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Liste des livres

A l'abri de rien de Olivier Adam
2007
Olivier Adam
Littérature
3½ h
Marie se sent perdue. Son mari, ses enfants sont le dernier fil qui la relie à la vie.
Ce fragile équilibre est bouleversé le jour où elle rencontre les « kosovars », ces réfugiés dont nul ne se soucie et qui errent, abandonnés, aux confins de la ville.
Négligeant sa famille, Marie décide de leur porter secours.
Et de tout leur donner : nourriture, vêtements, temps, argent, elle ne garde rien pour elle. Entraînée par une force irrésistible, elle s’expose à tous les dangers, y compris celui d’y laisser sa peau.
Avec ce roman, Olivier Adam nous rappelle que la violence qui frappe les plus faibles est l’affaire de chacun. Et trace le portrait inoubliable d’une femme dépassée par la force de ses sentiments.
Assommons les pauvres de Sinha Shumona
2011
Sinha Shumona
Littérature
2 h
« Les mots s’ajoutaient aux mots. Les dossiers s’entassaient. Les hommes défilaient sans fin. On ne distinguait plus leur visage ou leur corps. Ensemble comme un gigantesque amas obscur ils nous mettaient mal à l’aise. Ils étaient obligés de mentir, de raconter une tout autre histoire que la leur pour tenter l’asile politique. Évidemment on ne croyait presque jamais à leurs histoires. Achetées avec le trajet et le passeport, elles allaient jaunir et tomber en miettes avec tant d’autres histoires accumulées depuis des années ». Au petit matin, après avoir passé la nuit au poste pour avoir fracassé une bouteille de vin sur la tête d’un immigré, une jeune femme déroule le film de l’année écoulée et les raisons qui l’ont conduite à ce déchaînement de violence. Étrangère elle aussi, elle gagne sa vie comme interprète auprès des demandeurs d’asile, dans les bureaux semi opaques des zones périphériques de la ville. Place intenable, insoutenable. Ce récit se lit comme une succession de tableaux et de scènes, qui fouillent aussi bien les consciences qu’ils peignent la violence du monde. Le regard de l’auteur est comme le poème de Baudelaire qui donne son titre au livre : sans concession et sans complaisance.
Canada de Richard Ford
2013
Femina (étranger) 2013
Richard Ford
Littérature
10 h
« D’abord, je vais vous raconter le hold-up que nos parents ont commis. Ensuite les meurtres, qui se sont produits plus tard. »
Great Falls, Montana, 1960. Dell Parsons a 15 ans lorsque ses parents braquent une banque, avec le fol espoir de rembourser un créancier menaçant. Le hold-up échoue, les parents sont arrêtés, et Dell a désormais le choix entre la fuite et l’orphelinat. Il traverse la frontière et trouve refuge dans un village du Saskatchewan, au Canada. Il est alors recueilli par le propriétaire d’un hôtel, Arthur Remlinger, qui le prend à son service. Charismatique, mystérieux, Remlinger est aussi recherché aux États-Unis... C’est la fin de l’innocence pour Dell qui, dans l’ombre de Remlinger, au sein d’une nature sauvage et d’une communauté pour qui seule compte la force brutale, cherche son propre chemin. Canada est le récit de ces années qui l’ont marqué à jamais. Ce roman, d’une puissance et d’une beauté exceptionnelles, marque le retour sur la scène littéraire d’un des plus grands écrivains américains contemporains.
Candide et lubrique de Adam Thirlwell
2016
Adam Thirlwell
Littérature
18
7 h
Le héros de Candide et lubrique est un jeune homme bien sous tous rapports. Marié à une femme qu’il aime, ce garçon rêveur vit chez ses parents et cultive son image d’ex-enfant prodige. Un matin, il se réveille dans le lit de sa meilleure amie, inconsciente après ce qui semble avoir été une nuit d’excès en tout genre. Premier faux pas d’une série de mauvais choix – volontaires ou guidés par un Destin farceur ? – qui mettront son équilibre psychique à rude épreuve, d’adultères en abus de drogues, d’orgies en braquages au pistolet à eau...
Dans cette fable en forme de cauchemar éveillé, qui rappelle parfois l’admirable De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts de Thomas De Quincey, Adam Thirlwell déploie toute son insolence et son ironie pour décrire un monde en proie à toutes les violences, toutes les folies.
Ce coeur changeant de Agnès Desarthe
2015
Agnès Desarthe
Littérature
5½ h
Le destin de Rose, qui à 20 ans, au début du XXe siècle, quitte le manoir familial de Soro, au Danemark, pour aller vivre à Paris. Elle ira d’une fumerie clandestine d’opium à un appartement bourgeois de la rue Delambre où elle vivra en couple avec une femme, avant de recueillir une enfant trouvée qui deviendra sa fille.
Prix littéraire le monde 2015
Dans les yeux des autres de Geneviève Brisac
2014
Geneviève Brisac
Littérature
4½ h
Anna est idéaliste. Molly, sa sœur, est réaliste. L’une traque la vérité dans les mots, l’autre la réalité dans l’action. Mais toutes deux militent pour la victoire de la Révolution. Avec leurs compagnons, Marek et Boris, elles se prennent pour les trois mousquetaires de la liberté.
Vingt ans après : Anna est devenue écrivain, elle a connu le succès, puis le dénuement et l’oubli. Molly est médecin et affronte la misère du monde. Marek est mort en prison au Mexique, après l’échec de la lutte armée. Boris, lui, continue à se battre – en vain ?
C’est alors qu’Anna décide de relire ses carnets. Une mère excentrique, des amants inconstants, le rêve d’une communauté utopique et l’éclat trompeur du milieu littéraire, une balade dans l’Italie « rouge » sont quelques-uns des thèmes et des personnages de ce roman incroyablement vivant, dont l’humour ne parvient pas toujours à dissiper la mélancolie.
Complice mais féroce, Geneviève Brisac se penche sur leur destin, leurs engagements et leurs désillusions. Car c’est, bien sûr, d’une éducation sentimentale qu’il s’agit ici. Celle d’une génération qui, à défaut de se perdre, n’a jamais cédé sur son désir.
Dans son propre rôle de Fanny Chiarello
2015
Fanny Chiarello
Littérature
3½ h
Une farandole silencieuse au clair de lune accueille Fennella pour son arrivée à Wannock Manor, cette vaste demeure aristocratique où elle débutera dès le lendemain matin, à six heures, comme domestique.
Pendant ce temps, Jeanette pleure rageusement sur le cadavre d’une mouche dans une suite du Grand Hôtel de Brighton, où elle est femme de chambre.
Deux scènes de la vie quotidienne, en Angleterre, en 1947. Deux existences que tout semble séparer, dans ce pays où les différences de classe sont encore un obstacle infranchissable entre les êtres.
Fennella a perdu la parole à la suite d’un traumatisme. Jeanette est une jeune veuve de guerre qui a perdu tout espoir dans la vie. Une lettre mal adressée et une passion commune pour l’opéra vont provoquer leur rencontre et bouleverser leurs destins.
Le cheminement intérieur de deux femmes en quête d’absolu et d’émancipation, c’est ce que raconte ce roman sombre comme le monde dans lequel elles semblent enfermées, et lumineux comme l’amour qui les pousse à s’en libérer.
Derniers feux sur Sunset de Stewart O'nan
2016
Stewart O'nan
Littérature américaine
8 h
En 1937, Francis Scott Fitzgerald devient scénariste pour la Metro Goldwyn Mayer. C’est l’Âge d’Or d’Hollywood, du jazz et des parties mémorables. Ses collègues se nomment Dorothy Parker, Humphrey Bogart, Ernest Hemingway, Greta Garbo. Or, loin de sa chère Zelda, internée, et de sa fille Scottie, Fitzgerald est perdu. Il tente de préserver sa vie de famille, mais tombe amoureux de la journaliste Sheilah Graham.
Ces trois dernières années sont celles de la lutte acharnée que mène Scott Fitzgerald contre ses ennemis : l’alcool, la dépression, et le peu d’estime qu’il a pour lui-même. Oui, Hollywood sera pour lui « l’envers du Paradis », un lieu de souffrance et peut-être d’expiation.
Écrivain de l’intime, conteur de talent, Stewart O’Nan dévoile dans Derniers feux sur Sunset le vrai visage de Fitzgerald : celui d’un homme brisé par la vie, tandis que la fête bat son plein. Un livre poignant et plein de nostalgie.
Des vents contraires de Olivier Adam
2009
Olivier Adam
Littérature
5 h
Depuis que sa femme a disparu sans plus jamais faire signe, Paul Anderen vit seul avec ses deux jeunes enfants. Il espère faire peau neuve par la grâce d’un retour aux sources et s’installe alors à Saint-Malo, la ville de son enfance. Mais qui est donc Paul Anderen ? Un père qui, pour sauver le monde aux yeux de ses enfants, doit lutter sans cesse avec sa propre inquiétude et contrer, avec une infinie tendresse, les menaces qui pèsent sur leur vie.
Emily de Stewart O'Nan
2012
Stewart O'Nan
Littérature étrangère
6½ h
Dans la vie d’Emily, il y a eu les repas animés, la ronde des jours et des choses à faire. Aujourd’hui, Emily est veuve. Ses enfants sont loin. Sa belle-soeur, Arlene, lui tient compagnie.
Elle aime la musique classique, les musées, les petits-déjeuners copieux du Eat’n Park. Sa santé est bonne. Elle ne manque de rien. A 80 ans, le temps rétrécit mais il semble infini. Stewart O’Nan retrouve dans ce huitième roman le chef de famille de Nos plus beaux souvenirs, Emily Maxwell, et nous livre un récit initiatique d’un nouveau genre. Car c’est bien d’un apprentissage qu’il s’agit, celui de la solitude, de la vieillesse, d’une liberté inédite. Pas à pas, nous suivons Emily dans ce dernier âge de l’existence où il faut tout réinventer.
En toute franchise de Richard Ford
2008
Frank Bascombe (4)
Richard Ford
Littérature américaine
4 h
« Il est matériellement quasi impossible d’avoir plus de cinq vrais amis. C’est bien pourquoi j’ai limité mon temps-pour-autrui à du temps avec Sally, mes deux enfants (qui habitent des villes lointaines, Dieu merci) et mon ex-femme Ann, qui a élu domicile dans un mouroir chiquissime trop proche de mon domicile pour mon confort personnel. Reste donc un créneau et un seul. Charité bien ordonnée… j’ai décidé de me le réserver ; je serai ainsi mon meilleur et mon dernier ami. »
À soixante-huit ans, Frank Bascombe en a fini avec sa vie d’ancien journaliste sportif et d’agent immobilier. Il coule désormais une retraite paisible dans une ville du New Jersey. Paisible... jusqu’à ce que l’ouragan Sandy vienne frapper à sa porte.
Sincère, touchant, politiquement incorrect, Frank Bascombe, sous la plume incisive et profondément humaine de Richard Ford, demeure l’un des personnages les plus attachants de la littérature américaine.
Et rien d'autre de James Salter
2014
James Salter
Littérature américaine
7 h
La Seconde Guerre mondiale touche à sa fin. À bord d’un porte-avions au large du Japon, Philip Bowman rentre aux États-Unis. Il a deux obsessions, qui l’accompagneront tout au long de sa vie : la littérature et la quête de l’amour. Embauché par un éditeur, il découvre ce milieu très fermé, fait de maisons indépendantes, et encore dirigées par ceux qui les ont fondées. Bowman s’y sent comme un poisson dans l’eau, et sa réussite s’avère aussi rapide qu’indiscutable. Reste l’amour, ou plutôt cette sorte d’idéal qu’il poursuit, et qui ne cesse de se dérober à lui. L’échec d’un premier mariage, l’éblouissement de la passion physique et le goût amer de la trahison sont quelques-uns des moments de cette chasse au bonheur dont l’issue demeure incertaine.
Ce livre magnifique est comme le testament d’une génération d’écrivains, derniers témoins, sans le savoir, d’un monde promis à la disparition. Parce que l’art est le seul lieu où les contraires coexistent sans se détruire, il noue d’un même geste la soif de vivre de la jeunesse et la mélancolie de l’âge mûr, la frénésie érotique et le besoin d’apaisement, la recherche de la gloire et la conscience aiguë de son insignifiance.
Féerie Générale de Emmanuelle Pireyre
2012
Médicis 2012
Emmanuelle Pireyre
Littérature
3½ h
Ecrits corsaires.
Une petite fille déteste la finance et préfère peindre des chevaux ; des artistes investissent les casernes ; un universitaire ne parvient pas à achever sa thèse sur l’héroïsme contemporain ; une jeune musulmane choisit pour devise: Une cascade de glace ne peut constituer un mur infranchissable... Ainsi sont les protagonistes de Féerie générale : récalcitrants à l’égard de ce qui menace leur liberté, prompts à se glisser dans les interstices du réel pour en révéler les absurdités.
A partir de quelques échantillons prélevés dans les médias, ce livre mêle humour et érudition pour aborder - entre autres - le rôle de l’argent, la démilitarisation de l’Europe, la question du voile, le bonheur écologique. Il « fait littérature » avec une langue actuelle, écrite et orale, et celle des forums internet : « J’ai souvent eu l’impression, en écrivant ce livre, d’emprunter des discours tout faits comme on louerait des voitures pour le plaisir de les rendre à l’autre bout du pays complètement cabossées », nous confie l’auteur.
Emmanuelle Pireyre poursuit ici sa réflexion sur l’époque, dans un pastiche éblouissant des discours – savants, publicitaires, sociologiques - dont elle détourne les clichés. Cet écrivain-corsaire aborde les lieux communs avec une jubilation communicative et propose une radiographie de la conscience européenne en ce début de 21e siècle.
 
