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Liste des livres

La femme des sables de Kôbô Abé
2014
Kôbô Abé
Littérature japonaise
6 h
Un professeur parti à la découverte de quelque insecte des sables échoue dans un petit village du fond des dunes — village dont il ne pourra plus sortir. Comme les autres habitants, le voilà prisonnier du sable : le sable qui envahit tout, qui s’infiltre dans la moindre fissure et qu’il faut sans répit rejeter. Particulièrement dans le trou où est tapie la maisonnette qu’il habite en compagnie d’une femme fruste, vraie maîtresse-servante. Jour après jour, mois après mois, l’homme et la femme rejettent le sable. Cet esclavage est la condition même de leur survie. Lassé de cette routine, l’homme tentera de s’échapper, de retrouver sa liberté...
Ce roman exceptionnel, traduit dans le monde entier, a été couronné au Japon par le Prix Akutagawa en 1962 et le Prix du Meilleur Livre Etranger en France en 1967.
Rendez-vous secret de Kôbô Abé
2011
Kôbô Abé
Littérature japonaise
4 h
Dosant avec une fascinante maîtrise l’absurde et le rationnel, Kôbô Abé signe avec Rendez-vous secret un roman policier, un livre pornographique, une fable poétique, un exercice de style de haute virtuosité. La comédie hyperréaliste du désespoir.
Le Mont Crépitant de Osamu Dazai
2009
Osamu Dazai
Littérature japonaise
2 h
Voici des contes populaires qui figurent parmi les plus célèbres au Japon et auxquels le grand écrivain Dazai Osamu (1909-1948) donne une interprétation personnelle par la voix d’un narrateur quelque peu original, censé les lire à sa fille dans un abri anti-aérien.
 
 
Pays natal de Osamu Dazai
2005
Osamu Dazai
Littérature japonaise
4 h
Avec Pays natal, l’ange noir de la littérature japonaise nous montre un autre visage, plein d’humour et d’ironie mais aussi d’émotion. Le voyage de Dazai à Tsugaru, son pays natal, se présente comme un retour de l’enfant prodigue, cédant à un mouvement d’heureuse nostalgie, en quête d’amour et d’amitié, réconcilié avec lui-même. Plus que sa famille, il va revoir ses amis, des humbles, des paysages. Souvenirs d’enfance, entretiens littéraires, vagabondages et propos de table s’entremêlent pour composer un texte souvent lumineux, inclassable et souriant qui, par sa simplicité familière, évoque une lettre écrite à un ami. 
Soleil couchant de Osamu Dazai
1987
Osamu Dazai
Littérature japonaise
2½ h
Une femme de l’aristocratie nippone doit quitter pendant la guerre son hôtel particulier de Tokyo pour aller vivre modestement dans un petit chalet de montagne. Sa fille, Kazuko, mobilisée, travaille la terre. Son fils, Naoji, revient de la guerre intoxiqué par la drogue. Le frère et la soeur se durcissent contre le malheur des temps et clament leur révolte et leur désespoir. Tels sont les “gens du Soleil couchant” (lancée par Osamu Dazai, cette expression a fait fortune au Japon, au point de qualifier aujourd’hui, jusque dans les dictionnaires, les membres déchus de l’aristocratie). En dépit de leur vie inquiète et désordonnée, ils ont gardé les meilleures traditions de leur pays. A cet égard, le testament de Naoji éclaire de façon émouvante son attitude devant la vie et devant le Japon. Kazuko veut un enfant, et sa foi en la vie force la sympathie, en dépit de ses écarts de conduite, de tout le nihilisme de son comportement et de son langage. Elle et son amant sont les “victimes d’une période de transition morale”. Document de première importance sur l’effondrement d’une société, Soleil couchant est aussi - et c’est ce qui donne à l’oeuvre son accent dramatique si personnel - un document sur un homme en qui l’on s’accorde à reconnaître l’un des plus grands écrivains de son pays.
La chambre rouge de Ranpo Edogawa
1998
Ranpo Edogawa
Littérature japonaise
2 h
Un homme mutilé aux prises avec les perversions de sa femme, une “chaise humaine” prodiguant caresses et sueurs froides à ses victimes, des confessions criminelles dans une “chambre rouge”, une intrigue machiavélique autour d’une “pièce de deux sen”... On retrouvera dans ces cinq récits - les plus célèbres de Ranpo Edogawa - la même atmosphère et le même goût pour les mises en scène fantastiques et obsessionnelles que dans La proie et l’ombre : une logique implacable qui fait du crime une voie esthétique, où s’entremêlent perversions sexuelles, cruauté raffinée, manies et délires mentaux. “Flânerie au bord du fleuve Edo”, telle est la traduction littérale des idéogrammes utilisés pour composer ce nom de Edogawa Ranpo (anagramme de Edgar Allan Poe), plus connu au Japon comme le maître fondateur de la littérature policière japonaise.
Mirage de Ranpo Edogawa
2000
Ranpo Edogawa
Littérature japonaise
2 h
Ses cheveux dénoués se tortillaient pareils à d’innombrables serpents enchevêtrés, son corps débarrassé de son kimono brillait d’un rose aveuglant, les membres à la peau de satin s’agitaient dans le vide. C’était au-dessus de ses forces, et Masaki se mettait à grelotter, incapable de supporter ce spectacle brutal… À Tôkyô, dans une vieille maison, un misanthrope excentrique et pervers fasciné par une célèbre actrice vit, comme dans un cauchemar, une effrayante descente aux enfers qui fera de lui un criminel. À bord d’un train, un énigmatique voyageur raconte à son voisin de rencontre l’histoire du tableau dont les personnages sont « vivants ». Par le maître Edogawa Ranpo, deux récits à vous plonger dans l’angoisse.
Dans la barque de Dieu de Kaori Ekuni
2014
Kaori Ekuni
Littérature japonaise
3½ h
Yôko vit dans le souvenir de son seul amour, qui lui a donné sa fille Sôko. L’homme est parti avant de savoir qu’il allait être père, mais en affirmant qu’il reviendrait et la retrouverait où qu’elle soit.
Depuis, Yôko change de ville tous les ans, comme dans un jeu de cache-cache avec cet homme supposé être à sa recherche. C’est ainsi qu’elle vit « dans la barque de Dieu », remettant volontairement son destin entre les mains du hasard.
Ce roman élégant et subtil alterne les voix de Yôko et de sa fille, comme deux visions décalées d’une même réalité : l’une, Sôko, qui découvre en même temps que la liberté les mensonges et l’irréductible étrangeté de sa mère ; l’autre, Yôko, qui ne s’est jamais laissé apprivoiser par personne, si ce n’est par ce fugitif amour.
En sifflotant de Shûsaku Endô
1993
Shûsaku Endô
Littérature japonaise
5½ h
« En sifflotant » est considéré comme son chef-d’œuvre. C’est un roman très personnel, intime et touchant. Un roman savamment construit autour d’un personnage central, Ozu, homme mûr, sans relief, sans ambition mais observateur avisé de son temps et des conflits qui secouent le Japon moderne. Endô organise son récit dans un va-et-vient permanent entre les années qui voient l’entrée en guerre du Japon aux côtés d’une Allemagne qui lui semble irrésistible et le Japon du début des années soixante où la lutte pour la réussite sociale est sans pitié. Ozu se remémore à l’occasion d’une rencontre fortuite dans un train avec un camarade de collège perdu de vue les années insouciantes de sa jeunesse, celles qui permirent de construire une amitié intense avec un garçon dénommé Limande, au physique piscicole ingrat. Cancres invétérés tous les deux, faisant le désespoir de professeurs résignés, ils vont voir leur vie transformée par des évènements plus forts qu’eux. C’est d’abord la découverte de l’amour par Limande pour une jeune fille inaccessible parce que d’une classe sociale bien supérieure et bientôt engagée auprès d’un cadet resplendissant de la Navale. Un amour qui transcende, pousse au-delà de ses limites cet adolescent turbulent et malin et va le faire devenir un adulte avant l’heure. Puis c’est la seconde guerre mondiale, l’incorporation, les mauvais traitements et les horreurs de tout conflit qui vont marquer à jamais Ozu.
Une femme nommée Shizu de Shûsaku Endô
1997
Shûsaku Endô
Littérature japonaise
3½ h
Dans les dix nouvelles qui composent ce superbe recueil, on retrouve les thèmes qu’inlassablement Endô a étudiés et approfondis sa vie durant : le péché, enfoui au fond de la mémoire, l’obsession du rachat, le silence de Dieu, et la question essentielle qui tortura toute son existence : la souffrance, morale ou physique, a-t-elle un sens ? Au fil des pages surgissent des personnages que nous connaissons déjà : le prêtre défroqué qui cache sa honte, le parjure que le remords détruit, le malade pour qui souffrir signifie expier. Mais aussi des visages lumineux comme celui de Shizu dont la vie s’écoule dans l’attente de l’homme qu’elle aime et dont l’amour, en grande partie rêvé, sera finalement plus réel que bien d’autres.
Volcano de Shûsaku Endô
1984
Shûsaku Endô
Littérature japonaise
3 h
Au cours de ces dernières années, Shusaku Endo s’est affirmé comme l’un des meilleurs écrivains japonais contemporains. Graham Greene pense qu’il est « l’un des plus grands romanciers de notre temps ». Très populaires au Japon, ses livres sont traduits dans le monde entier. Volcano, son quatrième roman paru en français, relate l’histoire de deux vieillards : Jinpei Suda, ancien chef du Bureau Météorologique, et Durand, prêtre catholique français défroqué. Leurs destinées, symbolisées par le volcan Akadaké, sont étroitement liées. Volcano, roman puissant et fourmillant d’idées qui nous prépare adroitement à l’apothéose finale, marque une étape cruciale dans l’œuvre d’Endo. Il nous donne là une évocation pleine de sensibilité et d’émotion des souffrances de la vieillesse, et les deux protagonistes, décrits avec une égale justesse, bien que fort différents l’un de l’autre nous laissent une impression inoubliable. Né en 1923, Shusaku Endo vit à Tokyo avec sa femme et son fils. Il vient souvent en Europe, et plus particulièrement en France, où il poursuivit ses études littéraires à Lyon. Ses œuvres, traduites dans de nombreux pays (U.S.A., Angleterre, Suède, U.R.S.S.) lui assurent une audience internationale. Au Japon, de nombreux prix littéraires prestigieux lui ont été attribués.
Alors Belka, tu n'aboies plus ? de Hideo Furukawa
2012
Hideo Furukawa
Littérature japonaise
6½ h
En 1943, l’armée impériale japonaise laisse derrière elle quatre chiens sur une île déserte. Leurs descendants se répandront sur la terre pour chercher, au fil de leur généalogie chaotique, un lieu où ils puissent se sentir véritablement à leur place. Leur terre promise à eux.
Ils participeront à toutes les aventures du XXe siècle, sur terre, sur mer, et même au-delà, dans les étoiles, pour nous donner à lire, dans un prodigieux renversement de valeurs, une nouvelle histoire du monde et adresser en même temps une déclaration de guerre à notre XXIe siècle.
Un roman insolent, au rythme trépidant, qui remet en cause l’autorité naturelle de l’humanité sur le monde et repousse les frontières du réel et de la fiction.
Car il s’agit bien, dans ce roman, de lâcher les chiens de la fiction !
 
 
La Montagne radieuse de Sôkyû Genyû
2015
Sôkyû Genyû
Littérature japonaise
2½ h
Les récits rassemblés ici ont été écrits après la catastrophe du 11 mars 2011, alors que l’auteur partageait le quotidien des habitants touchés par le tsunami et l’accident de la centrale nucléaire Daiichi. Ce sont de fines descriptions des errements de l’âme humaine face à un danger insaisissable, invisible, lorsque hommes et femmes tentent, avec les moyens dont ils disposent, de revivre, de retrouver la lumière. Nul doute que leurs histoires, contées avec bienveillance et non sans humour, peuvent résonner en chacun de nous.
Le pèlerinage de Osamu Hashimoto
2013
Osamu Hashimoto
Littérature japonaise
4½ h
Dans un quartier huppé, un vieil homme s’est attiré la haine de ses voisins car sa maison est devenue une véritable décharge publique. Impuissants, les voisins convoquent la télévision. C’est ainsi que le vieil homme retrouvera son frère qui l’aidera à ranger non seulement sa maison, mais aussi le désordre de son cœur. Un roman d’une grande poésie, profondément humain, où se dévoile toute l’histoire du Japon d’après-guerre.
La treizième nuit et autres récits de Ichiyô Higuchi
2014
Ichiyô Higuchi
Littérature japonaise
2½ h
Les cinq nouvelles de ce recueil ont toutes l’éclat de la lune, symbole par excellence de la mélancolie au Japon. Il y est question de la précarité des êtres, des situations et des sentiments dans les quartiers pauvres de Tôkyô à l’aube du XXe siècle. L’œuvre de la romancière est cependant d’une telle intensité que l’émotion remonte à contre-courant de la tristesse, dans le sens de la vie.
Il partit, le pousse-pousse vide derrière lui. Après avoir parcouru quelques mètres, il se retourna vers elle. Il allait vers l’est. Elle allait vers le sud. Sous le clair de lune, elle marchait abattue, seule dans la rue principale avec le frémissement des saules et le bruit sans force de ses socques de bois. Les cinq nouvelles de ce recueil ont toutes l’éclat de la lune, symbole par excellence de la mélancolie au Japon. Il y est question de la précarité des êtres, des situations et des sentiments dans les quartiers pauvres de Tôkyô à l’aube du XXe siècle. L’œuvre de la romancière est cependant d’une telle intensité que l’émotion remonte à contre-courant de la tristesse, dans le sens de la vie.
L'île des rêves de Keizo Hino
2012
Keizo Hino
Littérature japonaise
3 h
Contrairement à ce que laisse supposer ce titre poétique, l’île des rêves n’est rien d’autre qu’un immense terrain vague dans la baie de Tôkyô, recouvert d’ordures et de montagnes d’immondices rejetées par la ville. C’est là qu’aime aller se promener tous les dimanches Monsieur Sakai, employé dans une société de construction, l’une de celles qui ont édifié les tours, les gratte-ciel et les échangeurs de cette mégapole dont il est amoureux ; amoureux comme d’une créature vivante dont il écouterait les battements de coeur et la respiration. Sans parvenir à comprendre comment une décharge d’ordures peut dégager une telle fascinante beauté. La rencontre avec une mystérieuse jeune femme en noir, qui le renverse un soir avec sa moto, l’entraînera encore plus loin dans l’exploration de cette île artificielle et abandonnée, recouverte d’une forêt dense. De ses arbres pendent, comme des marionnettes, des hérons empêtrés dans des fils de pêche, images obsédantes de ces figures d’oiseaux qui le mèneront à sa perte jusqu’à ce qu’une sorte de sérénité radieuse vienne graduellement se couler en lui.
Dis-lui que je l'attends de Takuji Ichikawa
2014
Takuji Ichikawa
Littérature japonaise
5½ h
Satoshi, bientôt trentenaire, est propriétaire d’une boutique de plantes aquatiques. Il peine à trouver le grand amour et reste hanté par le souvenir de ses deux amis d’enfance qu’il n’a pas revus depuis quinze ans. Un jour, une actrice et mannequin reconnue sonne à la porte : elle cherche un petit boulot et un toit pour la nuit. Satoshi est troublé : pourquoi cette jeune femme s’intéresse-t-elle à lui ? Et pourquoi ne la voit-il jamais dormir ? Quels secrets la belle peut-elle bien cacher ?
Avec Takuji Ichikawa, les souvenirs remontent à la surface et viennent bouleverser le quotidien. Il dépeint des histoires d’amour et d’amitié avec humour et délicatesse dans ce roman poétique et plein de fantaisie.
Je reviendrai avec la pluie de Takuji Ichikawa
2012
Takuji Ichikawa
Littérature japonaise
4 h
Depuis la mort de sa femme Mio, Takumi vit seul avec son fils Yûji, âgé de six ans. Il gère le quotidien et l’éducation de son fils du mieux qu’il peut. Une seule chose le fait tenir, la promesse faite par Mio qu’elle reviendrait avec la pluie. Le premier jour de la saison humide, cette promesse se réalise. Durant six semaines, le temps se suspend pour Mio et Takumi.
En 2003, plus de trois millions de lecteurs japonais tombent amoureux de Je reviendrai avec la pluie. Suite à son immense succès, le livre a inspiré un film et une série télé encensés par la critique, ainsi qu’un manga sacré best-seller. Takuji Ichikawa défend une vision idéalisée de l’amour et met au service de cette histoire bouleversante une écriture d’une sensibilité rare, poétique et pleine de fantaisie.
 
 
Asunaro de Yasushi Inoué
1999
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
3 h
« Demain, je serai un cèdre “, se dit, dans la tradition populaire japonaise, l’arbre asunaro. S’inspirant de sa propre expérience et par tableaux successifs, Inoue accompagne le jeune Ayuta aux prises avec les incertitudes de la jeunesse, les troubles de l’amour et plus tard, devenu journaliste, avec la désillusion qu’engendre la guerre. Dans ce monde où il faut vivre et s’affirmer, les femmes, obstinément belles et libres, vont encourager ses élans de jeune homme et transformer peu à peu son regard sur son propre devenir. Véritable parabole de portée universelle, ce roman à la fois tendre, émouvant et secret, d’un lyrisme très pur, se lit d’un trait. Dans le plaisir et l’inquiétude.
Histoire de ma mère de Yasushi Inoué
2004
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
2½ h
Histoire de ma mère est le récit minutieux et poignant des dernières années d’une femme qui sombre dans la sénilité, sous le regard impuissant et consterné de sa famille. Une vie se défait doucement au fil de quelques années. D’abord les souvenirs s’enfuient, la mémoire récente s’efface, puis l’infantilisme vient, la perception du monde extérieur disparaît. C’est une histoire éternelle, vieille comme le monde, et plus actuelle que jamais dans notre univers étroit qui ne sait plus donner une place à ses anciens. Composé de trois textes poétiquement intitulés “Sous les fleurs”, “Clair de lune” et “Visage de neige”, voici sans doute, dans sa brièveté et sa retenue, le livre le plus déchirant de Yasushi Inoué.
 
