2014-03-26 12:56
(...)Il s’agit donc ici d’une compétition télévisée, une “longue marche” pour 100 adolescents venus de tout le pays, une randonnée macabre jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un, jusqu’à la mort de tous les autres, dans un système stasunien totalitaire. Pour les aider (ça serait trop long et trop chiant d’attendre qu’ils meurent tous d’épuisement... Ou de vieillesse), des soldats sont là pour les encadrer, leur filer des avertissements dès qu’ils ralentissent ou s’arrêtent et les abattre comme des chiens sans sommation au bout du 3ème. On voit très clairement l’adaptation ciné que ça pourrait donner, à condition de ne pas foirer le casting des mômes et la direction d’acteurs, d’en faire un truc concis, genre 1h30, et surtout, SURTOUT, de ne pas chercher à donner une explication rationnelle à tout, à rester dans le flou, dans le point de vue du héros et de ne pas toucher à la fin ! Parce que c’est tout ce système narratif qui donne à cogiter : sur les motivations de ces jeunes mecs qui se portent délibérément candidats (et sur le parallèle avec l’enrôlement volontaire dans un conflit, le patriotisme en moins), sur l’importance et le sens de la vie et de la mort, sur les conséquences de l’absence paternelle et des traumatismes de l’enfance, sur les limites physiques et psychiques de l’être humain, sur celles de la dignité humaine, sur la fascination morbide des spectateurs (et de la nôtre aussi), sur cet instant où l’esprit bascule dans la folie et où le corps lâche dans un sens ou dans l’autre ou de façon simultanée. Un livre à lire donc, bien avant d’avoir atteint la trentaine si possible (mais si c’est le cas, personne ne viendra vous fusiller pour autant).