 
Freedom de Jonathan Franzen
2011
Jonathan Franzen
Littérature
16 h
Patty sera la femme idéale, c’est décidé. Mère parfaite, épouse aimante et dévouée, cette ex-basketteuse a fait, en l’épousant, le bonheur de Walter Berglund, de St. Paul (Minnesota). En devenant madame Berglund, Patty a renoncé à son goût pour les bad-boys, à commencer par Richard Katz, un rockeur dylanien qui se trouve être aussi le meilleur ami de Walter.
Freedom raconte l’histoire de ce trio amoureux et capture le climat émotionnel, moral et politique des États-Unis entre entre 1970 et 2010 avec une incroyable virtuosité. Anatomie d’un mariage, ce livre propose une méditation sur les déceptions et les compromis auxquels se trouvent confrontés ces baby-boomers qui avaient voulu changer le monde. C’est aussi l’acte d’accusation le plus féroce qu’on ait vu depuis longtemps sur ce qu’est devenue l’Amérique. Mais sa plus belle réussite est sans nul doute le personnage de Patty. Telle une héroïne sartrienne égarée dans un roman de Tolstoï, elle cherche à se libérer – mais de quoi ? –, tandis que les États-Unis livrent en Irak leur propre guerre napoléonienne, en tentant d’imposer la démocratie par la force.
Indépendance de Richard Ford
1996
Frank Bascombe (2)
Pulitzer (fiction) 1996
Richard Ford
Littérature américaine
13 h
Délesté de son mariage comme de son emploi de chroniqueur sportif, le nouvelliste raté Frank Bascombe vit dans le New Jersey, où il travaille comme agent immobilier. Il arpente les agglomérations suburbaines, les rues et les voies privées, habité par le sentiment “qu’il devient foutument difficile de s’accrocher à la vie que nous nous étions promise dans les années soixante”.
En relatant quelques jours de la vie de ce citoyen bien tranquille, Richard Ford dissèque la réalité de l’Amérique contemporaine, s’attardant sur les réflexes sécuritaires d’une société conservatrice repliée sur elle-même. Ses citoyens sont-ils tous des égarés ? Avec un humour tout aussi grinçant que désespéré, il renvoie chacun à ses possibles, à ses tâtonnements et à ses doutes.
Jacob, Jacob de Valérie Zenatti
2014
Livre Inter 2015
Valérie Zenatti
Littérature
2½ h
« Le goût du citron glacé envahit le palais de Jacob, affole la mémoire nichée dans ses papilles, il s’interroge encore, comment les autres font-ils pour dormir. Lui n’y arrive pas, malgré l’entraînement qui fait exploser sa poitrine trop pleine d’un air brûlant qu’elle ne parvient pas à réguler, déchire ses muscles raides, rétifs à la perspective de se tendre encore et se tendant quand même. »
Jacob, un jeune Juif de Constantine, est enrôlé en juin 1944 pour libérer la France. De sa guerre, les siens ignorent tout. Ces gens très modestes, pauvres et frustes, attendent avec impatience le retour de celui qui est leur fierté, un valeureux. Ils ignorent aussi que l’accélération de l’Histoire ne va pas tarder à entraîner leur propre déracinement. L’écriture lumineuse de Valérie Zenatti, sa vitalité, son empathie pour ses personnages, donnent à ce roman une densité et une force particulières.
 
