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Liste des livres

Partages de Gwenaëlle Aubry
2012
Gwenaëlle Aubry
Littérature
3 h
Posé contre un mur, devant une échoppe, il y avait un grand miroir. Je me suis arrêtée pour me voir tout entière, de la tête aux pieds. Devant moi une fille, une touriste ou une juive, je ne sais pas, se regardait dans un miroir plus petit accroché à côté. Elle portait une robe qui dénudait ses jambes et ses bras mais soudain elle a sorti un foulard de son sac et l’a noué sur ses cheveux. J’ai trouvé ça bizarre, j’ai cherché son reflet. Et là, un instant, j’ai vu dans le cadre étroit deux visages si semblables que je n’ai plus su qui je regardais. Cela m’a fait peur, vite je suis partie, je me suis effacée. En 2002, c’est la seconde Intifada. Sarah, Juive d’origine polonaise, née et élevée à New York, est revenue vivre en Israël avec sa mère après les attentats du 11-Septembre. Leila a grandi dans un camp de réfugiés en Cisjordanie. Toutes deux ont dix-sept ans. Leurs voix alternent dans un passage incessant des frontières et des mondes, puis se mêlent au rythme d’une marche qui, à travers les rues de Jérusalem, les conduit l’une vers l’autre. Partages est un roman sur la communauté et sur la séparation, sur ce qui unit et divise à la fois. Soeurs ennemies, Leïla et Sarah sont deux Antigone dont le corps est la terre où border et ensevelir leurs morts.
Personne de Gwenaëlle Aubry
2009
Femina 2009
Gwenaëlle Aubry
Littérature
2½ h
Je ne sais pas quand je me suis dit pour la première fois «mon père est fou», quand j’ai adopté ce mot de folie, ce mot emphatique, vague, inquiétant et légèrement exaltant, qui ne nommait rien, en fait, rien d’autre que mon angoisse, cette terreur infantile, cette panique où je basculais avec lui et que toute ma vie d’adulte s’employait à recouvrir, un appel de lui et tout cela, le jardin, le soir d’été, la mer proche, volait en éclats, me laissant seule avec lui dans ce monde morcelé et muet qui était peut-être le réel même.
Personne est le portrait, en vingt-six angles et au centre absent, en vingt-six autres et au moi échappé, d’un mélancolique. Lettre après lettre, ce roman-abécédaire recompose la figure d’un disparu qui, de son vivant déjà, était étranger au monde et à lui-même. De «A» comme «Antonin Artaud» à «Z» comme «Zelig» en passant par «B» comme «Bond (James Bond)» ou «S» comme «SDF», défilent les doubles qu’il abritait, les rôles dans lesquels il se projetait. Personne, comme le nom de l’absence, personne comme l’identité d’un homme qui, pour n’avoir jamais fait bloc avec lui-même, a laissé place à tous les autres en lui, personne comme le masque, aussi, persona, que portent les vivants quand ils prêtent voix aux morts et la littérature quand elle prend le visage de la folie. Gwenaëlle Aubry est née en 1971. Personne est son cinquième roman.
La peau de César de René Barjavel
1985
René Barjavel
Littérature
2½ h
On doit jouer Jules César dans les arènes de Nîmes. Le commissaire Mary reçoit une lettre - CE SOIR LES CONJURES TUERONT VRAIMENT CESAR. Un assassin, dans l’ombre, monologue. L’acteur Faucon s’écroule, à la fin de la représentation, devant vingt mille personnes, sous les applaudissements - un merveilleux moment de théâtre. A ceci près qu’il a été réellement tué, dans la lueur des projecteurs. Mary enquête entre le réel et l’illusion, interroge les acteurs qui répondent à leur pseudonyme, à leur propre nom, à celui du personnage dont ils jouent le rôle. Et voilà que Brutus, à son tour, ne se relève pas pour saluer les spectateurs... C’est sur un coup de théâtre, bien sûr, lui aussi soigneusement mis en scène, que s’achève La peau de César - une passionnante intrigue policière menée sur le terrain du simulacre.
 
 
Quand tout est déjà arrivé de Julian Barnes
2013
Julian Barnes
Littérature étrangère
2 h
Nous vivons à ras de terre, à hauteur d’homme et pourtant — et par conséquent — nous aspirons à nous élever.
Créatures terrestres, nous pouvons parfois nous hisser jusqu’aux dieux. Certains s’élèvent au moyen de l’art ; d’autres, de la religion ; la plupart, de l’amour.
Mais lorsqu’on s’envole, on peut aussi s’écraser. Il y a peu d’atterrissages en douceur. On peut rebondir sur le sol assez violemment pour se casser une jambe, entraîné vers quelque voie ferrée étrangère. Chaque histoire d’amour est une histoire de chagrin potentielle. Sinon sur le moment, alors plus tard. Sinon pour l’un, alors pour l’autre.
Parfois pour les deux.

C’est à différentes altitudes que se situent les trois récits qui composent ce livre.
Le premier nous conte, avec souvent beaucoup d’humour, les différentes tentatives de l’homme pour voir le monde d’en haut. Et il s’attache plus particulièrement à celles de Nadar, qui, à bord d’un ballon, réalisa les premiers clichés aérostatiques en 1858.
