Fièvre d'ombres

On a tous, enfouie au fond de nous, une part d’obscurité, une part d’ombre animée par de sombres pensées, un animal tapi qui ne demande qu’à sortir, un lac aux eaux épaisses dans lequel on aimerait plonger la main pour arracher la solution à tous nos problèmes. Car finalement, qui sommes-nous ? Sommes-nous vraiment ce que nous prétendons être ? Pas tout à fait, du moins jamais totalement, nous sommes ce que nous sommes, c’est tout…  Mac est arrivée à un carrefour de sa vie, elle doit choisir quelle direction prendre, elle doit assumer ce qu’elle est. Dans toute la première partie, c’est ce cheminement que nous suivons. Karen Marie Moning alterne habilement passages au passé et passages au présent pour nous immerger dans le cœur de Mac. Nous sommes elle… La page est tournée, les événements l’ont obligée à ouvrir les yeux, à reconsidérer les choses. C’est une survivante, une guerrière, et elle ne subira plus. Quelle première partie… Malgré quelques longueurs, elle distille un sentiment de malaise oppressant, qui va de pair avec ce que ressent Mac. Mais qui est Mac ? Je ne la reconnais pas… Où est passée la Mac Arc-en-ciel ? Et puis, tout s’accélère. L’heure n’est plus aux doutes, sa décision est prise.  Et les presque 900 pages défilent à la vitesse de la lumière, succession de volte-face, de bouleversements, de surprises, de combats, mais aussi de scènes tendres.  Ce qui est noir l’est-il vraiment ? Et la lumière est-elle lumière ? Une vraie réussite que ce tome qui clôt cette saga en apothéose. Les questions soulevées dans les tomes précédents trouvent leur réponse. Mon cœur a frémi, tressailli. J’ai aimé, j’ai détesté, j’ai aimé détester… Mais c’est déjà fini. Bon sang, c’est fini… 

Je retrouve Mac pour un dernier tome plein d’actions et de révélations. La course au Sinsar Dubh est loin d’être terminée, et Mac a encore beaucoup de chose à découvrir sur le livre, mais aussi sur elle même. Si vous avez lu le tome précédent, vous devez savoir que j’ai retrouvé une Mac dans une situation désespérée (oui, encore une fois, Mac a le chic pour s’attirer des ennuis). Une situation qui va beaucoup l’affecter, plus que ce qu’elle ne le pensait. Mais une Mac prête à tout et avec de nouvelles capacités va se relever. Ce tome étant le dernier, évidement toutes les réponses à propos du Sinsar Dubh sont données. Dans les pages de ce roman vous saurez enfin tout sur ses origines et la fuite du livre dans les rues de Dublin. Et encore plus étonnant, on va découvrir que Mac n’est peut-être pas ce qu’elle croit être, et si Mac cachait en elle bien plus de part d’ombre qu’elle ne le pensait ? Il aussi temps d’en découvrir enfin un peu plus sur ce que cache Barrons, même si fermant ce livre, il reste quand une part de mystère sur ce personnage. Mais plus que des découvertes sur le livre noir ou les personnages, ce tome est aussi la conclusion de la vengeance de Mac : elle va enfin connaître l’identité du meurtrier de sa sœur, et la façon dont elle est morte. D’ailleurs vous ne pourrez qu’être surprit... Un dernier tome très bien rythmé, même si parfois je trouve les réflexions de Mac dans lesquelles le lecteur est plongé un peu longuet. Je trouve que cette saga se termine en beauté, et j’apprécie d’autant plus cette fin que ce n’est pas un happy-end mielleux. J’ai aimé mon voyage dans les rues de Dublin avec ce roman entre Urban Fantasy et bit-lit.