 
Kôsaku de Yasushi Inoué
1995
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
3 h
Dans le village isolé où il est élevé par la vieille Onui, la maîtresse de son arrière-grand-père, le jeune Kôsaku grandit. Sous forme de courtes scènes, enchâssées dans le récit comme autant de joyaux, voici tout le Japon traditionnel du début du siècle qui revit devant nous : ses fêtes paysannes, ses coutumes méconnues, telles que les voit et les vit un enfant au seuil de l’adolescence.
A travers l’histoire de Kôsaku, la sienne en fait, si particulière et qu’il sait pourtant rendre universelle, Yasushi Inoué nous raconte notre entrée à tous dans la vie adulte, avec ses joies, ses peines, ses surprises, ses déceptions, ses larmes et ses rires...
La tuile de Tenpyô de Yasushi Inoué
2013
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
4 h
Sur un vaisseau en mer de Chine, quatre jeunes moines japonais discutent avec fougue de leur mission impériale : étudier les Ecritures bouddhiques et apporter l’érudition religieuse dans leur pays. Ils découvrent l’Empire des Tang, lisent, recopient, apprennent, puis décident d’escorter Ganjin, le grand maître bouddhiste chinois, au Japon. Une odyssée périlleuse dont l’issue dépend de la volonté des flots.
Le Château de Yodo de Yasushi Inoue
2015
Yasushi Inoue
Littérature japonaise
8 h
Ce roman historique se situe dans le Japon du XVIe siècle et se déroule comme une tragédie antique pleine de fureur shakespearienne, sur fond de batailles et de châteaux incendiés. Inoue mit six années pour l’écrire. Six années pour offrir à ses lecteurs ce magnifique portrait d’une femme japonaise, la châtelaine de Yodo, dissimulant un cœur vibrant de passions derrière la beauté impassible d’un masque de nô, et qui devra, dans les flammes du château d’Osaka, faire face à son destin.
Plus que jamais, Inoue Yasushi se révèle maître dans l’art de manier la fiction romanesque tout en restant fidèle à la réalité historique. Sous son apparent détachement de chroniqueur, perce la poésie d’un peintre d’estampes : paysages, saisons et lumières sont en harmonie avec l’humeur intérieure de personnages aux poses hiératiques, vêtus de kimonos chatoyants ou d’impressionnantes armures.
Le fusil de chasse de Yasushi Inoué
1998
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
1 h
L’histoire d’une liaison, source de passion, de rupture et de mort, racontée à travers trois lettres inoubliables dans un style glacé et brûlant qui fait de ce court roman un chef-d’œuvre universel. Poète, nouvelliste et romancier, Yasushi Inoué (1907-1991) restera sans doute le plus grand et le plus populaire écrivain japonais de son temps. Son œuvre, d’une richesse exceptionnelle, aborde tour à tour avec le même bonheur toutes les formes de l’écriture. Depuis la parution, voici près de trente ans, du Fusil de chasse, elle a connu en France un succès qui ne s’est jamais démenti.
 
 
Le loup bleu de Yasushi Inoué
2013
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
6 h
Gengis Khan (1167-1227) – le « conquérant du monde », selon ses chroniqueurs – avait formé un empire démesuré allant de Pékin à la Volga. Inoue Yasushi raconte l’épopée de ces fils du « Loup bleu et de la Biche blanche », les chevauchées triomphantes, les butins fabuleux et les carnages qui entraînèrent les hordes mongoles en terre d’Islam et, au-delà de la Grande Muraille, dans la mythique Chine. Mais, de bataille en bataille, c’est à la découverte d’un homme énigmatique que nous convie l’écrivain : à partir des chroniques de l’Histoire secrète des Mongols, il reconstitue peu à peu le mystère de la vie de celui qui n’eut de cesse de devenir le légendaire « Loup bleu ».  « J’ai eu envie d’écrire la vie de Gengis Khan car si j’étais capable, jusqu’à un certain degré, de la comprendre, il y avait pourtant un point que je ne parvenais pas à élucider : qu’y avait-il à la source de son désir de conquête ? C’est ce mystère qui m’a attiré. »
Le Maître de thé de Yasushi Inoué
1995
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
3 h
« Monsieur Rikyu a assisté à la mort de beaucoup de samouraïs... Combien d’entre eux ont dégusté le thé préparé par Monsieur Rikyu avant d’aller trouver la mort sur le champ de bataille ? Quand on a assisté à la mort de tant de guerriers, on ne peut pas se permettre de mourir dans son lit ! »Non, Monsieur Rikyu (1522-1591), Grand Maître de thé issu du bouddhisme zen, n’est pas mort dans son lit ! Il s’est fait harakiri à l’âge de 69 ans. Pourquoi s’est-il donné la mort ? Un vieux moine, son disciple, tente d’élucider le mystère de ce suicide.
Ce livre-enquête nous projette dans le Japon de la fin du xvie et du début du xviie siècle. A cette époque, la cérémonie du thé était un acte grave, un rituel qui témoignait d’un engagement redoutable, empreint d’exigences éthiques et politiques, prétexte parfois à des négociations secrètes.
Le Maître de thé est donc tout naturellement un roman d’initiation, de méditation, lyrique et sensuel à la fois. A travers la figure historique de Rikyu, Yasushi Inoué (1907-1991) dresse le portrait d’une génération hantée par la mort. Etrange de penser qu’il a écrit là son dernier récit et sans doute son chef-d’oeuvre, publié en 1991, l’année même de sa disparition !
Le sabre des Takeda de Yasushi Inoué
2006
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
5 h
Dans le Japon du XVIe siècle, les seigneurs se disputent âprement leurs territoires : de bataille en bataille, c’est toujours un nouvel opposant plus dangereux qui se profile à l’horizon, dans un climat de violence où la force, la ruse et le courage ouvrent seuls les chemins du pouvoir. De cette période de chaos se détache une figure tout aussi prodigieuse, Yamamoto Kansuke, décrit comme nain, borgne, boiteux, de teint noir et marqué de petite vérole, devenu un chef mémorable, le stratège génial et secret du seigneur du clan des Takeda. Porteur d’un rêve immense, celui de l’unité du Japon, fidèle à son maître et à sa concubine Yubu, qu’il idolâtre pour sa beauté et son caractère indomptable, il mourra sans avoir vu se réaliser la vision qui soutient son existence. De ce personnage historique célèbre entouré d’un halo de mystère, Inoué a tiré une chronique bruissante de batailles et d’épisodes héroïques, peinture effrénée d’une époque féconde en héros et qui parle puissamment à l’imaginaire, où l’absolue nécessité de vaincre pour survivre transforme un être disgracié en guerrier de légende.
 
 
Les dimanches de Monsieur Ushioda de Yasushi Inoué
2000
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
5 h
Président d’une grande entreprise japonaise, Monsieur Ushioda souhaiterait pouvoir connaître le dimanche un peu de tranquillité et se consacrer à des sujets d’intérêt personnel. Hélas... Que ce soit son épouse, ses amis ou des inconnus, il semble que le monde entier se ligue pour le déranger sous les prétextes les plus futiles - et les plus contraignants. Jusqu’au jour où...
Dans ce roman écrit en 1970, Inoué traite de problèmes sociaux sur un mode humoristique. Le message de 68 est bien passé mais, chez Inoué, pas de révolutionnaires hurlants ni de hippies euphoriques : simplement le changement d’attitude des gens ordinaires vis-à-vis des rites sociaux. Refusant de donner dans la nostalgie, l’esthétisme ou le pittoresque, le grand écrivain japonais nous livre ici quelques scènes irrésistibles - et sournoisement immorales - d’une comédie profondément humaine. Yasushi Inoué (1907-1991) est sans doute le plus grand et le plus populaire écrivain japonais de son temps. Son oeuvre, d’une richesse exceptionnelle, aborde tour à tour avec le même bonheur toutes les formes de l’écriture.
Lou-lan de Yasushi Inoué
1995
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
2½ h
C’est aux confins du monde qu’Inoue nous convie une fois de plus : en Asie centrale, en Chine, au Japon, sur les traces de nomades anonymes, d’archéologues, vers des villes abandonnées, des tombeaux oubliés.
Une ville morte aux frontières de la Chine, le tombeau d’une princesse T’ang découvert par des archéologues invitent le lecteur à de surprenantes rencontres dans le passé de ces villes et de ces peuples, dans la mémoire de ces hommes qu’Inoue sait mieux que quiconque faire revivre avec talent.
Simples chroniques du temps passé, biographies mystérieuses de quelques hommes égarés devant des lambeaux d’Histoire. Mais point d’épopée comme dans Le Loup bleu : Inoue traque pour nous ces personnages qui passent comme des fugitifs et dévoile, comme par effraction, le secret de quelques aventures humaines remarquables. Parce que, ces fragments d’existence, il peut les transformer pour nous en destins.
 
 
Nuages garance de Yasushi Inoué
1997
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
2 h
Les enfants dont nous parle Inoue jouent, sautent, rient, font des pâtés de sable, pleurent comme il est normal de le faire à leur âge. Mais lorsqu’ils sont de gré ou de force plongés dans le monde des adultes, la candeur et la naïveté qu’on associe à l’enfance se muent en une intuition aiguë et en une intelligence des situations les plus complexes. Ils n’hésitent pas alors à perturber le jeu des adultes, ils aiment fureter là où il ne faut pas et peuvent aussi connaître les tourments de la jalousie et les humiliations, en même temps que de grands émois.
Écrites d’une plume légère avec la retenue et la sobriété caractéristiques des nouvelles d’Inoue, ces délicieuses pièces psychologiques - dont certaines sont autobiographiques éclairent d’un jour nouveau la personnalité du grand écrivain japonais mort en 1991.
 
 
Rêves de Russie de Yasushi Inoué
2005
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
6½ h
De tous les grands romans d’Inoué, l’un des plus ouvertement “aventureux” - mais non le moins désabusé… le fait de savoir, dès la préface de l’auteur, que ces Rêves de Russie ne font que raconter une histoire parfaitement authentique ne consolant en rien, bien au contraire, la tristesse qui nous tient à l’instant de refermer le livre.
A la fin du XVIIIe siècle, Daikokuya Kôdayû, capitaine du Shinshômaru, poussé vers le nord avec ses compagnons, fait naufrage aux abords d’une île située juste au sud du détroit de Béring. La moitié des survivants périt faute de pouvoir s’habituer au terrible climat. Les autres apprennent à vivre en imitant les sauvages de l’endroit et en se liant à quelques aventuriers russes exilés dans les parages, dont ils apprennent la langue et les coutumes. Les aventures du brave Daikokuya ne font que commencer…
On le suit ensuite jusqu’aux rivages de la Sibérie, qu’il atteint à bord d’une embarcation de fortune ; puis jusqu’à Irkoutsk où l’un de ses compagnons, amputé après avoir eu les jambes gelées, se convertit à la religion orthodoxe ; et de là à Saint-Pétersbourg où il est reçu par la Grande Catherine en personne, avant d’être autorisé à regagner, après mille tribulations, son lointain archipel.
Terrible retour où l’attend l’incompréhension des siens, leur suspicion… et une solitude pire encore que l’exil.
Inoué signe, avec ces aventures d’un Ulysse nippon - un Ulysse puni - l’un de ses livres les plus amers… mais non le moins bouleversant.
Shirobamba de Yasushi Inoué
1991
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
4 h
C’était pendant la quatrième ou cinquième année de l’ère Taishô, il y a donc environ quarante ans.
Les enfants avaient l’habitude, le soir, de courir ça et là sur la route du village en criant “Les Shirobamba ! les Shirobamba !” Ils poursuivaient ces petites bêtes blanches qui flottaient comme des flocons d’ouate dans le ciel commençant à se teinter des couleurs du crépuscule.
Ce roman-là, tous les Japonais le connaissent par coeur. Dans l’oeuvre abondante de Yasushi Inoué, c’est sans doute le plus frais, le plus charmeur.
Très largement autobiographique, il raconte l’enfance au début du siècle d’un petit garçon qui s’appelait Kôsaku. Comme Inoué lui-même, il grandit non pas auprès de ses parents, mais de la maîtresse de son arrière-grand-père, une ancienne geisha.
Entre le petit garçon et la vieille femme se tisse une relation toute de tendresse, une complicité un peu féerique, présentée sous forme d’une série d’exquis petits tableaux naïfs aux couleurs vives...
 
 
Une voix dans la nuit de Yasushi Inoué
2001
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
4½ h
Une voix dans la nuit est le road-movie bouddhique d’un quatuor improbable sur les routes du Japon moderne. Un lettré, le vénérable Chinuma Kyôshirô, mène sa troupe – un enfant, une jeune fugueuse et un chauffeur de taxi –, sur les lieux chantés par le Manyô-shû, recueil de poésies datant du VIIe siècle.
Yasushi Inoué, qui compte parmi les plus grands écrivains du XXe siècle, fait dans ce livre le portrait d’un Don Quichotte nippon partant en guerre contre la modernité et les démons qui l’incarnent : vacarme des villes, torrents de voitures, vices d’une jeunesse perdue. De retraité paisible et estimé, Kyôshirô, au long du roman, se transformera jusqu’à devenir soldat aux ordres de dieux antiques luttant pour sauver leurs âmes.
 