Le deuxième se penche sur les amours de Sarah Bernhardt — souvent photographiée par Nadar et qui fit un tour en montgolfière — avec un bel officier anglais. Là, on est « à hauteur d’homme ».
Le troisième nous parle — droit au cœur — de ce qui se passe quand « tout est déjà arrivé », en l’occurrence, la mort de l’être qui vous était le plus proche et « qu’on est tombé de la plus grande hauteur ». Disons simplement que Julian Barnes est sans doute là au sommet de son art.
Une fille, qui danse de Julian Barnes
2013
Julian Barnes
Littérature
3 h
Ceux qui veulent nier le passage du temps disent : quarante ans, ce n’est rien, à cinquante ans on est dans la fleur de l’âge, la soixantaine est la nouvelle quarantaine et ainsi de suite. Je sais pour ma part qu’il y a un temps objectif, mais aussi un temps subjectif… le vrai, qui se mesure dans notre relation à la mémoire. Alors, quand cette chose étrange est arrivée, quand ces nouveaux souvenirs me sont soudain revenus, ç’a été comme si, pendant ce moment-là, le temps avait été inversé… Comme si le fleuve avait coulé vers l’amont. Tony, la soixantaine, a pris sa retraite. Il a connu une existence assez terne, un mariage qui l’a été aussi. Autrefois il a beaucoup fréquenté Veronica, mais ils se sont éloignés l’un de l’autre. Apprenant un peu plus tard qu’elle sortait avec Adrian, le plus brillant de ses anciens condisciples de lycée et de fac, la colère et la déception lui ont fait écrire une lettre épouvantable aux deux amoureux. Peu après, il apprendra le suicide d’Adrian. Pourquoi Adrian s’est-il tué ? Quarante ans plus tard, le passé va resurgir, des souvenirs soigneusement occultés remonter à la surface - Veronica dansant un soir pour Tony, un week-end dérangeant chez ses parents à elle… Et puis, soudain, la lettre d’un notaire, un testament difficile à comprendre et finalement, la terrible vérité, qui bouleversera Tony comme chacun des lecteurs d’Une fille, qui danse.
 
 
L'été contraire de Yves Bichet
2015
Yves Bichet
Littérature
3 h
Une infirmière, un agent d’entretien, deux retraités, une simplette… Cinq petits héros du quotidien qui refusent de céder à la morosité alors que l’été arrive, qu’il fait de plus en plus chaud, que la canicule menace. Le pays se délite mais eux se découvrent, s’aiment et se confrontent à la manière batailleuse des timides. Loin de s’apitoyer sur leur sort, ils nous guident vers des chemins de traverse où le burlesque côtoie le drame et, peut-être, une nouvelle forme d’utopie.
Yves Bichet a été salarié agricole puis artisan du bâtiment pendant plus d’une vingtaine d’années. Il se consacre désormais entièrement à l’écriture. Il est l’auteur de nombreux recueils de poésie et de romans, notamment La Part animale, Resplandy et L’homme qui marche. L’été contraire est son dixième roman.
Escort boys de Anne Bragance
2013
Anne Bragance
Littérature
2 h
Avec son corps longiligne d’athlète marathonien - bien qu’il n’ait jamais pratiqué aucun sport -, ses yeux gris-bleu qui éclairent un visage agréable, cette fossette qui creuse sa joue gauche et le rend si attendrissant chaque fois qu’il sourit, Manolito est considéré comme un «bel homme». La formule paraît obsolète au garçon qui s’interroge souvent sur l’évolution du langage, son «vieillissement»; à preuve on ne dit plus bel homme aujourd’hui, mais beau gosse. À vingt-cinq ans, Manolito monnaie ses charmes : il est escort boy. Une éducation bourgeoise et un physique agréable sont ses atouts majeurs auprès d’une clientèle de femmes aisées. Manolito est très demandé, son agenda est bien rempli. Avec certaines clientes, il lui suffit d’être présent et de distraire leur solitude, à la manière d’un homme de compagnie. Avec d’autres, il lui faut aussi fournir des prestations sexuelles. Manolito a beau s’acquitter de sa tâche de façon exemplaire, ce métier commence pourtant à lui peser. Il se sent parfois aussi seul que les femmes qui le paient. Lui aussi est en quête de son intime vérité...
Remise de peines de Anne Bragance
2015
Anne Bragance
Littérature
2½ h
Camille, dix-sept ans, est un garçon sensible, très épris de justice. Il n’a pas connu son père. En revanche, il voit défiler les compagnons de Mathilde, sa mère, qui tous finissent par la tabasser. Il se fait un jour cette promesse : « Le prochain salopard qui cherche à démolir ma mère, je le crève, je le bousille, je lui arrache les yeux et je l’oblige à les avaler avant de lui couper les deux mains d’un seul coup de hache… » Mais bientôt Camille et Mathilde rencontrent leurs nouveaux voisins, Grégoire et Richard, son vieux père malade. Les liens qui se tissent peu à peu entre eux vont bouleverser leurs existences, donner à la mère l’espoir d’un avenir et permettre au fils d’entamer sa croisade de rédemption. Avec cette histoire poignante d’un fils qui veut soulager les peines de sa mère et se bat pour plus de justice, Anne Bragance nous offre ici un roman plein d’humanité. Anne Bragance a écrit des nouvelles et une trentaine de romans parmi lesquels Anibal, La reine nue, Passe un ange noir et Escort boys.