 
Jardins de la dissidence de Jonathan Lethem
2016
Jonathan Lethem
Littérature américaine
10 h
Jardins de la dissidence est le grand roman de la révolte politique américaine à travers une famille new-yorkaise. Tout débute en 1955 quand Rose Zimmer, une farouche juive communiste surnommée la “Reine Rouge du Queens”, est exclue du Parti pour avoir fréquenté un policier noir. Quelques années plus tard, sa fille Miriam rejoint la vague pacifiste des années 1970, qui la portera jusqu’au Nicaragua. Sergius, le fils de Miriam, sera lui mêlé à “l’hacktivisme” d’aujourd’hui, dans les mouvements Occupy. Chacun d’eux luttera en vain pour un monde nouveau, et héritera des espoirs et des idéaux brisés de leurs aînés. En suivant le chemin politique et intime d’une famille sur un demi-siècle, Jonathan Lethem se place dans la lignée du grand roman américain consacré par Philip Roth et Saul Bellow, et fait revivre, par sa langue et sa bande-son, Sunnyside Gardens, le quartier historiquement rebelle de New York.
L'état des lieux de Richard Ford
2008
Frank Bascombe (3)
Richard Ford
Littérature américaine
16 h
Automne 2000, New Jersey. Tandis que Thanksgiving – épreuve redoutable pour les familles recomposées – approche, et que l’élection présidentielle se profile à l’horizon, Frank doit remettre en cause les fondations sur lesquelles il a bâti son existence. Atteint d’un cancer de la prostate, quitté par sa femme Sally, il affronte la solitude et dresse l’inévitable bilan : qu’a-t-il fait de sa vie ? Est-il prêt à mourir ? Hanté par les événements de son passé – l’échec de ses mariages, la mort de son fils Ralph –, Frank tente de résister aux courants contraires du destin.
Ce roman d’une puissance et d’une virtuosité exceptionnelles est le livre le plus abouti de Richard Ford. À travers ce portrait d’un agent immobilier, il nous livre sa vision de l’Amérique, à la fois généreuse et pessimiste, à la manière d’un Saul Bellow ou d’un John Updike avec Harry « Rabbit » Angstrom. Ford a inventé un personnage-miroir de l’Amérique, un anti-héros ironique et lucide qu’il plonge dans une fin de siècle en plein désarroi. Un homme ordinaire, avec ses blessures et ses défauts, terriblement attachant.
L'île au poisson venimeux de Barlen Pyamootoo
2017
Barlen Pyamootoo
Littérature étrangère
2½ h
Anil et Mirna ont une vie bien réglée, entre les enfants et le magasin de vêtements qu’ils possèdent. Ce jour-là, comme tous les autres jours, Anil quitte la boutique à midi pour aller déjeuner avec son ami Rakesh. Et ne reparaît pas. Comme s’il s’était volatilisé. Désespérée, Mirna fait face à cette absence qui ressemble à un abandon. Jusqu’au moment où, de guerre lasse, elle décide de refaire sa vie. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car nous sommes à l’île Maurice, petit monde clos où il est difficile de se cacher...
Barlen Pyamootoo a l’oreille absolue. Rien ne lui échappe, ni la misère ni la grandeur de ce peuple dont le quotidien est tissé de grotesque et de merveilleux. Comme ses romans précédents, L’Île au poisson venimeux nous entraîne dans un voyage intérieur, loin de tout exotisme.
 
 
L'inconscience de Thierry Hesse
2012
Thierry Hesse
Littérature
6 h
Chez les Vogelgesang, une famille catholique, traditionnelle et alsacienne, quatre fois par an, la mère imposait à ses deux fils un « petit examen du coeur », dans le but de les aider à grandir, de les rendre plus responsables, plus humains. Que sont-ils devenus ? Carl, après avoir fondé une famille et travaillé vingt ans dans la même mutuelle, a radicalement changé d’orientation : il s’est laissé envoûter par un certain Stern, dont il est devenu en quelques semaines l’associé et l’amant. Il vit - ou plutôt vivait - à Metz, car pour l’heure il est plongé dans un coma profond après une chute inexpliquée de la fenêtre de son agence. Marcus, l’aîné, célibataire, séducteur et insouciant, a multiplié les expériences avant de se fixer à Roubaix, où il enseigne l’ethnologie et couche avec ses étudiantes.
Tout en retraçant le parcours de ces deux frères, Thierry Hesse multiplie les allers-retours entre sphère intime et sphère sociale, dévoilant, au-delà des différences, le visage d’une époque où les compagnies d’assurances ont remplacé les consolations de la religion, et où le pouvoir de la finance est devenu omniprésent.
Enchaînant avec brio narration et réflexion, émotion et ironie, classicisme et sensibilité à l’esprit du temps, L’Inconscience manifeste une vaste ambition littéraire. Des faubourgs de Roubaix aux Ramblas de Barcelone, Thierry Hesse captive et capture ses lecteurs avec une « musique » bien à lui, mêlant les harmoniques de la phrase française aux stridences du Velvet Underground cher à ses protagonistes.
La blonde et le bunker de Jakuta Alikavazovic
2012
Jakuta Alikavazovic
Littérature
2½ h
Un faux roman noir.
A Paris, dans une maison blanche et moderne, vivent la blonde Anna, une photographe reconnue, Gray, son jeune amant, et John Volstead, un écrivain dont elle vient de divorcer. Anna habite au premier étage, Gray occupe la chambre bleue du rez-de-chaussée tandis que John hante le sous-sol en forme de bunker. John, qui a connu la gloire avec son roman Les Narcissiques anonymes, se remet à l’écriture : un livre sur Anna et la fin du monde, dont il prie Gray de lui lire des fragments. Ce livre restera inachevé car John meurt subitement. Il lègue à Gray la Castiglioni, une collection d’œuvres d’art mythique dont l’existence même n’est pas avérée. Gray doit alors mener deux enquêtes qui pourraient bien n’en faire qu’une : comprendre l’origine d’une mystérieuse photo qu’Anna n’a de cesse de détruire, et retrouver la fameuse collection.
Hommage au cinéma et au roman noir, La blonde et le bunker met en scène un trio qui a fait ses preuves – la femme fatale, l’époux et l’amant – dans un décor qui multiplie à l’infini trompe l’œil et faux-semblants. Hypothétique (comme chez Jorge Luis Borges), policier (comme chez R. Bolaño), moderne (comme chez J.J. Schuhl), ce roman sera sans doute l’un des objets littéraires les plus fascinants de la rentrée.
La Grâce des brigands de Véronique Ovaldé
2013
Véronique Ovaldé
Littérature
4½ h
Maria Cristina Väätonen a seize ans lorsqu’elle quitte la ville de son enfance, une bourgade située dans le grand Nord, entourée de marais et plongée dans la brume la plupart de l’année. Elle laisse derrière elle un père taciturne, une mère bigote et une soeur jalouse, pour s’installer à Santa Monica (Los Angeles).
C’est le début des années 70 et des rêves libertaires. Elle n’a pas encore écrit le roman dans lequel elle réglera ses comptes avec sa famille, et qui la propulsera sur la scène littéraire. Et elle n’est pas encore l’amante de Rafael Claramunt. Séducteur invétéré, cet excentrique a connu son heure de gloire et se consacre désormais à entretenir sa légende d’écrivain nobélisable.
Est-il un pygmalion ou un imposteur qui cherche à s’approprier le talent de Maria Cristina Väätonen ?
Une famille toxique, une comédie américaine, quelques trahisons, un tremblement de terre sont quelques-uns des éléments qui composent cette histoire au dénouement imprévisible – comme dans la vraie vie. Avec ce livre doué d’une énergie littéraire peu commune, Véronique Ovaldé s’éloigne de l’univers du conte et nous donne un pur roman.
La Route de Cormac McCarthy
2008
Pulitzer (fiction) 2007
Cormac McCarthy
Littérature étrangère
4½ h
L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un Caddie rempli d’objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre: des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l’humanité. Survivront-ils à leur voyage?
 