 
Le Géant enfoui de Kazuo Ishiguro
2015
Kazuo Ishiguro
Littérature japonaise
7½ h
Axl et Beatrice vivent un amour constant qui a résisté aux années. Ils décident de faire un voyage pour rejoindre leur fils, parti depuis longtemps. De nombreux obstacles se dressent sur leur chemin, parfois étranges, parfois terrifiants, et mettent leur amour à l’épreuve. Leur parcours est une métaphore de nos vies à tous. Dix ans après Auprès de moi toujours, Kazuo Ishiguro revisite, dans Le Géant enfoui, les thèmes shakespeariens qui traversent son œuvre : la mémoire et l’oubli, la confiance et la haine, la vengeance et la justice. L’histoire d’Axl et Beatrice, une allégorie du monde moderne, est d’ores et déjà un monument de la littérature.
Lumière pâle sur les collines de Kazuo Ishiguro
1982
Kazuo Ishiguro
Littérature japonaise
3½ h
Après le suicide de sa fille aînée, Etsuko, une Japonaise installée en Angleterre, se replonge dans les souvenirs de sa vie. Keiko, née d’un premier mariage au Japon, ne s’est jamais acclimatée à l’Angleterre, et surtout elle n’accepta pas le remariage de sa mère avec un homme qu’elle considéra toute sa vie comme un parfait étranger. Mais peut-être l’explication du drame demeure-t-elle enfouie dans le Japon de l’après-guerre, à Nagasaki, ville martyre qui se relevait des plaies de la guerre et du traumatisme de la bombe, durant cet étrange été où, alors qu’elle attendait la naissance de Keiko, Etsuko se lia d’amitié avec la plus solitaire de ses voisines, Sachiko, une jeune veuve qui élevait sa fille, la petite Mariko... Premier roman de Kazuo Ishiguro, Lumière pâle sur les collines est de ces livres dont on ne sort pas indemne. Écrit dans un style dépouillé, limpide, tout en demi-teintes et en non-dits, reflet d’un passé mystérieux, il possède un rare pouvoir d’envoûtement.
Mille cercueils de Kôta Ishii
2013
Kôta Ishii
Littérature japonaise
4½ h
« À Kamaishi, la majorité des services municipaux n’a pas subi de dommages directs et fonctionne encore, ce sont les habitants eux-mêmes qui ont dû rechercher, transporter, examiner et conserver les dépouilles de leurs voisins, dont un millier étaient morts ou avaient disparu. Il me semblait par conséquent que c’était là, dans cet endroit singulier, qu’on pouvait le mieux rendre compte de la manière dont ces hommes et ces femmes continuaient à vivre avec, au cœur, le sentiment douloureux de voir leur terre couverte de corps sans vie. Pour traiter d’un tel sujet, rien ne me paraissait plus parlant que la froide réalité des cadavres.
« C’est de cette réflexion qu’est née ma décision de noter au fil des jours le récit des scènes terribles qui se déroulaient dans les dépôts mortuaires pendant les deux mois et demi qui ont suivi le 11 mars. En choisissant de m’intéresser à celles et ceux qui s’étaient retrouvés là, je voulais retracer le processus qui les mènerait à s’approprier ces paysages dévastés, jonchés de cadavres, et témoigner aussi de la façon dont ils allaient se relever de cette épreuve et reprendre le cours de leur vie, malgré les blessures laissées par la catastrophe. »
Kôta ISHII
Ce témoignage extraordinaire, terriblement émouvant, traite de l’universel - l’homme face à la mort - et du particulier - l’approche japonaise de celle-ci. Kôta ISHII, né à Tokyo en 1977, est journaliste et écrivain. Ses enquêtes, sur la pauvreté, la guerre ou la sexualité, interrogent et dérangent.
Ma vie de Geisha de Mineko Iwasaki
2003
Mineko Iwasaki (et Rande Brown)
Littérature japonaise
5 h
« On a dit de moi que j’étais la plus grande geisha de ma génération. Certes, j’ai recueilli les plus beaux succès. Mon destin a été jalonné d’extraordinaires défis et de merveilleuses gratifications. Et pourtant les astreintes de ce qui est plus qu’une profession - un véritable sacerdoce - m’ont finalement poussée à l’abandonner... Il est temps de lever les voiles du mystère qui plane autour de la vie des geishas. Je veux briser un silence vieux de trois cents ans. Je vous invite à me suivre dans le monde des fleurs et des saules, le monde de Gion-Kobu. »
Voici le témoignage exceptionnel de celle qui fut, à maints égards, la dernière incarnation d’un art de vivre séculaire. Jugée digne, à l’âge de trois ans, de devenir l’héritière de la “maison de geishas” la plus prisée de Kyoto, Mineko Iwasaki décide de quitter ses parents pour les sauver de la misère. On lui apprend la danse, la musique, la calligraphie, la discipline. Mais elle découvre peu à peu, derrière les kimonos de soie et les réceptions prestigieuses - où magnats de l’industrie, monstres sacrés du cinéma et têtes couronnées se disputent sa compagnie -, que la condition des geishas, peu instruites et soumises au bon vouloir de leurs clients, n’évolue pas dans le Japon post-féodal...
Le Bambou nain de  Kafû
2011
Kafû
Littérature japonaise
4 h
Un peintre raté et opportuniste, un antiquaire véreux, la famille suspecte d’un ancien gouverneur de province, le fils débauché d’un peintre illustre, tels sont les personnages de ce célèbre roman de Kafû. Galerie de portraits surprenants, peinture satirique et féroce d’une nouvelle société bourgeoise oublieuse des valeurs traditionnelles de l’ancien Japon que Kafû voyait s’éteindre devant lui.
Scènes d'été de Nagai Kafû
2007
Nagai Kafû
Littérature japonaise
1 h
Tant le débraillé et le manque de classe d’O. Chiyo dans son kimono que la lourde chaleur dégagée par son corps aux fesses rebondies procuraient à Keizô une sensation de liberté et d’opulence que ne donnent guère les geishas, mais qui lui rappelaient étrangement le corps dénudé des actrices occidentales entraperçu au cinéma. Ainsi, tout ce qu’une geisha traditionnelle, soucieuse avant tout de raffinement désinvolte, aurait appelé un défaut impardonnable, devenait aux yeux de Keizô un des plus fascinants atouts de cette femme.
Le Citron de Motojirô Kajii
2014
Motojirô Kajii
Littérature japonaise
1½ h
« Pour tout dire, j’aime les citrons. J’aime leur couleur pure, comme celle de la peinture. » Il y a une connivence immédiate entre Kajii et les choses. Regarder est pour lui « la seule manière vivante de vivre ». Caresses, Sous les cerisiers, Le Citron… : l’écriture est d’abord sensorielle et la notation des sensations les plus fines, des moindres scintillements des objets animés et contemplés, nous convie à de nouvelles correspondances, à une rêverie dispensatrice d’émotion et de réconfort. Savon, crayons, bruit d’eau dans la forêt, grenouilles ou citron, les traces minuscules de la vie quotidienne révèlent leur beauté, leur monde secret à celui qui, les regardant de façon désintéressée, les nomme pour elles-mêmes.
La Cigale du huitième jour de Mitsuyo Kakuta
2015
Mitsuyo Kakuta
Littérature japonaise
6½ h
Une jeune femme court dans les rues de Tokyo, un bébé dans les bras. Cette enfant n’est pas la sienne ; sans préméditation, elle vient de la voler. Dès lors, la vie de Kiwako n’est plus qu’une longue cavale à travers l’Archipel. Paniquée à l’idée de se faire repérer, elle change toujours plus vite d’endroit et d’identité, emportant l’enfant dans l’instant, la déracinant chaque fois plus violemment. Et pourtant, tout demeure absolument doux entre la jeune femme et la petite. Étrangement, la complicité qui s’installe entre elles ne cesse de s’intensifier, la peur et l’insécurité n’entament pas ce bloc de tendresse, cette harmonie dans laquelle nul témoin ne peut déceler la moindre faille. D’une efficacité au suspens remarquable, ce livre a immédiatement été adapté au cinéma tant l’intrigue et la force de ses personnages semblaient faites pour l’image. Mais au-delà de la tension et de l’angoisse, derrière ce road-movie d’une jeune femme en quête de bonheur filial s’éploie une indéniable poésie.
Lune de papier de Mitsuyo Kakuta
2021
Mitsuyo Kakuta
Littérature japonaise
5½ h
Mariée depuis peu, Rika tente avec beaucoup d’humilité de correspondre à l’image qu’elle se fait du bonheur conjugal, mais ne tarde pas à percevoir l’inélégance de son mari. À cela la jeune femme ne voit qu’une parade : réintégrer le monde du travail pour assumer ses propres dépenses, être relativement autonome, et retrouver un semblant de vie sociale. Dès lors, elle prépare un examen qu’elle obtient haut la main et entre dans une banque où lui est rapidement attribué un poste de responsable de clientèle. Rika s’attelle ainsi à la gestion de produits d’épargne un peu particuliers, puisqu’il s’agit de les vendre exclusivement à des personnes âgées dont elle doit gagner la confiance à l’occasion de visites régulières, et toujours à domicile. Quand un jeune homme la croise chez son grand-père, Rika a déjà basculé dans une véritable addiction. Bien loin d’être une héroïne hollywoodienne, cette femme ordinaire est néanmoins sur le point de mettre en place l’une des plus importantes escroqueries de l’époque. Avec une férocité saisissante, Mistuyo Kakuta explore de livre en livre les effets de la société japonaise sur la psychologie du féminin. Capables de briser le carcan du quotidien, de sauter de l’autre côté de leur vie pour échapper au renoncement, ses créatures sans faille apparente sont inoubliables car effroyablement proches de nous.
Le grondement de la montagne de Yasunari Kawabata
1968
Yasunari Kawabata
Littérature japonaise
4½ h
Ogata Shingo, le personnage central de ce roman se présente comme un vieillard, un notable. Sous des apparences rangées, c’est un homme sensitif inquiet, que dévore une vie intérieure tumultueuse : songes et réminiscences, prémonitions et terreurs l’absorbent plus que le monde extérieur dont il se détache, sauf pour trouver une consolation dans ses splendeurs fugitives. Poussé par l’espoir, sans doute vain, de secourir une belle-fille trop attachante, blanche créature que la vie doit broyer, il s’avance à tâtons à la découverte des siens. Sous la surface plate de la vie de famille, chacun, solitaire, vit son drame et se débat contre l’amour et la mort, contre la mort surtout, qui sera le thème obsédant de ces méditations poétiques.
Yasunari Kawabata sait jouer de façon parfaite avec un rythme lent, dépayser les lecteurs en les entraînant vers un monde où la quotidienneté sert de support à des intuitions fulgurantes, et qui nous fait sentir, à nous lecteurs occidentaux, la profondeur et les beautés de l’éternel Japon.
Le Lac de Yasunari Kawabata
2004
Yasunari Kawabata
Littérature japonaise
2½ h
Histoire d’une obsession, Le Lac retrace la quête d’une perfection irréalisable, d’une beauté hors de portée.
Sans foyer, exclu de toute douceur humaine, seul avec son poids de péchés sur le coeur, Gimpei Momoï ne peut résister à la soif inextinguible qui le pousse, au long des rues, à s’attacher aux pas de belles inconnues, à les admirer de loin tandis qu’elles avancent, magnifiques et inaccessibles - car leur beauté n’est pas de ce monde mais participe d’un rêve. La réalité, symbolisée par ses propres pieds grotesquement difformes, poursuit Gimpei en tous lieux. Et c’est le caractère inconciliable de ces deux univers qui explique la texture déshumanisée, ambiguë, furtive de l’érotisme dont cette oeuvre est empreinte.
Ce roman ne s’inscrit dans aucune forme traditionnelle. C’est une sorte de « happening », et en tout cas l’un des livres les plus modernes de conception et d’allure du grand Kawabata. De même que l’intérêt du héros peut, à tout moment, être éveillé par une inconnue croisée dans la rue, de même ici le passé surgit brutalement dans le présent, ou bien l’hallucination pulvérise le souvenir, ou encore la réalité crue jaillit lorsque le voile du songe et des fantasmes se déchire.
Ceux qui, à la lecture de ses ouvrages précédents, imaginaient que tout n’était que délicatesse et demi-teintes chez l’auteur de Pays de neige et de La Danseuse d’Izu, seront sans doute surpris par la sensualité aiguë de certaines scènes et parle ton cruel du livre. Le Lac apparaît comme si singulier, si inhabituel, qu’il illumine d’un jour tout à fait nouveau l’ensemble de l’oeuvre de Yasunari Kawabata.
Le Maître ou le tournoi de go de Yasunari Kawabata
1975
Yasunari Kawabata
Littérature japonaise
2½ h
La plupart des professionnels du Go aiment aussi d’autres jeux, mais la passion du Maître présentait un caractère particulier : l’incapacité de jouer tranquillement, en laissant les choses suivre leur cours. Sa patience, son endurance s’avéraient infinies. Il jouait jour et nuit, pris par une obsession qui devenait troublante. Il s’agissait peut-être moins de dissiper des idées noires ou de charmer son ennui que d’une sorte d’abandon total au démon du jeu.
 
 
Les Belles Endormies de Yasunari Kawabata
1961
Yasunari Kawabata
Littérature japonaise
2 h
Dans quel monde entrait le vieil Eguchi lorsqu’il franchit le seuil des Belles Endormies ? Ce roman, publié en 1961, décrit la quête des vieillards en mal de plaisirs. Dans une mystérieuse demeure, ils viennent passer une nuit aux côtés d’adolescentes endormies sous l’effet de puissants narcotiques.
Pour Eguchi, ces nuits passées dans la chambre des voluptés lui permettront de se ressouvenir des femmes de sa jeunesse, et de se plonger dans de longues méditations. Pour atteindre, qui sait ? au seuil de la mort, à la douceur de l’enfance et au pardon de ses fautes.
 
 
Nuées d'oiseaux blancs de Yasunari Kawabata
2009
Yasunari Kawabata
Littérature japonaise
3 h
Nuée d’oiseaux blancs est écrit entre 1949 et 1952, dans un pays en pleine reconstruction, par un auteur déjà considéré comme l’un des plus grands romanciers japonais de son temps.
Le héros est un trentenaire, fils unique ayant perdu ses parents. Célibataire, jouissant d’une fortune confortable, il ne sait pas bien quelle direction sa vie est en train de prendre. Il appartient à une génération qui a garndi sous les bombardements et ne sait plus que faire du legs esthétique et philosophique du Japon ancien. De la façon la plus inattendue, il se trouvera confronté à un dangereux héritage spirituel, sentimental et amoureux.
 
 
Pays de neige de Yasunari Kawabata
1960
Yasunari Kawabata
Littérature japonaise
3½ h
À trois reprises, Shimamura se retire dans une petite station thermale, au coeur des montagnes, pour y vivre un amour fou en même temps qu’une purification. Chaque image a un sens, l’empire des signes se révèle à la fois net et suggéré. Le spectacle des bois d’érable à l’approche de l’automne désigne à l’homme sa propre fragilité. « Le rideau des montagnes, à l’arrière-plan, déployait déjà les riches teintes de l’automne sous le soleil couchant, ses rousseurs et ses rouilles, devant lesquelles, pour Shimamura, cette unique touche d’un vert timide, paradoxalement, prenait la teinte même de la mort. »
Yasunari Kawabata, le plus grand écrivain japonais contemporain, a obtenu le prix Nobel de littérature en 1968.
 
 
Première neige sur le Mont Fuji de Yasunari Kawabata
2014
Yasunari Kawabata
Littérature japonaise
1½ h
Première neige sur le mont Fuji rassemble six nouvelles inédites du Prix Nobel de littérature, Yasunari Kawabata. On y retrouve l’inspiration poétique et sensuelle qui caractérise les chefs-d’oeuvre de l’auteur des Belles endormies.
Qu’il évoque un couple séparé par la guerre, réuni des années plus tard au pied du mont Fuji, l’amitié entre deux écrivains dont l’un est condamné au silence, ou la mélancolie d’une fin d’automne à Tokyo, c’est par touches subtiles et avec un art consommé de l’image que Kawabata esquisse, tel un peintre, portraits et sentiments, rêves et rêveries.
Écrites entre 1952 et 1960, réunies et traduites par Cécile Sakai, spécialiste de l’oeuvre de Kawabata, ces nouvelles expriment, chacune dans sa singularité, la palette littéraire d’un des plus grands écrivains du XXe siècle.
Récits de la paume de la main de Yasunari Kawabata
1999
Yasunari Kawabata
Littérature japonaise
4 h
En marge de ses grands livres comme La Danseuse d’Izu, Les Belles Endormies ou Tristesse et beauté, Yasunari Kawabata (1899-1972, prix Nobel de littérature en 1968) écrivit aussi de très courtes histoires : souvenirs d’enfance ou d’adolescence, instants de vie saisis au vol, vignettes érotiques à mi-chemin du rêve et de la réalité. Et il les rassembla sous le titre énigmatique de Récits de la paume de la main.
On peut certes les lire comme des fables. Une jeune femme, dans une soif infinie d’amour, veut devenir l’exacte réplique de l’être aimé. Deux amoureux, que la mort a enfin réunis, vont dialoguer et joindre leurs voix. Une jeune mariée succombe à l’instant où son époux se met à prier pour elle. Des vieillards nourrissent une couvée d’oiseaux sauvages, et dans leur geste renaissent la beauté, le rituel, la gravité du Japon d’autrefois... Mais la simplicité et la transparence de ces récits cachent bien des abîmes.
« Montrez-moi votre âme en la posant sur la paume de ma main. Telle une boule de cristal. Et moi, je la dessinerai avec mes mots... »
Tristesse et beauté de Yasunari Kawabata
1985
Yasunari Kawabata
Littérature japonaise
4 h
Oki Toshio, écrivain célèbre, entreprend de renouer avec son passé en se rendant à Kyôto pour y écouter, la veille du Jour de l’an, les cloches des monastères qui sonnent le passage d’une année à l’autre. Ce faisant, il espère revoir celle qui fut sa maîtresse plus de vingt années auparavant : Otoko, à présent peintre de renom installée à Kyôto. Otoko vit avec Keiko, une jeune fille d’une saisissante beauté, nature ardente et implacable qui s’emploiera à mener à bien une singulière vengeance, dont l’issue tragique rendra à jamais vaine toute tentative d’Oki pour ressusciter le passé...
Tristesse et Beauté est le dernier roman (achevé) qu’écrivit Yasunari Kawabata, prix Nobel de littérature en 1968, avant de se donner la mort le 16 avril 1972. Oeuvre complexe et particulièrement riche, où se mêlent à d’intenses observations psychologiques des considérations non moins profondes sur le sens et la pérennité de l’art ou de la littérature, ainsi que des évocations étonnamment belles des jardins et des monastères du vieux Japon, Tristesse et Beauté est avant tout une méditation subtile sur des thèmes chers à Kawabata, tels que la solitude et la mort, l’amour et l’érotisme.
Le temps qui va, le temps qui vient de Hiromi Kawakami
2014
Hiromi Kawakami
Littérature japonaise
5 h
C’est non pas une coupe de saké mais un poisson à la main que l’on pénètre dans ce petit quartier commerçant de Tôkyô. Car c’est surtout dans la boutique du poissonnier amateur de Cocteau que se rencontre la chaleureuse communauté de gens qui l’habitent. Chacun à son tour prend la parole dans une manière de fugue à la composition surprenante, à la fois très structurée et d’apparence aussi aléatoire que le hasard qui enchevêtre ces vies les unes aux autres. Il est question de solitude et de rencontres, de passions secrètes, de joies modestes mais délectables, et l’écriture ne se fait jamais plus légère que lorsqu’il s’agit d’évoquer les choses graves.
Les années douces de Hiromi Kawakami
2003
Hiromi Kawakami
Littérature japonaise
4 h
Tsukiko croise par hasard, dans le café où elle va boire un verre tous les soirs après son travail, son ancien professeur de japonais. Elle est, semble-t-il, une célibataire endurcie, quant à lui, il est veuf depuis de longues années. Et c’est insensiblement, presque à leur cœur défendant, qu’au fil des rencontres les liens se resserrent entre eux. Des rencontres, il y en a beaucoup. Le livre choisit de n’en raconter qu’une douzaine, chacune comme un récit à part. La cueillette des champignons. Les poussins achetés au marché. La fête des fleurs. Les vingt-deux étoiles d’une nuit d’automne... Ces histoires sont tellement simples qu’il est difficile de dire pourquoi on ne peut les quitter. Peut-être est-ce l’air du bonheur qu’on y respire, celui des choses non pas ordinaires, mais si ténues qu’elles se volatilisent quand on essaie de les toucher. Ce livre agit comme un charme, il capte en plein vol la douceur de la vie avant qu’elle ne s’enfuie.
Les dix amours de Nishino de Hiromi Kawakami
2013
Hiromi Kawakami
Littérature japonaise
3½ h
Qui était Nishino, cet homme insouciant et farouche comme un chat, et qui comme lui s’immisçait avec naturel dans la vie des femmes dont il faisait battre le coeur trop fort ? Dix voix de femmes composent ce roman dont un homme est le centre de gravité et dont l’existence nous est progressivement révélée par celles qui l’ont tant aimé aux différentes époques de sa vie. Chacune d’elles à son tour prend la parole : elles tissent un à un les fils séparés d’une existence qui se rejoignent pour dessiner en creux le visage d’un homme plein de charme et de mystère, nonchalant, touchant, insaisissable. Et en faisant son portrait c’est elles-mêmes finalement qu’elles révèlent. Dix variations tissées de poésie, de mélancolie, de drôlerie, pour tenter de comprendre cet étrange sentiment que l’on nomme l’amour.
Manazuru de Hiromi Kawakami
2009
Hiromi Kawakami
Littérature japonaise
4 h
Une femme se rend dans une station balnéaire à la recherche de son mari mystérieusement disparu. Là-bas, au bord de la mer, il y a le bruit de la pluie dans le ciel immense, l’éblouissement d’étincelles d’un incendie, l’envol de hérons blancs sur des maisons en ruine : un monde invisible soudain se déploie, entre souvenir et oubli, mystère de l’absence et appel de la vie.
 