C'est pour ton bien de Alma Brami
2012
Alma Brami
Littérature
2 h
La jeune mère voulait que Charlotte incarne l’inverse de tout ce qu’on avait pu lui marteler sans répit, dans son école en uniforme. Sa fille ne serait pas réduite à donner l’illusion d’être subtile sans l’être, à avoir les ongles peints et la peau veloutée, à rire en silence sans dévoiler ses dents parce que c’est plus raffiné. Charlotte serait une femme que l’on écoute pour autres choses que pour ses problèmes de cheveux et de dîner trop cuit, une femme respectée pour elle et non pour son mari brillant, une femme qui prend des décisions sans demander la permission à Dieu. Sa fille deviendrait ce qu’elle aurait aimé être elle, si son ventre ne l’avait pas surprise. Une Marie Curie sans Pierre.
 
 
Chaque seconde est un murmure de Alain Cadéo
2016
Alain Cadéo
Littérature
2 h
Après un accident de voiture, Iwill (21 ans) a rompu toutes attaches familiales et amicales et va désormais au hasard. Lorsqu’il arrive à Luzinbapar, il tombe sur Sarah et Laston. Le couple vit comme coupé du monde entouré d’une meute de chiens féroces. Laston creuse des tunnels sans fin dans une ancienne mine de cuivre et Sarah confie à Iwill un cahier sur lequel il devra consigner sa vie, instaurant entre eux un pacte tacite : il s’en ira une fois le cahier rempli... Iwill profite de leur hospitalité pour se reposer. Le comportement de ses hôtes l’inquiète et le fascine. Entre ces trois-là une étrange relation s’installe. Iwill est-il vraiment libre de ses mouvements, les chiens le laisseraient-ils partir sans broncher s’il le décidait ? Rien n’est moins sûr...
 
 
Zoé de Alain Cadéo
2015
Alain Cadéo
Littérature
1½ h
Depuis que Zoé et moi échangeons nos écrits, j’ai la bonne impression d’avoir brisé ma solitude. Elle est, avec son écriture ronde, une petite boule de tendresse et d’originalité versée dans le café noir de ma mélancolie. Quand je vais à la boulangerie, c’est désormais un réconfort de la voir exister au milieu des autres. Plus personne ne fait attention à moi. On ne me regarde plus de travers. Je suis enfin un vrai client, un habitué. Notre minute est devenue quart d’heure. Elle joue, rien que pour moi, son numéro parfait de boulangère. Henry vit retiré dans une espèce de fort isolé au bout d’une piste de dix kilomètres. Tous les deux jours, le vieil homme se rend au village voisin pour acheter son pain. C’est à la boulangerie qu’il rencontre Zoé, la jeune vendeuse de dix-huit ans. Au fil du temps, une curiosité réciproque et une complicité muette s’installent entre eux. Chacun est intrigué par l’autre, au point qu’un dialogue épistolaire et presque clandestin s’instaure : Zoé glisse des petits billets dans les miches de pain qu’achète Henry auxquels il répond avec une constance sans faille.
 
 
Les inséparables de Julie Cohen
2018
Julie Cohen
Littérature américaine
7 h
Dix années s’étaient écoulées et elle n’avait pas changé... Elle émergea tout entière de sa mémoire dans ce hall des arrivées de l’aéroport de Miami, la fille à laquelle il essayait de ne pas penser, la fille à laquelle il pensait tout le temps. Emily... Elle se tourna dans sa direction, croisa son regard, s’immobilisa. Il vit qu’elle se figeait comme il s’était figé, ses yeux s’agrandirent, ses lèvres s’entrouvrirent... S’étant retrouvés ce jour-là, après une cruelle séparation, ils ne se quitteront plus. Et quarante-trois ans après, Robbie fête ses quatre-vingts ans, entouré de sa si jolie famille, un fils, des petits-enfants, un amour sans faille pour son Emily, son inséparable... Mais pas un amour sans ombres. On va découvrir qu’en fait, ils ne se sont jamais mariés. Pourquoi ? Que leur fils - qui l’ignore - a été adopté dans des conditions plus que troubles. Pourquoi ? Qu’ils avaient chacun eu une autre vie, autrefois, et ont dû rompre avec leur passé et leurs familles. Pourquoi ? En remontant dans le temps, on découvrira alors le lourd, l’incroyable secret de Robbie et Emily.
Madame St-Clair, reine de Harlem de Raphaël Confiant
2015
Raphaël Confiant
Littérature
5½ h
Ma chance à moi, Stéphanie St-Clair, Négresse française débarquée au beau mitan de la frénésie américaine, fut qu’à mon arrivée Harlem commençait à se dépeupler de ses premiers habitants irlandais, puis italiens, lesquels cédaient la place jour après jour, immeuble après immeuble, à toute une trâlée de Nègres venus du Sud profond avec leur accent traînant du Mississippi et leur vêture ridicule en coton de l’Alabama. Dès le premier jour sur cette terre d’Amérique, je me jurai que personne ne me marcherait plus sur les pieds ni ne me traiterait en petit Négresse. Personne !