 
La singulière tristesse du gâteau au citron de Aimee Bender
2013
Aimee Bender
Littérature
5½ h
Le jour de ses neuf ans, Rose Edelstein mord avec délice dans le gâteau au citron préparé pour l’occasion. S’ensuit une incroyable révélation : elle ressent précisément l’émotion éprouvée par sa mère, alors qu’elle assemblait les couches de génoise et de crème. Sous la douceur la plus exquise, Rose perçoit le désespoir. Ce bouleversement va entraîner la petite fille dans une enquête sur sa famille. Car, chez les Edelstein, tous disposent d’un pouvoir embarrassant : odorat surpuissant ou capacité de se fondre dans le décor au point de disparaître. Pour ces super-héros du quotidien, ce don est un fardeau. Chacun pense être affligé d’un mal unique, d’un pouvoir qu’il faut passer sous silence. Comment vivre lorsque les petits arrangements avec la vérité sont impossibles ? Comment supporter le monde lorsque la moindre bouchée provoque un séisme intérieur ?
Comme le singulier gâteau de Rose, les livres d’Aimee Bender sont recouverts d’un succulent glaçage, fait d’humour et de fantaisie. Dans ce texte plein de charme, proche des films de Wes Anderson, elle met l’imagination au pouvoir et prouve qu’elle est l’un des auteurs les plus originaux du paysage littéraire américain.
La table des autres de Michael Ondaatje
2012
Michael Ondaatje
Littérature
5 h
Le jeune Michael quitte Colombo pour retrouver sa mère, installée en Angleterre. Il voyage à bord de l’Oronsay, un gigantesque paquebot qui constitue un monde en soi : des cales sombres aux cabines élégantes, le jeune Michael va explorer toutes les classes sociales durant les 21 jours de ce périple, mais surtout faire l’expérience de l’amitié et du désir. Pour le garçon, ce voyage est un apprentissage en accéléré et, pour Michael Ondaatje, une ode à la fiction : chaque passager recèle une histoire, chaque personnage appelle un roman et l’écrivain est l’homme qui déchiffre ces mystères.
Dans la lignée du Fantôme d’Anil (Prix Médicis étranger en 2000) ou d’Un air de famille, Michael Ondaatje réinvente son enfance et construit de livre en livre un autoportrait impressionniste.
La vingt-septième Ville de Jonathan Franzen
2013
Jonathan Franzen
Littérature américaine
14 h
« Au début du mois de juin, William O’Connell, chef de la police de St. Louis, annonça son départ à la retraite et les membres du Conseil de la Police municipale, dédaignant les candidats soutenus par l’establishment politique, la communauté noire, la presse, l’Amicale des Agents et le gouverneur du Missouri, choisirent une femme anciennement attachée à la police de Bombay, en Inde, pour entamer un mandat de cinq ans à ce poste. Toute la ville fut atterrée, mais cette femme - une certaine S. Jammu - entra en fonctions avant que quiconque ait pu l’en empêcher. »
St. Louis (Missouri), dans les années 80. Autrefois prospère, la cité décline, au point d’être passée du rang de quatrième ville des Etats-Unis à celui de vingt-septième. L’élection inattendue de S. Jammu à la tête de sa police pourrait enrayer ce lent processus. Cette jeune femme charismatique et mystérieuse, qui doit à ses actions musclées une immense popularité, vient à peine d’installer son pouvoir lorsque la rumeur d’une sordide affaire de corruption déstabilise le Conseil municipal... La Vingt-Septième Ville est le premier roman de Jonathan Franzen. Lorsqu’il paraît aux Etats-Unis, en 1988, ce livre marque d’emblée la volonté de l’auteur des Corrections de prendre ses distances avec l’autobiographie. Et son désir de se colleter avec la société américaine, dans toutes ses dimensions, publiques et privées. En recourant à la métaphore du complot politique, Franzen analyse magistralement la fin du rêve américain sous la forme d’une comédie noire.
Le cas Sneijder de Jean-Paul Dubois
2011
Jean-Paul Dubois
Littérature
3½ h
Victime d’un terrible et rarissime accident d’ascenseur dans une tour de Montréal, Paul Sneijder découvre, en sortant du coma, qu’il en est aussi l’unique survivant : sa fille bien-aimée, Marie, est morte sur le coup avec les autres passagers.
Commence alors pour Paul Sneijder une étrange retraite spirituelle qui le conduit à remettre toute son existence en question. Sa femme (qui le trompe), ses deux fils (qui le méprisent), son travail (qu’il déteste, et qu’il finira par quitter), tout lui devient peu à peu indifférent. Jusqu’au jour où, à la recherche d’un job, il tombe sur l’annonce qui va lui sauver la vie : il devient promeneur de chiens pour l’agence Dog Dog Walk…
Le cas Sneijder est un livre bouleversant sur un homme qui refuse de se résigner à la perte de sa raison de vivre.
Mais ce roman plein de mélancolie est aussi une comédie saugrenue dans laquelle Jean-Paul Dubois donne libre cours à la fantaisie la plus débridée : entre une esquisse d’une Théorie générale des ascenseurs, la description d’un adultère qui n’échappe pas au grotesque et une plongée dans le monde des promeneurs de chiens, l’auteur d’« Une vie française » affirme à nouveau son goût pour l’humour noir.
 
 
Le garçon incassable de Florence Seyvos
2013
Renaudot (livre de poche) 2014
Florence Seyvos
Littérature
2½ h
Lorsque la narratrice arrive à Hollywood pour y effectuer une recherche biographique sur Buster Keaton, elle ne sait pas encore que son enquête va bifurquer dans une direction très personnelle, réveillant le souvenir d’Henri, ce frère « différent » qui l’a accompagnée pendant toute son enfance. Quel rapport entre ce garçon dont le développement mental s’est interrompu, et le génie comique qui deviendra l’un des inventeurs du cinéma ? Henri semble perpétuellement ailleurs. Encombré d’un corps dont il ne sait que faire, il doit subir la rééducation musculaire quotidienne que lui impose son père, et qui ressemble à une suite ininterrompue de tortures. Joseph Frank Keaton Jr, dit « Buster », naît un siècle plus tôt dans une famille de saltimbanques dont il devient bientôt la vedette, lorsque son père découvre qu’il semble insensible à la douleur. En effet, Keaton père a inventé un numéro de music-hall dans lequel son fils est soumis à une série de chocs extrêmement violents tout en gardant un visage impassible. De cette enfance maltraitée naîtra, des années plus tard, une œuvre cinématographique où le burlesque se mêle à une poésie d’une infinie subtilité.
 