 
Intrusion de Natsuo Kirino
2011
Natsuo Kirino
Littérature japonaise
5½ h
Ce roman est une histoire d’amour, un roman policier littéraire, et une réflexion philosophique sur le rapport réalité, fiction, le tout porté par des personnages très fouillés, dont on suit les interrogations et les émotions pas à pas, dans une intrigue à la fois labyrinthique et taillée au cordeau.
L'île de Tôkyô de Natsuo Kirino
2013
Natsuo Kirino
Littérature japonaise
5½ h
Une vingtaine de naufragés japonais se sont réfugiés sur une île au large des Philippines. Kiyoko - la seule femme présente - y est arrivée la première, avec son mari (mais il a disparu, tombé du haut du cap Sayonara, avant même le début du livre). Bientôt une dizaine de Chinois les rejoignent, qui se révèlent aussitôt industrieux et inventifs, créant une économie de survie à partir de presque rien, là où les Japonais gaspillent leur énergie en artisanat décoratif et vaines activités. Bien qu’âgée de 46 ans déjà, Kiyoko est l’objet de toutes les convoitises, et fait figure de femme fatale car tous ses maris successifs sont assassinés. La rivalité qui oppose les deux clans, chinois et japonais, n’est pas seulement économique... Les insulaires mènent une vie sauvage et primitive et leurs rapports se dégradent au fil du temps, tandis que parallèlement, la personnalité de Kiyoko devient de plus en plus agressive et dominante. Une vision très cruelle de la violence des rapports humains et de la sexualité s’exprime ici, de manière intemporelle.
Une fille en cavale de Charlotte Link
2018
Charlotte Link
Littérature japonaise
8 h
Et si vous aviez pris la mauvaise direction, au mauvais moment ?
Simon voudrait fêter tranquillement Noël avec ses deux enfants dans le Sud de la France. Mais rien ne se déroule comme prévu. Les enfants se désistent au dernier moment, son amie le plaque et, lors d’une promenade sur la plage, il fait la rencontre d’une jeune femme désespérée aux allures de SDF : Nathalie, une jeune Française terrifiée qui se croit poursuivie par de dangereux individus. Pris de compassion, il lui offre son aide, sans se douter que sa générosité va le plonger dans une histoire criminelle dont les ramifications s’étendent jusqu’en Europe de l’Est. Pendant ce temps-là, en Bulgarie, une famille cherche désespérément à retrouver la trace d’Ivana, partie rejoindre à Paris une mystérieuse agence de mannequinat...
L'âme de Kôtarô contemplait la mer de Shun Medoruma
2014
Shun Medoruma
Littérature japonaise
4½ h
« Un jour, la rumeur s’est répandue qu’on entendait le chant d’une femme sur l’îlot-cimetière. L’endroit suscitait régulièrement ce genre d’histoires... »
Dans ces six nouvelles, la légende est comme un recours face à l’étrangeté parfois monstrueuse du monde. Ainsi les sanctuaires des forêts sacrées vibrent des danses et des invocations des prêtresses kaminchu, simples paysannes frappées du don de double vue. L’enfant rêveur voit sans effroi ce que les autres ignorent, car les âmes des disparus n’apparaissent qu’aux coeurs simples. Et les esprits qui circulent autour de nous deviennent très loquaces dès qu’un vivant les distingue. L’univers de Medoruma Shun tient son pouvoir d’envoûtement de la synthèse lumineuse entre son enfance dans le très singulier Japon d’Okinawa et un fonds de traditions et de croyances toujours vivaces.
Après le banquet de Yukio Mishima
1966
Yukio Mishima
Littérature japonaise
4 h
Kazu, propriétaire d’un grand restaurant de Tokyo, a gardé, malgré la cinquantaine, une grande beauté. Sa clientèle se compose des personnalités les plus variées. A l’occasion d’un banquet, Kazu fait la connaissance d’un ancien ministre, Noguchi. Elle, qui se croyait à l’abri des aventures amoureuses, finit par l’épouser. Mais, entre l’intellectuel idéaliste et la femme d’affaires, pratique et indépendante, la vie conjugale va faire apparaître d’insolubles conflits.
Cinq Nô modernes de Yukio Mishima
1984
Yukio Mishima
Littérature japonaise
2 h
« Nombre de Français connaissent le Nô par ouï-dire ; d’autres pour en avoir lu ou feuilleté quelques-uns en traduction, ou même pour en avoir vu donner un au Japon ou par une troupe de passage. Bien des gens l’entrevoient surtout grâce au bel et fracassant essai de Claudel, qui tout à la fois simplifie et exagère : “Le drame grec, c’est quelque chose qui arrive ; le Nô, c’est quelqu’un qui arrive.” En quête de formule mémorable, on pourrait s’en tenir là. On pourrait aussi assurer que les Cinq Nô modernes de Mishima, comme toute œuvre de poète authentique, peuvent et doivent être appréciés pour eux-mêmes, sans référence aux Nô d’un lointain passé. Ce serait pourtant se priver des harmoniques que le poète a su garder ou faire naître.
Les cinq Nô contenus dans ce volume évoquent successivement, sur un ton où comédie et tragédie s’entremêlent, le thème éternel jeunesse-vieillesse, face à la beauté qui, elle, ne change pas ; le drame (le plus contemporain de tous) d’un adolescent hanté par la destruction totale du monde ; l’amour inexaucé et non entendu d’un homme pour une femme insensible ; la jalousie qui tue sa victime et désagrège aussi la meurtrière ; et enfin l’aventure d’une jeune femme qui renonce à la vie pour s’enfoncer dans ses rêves. Tous s’inspirent plus ou moins de thèmes des Nô d’autrefois. Tous aussi concernent, de façon pathétique, ou parfois bouleversante, notre existence à nous. »
Marguerite Yourcenar.
Confession d'un masque de Yukio Mishima
1972
Yukio Mishima
Littérature japonaise
4½ h
Dans le Japon des années 1930 et 1940, au milieu de désastres sans précédent, Kochan lutte contre ses pulsions. À l’école, la fascination qu’il éprouve pour un jeune camarade se mue en attirance sexuelle. Comment être homosexuel dans une société conformiste ? Kochan devra-t-il renoncer à lui-même et porter un masque toute sa vie ? Dans ce roman d’inspiration autobiographique, Mishima nous offre un récit torturé sur la frustration du désir.
Dojoji et autres nouvelles de Yukio Mishima
2004
Yukio Mishima
Littérature japonaise
1½ h
De l’univers des geishas aux rites sacrificiels des samouraïs, de la cérémonie du thé à la boutique d’un antiquaire, Mishima explore toutes les facettes d’un Japon mythique, entre légende et tradition. D’une nouvelle à l’autre, les situations tendrement ironiques côtoient les drames les plus tragiques : que ce soit la jolie danseuse qui remet du rouge à lèvres après avoir renoncé à se défigurer avec de l’acide en souvenir de son amant, Masako, désespérée, qui voit son rêve le plus cher lui échapper, ou l’épouse qui se saisit du poignard avec lequel son mari vient de se transpercer la gorge...
Quelques textes étonnants pour découvrir toute la diversité et l’originalité du grand écrivain japonais.
La mer de la fertilité de Yukio Mishima
2004
Yukio Mishima
Littérature japonaise
32 h
La Mer de la fertilité, testament littéraire de Mishima, réunit quatre romans qui couvrent l’histoire du Japon de 1912 à 1970, sur quatre générations : Neige de printemps, Chevaux échappés, Le temple de l’Aube et L’Ange en décomposition.
Et pouvez-vous dire avec certitude que, tous les deux, nous nous sommes déjà rencontrés ?
- Je suis venu ici il y a soixante ans.
- La mémoire est comme un miroir fantôme. Il arrive qu’elle montre des choses trop lointaines pour qu’on les voie, et elle les montre parfois comme si elles étaient présentes.
- Mais si, dès le commencement, il n’y avait pas Kiyoaki...
Honda tâtonnait à travers un brouillard. Cet entretien ici, avec l’abbesse, semblait à moitié un rêve. Il parlait à haute voix, comme pour recouvrer le moi qui s’éloignait comme les traces d’une haleine à la surface d’un plateau de laque.
S’il n’y avait pas Kiyoaki, il n’y a pas eu non plus Isao. Il n’y eut pas Ying Chan, et - qui sait - peut-être n’y a-t-il pas eu moi.
Pour la première fois, il y avait de la force dans les yeux de l’abbesse. “Cela aussi est tel que dans le cœur de chacun.
Yukio Mishima
La mort en été de Yukio Mishima
1988
Yukio Mishima
Littérature japonaise
4 h
Dix nouvelles sont ici rassemblées. Elles reflètent tout à la fois la diversité des talents de Mishima - art du détail comme du développement thématique, art de la description comme de l’ellipse - et de la diversité des univers qu’il pénètre. Les hommes d’affaires et leurs épouses, les geishas, les gens du peuple, les acteurs du kabuki, le vieux prêtre du temple de Shiga et les soldats finissent par composer un Japon moderne en butte à ses traditions séculaires. Et tout est là : l’amour vénal, l’amour sublime et sacrilège ; la perversion des femmes et du monde de l’argent ; les superstitions et le sens du sacré ; la mort. La mort accidentelle des enfants. Celle, attendue, d’un vieillard. La mort rituelle, choisie pour l’honneur - ce seppuku que Mishima a finalement exécuté sur lui-même.
Le marin rejeté par la mer de Yukio Mishima
2014
Yukio Mishima
Littérature japonaise
3 h
Noboru, garçon de treize ans, surprend les amours de sa mère, jeune veuve qui dirige une boutique de confection élégante à Yokohama, avec un officier de marine marchande, Ryûji. Noboru fait partie d’une bande de garçons de son âge qui se veulent des “durs”. D’abord admirateur, ainsi que toute la bande, de ce marin qui va être son beau-père, Noboru, sous l’influence du chef de bande, ne tarde pas à découvrir que celui dont il faisait un héros n’est qu’un brave homme, affectueux et honnête, type exécré du père de famille traditionnel. Selon les recettes éprouvées de la psychologie militaire adulte, le chef des enfants, pour endurcir leur coeur, les fait procéder sur un chat à la répétition du sacrifice humain qu’ils ont décidé d’accomplir. Ryûji subira le sort du chat. Mais comment avoir raison du colosse qu’il est à leurs yeux ? Les rôles sont distribués, les préparatifs soigneusement agencés. Ils parviendront à l’endormir, lui faisant absorber un thé drogué. Par cette atroce et admirable histoire, Mishima met ainsi en évidence ce que la sauvagerie spontanée des adolescents doit à l’idéalisation de la force et du sacrifice de soi.
Le Pavillon d'Or de Yukio Mishima
1960
Yukio Mishima
Littérature japonaise
6 h
Sans rien changer à sa pose parfaitement protocolaire, la femme, tout à coup, ouvrit le col de son kimono. Mon oreille percevait presque le crissement de la soie frottée par l’envers raide de la ceinture. Deux seins de neige apparurent. Je retins mon souffle. Elle prit dans ses mains l’une des blanches et opulentes mamelles et je crus voir qu’elle se mettait à la pétrir. L’officier, toujours agenouillé devant sa compagne, tendit la tasse d’un noir profond.
Sans prétendre l’avoir, à la lettre, vu, j’eus du moins la sensation nette, comme si cela se fût déroulé sous mes yeux, du lait blanc et tiède giclant dans le thé dont l’écume verdâtre emplissait la tasse sombre - s’y apaisant bientôt en ne laissant plus traîner à la surface que de petites taches -, de la face tranquille du breuvage troublé par la mousse laiteuse.
 