Dans le New York des années 1920-1940, Stéphanie St-Clair connut un incroyable destin. Venue de sa Martinique natale, elle deviendra reine de la loterie clandestine, surnommée “Madame Queen” ou “Queenie” par le milieu, et affrontera avec succès à la fois la pègre noire et la mafia blanche du Syndicat du crime. Traversant avec panache toutes les époques – la Première Guerre mondiale, la prohibition, la Grande Dépression de 1929, la Seconde Guerre mondiale et le début du Mouvement des droits civiques – elle s’enrichit et devint une icône à Harlem, mais aussi dans nombre de ghettos noirs du nord des États-Unis.
Ce roman rend justice à celle qui fut, outre une femme gangster impitoyable et cruelle, un précurseur de l’affirmation féministe afro-américaine.
Civilisation de Georges Duhamel
1918
Goncourt 1918
Georges Duhamel
Littérature
3 h
La guerre, c’est le déferlement stratégique des hommes et des armes sur tel ou tel point du front. Mais c’est aussi le reflux de ces hommes après la bataille, le retour de ceux qui ont pu revenir, un raz-de-marée en sens inverse qui laisse sous les toiles battantes des infirmeries de campagne « une mosaïque de souffrance teinte aux couleurs de la guerre, fange et sang, empuantie des odeurs de la guerre, sueur et pourriture, bruissante des cris, des lamentations, des hoquets qui sont la voix même et la musique de la guerre. »
Alors aux blessés s’offre ce qui se fait de mieux dans le monde moderne, les draps frais, l’infirmerie « blanche comme une laiterie », les pinces brillantes du chirurgien, l’autoclave, le dernier cri du progrès. Mais qu’importe au lieutenant Dauche avec sa balle dans la tête, à Revaud et à leurs compagnons de misère, à ceux dont Georges Duhamel rappelle le courage simple, la bonne humeur, l’endurance? « La civilisation n’est pas dans toute cette pacotille terrible; et, si elle n’est pas dans le coeur de l’homme, eh bien! elle n’est nulle part. » C’est la leçon de ces pages qui font écho à la poignante Vie des martyrs où, une fois de plus, un témoin raconte les cruelles choses vues et vécues pendant la Grande Guerre.
Lola à l'envers de Monika Fagerholm
2014
Monika Fagerholm
Policier
10 h
Adolescente, Jana Marton ne faisait pas partie du petit cercle de Minnie Backlund, jeune fille de bonne famille de cette côte de Finlande aux paysages aussi séduisants qu’effrayants. D’où sa surprise lorsqu’elle est invitée au dîner de retrouvailles qu’organise celle-ci en 2011.
Dix-sept ans plus tôt, Jana a quitté précipitamment cette petite ville portuaire de Flatnäs, suite à plusieurs drames, dont l’assassinat du jeune Flemming Pettersson, retrouvé mort dans un fossé, le crâne défoncé. Les circonstances du crime sont restées mystérieuses. Une chose est sûre : Flemming ne comptait pas que des amis. Grand séducteur, le jeune homme dealait et il avait des dettes. Mais d’autres personnages troubles ont joué un rôle dans cette histoire. La jeune Anita, notamment, qui vit clouée sur un fauteuil roulant au premier étage du Moulin, et dirige de là-haut une armée d’enfants? les oiseaux-squelettes? qui sont toujours en mission secrète pour elle? Mais Anita a une obsession : retrouver Lola, sa poupée de chiffon qui répète “Je m’appelle Lola à l’envers” quand on appuie sur son ventre. Lola passe en effet de main en main dans le roman, d’un lieu à l’autre.
Jusqu’à ce que, une nuit, on la retrouve pendue par le cou à une branche d’arbre, la nuit de l’incendie du Moulin.
L'angoisse du roi Salomon de Romain Gary
1979
Romain Gary (et Émile Ajar)
Littérature
6 h
- Je vous préviens que ça ne se passera pas comme ça. Il est exact que je viens d’avoir quatre-vingt-cinq ans. Mais de là à me croire nul et non avenu, il y a un pas que je ne vous permets pas de franchir. Il y a une chose que je tiens à vous dire. Je tiens à vous dire, mes jeunes amis, que je n’ai pas échappé aux nazis pendant quatre ans, à la Gestapo, à la déportation, aux rafles pour le Vél’ d’Hiv’, aux chambres à gaz et à l’extermination pour me laisser faire par une quelconque mort dite naturelle de troisième ordre, sous de miteux prétextes physiologiques. Les meilleurs ne sont pas parvenus à m’avoir, alors vous pensez qu’on ne m’aura pas par la routine. Je n’ai pas échappé à l’holocauste pour rien, mes petits amis. J’ai l’intention de vivre vieux, qu’on se le tienne pour dit !
Pseudo de Romain Gary
1976
Romain Gary (et Émile Ajar)
Bio
3½ h
« Après avoir signé plusieurs centaines de fois, si bien que la moquette de ma piaule était recouverte de feuilles blanches avec mon pseudo qui rampait partout, je fus pris d’une peur atroce : la signature devenait de plus en plus ferme, de plus en plus elle-même, pareille, identique, telle quelle, de plus en plus fixe. Il était là.