 
Le Grand Marin de Catherine Poulain
2016
Catherine Poulain
Littérature
6½ h
Une femme rêvait de partir.
De prendre le large.
Après un long voyage, elle arrive à Kodiak (Alaska). Tout de suite, elle sait : à bord d’un de ces bateaux qui s’en vont pêcher la morue noire, le crabe et le flétan, il y a une place pour elle. Dormir à même le sol, supporter l’humidité permanente et le sel qui ronge la peau, la fatigue, la peur, les blessures…
C’est la découverte d’une existence âpre et rude, un apprentissage effrayant qui se doit de passer par le sang. Et puis, il y a les hommes. À terre, elle partage leur vie, en camarade.
Traîne dans les bars.
En attendant de rembarquer.
C’est alors qu’elle rencontre le Grand Marin.
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Le patient anglais de Michael Ondaatje
1993
Michael Ondaatje
Littérature
6 h
Quelque part en Italie, dans une villa transformée en hôpital militaire, Hana, une jeune infirmière, veille sur son unique patient : un aviateur anglais, atrocement brûlé lors d’un accident d’avion dans le Sahara. La Seconde Guerre Mondiale s’achève. Les Alliés remontent vers le nord. Mais Hana refuse de partir. Ce qui lui reste de vie et d’espoir, elle le donne à cet inconnu, à ce corps de grand brûlé qu’elle baigne comme celui d’un enfant ou d’un saint. Deux hommes font irruption dans la villa. Le premier est un monte-en-l’air à qui ses talents ont valu de servir dans le Renseignement militaire. Le second, Kip, un jeune sikh enrôlé dans l’armée britannique, désamorce les bombes avec élégance. Il a planté sa tente dans le jardin. Hana l’y rejoint la nuit, pour parler, faire l’amour, dormir. Tandis que la mort rôde autour de la villa éventrée par les obus, chacun dévoile son histoire. La plus énigmatique demeure celle de ce patient anglais, ivre de morphine, amoureux du désert et détruit par sa passion pour une femme rencontrée au Caire, à la veille de la guerre. Mais qui est-il au juste ? Un aventurier ? Un savant ? Ou un espion à la solde des Allemands ? Ce livre somptueux et imprévisible est une plongée dans un univers romanesque peuplé de visions nocturnes, d’odeurs, de souvenirs. Sa puissance et sa beauté lui ont valu le Booker Prize en 1992.
 
 
Le pays des ténèbres de Stewart O'Nan
2006
Stewart O'Nan
Littérature étrangère
5½ h
La nuit d’Halloween, dans une petite bourgade du Connecticut. Cinq adolescents foncent en voiture sur des routes sombres, perdent le contrôle du véhicule qui se fracasse contre un arbre. Un an plus tard, Tim et Kyle, les deux seuls survivants, ne sont plus les mêmes. Kyle n’a jamais récupéré ses facultés motrices et mentales, et Tim ne parvient pas à faire le deuil de ses amis. Obsédé par leur souvenir, il est bien décidé, en cette date anniversaire, à rejoindre ceux avec qui il était lié à la vie à la mort. Chez Stewart O’Nan, le pays des ténèbres n’est pas celui des morts, mais celui des rescapés rongés par la culpabilité. C’est l’Amérique des fast-foods et des supermarchés, celle qui joue à se faire peur en échange de bonbons, celle qui masque ses fêlures.
Hommage aux grands maîtres du fantastique et de l’épouvante (de Ray Bradbury à Stephen King en passant par la trilogie culte des Morts-vivants de George Romero), Le Pays des ténèbres mêle pop culture, surnaturel et intimisme. Tour à tour facétieux et sensible, Stewart O’Nan confirme qu’il est l’un des meilleurs chroniqueurs de l’Amérique d’aujourd’hui.
 
 
Le pont invisible de Julie Orringer
2013
Julie Orringer
Littérature américaine
17 h
Paris, 1937. Andras Lévi, juif d’origine hongroise, quitte Budapest et sa famille afin de poursuivre ses études d’architecture à Paris. Il se prend rapidement au jeu de la vie parisienne : c’est le temps des amitiés et des amours inoubliables. L’euphorie ne dure qu’un instant car l’Europe s’apprête à basculer dans la terreur. Andras décide de retourner en Hongrie, croyant échapper à l’antisémitisme français, mais ce n’est que le début d’un périple marqué par la violence, la souffrance et la peur.
Dans ce texte magistral, inspiré de I.B. Singer, Julie Orringer recrée avec brio l’Europe des années 40, où les destins individuels ont été dévastés par l’irruption de la guerre. Des rues de Paris aux camps de travail en Turquie, Le Pont invisible reconstitue à travers l’histoire d’une poignée d’exilés le désastre intime et politique du totalitarisme.
Le Quai de Ouistreham de Florence Aubenas
2010
Florence Aubenas
Essai
4 h
Désireuse de saisir au plus près la réalité sociale de la crise, Florence Aubenas s’est immergée pendant six mois dans le quotidien d’une travailleuse précaire. Sans autre qualification que le baccalauréat sur son CV, elle s’inscrit au Pôle Emploi de Caen. Son objectif : décrocher un CDI. Elle devient alors “agent de nettoyage” et enchaîne les heures par-ci par-là. Dans son livre, elle témoigne de la misère ordinaire de la France d’en bas. Un document exceptionnel qui a dévoilé le vrai visage de la crise.
 