 
Le Soleil et l'acier de Yukio Mishima
1993
Yukio Mishima
Littérature japonaise
2 h
Le soleil et l’acier est la seule confidence que nous ait laissée Yukio Mishima sur sa formation : comment il a découvert, tardivement, la vie du corps, et par elle une vie nouvelle de l’esprit. Il établit une étrange opposition entre le pouvoir corrosif du langage et le pouvoir constructif du soleil et de l’acier. En même temps, c’est pour offrir à la mort, bien suprême et suprême tentation, un objet digne d’elle qu’il s’astreint à l’ascèse d’un entraînement physique. Cette démarche essentiellement romantique n’a rien à voir avec le principe grec d’une âme saine dans un corps sain, mais débouche sur le suicide rituel, qui fut en effet accompli par Mishima, en public, en novembre 1970. Le soleil et l’acier constitue un testament spirituel qui éclaire d’un jour insolite toute l’œuvre du grand écrivain japonais.
Le tumulte des flots de Yukio Mishima
2011
Yukio Mishima
Littérature japonaise
3 h
Shinji est un jeune pêcheur travaillant sur le bateau Tabei-Maru, appartenant à Jukichi. Un jour, il voit une jeune fille, nommé Hatsue, et tombe amoureux d’elle. Il apprend quelques temps plus tard que Hatsue est la fille du plus riche habitant de l’île. Un soir de tempête, la mère de Shinji demande à ce dernier d’aller chercher du bois à l’observatoire en haut de la montagne. C’est dans celle-ci qu’il revoit Hatsue. Après avoir reçu son salaire, Shinji rentre chez lui mais perd l’argent en chemin.
Les amours interdites de Yukio Mishima
1994
Yukio Mishima
Littérature japonaise
11 h
Un vieil écrivain, Shunsuké, est fasciné par la beauté exceptionnelle de Yûichi, un jeune homosexuel. Shunsuké, dont l’oeuvre est connue, mais déjà achevée, a consacré toute sa vie à l’esprit et à la création. En Yûichi, c’est la liberté du corps, l’esthétique réduite à sa pure apparence physique et à la jouissance immédiate, que le romancier découvre. Yûichi, conscient de sa sexualité, hésite à épouser Yasuko, dont l’écrivain est amoureux. Il se confie au vieillard qui, au terme d’un pacte diabolique, l’incite à se marier. Shunsuké pourra dès lors manipuler le jeune homme comme une marionnette, comme un personnage incarné d’un roman qu’il n’écrira jamais. Sa misogynie déclarée, sa rancoeur à l’égard des femmes qui l’ont fait souffrir durant toute sa vie trouvent ainsi un cruel assouvissement. Mais c’est compter sans l’intervention d’autres manipulateurs et surtout croire qu’il peut lui-même échapper à la séduction de Yûichi. Rédigé entre 1950 et 1953, Les amours interdites décrit avec audace et sincérité l’univers homosexuel du Tôkyô d’après-guerre. Mais c’est surtout le roman où Mishima entreprend d’exposer sans fard sa conception de la sexualité, des rapports familiaux et sociaux, et ses théories esthétiques et philosophiques. A propos des Amours interdites, l’auteur devait écrire : «J’ai formé le projet insolent de transformer mon tempérament en un roman et d’ensevelir le premier dans le second. »
Pèlerinage aux trois montagnes de Yukio Mishima
1998
Yukio Mishima
Littérature japonaise
4½ h
« L’adolescence est un état qui devrait se poursuivre éternellement, et, d’ailleurs, en réalité, n’existe-t-elle pas toujours en nous ? Or, si c’est bien le cas, pourquoi parvenons-nous à la mépriser à ce point ? »
Cette interrogation du héros de “La cigarette”, œuvre de jeunesse qui, pour avoir séduit Yasunari Kawabata, a véritablement marqué les débuts de la carrière de Mishima, nous offre une des clefs de son œuvre. Elle parcourt, en tout cas, chaque page de ces nouvelles écrites de 1946 à 1965.
L’adolescence, son intransigeance, sa soif d’idéal et de pureté, sa hâte, “L’homme n’a en fait que deux possibilités : être fort et droit, ou se donner la mort”, le jeune Jirô qui, s’étant voué corps et âme au kendo, veut cueillir la Justice à la pointe de son sabre de bambou.
L’adolescence qui est l’art même, enfin, et, à ce titre, aussi souvent bafouée que lui dans la société des adultes, la société des “moutons” de ceux qui, indifférents, passent habilement au travers des souffrances et des passions : « La beauté qui n’apparaît qu’au prix d’un dépassement des combats provoqués par les mesquines ambitions humaines ne se montre sans doute guère du côté des vainqueurs ; furtive, elle ne se manifeste peut-être que dans le camp des vaincus, de ceux qui s’acheminent inexorablement vers l’anéantissement. »
Yukio Mishima
Une matinée d'amour pur de Yukio Mishima
2005
Yukio Mishima
Littérature japonaise
4 h
Les sept nouvelles de Mishima rassemblées ici ont été publiées entre 1946 et 1965. Tout en couvrant une large période de la création littéraire de l’auteur, elles présentent cependant une étonnante unité autour du thème de l’amour. Si la description de l’éveil d’un jeune garçon à la beauté de la nature et à l’amour dans un paysage magique de bord de mer nous frappe par son romantisme exalté - “Une histoire sur un promontoire” est écrite alors que l’auteur n’a pas encore vingt ans -, nous retrouvons dans “Une matinée d’amour pur” - récit d’un couple vieillissant qui cherche à entretenir son amour par des jeux érotiques pervers - le cynisme parfois très noir et l’interrogation sur la sexualité qui caractérisent toute l’œuvre de Mishima. Ces deux nouvelles encadrent cinq autres textes où ces mêmes thèmes apparaissent dans des récits toujours très maîtrisés. Le présent recueil donne donc un éclairage original de l’œuvre de Mishima et constitue un complément indispensable pour tout lecteur français qui s’intéresse au grand romancier japonais.
Une soif d'amour de Yukio Mishima
1987
Yukio Mishima
Littérature japonaise
3½ h
La jeune veuve Etsuko est amoureuse d’un domestique de la maison de son beau-père Yakichi, chez qui elle vit. Ses beaux-frères, belles-sœurs et leurs enfants vivent sous le toit de l’ancêtre, qui est devenu l’amant d’Etsuko. Une nuit, Etsuko donne rendez-vous au garçon qu’elle désire. Comprenant enfin ce qu’elle veut, il se jette sur elle. Elle perd connaissance. Quand elle revient à elle, il s’enfuit. Elle le poursuit, le rattrape, le frappe d’un coup de houe et le tue — Yakichi était là. Roman d’une grande force sournoise, obscure et nerveuse, cette œuvre est une peinture d’une passion bridée par un milieu, mais qui finit par tout consumer.
Âme brisée de Akira Mizubayashi
2019
Akira Mizubayashi
Littérature japonaise
3 h
Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, professeur d’anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l’Empire est en train de plonger l’Asie.
Un jour, la répétition est brutalement interrompue par l’irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays. Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père... L’enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu’il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit. Cet événement constitue pour Rei la blessure première qui marquera toute sa vie... Dans ce roman au charme délicat, Akira Mizubayashi explore la question du souvenir, du déracinement et du deuil impossible. On y retrouve les thèmes chers à l’auteur d’une langue venue d’ailleurs : la littérature et la musique, deux formes de l’art qui, s’approfondissant au fil du temps jusqu’à devenir la matière même de la vie, défient la mort.
Mélodie de Akira Mizubayashi
2014
Akira Mizubayashi
Littérature japonaise
3½ h
Dans un placard dont on a fait un sanctuaire ne ressemblant en rien à un sanctuaire et qui abrite discrètement quelques âmes inoubliables et inoubliées, il y a une petite boîte en bois laqué pour le thé en poudre. Elle contient une toute petite portion des cendres de mon père que j’avais prélevée dans son urne avant qu’elle ne fût mise en tombe. Lorsque j’ai préparé cette boîte mortuaire il y a déjà dix-huit ans, j’ai osé prendre une pincée de miettes d’os pour en goûter. Bientôt, je crois que j’en ferai autant pour Mélodie dont je garde toujours l’urne près de moi sur l’emplacement exact de son matelas. Je me procurerai une autre boîte en bois laqué pour y mettre quelques cuillerées de poudre d’os et une partie de l’omoplate ou d’une côte. Le reste sera répandu dans le jardin ou ailleurs pour retourner à la terre.
Akira Mizubayashi
L'oie sauvage de Ogai Mori
2012
Ogai Mori
Littérature japonaise
2½ h
Un soir de septembre, à Tokyo, en l’an treize de Meiji, le calme regard d’Otama croise pour la première fois celui d’un étudiant en médecine passant distraitement devant sa modeste demeure de « maîtresse entretenue ». Un sourire se dessine bientôt sur le visage un peu triste de la jeune femme tandis que le promeneur, inconsciemment, ôte sa coiffure pour saluer cette reconnaissance secrète aussi bien qu’incertaine. Dès lors, au fil des jours, une relation s’instaure, sans parole, et les arrière-pensées fleurissent, au passage, à travers le treillis d’une fenêtre...
Vita Sexualis, Ou, l'apprentissage amoureux du professeur Kanai Shizuka de Ogaï Mori
2012
Ogaï Mori
Littérature japonaise
2½ h
Quand Vita sexualis parut au Japon, en 1909, Mori Ôgai occupait une place exceptionnelle dans la médecine de son pays. Né en 1862, sa précocité l’avait fait médecin à dix-neuf ans ! On l’envoya donc se perfectionner en Europe; il y apprit l’allemand, l’anglais et le français, dont il truffe souvent son récit. Quand il revint au pays natal, les écrivains, marqués par le naturalisme, exposaient sans complaisance la vraie vie. D’où maint et maint scandale : en 1906 avec La Rupture de l’interdit, de Shimazaki Tôson; en 1907 avec Le Matelas, de Tayama Katai; en 1909, avec cette Vita sexualis. Dans le mois qui suivit la publication, l’ouvrage fut interdit : ni vente, ni même distribution gratuite! Or, si le titre est provocant, avec son allure médicale, ce récit d’un apprentissage amoureux entre six et vingt et un ans, frappe aujourd’hui par sa pudeur. Il dit tout : sans outrance ni complaisance. Mais sans faiblesse pour l’idéologie dominante. D’où l’éclatante disgrâce du savant qui avait oser proférer ces paroles impies : ce n’est guère «que parmi les individus vêtus de vestes d’ouvrier» qu’on trouve l’homme idéal, du point de vue physique et charnel.
Après le tremblement de terre de Haruki Murakami
2002
Haruki Murakami
Littérature japonaise
3 h
Japon, 1995. Un terrible tremblement de terre survient à Kobe. Cette catastrophe, comme un écho des séismes intérieurs de chacun, est le lien qui unit les personnages de tous âges, de toutes conditions, toujours attachants, décrits ici par Haruki Murakami. Qu’advient-il d’eux, après le chaos ? Séparations, retrouvailles, découverte de soi, prise de conscience de la nécessité de vivre dans l’instant. Les réactions sont diverses, imprévisibles, parfois burlesques... Reste que l’art de Murakami est de montrer, avec modernité et délicatesse, la part d’ombre existant derrière les choses et les êtres, invitant le lecteur à y déceler le reflet de ce qu’il porte en lui-même. Reconnu comme l’un des plus grands auteurs japonais contemporains, Haruki Murakami est traduit dans de nombreux pays. Aujourd’hui, la critique, unanime, s’accorde à voir en lui un futur lauréat du prix Nobel de littérature.
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil de Haruki Murakami
2011
Haruki Murakami
Littérature japonaise
4½ h
Célébré dans les années quatre-vingt comme une pop star littéraire au Japon, considéré comme l’un des plus grands noms de la littérature japonaise contemporaine, Haruki Murakami est devenu un auteur culte dans le monde entier. En tissant le destin d’un homme désenchanté pris dans les rets d’une étrange passion, il signe un roman plus intimiste, une œuvre de maturité.
À douze ans, Hajime rencontre Shimamoto-san, sa petite voisine. Avec elle, il découvre la musique, les sourires complices, les premiers frissons sensuels... Et puis celle-ci déménage, laissant à son ami le goût amer de l’abandon. Lorsque trente ans plus tard, elle réapparaît, Hajime, rongé par le désir et la nostalgie, est envoûté par cette femme énigmatique, reflet de ses rêves. Mais sous les traits délicats du visage de Shimamoto-san se cachent la souffrance, la folie et la destruction.
Conte moderne dont émane un érotisme discret mais obsédant, ce roman, servi par une écriture d’une formidable densité, entraîne le lecteur au cœur des contradictions de héros en quête d’un inaccessible absolu.
Autoportrait de l'auteur en coureur de fond de Haruki Murakami
2010
Haruki Murakami
Littérature japonaise
3½ h
Journal, essai autobiographique, éloge de la course à pied, au fil de confidences inédites, Haruki Murakami se dévoile et nous livre une méditation lumineuse sur ce bipède en quête de vérité qu’est l’homme... En avril 1978, Murakami décide de vendre son club de jazz pour écrire un roman. Assis à sa table, il fume soixante cigarettes par jour et commence à prendre du poids. S’impose alors la nécessité d’une discipline et de la pratique intensive de la course à pied. Ténacité, capacité de concentration et talent : telles sont les qualités requises d’un romancier. La course à pied lui permet de cultiver sa patience, sa persévérance. Courir devient une métaphore de son travail d’écrivain. Courir est aussi un moyen de mieux se connaître, de découvrir sa véritable nature. On se met à l’épreuve de la douleur, on surmonte la souffrance. Corps et esprit sont intrinsèquement liés. Murakami court. Dix kilomètres par jour, six jours par semaine, un marathon par an. Il court en écoutant du rock, pour faire le vide, sans penser à la ligne d’arrivée. Comme la vie, la course ne tire pas son sens de la fin inéluctable qui lui est fixée...
Des hommes sans femmes de Haruki Murakami
2017
Haruki Murakami
Littérature japonaise
5 h
Neuf ans après Saules aveugles, femme endormie, le retour d’Haruki Murakami à la forme courte. Dans ce recueil comme un clin d’œil à Hemingway, des hommes cherchent des femmes qui les abandonnent ou qui sont sur le point de le faire. Musique, solitude, rêve et mélancolie, le maître au sommet de son art.
« Ce que je veux aborder avec ce recueil ? En un mot, l’isolement, et ses conséquences émotionnelles. “Des hommes sans femmes” en est l’illustration concrète. C’est le titre qui m’a d’abord saisi (bien sûr, le recueil éponyme d’Hemingway n’y est pas étranger) et les histoires ont suivi. Chacune de ces histoires est venue en résonance du titre. Pourquoi Des hommes sans femmes ? Je n’en sais rien. D’une façon ou d’une autre, ce titre s’est enraciné dans mon esprit, comme une graine déposée dans un champ par le hasard du vent. »
 
 
Ecoute le chant du vent de Haruki Murakami
1979
Haruki Murakami
Littérature japonaise
2 h
« Été 1970, « je », le narrateur, de retour au pays natal, une petite ville en bord de mer, trompe l’ennui en buvant de la bière avec son ami « le Rat », et fréquente une jeune fille libérée. Alors qu’il prend avec simplicité l’insouciance de l’amour de chacun des deux, l’été du narrateur fait remonter à la surface des souvenirs qui s’écoulent douloureusement. Première œuvre remarquable qui saisit d’une touche légère un portrait passé de l’adolescence, elle a été récompensée du prix Gunzô des débutants. »
 
 
L'éléphant s'évapore de Haruki Murakami
2008
Haruki Murakami
Littérature japonaise
7½ h
Japon, aujourd’hui. Par une journée d’été étouffante, un avocat au chômage est chargé par sa femme de retrouver leur chat qui a disparu. Il passe l’après-midi dans le jardin derrière la maison et fait la connaissance d’une voisine, une adolescente étrange. Un couple, pris d’une fringale nocturne, décide d’attaquer une boulangerie, et de réaliser ainsi un fantasme de jeunesse du mari : commettre un hold-up. Un frère et une sœur partagent le même appartement jusqu’au jour où la jeune fille annonce ses fiançailles. Problème : le garçon ne cesse de se moquer de son futur beau-frère qu’il prend pour un benêt. Un homme raconte ses souvenirs de lycée, et comment il a été persécuté par un de ses camarades de classe. À travers ces histoires, petits contes anodins de notre quotidien, Haruki Murakami déploie encore une fois son art magistral, et nous montre qu’il sait comme personne comment transfigurer la banalité de nos existences.
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage de Haruki Murakami
2014
Haruki Murakami
Littérature japonaise
6½ h
Depuis le mois de juillet de sa deuxième année d’université jusqu’au mois de janvier de l’année suivante, Tsukuru Tazaki vécut en pensant presque exclusivement à la mort. À Nagoya, ils étaient cinq amis inséparables. L’un, Akamatsu, était surnommé Rouge ; Ômi était Bleu ; Shirane était Blanche et Kurono, Noire. Tsukuru Tazaki, lui, était sans couleur. Tsukuru est parti à Tokyo pour ses études ; les autres sont restés. Un jour, ils lui ont signifié qu’ils ne voulaient plus jamais le voir. Sans aucune explication. Lui-même n’en a pas cherché. Pendant seize ans, Tsukuru a vécu comme Jonas dans le ventre de la baleine, comme un mort qui n’aurait pas encore compris qu’il était mort. Il est devenu architecte, il dessine des gares. Et puis Sara est entrée dans sa vie. Tsukuru l’intrigue mais elle le sent hors d’atteinte, comme séparé du monde par une frontière invisible. Vivre sans amour n’est pas vivre. Alors, Tsukuru Tazaki va entamer son pèlerinage. À Nagoya. Et en Finlande. Pour confronter le passé et tenter de comprendre ce qui a brisé le cercle. Après la trilogie 1Q84, une œuvre nostalgique et grave qui fait écho aux premiers titres du maître, La Ballade de l’impossible notamment.
 
 
La ballade de l'impossible de Haruki Murakami
2011
Haruki Murakami
Littérature japonaise
8½ h
Oeuvre d’une ampleur exceptionnelle, placée sous le parrainage de Salinger et Francis Scott Fitzgerald, La Ballade de l’impossible est le livre qui a révélé Haruki Murakami. Un superbe roman d’apprentissage aux résonances autobiographiques, dans lequel l’auteur fait preuve d’une tendresse, d’un charme poétique et d’une intensité érotique saisissants.
Au cours d’un voyage en avion, le narrateur entend une chanson des Beatles : « Norwegian Wood ». Instantanément, il replonge dans le souvenir d’un amour vieux de dix-huit ans.
Quand il était lycéen, son meilleur ami, Kizuki, s’est suicidé. Kizuki avait une amie, Naoko. Ils étaient amoureux.
Un an après ce suicide, le narrateur retrouve Naoko. Elle est incertaine et angoissée, il l’aime ainsi. Une nuit, elle lui livre son secret, puis disparaît...
 
 
Le Passage de la nuit de Haruki Murakami
2008
Haruki Murakami
Littérature japonaise
3 h
Pour une nuit, Haruki Murakami nous entraîne dans un Tokyo sombre, onirique, hypnotique. Un éblouissant roman d’atmosphère à la poésie singulière, aux frontières de la réalité et du fantasme, où chaque détail, rétrospectivement, fait sens.
Dans un bar, Mari est plongée dans un livre. Elle boit du thé, fume cigarette sur cigarette. Un musicien surgit, qui la reconnaît.
Au même moment, dans une chambre, Eri, la soeur de Mari, dort à poings fermés. Elle ne sait pas que quelqu’un l’observe.
Autour des deux soeurs vont défiler des personnages insolites : une prostituée blessée, une gérante d’hôtel vengeresse, un informaticien désabusé, une femme de chambre en fuite. Des événements bizarres vont survenir : une télévision qui se met brusquement en marche, un miroir qui garde les reflets.
À Tokyo, le temps d’une nuit, va se nouer un drame étrange..
Les amants du Spoutnik de Haruki Murakami
2004
Haruki Murakami
Littérature japonaise
4½ h
K. est instituteur. Dès leur première rencontre, il va aimer, désirer Sumire. Sans espoir de retour. Pour elle ne compte que la littérature. Mais, un jour, une tornade amoureuse emporte la jeune fille quand son chemin croise celui de Miu. Cette femme plus âgée qu’elle, mariée, d’une beauté sophistiquée, va l’engager comme secrétaire particulière. Séduite jusqu’à l’obsession, Sumire accepte de l’accompagner en Europe. Une lettre parvient à K., l’amoureux solitaire, puis, une nuit, un coup de fil le réveille : c’est Miu qui lui demande de la rejoindre en Grèce le plus vite possible. Sumire a disparu…
Une histoire troublante d’amours blessées où des êtres vulnérables, en quête d’absolu, se croisent, se frôlent, et cherchent en vain à s’atteindre. Un roman sensuel, étrange et obsédant, où se dessinent d’insaisissables vérités au fil d’une écriture limpide.
 
 
Les attaques de la Boulangerie de Haruki Murakami
2012
Haruki Murakami
Littérature japonaise
½ h
Japon, de nos jours.
Un couple, l’un et l’autre ont faim. Comme il n’y a plus rien à manger dans l’appartement, l’homme raconte à son épouse comment lui et des amis, il y a plusieurs années de cela, ont braqué une boulangerie pour voler tous les petits pains.
L’idée séduit la femme mais il est tard, les boulangeries sont fermées, les pains ne sont pas cuits. Qu’à cela ne tienne, un McDonald’s est sur leur chemin...
 
 
Les chroniques de l'oiseau à ressort de Haruki Murakami
2001
Haruki Murakami
Littérature japonaise
18 h
Un chat égaré, une inconnue jouant de ses charmes au téléphone, ces événements anodins suffisent à faire basculer la vie de Toru Okada, jeune chômeur au foyer, dans un tourbillon d’aventures surprenantes. L’espace limité de son quotidien - une modeste maison de banlieue et un jardin voisin - devient le théâtre d’une quête métaphysique sans cesse renouvelée où rêves, réminiscences et réalités se confondent. Aucune frontière, physique ou symbolique, ne résiste à l’effervescence des questionnements qui s’enchaînent au rythme de rencontres déroutantes, chacune porteuse d’un secret, d’une fragilité propre.
Haruki Murakami tente de soulever le voile, de nous donner à voir la part d’ombre des choses et des êtres. Replaçant la méditation bouddhique dans la violence contemporaine du Japon ou d’ailleurs, il se propose d’explorer nos ténèbres intérieures. Sans se départir d’un humour où perce la détresse, il emmène le lecteur dans un monde fantastique pour mieux figurer l’envol des sens, du sens. Toujours plus labile, plus fuyante, la réalité n’en devient que plus envoûtante. « Il y a, dit une médium au héros, un angle mort en toi, quelque chose qui échappera toujours à ta vue ». Point aveugle, moteur obscur qui régit implacablement cette chronique initiatique.
Saules aveugles, femme endormie de Haruki Murakami
2006
Haruki Murakami
Littérature japonaise
9 h
Japon, de nos jours. Depuis un an, quand on la prend de court, Mizuki Ando est incapable de se souvenir de son nom. Elle se décide à consulter une psychiatre, loin de se douter qu’un singe cleptomane est à l’origine de son trouble... Attiré par les deux millions de yens à la clé, un jeune homme se présente à un concours de pâtisserie. Mais qui peut bien se cacher derrière le jury de cette compétition nationale sous haute surveillance ? La reine de beauté d’un lycée promet à son petit ami de faire l’amour avec lui après le mariage. Le temps passe, elle se marie... Avec un autre. Va-t-elle enfin tenir sa promesse ? En 1971, un jeune homme cuisine sans relâche des spaghettis, qu’il mange seul et en silence. Quand, en décembre, le coup de fil d’une ancienne camarade de classe le sort de sa rêverie italienne...
Sommeil de Haruki Murakami
2010
Haruki Murakami
Littérature japonaise
1 h
Une femme, la trentaine. Elle est mariée, a un enfant. Le matin, elle fait les courses et prépare les repas. L’après-midi, elle va nager à la piscine. Elle vit sa vie comme un robot. Mais la nuit, quand tout le monde dort, la femme se verse un verre de cognac, mange un peu de chocolat, lit et relit Anna Karénine. La nuit, cette femme redécouvre le plaisir. Dix-sept nuits sans sommeil...
 
