2020-07-05 19:05
Marie-Pierre Bardou nous livre ici un huis-clos intéressant dans une chasse au trésor originale, issue d’un esprit pervers. Je parle bien sûr du comte, propriétaire du château où se déroule notre aventure et non de l’auteur ! Pour retrouver un trésor familial perdu, après avoir épuisé toutes les voies classiques, le comte constitue une équipe atypique avec pour challenge de trouver le trésor en moins de trois jours à partir d’un simple indice laissé par son ancêtre. Il recrute ces personnes avec beaucoup de soin. Elles doivent avoir des dons particuliers et aucune attache car il n’a pas l’intention de les payer, ni bien entendu de les laisser repartir. En ai-je trop dit ? Pas sûr ! Il y a toujours des grains de sables qui perturbe même le meilleur des plans. Trouveront-ils le trésor ? Existe-t-il seulement ? En sortiront-ils vivant ? indemne ? Tous ? Cela fait beaucoup de question, et il n’y aura aucune réponse dans cette critique, par contre elles sont toutes dans le livre. Vous savez ce qu’il vous reste à faire : suivre nos protagonistes heure par heure, pendant trois jours. Il s’agit de l’une des originalités de la narration : l’auteur a découpé son récit heure par heure et par personnage, mêmes les animaux ont le droit à la parole. Heureusement pour nous Marie-Pierre Bardou conserve la troisième personne du singulier pour donner les différents points du vues. Un récit à la première personne, dont le narrateur change presque toutes les pages aurait été fatiguant à lire. Il y a quand même 7 protagonistes, 3 domestiques, 2 animaux et 1 comte... Cela lui permet également de les introduire progressivement sans noyer le pauvre lecteur de toutes ses biographies. Avec tous ces péripéties: les personnages qui ne sont pas tous ceux qu’ils prétendent, les différents accidents, les fausses pistes habilement laissées par l’auteur, certaines sont démenties rapidement, pour d’autres, il faudra patienter jusqu’à la fin, le rythme donné par le découpage, une écriture prenante... Bref, il est difficile de faire des pauses pendant la lecture. Une très bonne lecture, que l’auteur a également su agrémenter, dans sa recherche sur la folie et sur la perte de toute morale, de réflexions sur la force réelle des personnages par rapport à l’impression qu’ils dégagent que ce soit l’apparence physique comme leurs réels caractères.