Quelqu’un, une identité, un piège à vie, une présence d’absence, une infirmité, une difformité, une mutilation, qui prenait possession, qui devenait moi. Émile Ajar. Je m’étais incarné. » Romain Gary.
Le graphique de l'hirondelle de Sissel-Jo Gazan
2013
Sissel-Jo Gazan
Policier
11 h
La mort du professeur Storm, retrouvé pendu dans son bureau de l’université de Copenhague, a tout d’un suicide aux yeux de la police. Mais n’est-il pas curieux qu’un scientifique reconnu, et sur le point de révéler les effets secondaires désastreux d’un vaccin de l’OMS sur des milliers d’enfants, décide de mettre fin à ses jours ? Marie, son ex-étudiante et collaboratrice, refuse d’y croire. Seren, un ancien brillant élément de la police de Copenhague, y trouve l’opportunité de mener à nouveau une enquête. Au fur et à mesure que les éléments entourant cette mort douteuse se précisent, chacun fait face à des crises personnelles, amoureuses et familiales complexes. Au bout du compte, il faudra que les deux héros retrouvent chacun un semblant de paix intérieure pour que les choses se dénouent. Déplorant la défaite de la recherche indépendante au profit d’une recherche “sponsorisée”, l’auteur propose une enquête à l’ancienne loin des analyses scientifiques et des caméras de surveillance, ainsi qu’une plongée redoutable dans l’univers impitoyable des classes moyennes et intellectuelles danoises.
Ton père de Christophe Honoré
2017
Christophe Honoré
Littérature
2 h
Christophe vit à Paris avec sa fille de 10 ans. Un jour, la petite fille trouve un papier accroché à leur porte avec ces mots : « Guerre et paix : contrepèterie douteuse ». Très vite, tout s’emballe, devient presque polar. Qui a écrit ces mots ? Qui le soupçonne d’être un mauvais père ? Peut-on être père et gay, c’est bien la question qu’on est venu lui poser, de façon malveillante? À partir de cet événement et de la stupéfaction qu’il produit en lui, Christophe Honoré construit le fulgurant autoportrait romancé d’un homme d’aujourd’hui.
Plongeant dans sa mémoire intime, cherchant des indices parfois très anciens, dans sa propre enfance, puis au coeur de l’adolescence en Bretagne, il évoque la découverte du désir, des filles, des garçons, du plaisir, de la drague. Mais aussi le lien à son propre père disparu.
Des photos d’écrivains et artistes morts du sida ? Hervé Guibert, Serge Daney, Jean-Luc Lagarce, Jacques Demy, Bernard-Marie Koltès ? ponctuent ce livre terriblement audacieux, où la fiction prend parfois allègrement le pas sur le réel pour le raconter de façon crue et sans détours.
Cinéaste, metteur en scène de théâtre et d’opéra, écrivain, auteur de livres pour la jeunesse, Christophe Honoré signe là un livre puissant d’une grande liberté.
L'interprète des maladies de Jhumpa Lahiri
1999
Pulitzer (fiction) 2000
Jhumpa Lahiri
Littérature étrangère
4½ h
« Eliot, si je me mettais à crier à tue-tête, est-ce que quelqu’un viendrait voir ce qui se passe ? » Eliot haussa les épaules : « Peut-être. - Chez nous, tu sais, tout le monde n’a pas le téléphone, mais on n’a qu’à élever la voix ou exprimer la moindre peine ou la moindre joie, et tout un quartier plus la moitié d’un autre viennent s’informer de ce qu’il y a et proposer leur aide... »
« Chez nous », c’est «là-bas», en Inde, le pays que l’on a quitté. « Ici », c’est l’Occident, l’Amérique le plus souvent. Les personnages des nouvelles de Jhumpa Lahiri sont presque tous, comme elle, des Indiens de la diaspora, des enfants du déracinement et du mélange des cultures, qui en vivent les déchirements et les conflits, politiques ou familiaux. Mais ce jeune auteur qui réussit si bien à devenir, selon sa formule, l’interprète de leurs maladies, de leur mal de vivre, de leurs tourments, sait aussi exprimer admirablement l’espoir et l’apaisement qui succèdent à la nostalgie.
Dormir avec ceux qu'on aime de Gilles Leroy
2012
Gilles Leroy
Littérature
3 h
Tomber amoureux, ce jour-là, foudroyé au contact d’une main, me rendit mes seize ans, exactement mes seize ans à Leningrad. Quiconque aura aimé sait ces choses-là entre mille : étreindre une main, c’est tout donner, d’un coup, sans prudence, sans contrat, sans rien. Tenir la main, tous les enfants le savent, n’est pas seulement s’accrocher au passage : tenir ta main, c’est tenir à toi, tenir de toi. Et plus je serre, plus j’entrecroise nos doigts, les entrelace, plus je te dis mon incommensurable besoin, un besoin tel que ta paume me renseigne sur toi. Sur ta paume, j’ai pu lire que tu étais quelqu’un de bien. Au cours d’une tournée qui le conduit du Caire à Buenos Aires et de Casablanca à Odessa, l’écrivain-narrateur rencontre Marian à Bucarest et s’en éprend instantanément. Mais les deux hommes ne sont pas égaux devant la vie et devant l’amour. Marian, issu d’un pays qui a fait les frais de la dictature, croit ferme en l’avenir et au coeur qui bat. L’écrivain français n’a plus le même enthousiasme. Gilles et Marian vont devoir composer avec le réel - la différence d’âge, la distance géographique, des emplois du temps inconciliables. Avec la confusion des sentiments, aussi.