 
Underground de Haruki Murakami
2013
Haruki Murakami
Littérature japonaise
9½ h
Livre d’entretiens, mais aussi réflexion philosophique et autobiographique, un essai indispensable pour décrypter l’oeuvre de l’auteur de 1Q84, la trilogie au succès planétaire.
Le 20 mars 1995 se produisait l’attentat le plus meurtrier jamais perpétré au Japon : en pleine heure de pointe, des adeptes de la secte Aum répandent du gaz sarin dans le métro de Tokyo, tuant douze personnes, en blessant plus de cinq mille. Très choqué, mais aussi révolté par le traitement médiatique par trop manichéen de la tragédie, Murakami va partir à la rencontre des victimes et de leurs bourreaux : rescapés du drame et adeptes de la secte. Au fil des entretiens apparaissent tous les grands thèmes chers à Murakami : l’étrangeté au monde, l’impossible quête d’absolu, le mal venu des profondeurs, ces little people présents en chacun de nous, incarnations des forces destructrices qui nous lent basculer parfois vers l’irréparable...
Une idée apparaît de Haruki Murakami
2018
Le meurtre du Commandeur (1)
Haruki Murakami
Littérature japonaise
9½ h
Peut-être un jour serais-je capable de faire le portrait du rien. De la même façon qu’un peintre avait été capable de dessiner Le Meurtre du Commandeur. Mais il me faudrait du temps avant d’y parvenir. Je devais faire du temps mon allié.
Quand sa femme lui a annoncé qu’elle voulait divorcer, le narrateur, un jeune peintre en panne d’inspiration, a voyagé seul à travers le Japon. Et puis, il s’est installé dans la montagne dans une maison isolée, ancienne propriété d’un artiste de génie, Tomohiko Amada.
Un jour, le narrateur reçoit une proposition alléchante : faire le portrait de Wataru Menshiki, un riche homme d’affaires. Tandis que celui-ci pose comme modèle, le narrateur a du mal à se concentrer. Quelque chose chez Menshiki résiste à la représentation.
Une nuit, il découvre un tableau dans le grenier, une oeuvre d’une grande violence, le meurtre d’un vieillard, comme tirée du Don Giovanni de Mozart. C’est Le Meurtre du Commandeur. Cette peinture obsède le narrateur. Et des choses étranges se produisent, comme si un autre monde s’était entrouvert. À qui se confier ? À Menshiki ? Mais peut-il vraiment lui faire confiance ?
Premier livre d’une oeuvre exceptionnelle, dans la lignée du monumental 1Q84, un roman somme, ambitieux, profond. Deux tomes pour une odyssée initiatique étrange, inquiétante, envoûtante, où le maître Murakami dévoile ses obsessions les plus intimes.
 
 
La Métaphore se déplace de Haruki Murakami
2018
Le meurtre du Commandeur (2)
Haruki Murakami
Littérature japonaise
10 h
Alors que jusque-là je marchais normalement sur ce que je pensais être mon propre chemin, voilà que soudain celui-ci a disparu sous mes pas, et c’est comme si j’avançais simplement dans un espace vide sans connaître de direction, sans plus aucune sensation. Une jeune fille a disparu. Une jeune fille dont le narrateur avait entrepris de faire le portrait. Une jeune fille aux yeux comme une flamme gelée. Une jeune fille qui l’intrigue et qui pourrait être liée à Menshiki. Il va rendre visite au vieux peintre Tomohiko Amada. Là, dans la chambre d’hôpital, apparaît le Commandeur. Le Commandeur est prêt à offrir sa vie pour que la jeune fille soit retrouvée. Il faut faire revivre la scène du tableau, le Commandeur doit être poignardé. Le narrateur lui plante un couteau dans le cœur. Une trappe s’ouvre dans un coin de la chambre. Un personnage étrange en surgit, qui l’invite à entrer dans le passage souterrain. Le début d’un périple qui va conduire le narrateur au-devant des forces du mal... Deuxième livre d’une œuvre exceptionnelle, dans la lignée du monumental 1Q84, un roman somme, ambitieux, profond. Deux tomes pour une odyssée initiatique étrange, inquiétante, envoûtante, où le maître Murakami dévoile ses obsessions les plus intimes.
 
 
Et puis après de Kasumiko Murakami
2016
Kasumiko Murakami
Littérature japonaise
1½ h
Alors que la terre se met à trembler, la mer à reculer plus que jamais, un vieux pêcheur décide de fuir vers le large plutôt que de courir vers le village. Avec ses collègues, il assiste, terrorisé, au déferlement du tsunami sur le rivage.
1969 de Ryû Murakami
2015
Ryû Murakami
Littérature japonaise
3½ h
« 1969. Annulation des examens d’entrée à l’université de Tôkyô. Les Beatles sortent Yellow Submarine et Abbey Road. Du côté des Rolling Stones, c’est l’année de Honkey Tonk Women, leur meilleur quarante-cinq tours... 1969 est aussi l’année où je passe en terminale dans mon lycée de province d’une petite ville de l’ouest de Kyûshû connue pour sa base militaire américaine. »
Rompant avec ses sombres tonalités habituelles, Murakami raconte ses souvenirs de lycéen en cette belle année 1969, quand la jeunesse lisait Rimbaud en écoutant Iron Butterfly, en rêvant de révolution et de filles. Sous la forme d’un bréviaire ironique de la culture pop des années soixante, il décrit les péripéties d’une adolescence mouvementée allant toujours à l’essentiel : le désir, la révolte, l’amour.
« Je n’ai pas renoncé au rêve d’une fête qui n’aurait pas de fin. »
Miso soup de Ryû Murakami
1997
Ryû Murakami
Littérature japonaise
4½ h
Kenji, un jeune Japonais de vingt ans, gagne sa vie en guidant des touristes dans le célèbre quartier louche de Kabukichô, à Tôkyô. C’est en compagnie de Frank, un client américain, qu’il parcourt durant trois nuits les lieux de plaisir de Shinjuku : trois nuits de terreur auprès d’un meurtrier inquiétant avec qui il joue au chat et à la souris.
Ce roman court et percutant laisse une sorte d’amertume, un goût métallique pareil à celui du sang qui imprègne ces pages minutieuses décrivant - comme l’auteur l’avait magistralement fait dans son roman Les Bébés de la consigne automatique - l’agonie d’un monde sans âme et voué à la solitude. « La littérature, nous dit Murakami, consiste à traduire les cris et les chuchotements de ceux qui suffoquent, privés de mots... En écrivant ce roman, je me suis senti dans la position de celui qui se voit confier le soin de traiter seul les ordures. »
 
 
Parasites de Ryû Murakami
2014
Ryû Murakami
Littérature japonaise
6 h
Un jeune homme, Uehara, croit abriter en son corps un parasite avec lequel il vit en symbiose. Ce ver est le signe qu’il a été choisi pour accomplir une mission : détruire une espèce qui a programmé son propre anéantissement. L’espèce humaine, bien sûr. On pourrait raconter l’histoire autrement. Uehara vit en reclus dans son appartement jusqu’au jour où sa mère lui achète un ordinateur portable et où il se connecte à l’Internet. Il entre en relation avec une organisation appelée INTER-BIO qui le persuade qu’il est investi du droit de tuer et de massacrer ses semblables.
Et pourtant, c’est encore une autre histoire que raconte le roman de Murakami. Car l’Internet peut devenir le déclencheur d’une traversée du miroir où rejoindre enfin le réel, toucher la réalité de ses mains nues. Le réseau pousse Uehara à sortir, à reprendre contact avec les sensations les plus physiques, à marcher à la rencontre des autres et de lui-même. C’est ainsi que dans ce roman très dense, qui brasse biotechnologies, manipulations informatiques, attentats terroristes, meurtres rituels et traumatismes de la dernière guerre, une histoire très simple nous est relatée, et finalement porteuse d’espoir : celle d’un homme qui cherche, et trouve, un sens à son existence.
Histoire du poète qui fut changé en tigre de Atsushi Nakajima
2013
Atsushi Nakajima
Littérature japonaise
2 h
De l’homme accompli à l’homme déchu, en passant par toutes les étapes de l’apprentissage et, parfois, de ses échecs, les huit contes réunis ici évoquent avec un certain sentiment du sublime l’humaine condition. Les héros de ces récits partagent un rapport singulier avec l’art et son idéal de perfection, qu’il s’exprime dans la poésie, dans le tir à l’arc ou encore dans l’oralité du conteur. Or, des choses bien étranges surviennent… Personnage digne du monde de Kafka, un poète se transforme en tigre, tandis qu’un savant désapprend la lecture des caractères, n’y percevant plus que traits énigmatiques et muets, oeuvre du “démon de l’écrit”. À travers ces huit récits, la vie même devient un songe, d’autant lorsque l’esclave prend de l’embonpoint, supplantant son maître par la seule force de ses rêves.
Pickpocket de Fuminori Nakamura
2013
Fuminori Nakamura
Littérature japonaise
2½ h
Il se faufile dans la foule de Tokyo, choisissant soigneusement ses cibles pour ne dévaliser que les plus riches, dérobant les portefeuilles si délicatement que parfois il ne se souvient même pas de l’avoir fait. C’est un homme solitaire, sans attaches comme sans illusions. Jusqu’au jour où il rencontre un enfant - et un chef yakuza qui le prend au piège d’un jeu dangereux et pervers. Le pickpocket va devoir faire appel toutes les ressources de son art pour sauver sa vie, son destin, et peut-être même son âme. Un thriller élégant et mélancolique qui a reçu en 2010 le prix Kenzaburô Oe.
L'Eté de la sorcière de Kaho Nashiki
2021
Kaho Nashiki
Littérature japonaise
2½ h
On passe lentement un col et au bout de la route, dans la forêt, c’est là. La maison de la grand-mère de Mai, une vieille dame d’origine anglaise menant une vie solide et calme au milieu des érables et des bambous. Mai qui ne veut plus retourner en classe, oppressée par l’angoisse, a été envoyée auprès d’elle pour se reposer. Cette grand-mère un peu sorcière va lui transmettre les secrets des plantes qui guérissent et les gestes bien ordonnés qui permettent de conjurer les émotions qui nous étreignent. Cueillir des fraises des bois et en faire une confiture d’un rouge cramoisi, presque noir. Prendre soin des plantes du potager et aussi des fleurs sauvages simplement parce que leur existence resplendit. Ecouter sa voix intérieure. Ce n’est pas le paradis, même si la lumière y est si limpide, car la mort habite la vie et, en nous, se débattent les ombres de la colère, du dégoût, de la tristesse. Mais auprès de sa grand-mère, Mai apprendra à faire confiance aux forces de la vie, et aussi aux petits miracles tout simples qui nous guident vers la lumière.
Ce livre qui prend sa source dans les souvenirs d’enfance de l’écrivaine coule en nous comme une eau claire.
Le Dessin au sable et l'Apparition vengeresse qui mit fin au sortilège de Akiyuki Nosaka
2013
Akiyuki Nosaka
Littérature japonaise
2 h
Dans un Japon vieux de deux siècles, sur la célèbre route du Tôkaidô, l’ancienne courtisane Koto part à la recherche d’un amant oublieux. en compagnie de sa fille Tomi. Terrassée en chemin par la maladie, elle lui confie le dessin, saupoudré de sables de diverses couleurs. de son intimité la plus secrète. Ce talisman devrait permettre à la jeune fille de retrouver celui qui est son père. Au rythme des saisons et des cloches des petits temples de quartier, c’est toute une époque qui nous est donnée à voir : marchands enrichis qui tiennent le haut du pavé, geishas et prostituées, maisons qui sont de plaisir pour certains et de douleur pour d’autres, et les quartiers populaires avec leur petit peuple débrouillard et misérable. Tous ces personnages se trouvent inextricablement liés par ce dessin au sable, dans un récit où le lecteur retrouvera l’obsession du sexe et de la mort propre à Nosaka, magnifiquement mise en scène dans un genre où elle peut s’épanouir avec frénésie : le fantastique.
Les Pornographes de Akiyuki Nosaka
1996
Akiyuki Nosaka
Littérature japonaise
5 h
Dans le Tôkyô de l’après-guerre, une folle succession d’épisodes picaresques illustre la défense d’un “humanisme” à la japonaise : une bande de compères tranquilles se fait “missionnaire du sexe” et trafiquant-pornographe pour l’art et le bien de l’humanité. Un métier qui vous prépare une place au paradis.
Nosaka aime les chats de Akiyuki Nosaka
2016
Akiyuki Nosaka
Littérature japonaise
3½ h
Nosaka aime bien faire la sieste, l’été, en dégustant quelques prunes confites à l’alcool avec son chat Charly. Il faut dire que son pavillon à Tôkyô en est plein, de chats, l’un blotti sur son dernier manuscrit, l’autre toisant de haut la chienne husky, et dans le jardin se rassemblent les oiseaux, par centaines parfois, ainsi que d’énormes crapauds. Et l’humain écrivain observe d’un regard aigu tous ces êtres familiers, commente, se confie, philosophe, car sa fréquentation des chats lui délivre moult enseignements sur l’existence, le rapport à la nourriture ou à la mort. Ses chroniques au jour le jour, souvent égayées par un sourire facétieux, se font aussi graves pour évoquer les souvenirs de chats hantant avec nonchalance les décombres de la guerre ou du tremblement de terre de Kôbe, énigmes de sérénité.
Adieu, mon livre ! de Kenzaburô Ôé
2013
Kenzaburô Ôé
Littérature japonaise
8½ h
Retiré dans sa résidence, un romancier vieillissant affronte avec un ami d’enfance sa propre disparition face à la destruction possible d’un monde auquel il appartient. Chôkô Kogito entreprend ainsi l’écriture d’un nouveau roman « à l’intérieur même de ma vie ». Dans cette maison propice à l’échange de vues et à la méditation, le romancier et ses invités parlent des ans qui s’accumulent, commentent ces compagnons de vie que sont Mishima et le poète T.S. Eliot, convoquent Céline, Beckett et Dostoïevski dans des digressions au cours desquelles s’échafaudent des théories romanesques aussi bien que politiques. « Je veux seulement tenter de réfléchir à la façon dont, en tant qu’écrivain, il m’est possible de vivre la fin de ma longue vie alors que je me trouve confronté à une grande catastrophe » (entretien avec Philippe Forest, La nrf Du Japon). Ainsi s’écrit devant nous un roman surgi de l’inquiétude, de la possibilité de vivre poétiquement dans cette « Terre vaine » que prophétise le poète, sans cesse menacée, et dont la catastrophe de Fukushima est, pour l’écrivain, un signe prémonitoire.
Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants de Kenzaburô Ôé
2012
Kenzaburô Ôé
Littérature japonaise
3½ h
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, des enfants d’une maison de correction fuient les bombardements et se réfugient dans un village de montagne. Leur éducateur les place sous l’autorité d’un maire convaincu qu’un mauvais enfant doit être supprimé “dès le bourgeon”. Le jeune narrateur et son petit frère font partie de ce groupe de délinquants bientôt à la merci des villageois haineux, qui les contraignent à enterrer des animaux victimes d’une épidémie. Quand trois personnes meurent, contaminées, les villageois, pris de panique, abandonnent le village en y enfermant les enfants, qui prennent possession des maisons désertées et esquissent même les règles d’une vie en société. Temps suspendu, unique dans cette histoire de bruit et de fureur, où s’expriment les douceurs de la fraternité et les joies d’un premier amour. Malgré la présence d’un jeune Coréen et d’un soldat déserteur qui tentent de les aider, l’affrontement avec les villageois de retour ne pourra être évité. Cette impressionnante fable sociale écrite en 1958 appartient à la grande veine de Kenzaburô Ôé. Densité, richesse d’analyse, foisonnement de l’imagination, violence, émotion: toutes les qualités du Prix Nobel se trouvent réunies.
Dites-nous comment survivre à notre folie de Kenzaburô Ôé
1996
Kenzaburô Ôé
Littérature japonaise
6½ h
Deux drames marquent ces quatre nouvelles : la guerre - Kenzaburô Ôé avait dix ans en 1945 -, et la naissance, en 1964, de son fils anormal qui lui a révélé le véritable chemin de la vie. Si les récits de Kenzaburô Ôé ne sont jamais totalement autobiographiques, tous en revanche prennent naissance dans son expérience personnelle. Dans Gibier d’élevage, l’auteur décrit l’impact sur les esprits, dans un village montagnard, de la présence d’un prisonnier noir américain. Dans Dites-nous comment survivre à  notre folie, nous ont contés les efforts d’un père pour nouer avec son fils handicapé mental des relations aussi étroites et fines que possible. La dernière nouvelle est l’un des textes les plus déconcertants et les plus complexes de ce romancier qui fut couronné par le prix Nobel en 1994.
Le faste des morts de Kenzaburô Ôé
2007
Kenzaburô Ôé
Littérature japonaise
3 h
Les trois nouvelles qui composent Le faste des morts appartiennent à la première période littéraire de Kenzaburô Ôé. Il avait alors une vingtaine d’années, et était à peine plus âgé que les personnages qu’il met en scène. Ces jeunes, et moins jeunes, antihéros, confrontés à une situation extrême, réelle ou métaphorique, subissent la violence sous ses diverses formes : la mort, la nausée, la mauvaise foi, la manipulation, la culpabilité. Dans une morgue, une maison de redressement, une famille en décomposition, un lycée ou un groupuscule d’extrême droite, les rapports de force, l’humiliation, la fascination et la domination sexuelle et politique règnent et brouillent l’univers mental des jeunes antihéros. Ces textes de Kenzaburô Ôé donnent à voir l’œuvre à venir, dans sa richesse, et sa cohérence. Il n’a alors que vingt-deux ans et fait preuve d’une maîtrise surprenante, associée à une véritable vision du monde.
Le jeu du siècle de Kenzaburô Ôé
1985
Kenzaburô Ôé
Littérature japonaise
7½ h
Deux frères, Mitsu et Taka, regagnent le village dont leur famille est originaire, au sud-ouest du Japon, et voient, chacun à sa manière, se détruire et se reconstruire un univers psychique et social, foisonnant et mythique, à travers lequel on peut lire un siècle d’histoire japonaise. Mitsu, le narrateur, semble devoir expier deux fautes : la naissance de son fils anormal et le suicide de son meilleur ami. Les deux drames sont à la fois déchirants et grotesques, occasion d’une mise en scène caricaturale et d’une introspection. Taka, lui, est le véritable protagoniste de ce Jeu du siècle. De retour des Etats-Unis, il retrouve volontairement et inconsciemment les circonstances réelles et symboliques dans lesquelles, un siècle plus tôt, eut lieu, dans le même village, toute une série de révoltes paysannes.
Lettres aux années de nostalgie de Kenzaburô Ôe
1993
Kenzaburô Ôe
Littérature japonaise
10 h
Dans ce nouvel ouvrage, plus proche de l’autobiographie que du roman, Kenzaburô Ôé emprunte à sa propre vie, à sa famille, à son village natal, à son passé sentimental, littéraire et politique, de nombreux éléments, toutefois transfigurés par son art de conteur. Il s’interroge sur la relation passionnée et tourmentée qui l’a uni à un homme mystérieux, à la fois maître et démon, qu’il surnomme Frère-Gii. Frère-Gii, ce fut d’abord l’aîné qui, chaque après-midi d’un été désormais lointain, lui apprit à réfléchir, à lire, à découvrir la poésie anglaise. Ce fut le critique impitoyable de chacune des publications d’Ôé. Ce fut aussi celui qui vécut de l’autre côté, en prison, purgeant une peine pour un crime que peut-être il ne commit jamais. Ce fut enfin l’initiateur d’un projet de rénovation de la vallée. Mais le roman révèle davantage : grand connaisseur de Dante, Frère-Gii conduit l’auteur à lire tout destin humain comme la traversée d’un miroir, à la recherche d’un autre monde. Une interprétation originale de La Divine Comédie parcourt, en effet, tout le récit dont chaque épisode, pourtant lié à l’histoire personnelle de l’auteur et à l’histoire politique du Japon, a son équivalent dans le cheminement de Dante et de Virgile. Ôé va et vient entre sa propre expérience (qui nous entraîne jusqu’au Mexique) et les visions de son guide sévère, insaisissable et toujours présent.
Moi, d'un Japon ambigu de Kenzaburô Oé
2001
Kenzaburô Oé
Littérature japonaise
1 h
Le présent ouvrage rassemble quatre textes du grand romancier japonais, lauréat du prix Nobel en 1994 : outre le discours prononcé à l’occasion de la remise du prix, il s’agit de trois conférences sur la culture japonaise, la littérature contemporaine et le problème politique de la prise de position des écrivains japonais depuis la Seconde Guerre mondiale. Qu’il retrace sa propre carrière d’écrivain en remontant jusqu’à son enfance « au milieu de la forêt », loin de Tokyo, qu’il revienne sur l’histoire récente du Japon en évoquant à la fois l’importance de la philosophie zen et l’attirance du modèle occidental, ou qu’il parle de l’ambiguïté politique du Japon, entre son passé militariste et Hiroshima, Ôé le fait toujours avec une honnêteté intellectuelle et une intelligence rares. De larges développements sont également consacrés aux auteurs qui l’ont influencé tout au long de sa vie. L’ensemble permettra au lecteur français de comprendre la place qu’occupe Ôé dans le paysage actuel de la littérature et de la société japonaises, et de mieux appréhender l’originalité de son œuvre et de son style.
Notes de Hiroshima de Kenzaburô Ôé
1996
Kenzaburô Ôé
Littérature japonaise
4 h
En août 1963, Kenzaburô Oé, alors brillant écrivain de vingt-huit ans, part à Hiroshima faire un reportage sur la neuvième Conférence mondiale contre les armes nucléaires. Indifférent à la politique politicienne, il est immédiatement sensible aux témoignages des oubliés du 6 août 1945, écartelés entre le « devoir de mémoire » et le « droit de se taire » : vieillards condamnés à la solitude, femmes défigurées, responsables de la presse locale et, surtout, médecins luttant contre le syndrome des atomisés, dont la rencontre allait bouleverser son oeuvre et sa vie. Dans leur héroïsme quotidien, leur refus de succomber à la tentation du suicide, Oé voit l’image même de la dignité. Quel sens donner à une vie détruite ? Qu’avons-nous retenu de la catastrophe nucléaire ? « À moins d’adopter l’attitude de celui qui ne veut rien voir, rien dire et rien entendre, demande-t-il, qui d’entre nous pourra donc en finir avec cette part de Hiroshima que nous portons en nous-mêmes ? » A aucune de ces questions, toujours d’actualité, Oé n’apporte de réponse. Il s’interroge, nous interroge. Ainsi confère-t-il à son « reportage » la dimension d’un traité d’humanisme d’une portée universelle.
 