 
Le roman du mariage de Jeffrey Eugenides
2013
Jeffrey Eugenides
Littérature
11 h
Le Roman du mariage est l’histoire de trois étudiants américains, une fille et deux garçons, qui se rencontrent à l’université de Brown, au début des années 80. Ensemble, ils découvrent avec exaltation la littérature, le sexe, Roland Barthes et les Talking Heads. Madeleine tombe sous le charme de Leonard, Mitchell tombe sous le charme de Madeleine. Tel un personnage de Jane Austen, la jeune femme se retrouve au coeur d’un dilemme, entre l’amant maniaco-dépressif et le gendre idéal attiré par la spiritualité.
Mais l’Amérique de Reagan n’est pas l’Angleterre victorienne, et l’amour n’a plus le même sens. Le vrai sujet de ce livre est peut-être celui du passage à l’âge adulte. Madeleine, Leonard et Mitchell sont les héros d’une nation d’adolescents hypersexués et idéalistes. Comme les soeurs Lisbon de Virgin Suicides ou l’hermaphrodite de Middlesex, Madeleine fait l’apprentissage de la féminité en perdant son innocence, sans renoncer pour autant à toutes ses illusions.
Acclamé dans le monde entier, ce nouveau livre de Jeffrey Eugenides, dix ans après Middlesex, réinvente l’idée même d’intrigue conjugale. D’un classique triangle amoureux, Eugenides tire un roman magistral, une comédie dramatique étincelante qui est aussi le portrait d’une génération.
Le Soleil de Jean-Hubert Gailliot
2014
Jean-Hubert Gailliot
Fantastique
10 h
Alexandre Varlop cherche Le Soleil, un manuscrit volé par des enfants, en 1961 à Mykonos. Depuis l’époque surréaliste, une légende circule auprès des initiés : ce serait, dit-on, un « absolu de la littérature ».Où se trouve cet écrit ? Que contient-il ? Qui en est l’auteur ?
Déboussolé par ces questions, Varlop s’égare. Il se laisse détourner de son enquête par une jeune femme et revit sur l’île grecque des mythes très anciens. Il décide de se rendre à Palerme et se perd dans les bas-fonds de la ville, où il reçoit les confidences de deux frères, propriétaires d’un drôle de cabaret… Leurré par tous ceux qu’il rencontre, il a constamment l’impression qu’on se joue de lui. Ainsi se rapproche-t-il, pas à pas, mais par des voies imprévues, de ce qu’il cherchait vraiment.
Voyage fabuleux, sans équivalent dans la littérature française contemporaine, ce livre renoue avec la magie des grands romans d’aventures.
Les amygdales de Gérard Lefort
2015
Gérard Lefort
Littérature
5 h
« Aux aguets perpétuels, je suis tout ce que je vois et pas seulement les autres lorsque l’oreille plaquée au tronc d’un arbre par grand vent, j’entends ses craquements, des gémissements, des douleurs, preuve qu’il souffre comme n’importe qui. » Dans l’immense demeure pleine d’enfants et de domestiques, la mère jette l’argent par les fenêtres et le père ferme les yeux. Elle est fantasque, il est insomniaque. Rien n’échappe au narrateur, le benjamin de leurs fils, qui allie des capacités d’observation exceptionnelles à une imagination puissante. Armé de ces talents, il passe tout au crible de ses visions : scènes de la vie familiale, moments d’amitié, admirations cinématographiques, souvenirs d’une scolarité houleuse, rêves d’aventure et tendances anarchistes. Les tableaux vivants qui en résultent nous plongent tour à tour dans l’intime et le sauvage, dans l’histoire et les désordres de l’humanité, et contribuent à construire un roman d’apprentissage foisonnant. Les lecteurs de Gérard Lefort retrouveront avec bonheur son style si personnel, très littéraire, son humour et sa profondeur. Et son extraordinaire sens de l’image : tout est plus intense, comme au cinéma.
Les joueurs de Stewart O'Nan
2013
Stewart O'Nan
Littérature étrangère
3½ h
Depuis que Marion a découvert qu’Art la trompait, leur mariage bat de l’aile. Sans compter le vide qu’ont laissé les enfants devenus grands, les dettes qui s’accumulent, la maison qu’il faudra bien se résoudre à vendre...
Art décide de jouer son va-tout. Il réserve une suite à l’hôtel-casino où ils avaient passé leur lune de miel, près des chutes du Niagara. Dans ce lieu chargé de souvenirs, Marion et Art sont confrontés à une intimité devenue gênante, aux mauvaises habitudes qui subsistent, même s’ils ont changé de décor. Parfois, un instant fugace recrée la complicité perdue. La minute d’après, l’autre semble loin et tout est à recommencer.
Mais la nuit, lorsque les lampes s’allument au-dessus du tapis vert, tout semble possible à nouveau.
« Faites vos jeux. - Rien ne va plus... »
Stewart O’Nan continue d’explorer l’Amérique dans ce texte court et intense, proche des nouvelles de Raymond Carver. Marion et Art sont à l’image d’une nation au bord de la banqueroute, mais aussi de l’immense espoir d’un pays qui a toujours placé la volonté individuelle et la réussite au coeur de ses mythologies.
Mary Ann en automne de Armistead Maupin
2008
Chroniques de San Francisco (8)
Armistead Maupin
Littérature américaine
5 h
Pour notre plus grand plaisir, Armistead Maupin ajoute un tome de plus à sa célèbre saga en renouant avec un des personnages charismatiques des Chroniques : Mary Ann Singleton. Après vingt ans d’exil à New York, Mary Ann revient sur les lieux de sa jeunesse à San Francisco. Trompée par son mari, atteinte d’un cancer, elle a décidé de se battre pour changer de vie. Elle est hébergée par son ami de toujours, Michael « Mouse » Tolliver, et retrouve la légende du 28, Barbary Lane, Anna Madrigal, qui n’a perdu ni sa vivacité d’esprit ni son énergie malgré ses 80 ans. En 2008, Michael Tolliver est vivant marquait le retour de Armistead Maupin. Il portait sur les années 2000 un regard lucide, ne taisant rien des désillusions ni des changements majeurs qui ont bouleversé les moeurs. Mary Ann en automne continue d’explorer ce nouvel ordre amoureux. Michael a épousé Ben mais il reste un séducteur à peine assagi qui observe les évolutions initiées par Facebook ou l’émergence des blogs. Avec ce roman émouvant, plein de charme, Armistead Maupin prouve qu’il est toujours le meilleur chroniqueur de notre époque.
Michael Tolliver est vivant de Armistead Maupin
2008
Chroniques de San Francisco (7)
Armistead Maupin
Littérature américaine
5 h
Vingt ans après Les Chroniques de San Francisco, Michael Tolliver est plus vivant que jamais. Il a rencontré l’amour, et mène une vie heureuse au côté de son jeune mari. Mais la maladie resurgit, et Michael doit choisir entre les deux femmes de sa vie : ira-t-il au chevet de sa mère biologique, qui refuse depuis toujours son homosexualité, ou choisira-t-il San Francisco et Anna, sa mère spirituelle, qui souffre et réclame sa présence ?
Paperboy de Pete Dexter
1996
Pete Dexter
Policier
6½ h
Dans une cellule de la prison de Moat County, en Floride, Hillary Van Wetter attend la mort. Il est accusé d’avoir assassiné – ou plus exactement éventré – le shérif local. Pendant ce temps, une certaine Charlotte Bless adresse une lettre au Miami Times, expliquant que le condamné va être exécuté pour un crime qu’il n’a pas commis. Flairant une affaire juteuse, le journal décide d’envoyer ses deux meilleurs reporters, James et Acheman, enquêter sur place. Glauque, torride, réaliste, Paperboy est un grand roman noir qui pulvérise tous les clichés sur le “nouveau journalisme”. Né dans le Michigan, Pete Dexter a été journaliste d’investigation avant de se consacrer à l’écriture. Son troisième roman, Paris Trout (Cotton Point en édition française), a obtenu le National Book Award.
Peut-être une histoire d'amour de Martin Page
2008
Martin Page
Littérature
2½ h
Virgile a l’habitude d’être délaissé par les femmes qu’il aime, c’est même une « certitude plus grande que la gravitation ». Mais cette fois, il s’apprête à vivre une expérience autrement plus déconcertante : de retour chez lui après une journée de bureau, il trouve sur son répondeur un message de Clara lui annonçant qu’elle le quitte. Or, il n’a aucun souvenir de cette dénommée Clara. Il cherche en vain une explication satisfaisante et finit par prendre une décision inattendue : reconquérir cette femme qu’il ne connaît pas.
Photos volées de Dominique Fabre
2014
Dominique Fabre
Littérature
6 h
Observateur, contemplatif, Jean s’est remis à la photo depuis qu’il a perdu son travail, à 58 ans. Pas encore la retraite et trop vieux pour Pôle emploi, il vit seul mais conserve quelques amis. Certains logent entre Paris et Asnières, d’autres du côté de “L’Oiseau bleu”, un bistrot tenu par un jeune couple sympathique. Le temps n’en finit plus de s’étirer désormais, alors Jean plonge dans ses archives, ressort quelques portraits de son ex, de ruelles oubliées, de silhouettes sous la pluie. « Un jour, vraiment plus personne ne vous attend », murmure-t-il en remontant le col de son manteau, son Leica dans le creux de sa poche, quand les semaines ont la consistance d’un décor en carton.
Depuis Moi aussi un jour, j’irai loin, en 1995, Dominique Fabre déambule entre passé et présent, amoureux des lisières, des poussifs de la Petite Ceinture, des cafés où défilent les solitaires en quête de chaleur et de conversation. Mais ces Photos volées décrivent aussi les moments d’espoir, les rencontres impromptues, la douceur de l’amitié. « J’ai passé une bonne soirée », dit Jean simplement, après un dîner chez Hicham qui lui fait oublier sa vie de courants d’air et ce temps qui reste à ne rien faire. Alors qu’il trie ses clichés noir et blanc, la nostalgie afflue par vagues. Mais ce beau livre n’est pas une oeuvre désenchantée. Il ressemble aux promenades où l’on marche au hasard. Soudain, une rue permet de remonter le cours du temps. On n’y croise pas, comme chez Modiano, des hommes au passé douteux ou de jolies bourgeoises au nom poétique. Plutôt des couples en Mobylette passant devant un mur recouvert de vieilles publicités ou une femme d’âge moyen, un peu trop apprêtée, assise très droite à une terrasse et le regard dans le vide. Bientôt un homme arrivera et ses yeux se mettront à briller.
Pour la gloire de James Salter
2015
James Salter
Littérature étrangère
4½ h
C’est la guerre de Corée et le capitaine Cleve Connell n’a qu’un objectif : descendre cinq avions ennemis et devenir ainsi un «as». Mais l’ascension vers la gloire est périlleuse : le sort s’acharne contre Cleve et une rivalité sans merci s’immisce entre les aviateurs. Après la fougue des premiers combats, le doute et la frustration s’installent. Et pour ces héros modernes, sur la terre comme au ciel, la moindre faiblesse peut s’avérer fatale. James Salter était encore pilote de chasse dans l’US Air Force quand il a écrit ce premier roman. Le sens de l’honneur, la camaraderie, mais aussi la peur de la mort qui vient ronger les esprits les plus déterminés, tout prend corps d’une manière saisissante au fil des pages. Considéré aux Etats-Unis comme un classique, Pour la gloire est enfin publié en France.
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Pourquoi être heureux quand on peut être normal de Jeanette Winterson
2012
Jeanette Winterson
Littérature
4½ h
La vie mode d’emploi
« J’ai lutté à mains nues quasiment toute ma vie. […] Je suis un écrivain ambitieux. J’ai essayé d’échapper à l’idée selon laquelle les femmes écrivent toujours sur “l’expérience” – dans les limites de ce qu’elles savent – contrairement aux hommes qui écrivent sur ce qui est grand et audacieux. Pourquoi une femme devrait-elle être cantonnée à quoi que ce soit par qui que ce soit ? »
Dans Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?, sorti en Angleterre il y a quelques mois, le personnage n’en est plus un. Il s’agit de l’auteur, Jeanette Winterson. Elle écrit sans fard le « roman vrai » d’une vie : la rigueur mystique d’une mère adoptive à l’esprit étroit, l’Angleterre des années 60, les démons de la dépression. Comment devient-on écrivain alors qu’on se destinait à entrer dans les ordres ? Winterson nous raconte sa trajectoire hors du commun. Dans une maison interdite aux livres, elle a su malgré tout nourrir et préserver la toute-puissance de l’imaginaire.
Ce texte exceptionnel est surtout le récit d’une quête d’identité, celle de Jeanette et, à travers elle, de toutes les femmes engagées dans la bataille pour leur liberté. Mères, amantes, amies, écrivains, modèles, adorées ou honnies, Winterson leur rend hommage dans ces mémoires d’une jeune fille issue du prolétariat de Manchester.
 