Le monde selon Billy Boy de Gilles Leroy
2014
Gilles Leroy
Littérature
4 h
Qui aurais-je été, moi, si Eliane m’avait eu d’un autre homme ? Si elle m’avait conçu avec ce lieutenant Delor, j’aurais été un homme doux, sans doute, et posé comme lui. J’essayais de me représenter physiquement : de taille moyenne, voire petit, de corpulence fine et sèche, j’avais la peau brune, des cheveux noirs frisés, denses et brillants - plus rien à voir, enfin, avec cette plaie de rouquin à la peau trop fragile. Mon imagination s’arrêtait là et le commencement de fiction s’éventait aussitôt, aporétique et sans issue, puisqu’on ne récrit pas l’histoire, celle de son corps encore moins que celle des hommes. En cette toute fin des années cinquante, Eliane a vingt ans quand elle tombe enceinte. André, le futur père, n’en a que dix-sept et ses parents s’opposent au mariage. Eliane a peur. Sa propre mère la renie, André disparaît. Où trouver le courage de porter puis d’élever seule cet enfant ?
Nina Simone, roman de Gilles Leroy
2013
Trilogie américaine (3)
Gilles Leroy
Littérature
4 h
J’étais célèbre, on me reconnaissait dans la rue, on m’offrait des concerts dans tout le pays, mes disques sortaient en Europe… Les télévisions me demandaient, les stars de cinéma aussi me réclamaient à leur table, Lauren Bacall, Frank Sinatra, la minuscule Natalie Wood… Mes amis étaient écrivains, Langston Hughes, James Baldwin, Lorraine Hansberry. Ma vie pourrait-elle jamais être plus belle ? J’étais la coqueluche du moment et une petite voix en moi susurrait : Profite, Eunice, ça n’aura peut-être qu’un temps. Eunice, c’était mon vrai nom. Maintenant je l’ai oublié. Cinquante années passées dans la peau de Nina Simone m’ont fait oublier mon nom. Et c’est une drôle de chose, à la fin, que de devoir porter un nom qui n’a jamais été le sien. Pour vivre un destin qui n’était pas le sien.
Comment Eunice Kathleen Waymon, la petite fille noire née dans une famille pauvre à Tryon, Caroline du Nord, en 1933, est-elle devenue l’immense Nina Simone, la diva à la voix unique et au toucher de piano inoubliable ? Le destin de Nina Simone ressemble à un roman : c’est ce roman que Gilles Leroy recompose, livrant avec tendresse l’histoire totalement vraie et totalement romancée d’une artiste adulée dans le monde entier - mais si seule dans la vie.
Avec cet émouvant portrait d’une femme blessée, Gilles Leroy nous offre, après Alabama Song et Zola Jackson, le troisième volet de sa trilogie américaine.
Le testament français de Andreï Makine
1995
Goncourt 1995
Goncourt (lycéens) 1995
Médicis 1995
Andreï Makine
Littérature
5 h
« Je me souvenais qu’un jour, dans une plaisanterie sans gaîté, Charlotte m’avait dit qu’après tous ses voyages à travers l’immense Russie, venir à pied jusqu’en France n’aurait pour elle rien d’impossible [...]. Au début, pendant de longs mois de misère et d’errances, mon rêve fou ressemblerait de près à cette bravade. J’imaginerais une femme vêtue de noir qui, aux toutes premières heures d’une matinée d’hiver sombre, entrerait dans une petite ville frontalière. [...]. Elle pousserait la porte d’un café au coin d’une étroite place endormie, s’installerait près de la fenêtre, à côté d’un calorifère. La patronne lui apporterait une tasse de thé. Et en regardant, derrière la vitre, la face tranquille des maisons à colombages, la femme murmurerait tout bas : “C’est la France... Je suis retournée en France. Après... après toute une vie.” »
Ce roman, superbement composé, a l’originalité de nous offrir de la France une vision mythique et lointaine, à travers les nombreux récits que Charlotte Lemonnier, «égarée dans l’immensité neigeuse de la Russie», raconte à son petit-fils et confident. Cette France, qu’explore à son tour le narrateur, apparaît comme un regard neuf et pénétrant sur le monde.
Saisons sauvages de Kettly Mars
2010
Kettly Mars
Littérature
5 h
Port-au-Prince, années 1960 : Duvalier et ses tontons macoutes éliminent systématiquement les opposants au régime. Daniel Leroy, rédacteur en chef du principal journal d’opposition, vient d’être enlevé. Pour obtenir de ses nouvelles, son épouse Nirvah se rend chez le secrétaire d’Etat à la Sécurité publique, Raoul Vincent. Le redoutable chef de la police est subjugué : pour assurer la survie de son époux et protéger sa famille, Nirvah se soumet au désir du fonctionnaire. Devenir la maîtresse officielle d’un homme fort du régime n’a pas que des désagréments. Encore faut-il supporter le regard inquisiteur des voisins et les questions muettes de ses propres enfants... Kettly Mars décrit une période charnière et douloureuse de l’histoire d’Haïti et tisse ensemble deux histoires : l’intime - le destin de Nirvah et de sa famille -, et l’universelle - le régime politique dictatorial de Duvalier et ses exactions.