 
Une famille en voie de guérison de Kenzaburô Ôé
1998
Kenzaburô Ôé
Littérature japonaise
2½ h
La naissance, en 1963, de son fils handicapé, Hikari, a bouleversé l’existence personnelle et familiale de Kenzaburô Ôé, et son rapport au monde. Lui-même traversait alors ce qu’il appelle une « crise de maturité », et l’obligation de s’occuper d’un enfant retardé mental, la décision de le traiter en être humain à part entière dont on observe et encourage la richesse intérieure ont donné une nouvelle impulsion à ses réflexions sur la société et à sa pratique littéraire.
Une famille en voie de guérison est la chronique intime et émouvante d’une victoire remportée sur ce qui, ressenti à l’origine comme une triste fatalité, est devenu une source généreuse de force, de sagesse et de dignité. Entouré des soins, de l’amour et de la compréhension inlassables de ses parents, Hikari a pu épanouir sa touchante personnalité, développer ses talents musicaux et devenir enfin un compositeur estimé, joué et enregistré.
Le jardin arc-en-ciel de Ito Ogawa
2016
Ito Ogawa
Littérature japonaise
5 h
Izumi, jeune mère célibataire, rencontre Chiyoko, lycéenne en classe de terminale, au moment où celle-ci s’apprête à se jeter sous un train. Quelques jours plus tard, elles feront l’amour sur la terrasse d’Izumi et ne se quitteront plus. Avec le petit Sosûke, le fils d’Izumi, elles trouvent refuge dans un village de montagne, sous le plus beau ciel étoilé du Japon, où Chiyoko donne naissance à la bien nommée Takara-le-miracle ; ils forment désormais la famille Takashima et dressent le pavillon arc-en-ciel sur le toit d’une maison d’hôtes, nouvelle en son genre.
Il y a quelque chose de communicatif dans la bienveillance et la sollicitude avec lesquelles la famille accueille tous ceux qui se présentent : des couples homosexuels, des étudiants, des gens seuls, des gens qui souffrent, mais rien de tel qu’un copieux nabe ou des tempuras d’angélique pour faire parler les visiteurs ! Tous repartiront apaisés. Et heureux.
Pas à pas, Ogawa Ito dessine le chemin parfois difficile, face à l’intolérance et aux préjugés, d’une famille pas comme les autres, et ne cesse jamais de nous prouver que l’amour est l’émotion dont les bienfaits sont les plus puissants.
On réserverait bien une chambre à la Maison d’hôtes de l’Arc-en-ciel !
Le restaurant de l'amour retrouvé de Ito Ogawa
2013
Ito Ogawa
Littérature japonaise
3½ h
Une jeune femme de vingt-cinq ans perd la voix à la suite d’un chagrin d’amour, revient malgré elle chez sa mère, figure fantasque vivant avec un cochon apprivoisé, et découvre ses dons insoupçonnés dans l’art de rendre les gens heureux en cuisinant pour eux des plats médités et préparés comme une prière. Rinco cueille des grenades juchée sur un arbre, visite un champ de navets enfouis sous la neige, et invente pour ses convives des plats uniques qui se préparent et se dégustent dans la lenteur en réveillant leurs émotions enfouies. Un livre lumineux sur le partage et le don, à savourer comme la cuisine de la jeune Rinco, dont l’épice secrète est l’amour.
Le ruban de Ito Ogawa
2014
Ito Ogawa
Littérature japonaise
5 h
Ce roman d’Ogawa Ito, il semble qu’une voix nous le murmure à l’oreille, tendre et gourmande. Une voix qui, même aux heures d’ombre, fait le pari de la vie.
Cela commence comme un conte par une grand-mère, une petite fille et un oiseau.
Une grand-mère fantasque et passionnée d’oiseaux trouve un œuf tombé du nid, le met à couver dans son chignon et donne à l’oiseau qui éclot le nom de Ruban. Car cet oiseau, explique-t-elle solennellement à sa petite-fille, « est le ruban qui nous relie pour l’éternité ».
Un jour, l’oiseau s’envole et pour les personnes qui croisent son chemin, il devient un signe d’espoir, de liberté et de consolation.
Ce roman grave et lumineux, où l’on fait caraméliser des guimauves à la flamme et où l’on meurt aussi, comme les fleurs se fanent, confie donc à un oiseau le soin de tisser le fil de ses histoires. Un messager céleste pour des histoires de profonds chagrins, de belles rencontres, et de bonheurs saisis au vol.
La papeterie Tsubaki de Ito Ogawa
2018
La papeterie Tsubaki (1)
Ito Ogawa
Littérature japonaise
4 h
Hatoko a vingt-cinq ans et la voici de retour à Kamakura, dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère. Le moment est venu pour elle de faire ses premiers pas comme écrivain public, car cette grand-mère, une femme exigeante et sévère, lui a enseigné l’art difficile d’écrire pour les autres.
Le choix des mots, mais aussi la calligraphie, le papier, l’encre, l’enveloppe, le timbre, tout est important dans une lettre. Hatoko répond aux souhaits même les plus surprenants de ceux qui viennent la voir : elle calligraphie des cartes de vœux, rédige un mot de condoléances pour le décès d’un singe, des lettres d’adieu aussi bien que d’amour. A toutes les exigences elle se plie avec bonheur, pour résoudre un conflit, apaiser un chagrin. Et c’est ainsi que, grâce à son talent, la papeterie Tsubaki devient bientôt un lieu de partage avec les autres et le théâtre des réconciliations inattendues.
 
 
La république du bonheur de Ito Ogawa
2020
La papeterie Tsubaki (2)
Ito Ogawa
Littérature japonaise
4 h
La vie est douce à Kamakura. Amis et clients se pressent dans la petite papeterie où Hatoko exerce ses talents d’écrivain public. Tendres, drôles ou tragiques, les destins se croisent sous son pinceau.
Hatoko s’est mariée et découvre, en compagnie de Mitsurô et de sa petite fille, les joies d’être mère au sein de leur famille recomposée : elle enseigne à l’enfant l’art de la calligraphie comme le faisait sa grand-mère et partage avec elle ses recettes des boulettes à l’armoise ou du thé vert fait maison.
Mais si Hatoko excelle dans l’art difficile d’écrire pour les autres, le moment viendra pour elle d’écrire ce qui brille au fond de son coeur.
Après La Papeterie Tsubaki se dévoile une fois de plus tout le talent d’Ogawa Ito pour nous révéler les sources invisibles du bonheur.
 
 
Amours en marge de Yôko Ogawa
2009
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
3 h
Une jeune femme se réveille un matin dans un étrange silence. En l’espace d’une nuit, elle a perdu l’usage de ses oreilles, s’est égarée dans l’immensité d’un bruit blanc, d’une sonorité jusqu’alors imperceptible : le bruissement de ses souvenirs. A la clinique, elle est soignée, surveillée, observée mais sa maladie évolue : elle perçoit maintenant le moindre chuchotement comme un hurlement, le moindre choc comme un cataclysme. Pour un magazine de santé, la jeune femme va devoir décrire ses symptômes en présence d’un sténographe, essayer de trouver les mots justes pour exprimer ce qu’elle ressent. Les doigts de cet homme glissent sur le papier, avec une incroyable virtuosité ils transcrivent son récit. Fascinée, elle cherche à le revoir, elle pressent le pouvoir de ce garçon, sa capacité à révéler les traces enfouies dans le passé, à libérer la voix de sa mémoire... Amours en marge, premier roman “long” de Yoko Ogawa, est paru au Japon en 1991. Depuis, la romancière japonaise s’est s’aventurée de plus en plus loin dans la “forêt des mots” pour explorer les territoires de la mémoire, et tenter d’appréhender l’indicible.
Cristallisation secrète de Yôko Ogawa
2013
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
6 h
Alors que les choses et les créatures, les souvenirs et les émotions disparaissent selon un principe d’effacement diaboliquement orchestré, une jeune romancière tente de sauver son éditeur des griffes d’une effroyable milice. Cet homme est en danger car il fait partie de ceux qui n’ont pas encore perdu la mémoire.
Hôtel Iris de Yôko Ogawa
2000
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
3½ h
Mari est réceptionniste dans un hôtel appartenant à sa mère. Un soir, le calme des lieux est troublé par des éclats de voix : une femme sort de sa chambre en insultant le vieillard élégant et distingué qui l’accompagne, l’accusant des pires déviances. Fascinée par le personnage, Mari le retrouve quelques jours plus tard, le suit et lui offre bientôt son innocente et dangereuse beauté. Cette étonnante histoire d’amour, de désir et de mort entraîne le lecteur dans les tréfonds du malaise dont Yôko Ogawa est sans conteste l’une des adeptes les plus douées.
Instantanés d'Ambre de Yôko Ogawa
2018
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
5 h
Alors que leur petite soeur est morte, trois enfants sont enfermés par leur mère inquiète jusqu’à la névrose. Ce roman est une ode à la poésie de l’enfance, à la beauté de ses imaginaires habités par la présence des animaux, celle des objets et des sons, ici celle des pierres pour contrebalancer peut-être la dureté des adultes, et l’expérience toujours trop précoce de la perte, de l’absence et du chagrin.
Un très grand roman d’Ogawa, peut-être le plus fort. Un livre sur la maltraitance mais aussi et surtout sur la capacité des enfants à faire abstraction du mal, à persister dans l’amour filial, à survivre en tenant la peur à distance.
Jeune fille à l'ouvrage de Yôko Ogawa
2016
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
3 h
Les lecteurs familiers de l’univers de Yôko Ogawa retrouveront dans ce recueil les thèmes qui lui sont chers : le monde très privé des enfants et des vieillards quand il s’agit entre eux de transmission et de confiance. Les vibrations des mélodies n’existant que par-delà le silence, l’hyperacousie quand s’avance alentour le bruit cristallin d’un poisson qui saute, l’effacement d’un temps que seul l’amoncellement d’objets semble pouvoir réanimer. L’attirance gourmande et dangereuse pour les aliments sucrés, la présence rassurante des animaux, et d’autres encore.
L'annulaire de Yôko Ogawa
1999
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
1 h
A la suite d’un léger accident de travail, la narratrice de ce récit a quitté son usine et trouvé un emploi d’assistante et de réceptionniste auprès de M. Deshimaru, directeur d’un laboratoire de spécimen. Dans ce lieu étrange, ancien foyer de jeunes filles pratiquement désert, elle reçoit la clientèle avant que M. Deshimaru, en véritable maître de taxidermie, recueille, analyse et enferme à jamais les blessures et les souvenirs de ceux qui désirent échapper à leur mémoire. Sans vraiment comprendre ce qui se joue sous ses yeux, la jeune fille tombe peu à peu sous la coupe de cet homme...
La bénédiction inattendue de Yôko Ogawa
2012
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
2½ h
Quelle est cette étrange forêt des mots dans laquelle l’écrivain  ne cesse de se perdre ? Sous différentes voix, à différents âges,  la narratrice de ce recueil découvre la nécessité d’écrire et se confronte à la mystérieuse alchimie de la création. De la  fascination d’une convalescente pour le destin d’un petit  champion de natation à l’erreur d’une romancière se présentant spontanément à son lecteur, des écrits d’une enfant solitaire à  l’inquiétude d’une mère pour un chien aux yeux tristes, de l’empreinte délicate d’une aile de papillon à la réminiscence  d’un sentiment perdu, ce livre raconte avec poésie et subtilité comment naissent les histoires.
La marche de Mina de Yôko Ogawa
2008
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
5 h
Après le décès de son père, alors que sa mère part suivre une formation professionnelle, la petite Tomoko, douze ans, va passer un an chez son oncle et sa tante. Tout dans la belle demeure familiale est singulièrement différent de chez elle : sa cousine Mina passe ses journées dans les livres et collectionne des boîtes d’allumettes illustrées qui lui inspirent des histoires minuscules; un hippopotame nain vit dans le jardin ; l’oncle a des cheveux châtains, il dirige une usine d’eau minérale et sa mère se prénomme Rosa. A travers la littérature étrangère, les récits de Rosa sur son Allemagne natale et la retransmission des Jeux olympiques de Munich à la télévision, Tomoko découvre l’au-delà de son archipel, un morceau d’Europe et une autre réalité. Hommage aux amitiés rêveuses de l’enfance, La Marche de Mina est un roman d’initiation combinant étrangeté et tendresse, nostalgie et ironie insouciante.
 
 
La mer de Yôko Ogawa
2009
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
2 h
Un recueil de nouvelles poétiques et tendres dans lequel le lecteur retrouve l’univers rêveur de Yoko Ogawa, cette proximité entre les différentes générations ; ces héritages spirituels soudainement transmis à un inconnu et ces êtres délicats qui libèrent les souvenirs effacés en offrant un coquillage, une aile de libellule, une mue de papillon…
La petite pièce hexagonale de Yôko Ogawa
2004
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
1½ h
Dans les vestiaires d’une piscine, une jeune femme est soudain attirée par une inconnue pourtant banale, effacée et silencieuse. Quelques jours plus tard, elle croise à nouveau l’inconnue qui marche dans la rue accompagnée d’une vieille dame et, fascinée, elle les suit à travers la ville jusqu’à une loge de gardien au milieu d’un parc. A l’intérieur, les deux femmes sont assises sur des chaises, elles semblent attendre leur tour. La plus âgée se lève, entre dans une haute armoire hexagonale : la petite pièce à raconter...
Etrange et obsédante, cette courte histoire fait appel à la poésie et à l’imaginaire pour évoquer les mystères de l’introspection, de la confession et de la psychanalyse.
 