 
Rien que la vie de Alice Munro
2014
Alice Munro
Littérature
6½ h
Un recueil de treize nouvelles dans lesquelles l’auteur met en scène ces instants de non-retour qui influent sur nos vies : une jeune femme qui s’enfuit de chez elle, un père qui est rongé par un désir inconvenant, une mère qui délaisse son enfant...
Si ce livre pouvait me rapprocher de toi de Jean-Paul Dubois
1999
Jean-Paul Dubois
Littérature
3½ h
Une fois son treizième livre achevé, alors que sa femme l’a quitté et que son chien est enterré, Paul Peremülter remet en question sa vocation d’écrivain. Pour fuir sa vie ratée, il part en voyage. Ce périple, qui le conduit en Floride où Paul travaille comme chauffeur pour un milliardaire paranoïaque, dans les Everglades où il pilote les touristes dans un air-boat, auprès d’un homme d’affaires new-yorkais désabusé, se termine dans la forêt québécoise, au bord du lac où son père s’est noyé en pêchant. La fuite devient vite quête d’identité, qui révèle à Paul des choses troublantes sur son passé, sur lui-même, sur son père. Cette recherche intérieure d’un fils de dentiste et de vendeuse de bonbons est aussi prétexte à une série de portraits, ceux des nombreux personnages originaux qu’il rencontre. Comme son protagoniste, Jean-Paul Dubois, reporter au Nouvel Observateur, est né à Toulouse, et il a écrit treize livres avant celui-ci.
Spooner de Pete Dexter
2011
Pete Dexter
Littérature américaine
10 h
« Pour la mère de Spooner, cet accouchement marquait la fin d’un mois épuisant : d’abord le crève-coeur de voir (pour la deuxième fois) Eisenhower l’emporter sur le démocrate Adlai Stevenson, puis la mort de son père, puis la soudaine et mystérieuse maladie de Ward, son mari, et à présent ce funeste accouchement dont le travail interminable avait entraîné la mort du plus beau de ses jumeaux, Clifford, son premier fils. Et ensuite ? Qu’avait-elle à montrer en récompense de ses souffrances ? Spooner. Warren Whitlowe Spooner, 2,270 kg, cinquante-trois heures rien que pour franchir le portillon. »
Né dans les années 50 à Milledgeville (Géorgie), Spooner est intenable. Enfant agité, adolescent rebelle, il est élevé par son beau-père, Calmer Ottosson. Cet ancien officier de marine, expulsé de l’armée, consacrera sa vie à tenter, en vain, d’empêcher Spooner de semer autour de lui le chaos et la désolation.
Ce livre au souffle ample, qui alterne le drame et la comédie, jusqu’à la farce, est le portrait magnifique d’une Amérique qui croyait encore à des valeurs que notre époque allait bientôt balayer. En créant Warren Spooner, son double de fiction, Pete Dexter nous livre son roman le plus personnel.
Né en 1943 dans le Michigan, Pete Dexter a été journaliste d’investigation, chroniqueur et éditorialiste pour le Sun Sentinel de Fort Lauderdale et le Daily News de Philadelphie avant de se consacrer à l’écriture. Il signe des romans noirs dans la grande tradition de Hammett, Cain, Jerome Charyn, Himes ou encore McBain.
Son troisième roman, Cotton Point, a obtenu le National Book Award en 1988 et a inspiré au réalisateur Stephen Gyllenhaal le film Rage. En 2012, son roman Paperboy a été porté à l’écran par Lee Daniels.
Suave comme l'éternité de George P. Pélécanos
2000
D.C. Quartet (3)
George P. Pélécanos
Policier
6½ h
Tout commence par un accident de voiture. Un très jeune dealer perd le contrôle de son véhicule et se tue devant l’un des magasins de disques de Marcus Clay. L’histoire pourrait s’arrêter là, mais dans le ghetto de Washington au milieu des années 80 ce n’est pas aussi simple, d’autant qu’un sac bourré d’argent provenant de la drogue a disparu dans l’accident... Un sac que beaucoup de monde convoite dans un univers où règnent la violence et la corruption. Marcus Clay et son fidèle ami Dimitri Karras vont se retrouver projetés au cœur de la tempête... Ce polar survolté, aux dialogues truffés de références musicales et cinématographiques, puise son imaginaire dans les thèmes de la blaxploitation : sexe, drogue et conflits raciaux.
Tous les vivants de Jayne Anne Phillips
2013
Jayne Anne Phillips
Littérature
11 h
Chicago, 1931. Asta Eicher, jeune veuve mère de trois enfants, est seule et désespérée. Quand Harry Powers, un galant inconnu, la courtise et lui promet de l’épouser, elle est persuadée que la vie lui offre une seconde chance. Quelques semaines plus tard, Asta et ses enfants sont retrouvés morts, assassinés. Emily Thornhill, une des rares femmes journalistes de l’époque, se charge alors de couvrir l’enquête et tâche de comprendre ce qui est arrivé aux Eicher, particulièrement à Annabel, une enfant à l’imagination débordante qui semble dotée d’étranges facultés. Tous les vivants est une fiction inspirée d’un crime célèbre. Avec une grande profondeur psychologique et au moyen de documents d’époque, Jayne Anne Phillips fait parler et revivre la famille Eicher ainsi que son meurtrier quelques jours avant le drame, jusqu’au procès public de celui qu’on appellera “le Barbe bleue des temps modernes”. Jayne Anne Phillips fait son grand retour avec ce roman tiré d’un fait divers tragique qui hante à jamais l’Amérique et inspira le chef d’oeuvre de Charles Laughton La nuit du chasseur.
A l’instar de De sang froid de Capote, Tous les vivants nous plonge au coeur d’un drame saisissant, porté par l’écriture lyrique d’un auteur qui se confronte à la fois au réel et au surnaturel.
Trop de bonheur de Alice Munro
2013
Alice Munro
Littérature
7 h
« Sur le quai de la gare, un chat noir croise obliquement leur chemin. Elle déteste les chats. Plus encore les chats noirs. Mais elle ne dit rien et réprime un frisson. Comme pour récompenser cette retenue, il annonce qu’il fera le voyage avec elle jusqu’à Cannes, si elle le veut bien. C’est à peine si elle peut répondre tant elle éprouve de gratitude. »
Les personnages d’Alice Munro courent après le bonheur. Quête vaine, éperdue, étourdissante, mais qu’ils poursuivent sans relâche. Dans ce recueil de nouvelles, on croise une étudiante qui accepte les propositions indécentes d’un vieillard, une mère en deuil qui change d’identité ou une femme affrontant enfin sa part de cruauté. D’une écriture précise et sensible, Alice Munro met en évidence les lignes de force invisibles guidant chaque destin.
Un bonheur parfait de James Salter
1997
James Salter
Littérature américaine
6½ h
Viri pose les yeux sur sa femme, Nedra. Une mèche de cheveux lui balaie délicatement la nuque, elle s’affaire en cuisine dans sa jolie robe rouge. Leurs deux adorables petites filles dînent devant le feu de cheminée. Sont-ils réellement heureux ? Ils forment un couple envié de tous, elle si belle, lui si élégant. Leur bonheur semble parfait… Mais la perfection est-elle vraiment de ce monde ?
Un papillon, un scarabée, une rose de Aimee Bender
2021
Aimee Bender
Littérature américaine
5 h
Francie a huit ans quand la dépression de sa mère, Elaine, vient bouleverser à jamais son existence. Recueillie par son oncle et sa tante, Francie grandit entourée d’affection auprès de sa cousine Vicky. Malgré tout, elle vit une jeunesse singulière, détachée du réel, habitée par la peur de la folie. Mère et fille tracent dès lors leur chemin : l’une survit, l’autre se construit en s’efforçant de “ralentir le monde” et de sonder ses souvenirs d’enfance.
Mais comme toujours dans les romans d’Aimee Bender, la fantaisie règne : un insecte décorant un abat-jour prend vie puis s’échappe, une fleur brodée sur un rideau tombe au sol, bien palpable... L’imaginaire devient le lieu le plus propice à la découverte de vérités profondes.
Un papillon, un scarabée, une rose est avant tout le récit d’une transformation : du chaos au pardon, de l’incompréhension à la résilience.
Une faiblesse de Carlotta Delmont de Fanny Chiarello
2013
Fanny Chiarello
Littérature
2½ h
En avril 1927, alors qu’elle vient de triompher dans sa première Norma parisienne, Carlotta Delmont disparaît. Fugue, suicide, enlèvement ? Pendant deux semaines, la police, la presse, le public et les proches de la cantatrice américaine s’interrogent. Jusqu’à ce qu’elle reparaisse et que leurs interrogations se reportent sur les raisons de sa fuite. Où était-elle pendant tout ce temps ? Avec qui ? Carlotta a fait l’objet de tant de commentaires et de théories qu’elle est devenue, à son corps défendant, une légende vivante à la croisée des regards et des désirs. Elle va payer très cher son moment de faiblesse et devoir sacrifier une part d’elle-même pour sa liberté, à l’image de ses héroïnes préférées.
Une vie française de Jean-Paul Dubois
2004
Femina 2004
Fnac (roman) 2004
Jean-Paul Dubois
Littérature
7½ h
Petit-fils de berger pyrénéen, fils d’une correctrice de presse et d’un concessionnaire Simca à Toulouse, Paul Blick est d’abord un enfant de la Ve République.
L’histoire de sa vie se confond avec celle d’une France qui crut à de Gaulle après 58 et à Pompidou après 68, s’offrit à Giscard avant de porter Mitterrand au pouvoir, pour se jeter finalement dans les bras de Chirac. Et Paul, dans tout ça ? Après avoir découvert, comme il se doit, les joies de la différence dans le lit d’une petite Anglaise, il fait de vagues études, devient journaliste sportif et épouse Anna, la fille de son patron.
Brillante chef d’entreprise, adepte d’Adam Smith et de la croissance à deux chiffres, celle-ci lui abandonne le terrain domestique. Devenu papa poule, Paul n’en mène pas moins une vie érotique aussi intense que secrète et se passionne pour les arbres, qu’il sait photographier comme personne. Une vraie série noire - krach boursier, faillite, accident mortel, folie - se chargera d’apporter à cette comédie française un dénouement digne d’une tragédie antique.
Jardinier mélancolique, Paul Blick prend discrètement congé, entre son petit-fils bien-aimé et sa fille schizophrène. Si l’on retrouve ici la plupart des “fondamentaux” de Jean-Paul Dubois - dentistes sadiques, femmes dominatrices, mésalliances et trahisons conjugales, sans parler des indispensables tondeuses à gazon -, on y découvre une construction romanesque dont l’ampleur tranche avec le laconisme de ses autres livres.
 
