pourrait n’être qu’une énième histoire sordide sur les tueurs de la mafia. Il veut montrer ici que rien n’est simple et où même le parcours le mieux rangé, loin des histoires des “Familles” peut basculer à l’aide de petits incidents rehaussés par les innombrables liens qui se tissent au sein de cette population particulièrement dense et liées par le poids des traditions. Il ne renie pas non plus le coté sang chaud de l’Italie, avec les jolies femmes, le goût des fringues. Il ne néglige pas non plus la gastronomie en nous régalant régulièrement avec des plats alléchants dont les noms sont doux à l’oreille.
Tout ceci, rehaussé par la double vie que mène notre héros malgré lui rend cette lecture prenante même si l’on risque de se perdre dans cette profusion napolitaine.