2022-07-24 01:13
Mais quel livre ! L’on ne présente plus Paul Auster, dont cet opus couronne le summum de sa carrière, constitue une apogée, un aboutissement. Car malgré la difficulté au début de comprendre la finalité de cette construction en sept parties elles-mêmes divisées par quatre sous-parties, on comprend en définitive que cette histoire est plus ou moins une sorte d’autobiographie dissimulée, car la fin envoûte et annihile toute question sur l’intérêt de l’exercice. L’auteur parle avec délectation et peine de sa ville de New-York, de son Amérique marquée par la violence, le racisme, les magouilles politiques et le capitalisme. A travers les vies de son personnage quasi avatar, il nous fait retraverser l’histoire américaine d’une façon si détaillée que ça sent le vécu.
Paul Auster a également une aisance d’écriture assez déroutante, merveilleusement retranscrite en français par le talentueux Gérad Meudal, qui s’occupe aussi entre autres des textes de Salman Rushdie (faut pas s’étonner après qu’on choisisse de savourer ces auteurs en français plutôt qu’en VO). L’auteur fait preuve d’un lyrisme, d’un rythme, d’un humour et d’une repartie fluides assez exceptionnels qui ont l’air tout simples comme ça alors que pas du tout.
Il peut être compliqué et déboussolant au départ de suivre ces quatre tranches de vie parallèles, surtout quand Ferguson est encore jeune. Mais les distinctions deviennent plus faciles dès lors que Ferguson dépasse l’adolescence. Et alors, il est fascinant de voir combien ces 4F sont ressemblants tout en étant différents.
Ce gros livre n’a en réalité que l’apparence d’être gros. Il se lit tout seul, il se déguste jusqu’à certaines révélations alléchantes. On sent que l’auteur s’est plus que jamais donné dans cet ouvrage, lequel joue peut-être le rôle de ses mémoires.
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