 
 
Vie animale de Justin Torres
2011
Justin Torres
Littérature américaine
2 h
Un premier roman remarquable, découverte de la rentrée littéraire en Amérique. En plusieurs séquences très courtes, Justin Torres raconte une enfance marquée par la violence. Les animaux du titre original (We the Animals), ce sont trois garçons qui tentent de grandir au milieu du chaos, entre crises conjugales et manque d’argent. Enfants d’un couple mixte (père portoricain, mère blanche), ils sont entièrement soumis aux accès de colère ou de tendresse de leurs parents. Ce premier roman est surtout l’histoire d’un affranchissement, celui du plus jeune de la meute qui aimerait se libérer de cette “vie animale”, pouvoir dire enfin “je” et accepter sa singularité. Justin Torres réinvente le récit initiatique dans ce texte poétique et percutant qui l’impose d’emblée comme un auteur à suivre.
 
 
Vous plaisantez, Monsieur Tanner de Jean-Paul Dubois
2006
Jean-Paul Dubois
Humour
2 h
Avant d’hériter de la maison familiale, Paul Tanner menait une existence paisible. Mais depuis qu’il a décidé de la restaurer, rien ne va plus ! Maçons déments, couvreurs délinquants, électriciens fous, tous semblent s’être donné le mot pour lui rendre la vie impossible. Chronique d’un douloureux combat, galerie de portraits terriblement humains : le récit véridique d’un chantier infernal, coloré d’une bonne dose d’humour... noir !
 
 
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