De Goupil à Margot de Louis Pergaud
1910
Goncourt 1910
Louis Pergaud
Littérature
2½ h
De merveilleux récits animaliers, par l’auteur de la célèbre Guerre des boutons. On ne peut oublier Goupil, ce renard qu’un braconnier a affublé d’un grelot fatal, ou le calvaire de la pie Margot tombée entre les mains des hommes. Liste des nouvelles :
La Tragique Aventure de Goupil
Le Viol Souterrain
L’Horrible Délivrance
La Fin de Fuseline
La Conspiration du Murger
Le Fatal Étonnement de Guerriot
L’Évasion de la mort
La Captivité de Margot
La voix intérieure de Vincent Pieri
2016
Vincent Pieri
Littérature
2 h
Depuis ses treize ans, la voix est là, en sourdine ; elle le frôle, le pénètre, se tapit au creux de ses entrailles, hante ses rêves, ses pensées. Un jour, il ne l’entend plus, il l’imagine dans un autre corps, enfin ; le lendemain, elle revient, il la sent rôder. Quelques mois de répit, l’illusion d’en avoir réchappé et elle se manifeste avec la rancune d’une maîtresse jalouse, menaçant de le plonger dans la folle. Jean est violoncelliste et joue dans les plus grands orchestres. Il entend en permanence une voix étrange et sublime, une voix qui le comble par sa perfection, l’obsède par sa présence entêtante et le transporte dans des crises violentes... Son ami Nathanaël, un luthier, intervient alors et l’envoie vers le Sud, à la rencontre d’un obscur gitan, un certain Manuel d’Algirdas, qui pourrait l’apaiser. Seul, jean part à la recherche de ce guérisseur connu de tous et si difficile à trouver, à la découverte d’un monde singulier, inquiétant et fascinant, avec ses codes sévères, ses rituels impénétrables.
Les voyages de Merry Sisal de Gisèle Pineau
2015
Gisèle Pineau
Littérature
4½ h
Les nuits où les étoiles demeuraient éteintes, il arrivait à Merry de rester prostrée sur sa couche. Tout s’effaçait alentour. Des pans entiers de sa mémoire semblaient enfermés quelque part, éboulés, inaccessibles. Parfois, tout était incroyablement limpide. Sa vie passée n’avait rien de sombre et son avenir semblait bien éclairci, le ciel dégagé. Elle allait reprendre ses études en suivant des cours par correspondance. Elle ferait venir ses enfants. Tommy, Florabelle, les prunelles de ses yeux, ils seraient bientôt auprès d’elle. En Haïti, Merry élève seule ses deux enfants, Tommy et Florabelle – six et quatre ans. Quand le terrible séisme du 12 janvier 2010 frappe Port-au-Prince, Merry doit quitter sa terre natale dévastée : elle laisse derrière elle ses deux enfants adorés qu’elle compte revenir chercher très vite. Après une traversée homérique, elle rejoint des compatriotes sur l’île de Bonne-Terre. Là, elle est rapidement embauchée par Anna et Raymond, un couple de Français qui habite sur le Morne d’Or, où vit une communauté de Blancs nantis venus de France, et totalement isolée du reste de l’île. Peu à peu, Anna et Merry se rapprochent. Anna, qui garde enfouies au plus profond de son être des blessures silencieuses, s’attache plus que de raison à la jeune Haïtienne. Merry s’interroge sur les motivations de cette patronne un peu particulière, mais s’en accommode, car elle n’oublie jamais son objectif : retrouver ses enfants.
Sans intention de nuire de Michèle Terdiman
2021
Michèle Terdiman
Littérature
1½ h
Il y avait le marché où papa et moi allions acheter le beurre danois. La motte jaune, crantée par la coupe, évoquait un gratte-ciel tronqué plus que les vertes prairies danoises. La saveur alliait l’onctuosité de l’herbe tendre à la fraîcheur des ruisselets. En face du marché, il y avait une quincaillerie, bric-à-brac d’objets singuliers, et dans la vitrine un ourson tout brun au poil ras, avec deux grands yeux en boutons. Je le désirais en silence. Un dimanche après la messe, mon père entra dans la boutique. En sortant, il me déposa le Teddy tout nu dans les bras. Lorsque Mme Lepire, dans sa maison de retraite, apprend que l’enquête concernant un certain Monsieur Roland Dilou, mort dans d’obscures circonstances cinquante ans auparavant, a été rouverte, c’est un choc. Et de se remémorer un passé lointain, resté trouble : des parents venus d’horizons diamétralement opposés (l’un wallon, l’autre flamand), une mère bipolaire, un père effacé mais adoré et, en effet, ce fameux Roland Dilou, psychiatre, de plus en plus présent au sein même de la cellule familiale... Qui était-il et que faisait-il réellement chez eux ? Peu à peu les pièces du puzzle se mettent en place et Mme Lepire entrevoit une réalité longtemps occultée.  Avec une écriture tout en retenue, le premier roman de Michèle Terdiman évoque avec beaucoup de justesse et d’émotion la folie ordinaire, la transmission et les secrets de famille.
Le Miroir des idées de Michel Tournier
1994
Michel Tournier
Essai
2½ h
« Il faut deux jambes pour marcher, et pour bien saisir on se sert des deux mains. Cette évidence a été le point de départ de ce petit traité où les idées s’éclairent en s’opposant deux à deux. La femme sert de révélateur à l’homme, la lune nous dit ce qu’elle est en plein soleil, la cuillère manifeste sa douceur maternelle grâce à la fourchette, l’encolure du taureau est mise en évidence par la croupe du cheval, etc. L’autre principe de ce livre, c’est que la pensée fonctionne à l’aide de concepts clés qui sont en nombre fini. C’est ce que les philosophes appellent des catégories. Aristote en comptait dix, Leibniz six, Kant douze. Les définir et les analyser, c’est mettre à plat les pièces de la machine cérébrale.En élargissant sa “table des catégories” à cent concepts, l’auteur a manifesté sa modestie spéculative et son souci d’embrasser la plus grande richesse concrète possible.»
L'arbre du voyageur de Hitonari Tsuji
2014
Hitonari Tsuji
Littérature japonaise
2½ h
« Peu après son entrée en primaire, il avait tranquillement quitté la maison. “L’école, ça ne lui a jamais beaucoup plu”, disait ma mère avec un sourire fataliste. Mon frère était donc parti sur un coup de tête, sans que rien laissât deviner cette intention. Ces escapades se renouvelèrent. Parfois il ne rentrait pas de toute une journée, voire deux. »
Mais, devenu adulte, Yûji finit par disparaître pour de bon, sans plus jamais donner de nouvelles. Dix ans plus tard, son jeune frère décide de partir à sa recherche. Au cours de ce qui va vite faire figure de quête initiatique à travers les lieux cultes d’un Tokyo ultra-branché, il va découvrir tous les dangers qui guettent le “voyageur” égaré dans le monde moderne : la violence, la drogue, les sectes... L’étrange personnalité de Yûji, qui inspire à la fois répulsion et bizarre sympathie, se révèle peu à peu, pour se dérober ensuite - jusqu’au coup de théâtre final.
Le Bouddha blanc de Hitonari Tsuji
2001
Femina (étranger) 1999
Hitonari Tsuji
Littérature étrangère
4½ h
Minoru Eguchi est armurier dans une île du sud du Japon, l’île d’Ôno. Sur son lit de mort, il se souvient de sa vie commencée à la fin du siècle dernier dans le Japon de la fin de l’ère Meiji. On le suit, lui et sa famille, à travers les guerres du XXe siècle, à travers la richesse ou la pauvreté, à travers les interrogations sur la vie, l’amour, la mort.
Pour s’assurer qu’aucune âme n’errera solitaire sans trouver le repos, il entreprendra la construction d’une immense statue qui donne son titre au roman. Un Bouddha debout, parce qu’un « Bouddha assis ne peut secourir un enfant qui se noie, tandis qu’un Bouddha debout peut se précipiter au secours de tous ceux qui en ont besoin. » Un Bouddha édifié avec les ossements de tous les morts de l’île d’Ôno. « Un Bouddha qui symboliserait la promesse de se revoir dans l’autre monde. Une sépulture qui ne serait jamais délaissée par les vivants, tant que l’île existerait. »
Cet été-là à Blumental de Ursula Werner
2018
Ursula Werner
Littérature américaine
6½ h
Le message était d’une brièveté caractéristique : “2 paq. arr. jeudi 10 h 30”. Jeudi. Demain. Plus tôt que prévu. Le pasteur Johann Wiessmeyer leva les yeux vers Marina Eberhardt : “Je vais avoir besoin de votre aide. Je les recevrai et les conduirai à la gare de Blumental-Est, qui est pratiquement désaffectée. Ensuite il suffira que vous les cachiez jusqu’à minuit. Puis j’irai les chercher, les chargerai dans le camion et si Dieu le veut, je franchirai la frontière sans incident.” Marina n’eut aucune hésitation : “Comptez sur moi, Johann.” Juillet 1944. À Blumental, tout près de la Suisse, la famille Eberhardt, grand-mère, fille et petites-filles, est venue se mettre à l’abri des bombardements sur Berlin. On voit rarement le grand-père, haut dignitaire du régime nazi. Il fait très beau, cet été-là... Mais on commence à réaliser que l’Allemagne va perdre la guerre... Mais le pasteur de la petite ville a de bien étranges activités clandestines... Et Marina, sa complice, la fille du général Eberhardt, ministre de l’Économie d’Hitler, cache des enfants juifs jusque dans la cave de la maison de son père – ce que ce dernier va finir par découvrir...
Ursula Werner, née en Allemagne, aujourd’hui américaine et dont l’arrière-grand-père était ministre d’Hitler, s’est inspirée d’un épisode de son histoire familiale pour écrire ce livre, son premier roman.
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