 
Le musée du silence de Yôko Ogawa
2005
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
5½ h
Un jeune muséographe vient d’entrer en fonction dans un manoir aux confins du monde. Sous la direction d’une vieille femme plutôt étrange, il devra recenser, agencer, mettre en scène une véritable collection d’objets, de reliques du quotidien, de vestiges d’une intimité disparue et pourtant soutirée depuis des années aux défunts du village voisin. Car ces objets ont un seul point commun : ils furent tous volés quelques heures après la mort de leur propriétaire... Empreintes du temps qui passe, variations autour de la mémoire, accumulations, obsessions : la mission de cet homme est complexe car le musée du Silence devra être à la hauteur des souvenirs de la vieille dame.
Le petit joueur d'échecs de Yôko Ogawa
2013
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
6 h
Un petit garçon né avec les lèvres scellées vit aujourd’hui avec un léger duvet sur la bouche, une hypersensibilité à tout déplacement d’air. Après la disparition de sa mère, il passe de longs moments sur la terrasse d’un grand magasin, là où serait morte l’éléphante Indira. On dit que ce bel animal, mascotte d’un lancement promotionnel, devint un jour trop gros pour quitter les lieux. Un matin, cet enfant solitaire découvre le corps d’un homme noyé dans le bleu d’une piscine. Et c’est en cherchant à savoir qui était ce malheureux que le gamin rencontre un gardien d’usine, un être obèse installé dans un autobus immobile et magique. Dès lors se dessinent entre eux une confiance quasi filiale, une relation toute familiale, un désir de legs, une envie d’héritage. L’homme, passionné par les échecs, va faire du gamin son héritier de cœur, il va lui enseigner la stratégie du jeu, tout un art auquel le jeune garçon ajoute une spécificité : il joue tel un aveugle, sans voir son adversaire, sans voir les pions… Retrouvant dans ce livre le motif du vieillard et de l’enfant, celui du lien issu d’une passion partagée, Yôko Ogawa poursuit l’exploration du sensible pour interroger, tel un écho silencieux, l’attachement à ceux qu’on aime, éternel. Yôko Ogawa est l’une des figures majeures de la littérature japonaise.
Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie de Yôko Ogawa
2007
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
1½ h
Quelque temps avant son mariage, une jeune femme rencontre un enfant et son père, qu’elle retrouve un soir plongés dans la contemplation d’un restaurant scolaire. Quand l’homme lui raconte pourquoi l’image d’un réfectoire le soir évoque pour lui le souvenir d’une piscine sous la pluie, la mélancolie s’installe tel un lien dont elle ne pourra plus se défaire... Une jeune femme apprend la mort d’un camarade. Elle le connaissait peu mais cet accident la trouble plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Dans l’ambiance étrange de la cérémonie funèbre, elle rencontre quelqu’un qui va faire basculer son quotidien. Avec finesse et subtilité, Yoko Ogawa effleure l’inconscient de personnages vivant des instants précieux, comme hors du temps, qui bouleversent leur existence. Attirés par l’autre, ils partent à la découverte des mystères de l’amour et de la mort aussi sereinement qu’ils se servent une tasse de thé.
Les tendres plaintes de Yôko Ogawa
2010
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
4 h
Blessée par l’infidélité de son mari, Ruriko décide de disparaître. Elle quitte Tokyo et se réfugie dans un chalet en pleine forêt où elle tente de retrouver sa sérénité. Ruriko est calligraphe. Non loin, dans un autre chalet, s’est installé Nitta, un ancien pianiste de renom devenu facteur de clavecins, un homme habité par un calme particulier qui semble absorber les sons des instruments qu’il fabrique. Bien qu’assisté chaque jour dans son ouvrage minutieux par une jeune femme prénommée Kaoru, il vit seul avec un vieux chien aveugle et sourd. Invitée en ces lieux par Kaoru, la calligraphe observe et s’interroge sur la relation du facteur et de son aide.
Manuscrit zéro de Yôko Ogawa
2011
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
4 h
Depuis 1995, les livres de Yoko Ogawa sont traduits en français. Des nouvelles, des romans courts ou plus longs ces dernières années, nous ont peu à peu révélé les questionnements de la romancière japonaise et la singularité de son imaginaire, comme autant de transpositions du réel. Aujourd’hui, telle une pause formelle et dans une langue beaucoup plus immédiate, Manuscrit zéro s’interpose dans l’oeuvre de Yoko Ogawa. Alors que la romancière travaille à un nouveau projet, elle note dans son journal ce qui compose son quotidien fictionnel. A moins qu’il ne s’agisse de l’inverse : notant chaque jour la multitude d’histoires réelles qui peuplent son imaginaire, Yoko Ogawa tente d’avancer, de trouver dans cette forêt d’images la direction de son nouveau roman.
Parfum de glace de Yôko Ogawa
2004
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
4 h
A la mort de son compagnon, Ryoko réalise qu’elle ne savait rien de lui. Le jeune homme s’est suicidé dans son laboratoire de parfumeur, où il créait des fragrances exceptionnelles en combinant son incomparable mémoire olfactive à ses capacités scientifiques. Sur les lieux du drame, Ryoko trouve une disquette contenant quelques phrases énigmatiques. Incapable de faire le deuil de cet homme étrange, elle part à la rencontre de son passé. Entre réel et imaginaire, symbolique et inconscient, Yoko Ogawa atteint ici le cœur des êtres, la source de leur mémoire, pour exprimer l’indicible douleur de vivre.
Petits oiseaux de Yôko Ogawa
2014
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
4½ h
Il est le seul à pouvoir apprendre la langue pawpaw afin de communiquer avec son frère aîné, cet enfant rêveur qui ne parle que le langage des oiseaux, n’emploie que ces mots flûtés oubliés depuis longtemps par les humains. Après la mort de leurs parents, les deux hommes demeurent ensemble dans la maison familiale. D’une gentillesse extrême, l’aîné, qui ne travaille pas, se poste chaque jour tout contre le grillage de la volière de l’école maternelle. Peu à peu, la directrice remarque son calme rassurant pour les oiseaux, sa façon subtile de les interpeler, et lui confie l’entretien de la cage. Quant au cadet, régisseur de l’ancienne résidence secondaire d’un riche propriétaire du pays, le jardin de roses, les boiseries des salons, la transparence des baies vitrées sont à la mesure de son attachement pour les lieux de mémoire. Parfois, les deux frères décident de “partir en voyage”. Valises en main, ils font halte devant la volière. Ravis de palabrer avec les moineaux de Java, les bengalis ou les canaris citron, ils oublient dans l’instant tout projet de départ. Un jour pourtant le calme du quartier semble en danger, une enfant de l’école disparaît. Petits oiseaux est un roman d’une douceur salvatrice qui nous confie un monde où la différence n’influe pas sur le bonheur, où la solitude conduit à un bel univers, un repli du temps préservant l’individu de ses absurdes travers, un pays où s’éploient la voix du poème, celle des histoires et des chants d’oiseaux, celle des mots oubliés.
Tristes revanches de Yôko Ogawa
2008
Yôko Ogawa
Littérature japonaise
3 h
Une jeune femme entre dans une pâtisserie pour acheter un gâteau d’anniversaire à son fils mort depuis longtemps. Dans l’arrière-boutique, une vendeuse pleure en silence. Un journaliste arrive dans un hôtel sur lequel il doit écrire un article. Dans sa chambre s’est installée une femme. Elle s’en va aussitôt mais ne quitte pas les abords de l’hôtel. Elle rôde en portant un curieux fardeau. Une maroquinière confectionne pour une chanteuse de bar un sac délicat et précieux dans lequel la belle va déposer son coeur, cette étrange excroissance placée non pas à l’intérieur mais à l’extérieur de sa cage thoracique… Dans chacune de ces onze nouvelles, un détail, parfois infime, évoque la précédente ou annonce la suivante pour former une spirale, une chaîne soutenant la trame du livre et créant ainsi une subtile mise en abyme.
Fantômes et samouraïs de Kidô Okamoto
2007
Hanshichi (1)
Kidô Okamoto
Littérature japonaise
7½ h
Il est impossible qu’à la fin de ces quatorze nouvelles policières contées par un aimable détective… vous n’en demandiez pas encore, comme des enfants assoiffés…Un jeune journaliste très curieux de mystères et d’histoires de fantômes interroge le vieil Hanshichi, qui lui raconte quelques-uns de ses exploits de détective dans le Japon du XIXe siècle.
À l’âge de dix-neuf ans, il se distingue pour la première fois dans l’affaire de la Lanterne de pierre, où il peaufine sa méthode de déduction à la Sherlock Holmes. Beaucoup d’autres mystères suivront, tous élucidés avec le brio et la bonhomie qui le caractérisent. Mais Hanshichi ne se contente pas de raconter ces histoires de maison de samouraï hantée, de voleur de kimono, d’incendie, de meurtre, d’esprit vengeur, d’amours clandestines, de moine bouddhiste corrompu. Il y ajoute force détails sur la vie dans le Japon traditionnel, les croyances, les saisons, les façons de s’habiller, et sur une foule de personnages aux petits métiers divers et variés. À la fin de ces quatorze énigmes, le lecteur connaît une bonne partie des coutumes de l’époque et s’est pris d’affection pour cet enquêteur tellement doué et sympathique.
Fantômes et kimonos de Kidô Okamoto
2008
Hanshichi (2)
Kidô Okamoto
Littérature japonaise
3½ h
Plein de bienveillance mais aussi de malice, Hanshichi est un détective de l’ancien temps qui sait démêler le vrai du faux, démasquer les secrets des jeunes geishas et les entourloupes des fantômes. Car dans le Japon du XIXe siècle, il arrive qu’une mystérieuse coquette en kimono se transforme en énorme chat noir, que les monstres de foire courent les rues où s’escrime un meurtrier à la lance, à moins que l’ombre maudite de la fille du marchand de saké ne vous accompagne, le soir, avec de sanguinaires appétits de vengeance. Autant d’énigmes que notre Sherlock Holmes nippon réussit à élucider dans l’ancienne ville d’Edo aux pittoresques coutumes, en nous contant au passage maintes anecdotes sur les traditions, les fêtes, les usages et les plaisirs de cette époque où les fantômes n’étaient jamais bien loin
Les Pierres de Hikaru Okuizumi
1999
Hikaru Okuizumi
Littérature japonaise
2 h
C’est pendant la guerre, dans une caverne où il avait trouvé refuge, que Manase a été initié, par un soldat presque mourant, à la beauté et aux secrets des pierres. De retour à la vie civile, Manase s’est pris de passion pour la minéralogie. Et il a transmis à son fils aîné cet enthousiasme de collectionneur. Mais voilà qu’un jour on retrouve le cadavre du jeune garçon, affreusement lacéré, dans la grotte où il était allé chercher des échantillons. Ce meurtre odieux semble ressusciter les cauchemars les plus obsédants de Manase : visions de soldats à l’agonie, dans une caverne, et d’un lieutenant qui ordonnait d’achever les mourants au sabre.
Des années plus tard, le fils cadet de Manase accuse son père du crime resté impuni. Dans un terrifiant vortex d’intuitions, de réminiscences, d’irruptions du passé dans le présent, Hikaru Okuizumi conduit un récit au «suspense» inexorable, en même temps qu’une très belle méditation sur la mort et sur les métamorphoses les plus mystérieuses de la matière.
 
 
Les feux de Shôhei Ôoka
2014
Shôhei Ôoka
Littérature japonaise
3½ h
C’est un portrait terrible de la guerre et de ses ravages que nous livre Shôhei Ôoka dans ce roman considéré comme un des chefs-d’œuvre de la littérature japonaise de l’après-guerre. Car le drame de Tamura, simple soldat et intellectuel dans le civil, envoyé dans la jungle des Philippines, où il rencontre la solitude, la faim, la peur et finalement sa propre folie, ne concerne pas seulement les Japonais ; ce drame symbolise de manière universelle la tragédie de tous les hommes, soldats ou civils, pris dans l’engrenage d’une guerre dont la logique leur échappe, mais qui finit par les dévorer, marquant à vie ceux qui lui survivent. Tamura n’est pas un “héros” dans le sens traditionnel du terme ; il est bien trop humain pour l’être ou pour le devenir. Ce qui le rend peut-être héroïque, c’est sa quête entêtée et désespérée de l’humain, même quand les choix qui lui sont imposés sont barbares. Portrait minutieux, acéré, sans complaisance, mais plein de compassion, du calvaire et de l’angoisse existentielle d’un être soumis aux pires agressions. “Les feux” sont avant tout une réflexion philosophique sur l’extrême.
L'Usine de Hiroko Oyamada
2021
Hiroko Oyamada
Littérature japonaise
3 h
L’Usine, un gigantesque complexe industriel de la taille d’une ville, s’étend à perte de vue. C’est là qu’une femme et deux hommes, sans liens apparents, vont désormais travailler à des postes pour le moins curieux. L’un d’entre eux est chargé d’étudier des mousses pour végétaliser les toits. Un autre corrige des écrits de toutes sortes dont l’usage reste mystérieux. La dernière, elle, est préposée à la déchiqueteuse de documents. Très vite, la monotonie et l’absence de sens les saisit, mais lorsqu’il faut gagner sa vie, on est prêt à accepter beaucoup de choses… Même si cela implique de voir ce lieu de travail pénétrer chaque strate de son existence ?
Dans une ambiance kafkaïenne où la réalité perd peu à peu de ses contours, et alors que d’étranges animaux commencent à rôder dans les rues, les trois narrateurs se confrontent de plus en plus à l’emprise de l’Usine.  Hiroko Oyamada livre un roman sur l’aliénation au travail où les apparences sont souvent trompeuses.
 
 
Sémi de Aki Shimazaki
2021
Aki Shimazaki
Littérature japonaise
1½ h
Après plus de quarante ans de mariage, Tetsuo et Fujiko se sont installés en maison de retraite car Fujiko, atteinte de la maladie d’Alzheimer, requiert une prise en charge particulière. Un matin, au réveil, elle ne reconnaît plus son époux. D’abord en grand désarroi, Tetsuo entreprend finalement de reconquérir celle qui le prend désormais pour un étranger auquel elle se trouve simplement fiancée.
Mitsuba de Aki Shimazaki
2006
Au cœur du Yamato (1)
Aki Shimazaki
Littérature japonaise
1½ h
L’histoire d’un jeune cadre japonais qui tombe amoureux au moment où sa société lui propose un poste important dans une succursale à l’étranger illustre la violence terrible des lois sociales au Japon. Premier volet du second cycle romanesque d’Aki Shimazaki.
Zakuro de Aki Shimazaki
2008
Au cœur du Yamato (2)
Aki Shimazaki
Littérature japonaise
1½ h
La dernière fois que Tsuyoshi Toda a vu son père, c’était en 1942, quand ce dernier partait travailler en Mandchourie, d’où il a été déporté en Sibérie après la fin de la guerre. Vingt-cinq ans plus tard, alors que sa mère sombre peu à peu dans les errances de l’alzheimer tout en conservant l’espoir de revoir un jour son mari, Tsuyoshi apprend que son père, porté disparu, est vivant au Japon. Lorsque le père accepte de rencontrer son fils, seul, il lui remet une lettre dans laquelle il explique les raisons de sa disparition: ce qui s’est passé sur le bateau qui le ramenait au Japon a brisé net le cours de sa vie. D’une logique dramatique imparable, ce roman explore le destin d’êtres que l’Histoire a broyé dans les replis de ses silences honteux.
Tsukushi de Aki Shimazaki
2012
Au cœur du Yamato (4)
Aki Shimazaki
Littérature japonaise
1½ h
Lors de la fête qui Souligne le treizième anniversaire de sa fille Mitsuba, Yûko découvre une boîte d’allumettes décorée d’une image de tsukushi. Cette figure symbolique, qu’elle trouve “artistique et érotique”, sera le déclencheur d’une série de révélations qui pourraient compromettre l’existence de Yûko et la sérénité de son sentiment familial. Est-il possible que. derrière le rideau de son mariage, “l’apparence d’être un couple importe plus que l’amour” ? Trahisons, doubles vies enfouies dans un silence impénétrable risquent bientôt de bouleverser sa vision du bonheur et le cours de sa vie.
Yamabuki de Aki Shimazaki
2014
Au cœur du Yamato (5)
Aki Shimazaki
Littérature japonaise
1½ h
Cela fait maintenant cinquante-six ans que Aïko Toda a connu le coup de foudre pour celui qu’elle acceptait d’épouser dès leur premier rendez-vous. Aux côtés de cet homme, un cadre dévoué de l’importante compagnie Goshima, elle a été aux premières lignes de la reconstruction économique de son pays dévasté par la guerre. Toujours aussi amoureux, tous deux profitent aujourd’hui de leur retraite. Au fil des jours de pluie et des promenades, Aïko songe à ce demi-siècle passé auprès de Tsuyoshi Toda, son samurai ; un bonheur dont elle prend la mesure alors que remontent aussi à sa mémoire les années qui ont précédé cette rencontre, celles d’un premier mariage raté. Au plus près de l’intimité de ses personnages, Aki Shimazaki clôt avec cette histoire le cycle romanesque Au cœur du Yamato.
Tsubaki de Aki Shimazaki
2003
Le poids des secrets (1)
Aki Shimazaki
Littérature japonaise
1 h
Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d’abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d’une vie familiale marquée par les mensonges d’un père qui l’ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n’échappe à son destin.
 
 
Hamaguri de Aki Shimazaki
2000
Le poids des secrets (2)
Aki Shimazaki
Littérature japonaise
1 h
Deux petits enfants de Tokyo, Yukio et Yukiko, scellent un pacte de fidélité en inscrivant leurs noms à l’intérieur d’une palourde, comme un serment d’amour éternel.
Devenus adolescents, ils se retrouvent à Nagasaki sans se reconnaître ; les sentiments qui les habitent désormais, qui les troublent profondément, leur seraient-ils interdits ? Aux dernières heures de sa vie, la mère de Yukio cherchera à ouvrir les yeux de son fils en lui remettant ce coquillage sorti du tiroir de l’oubli.
 
 
Tsubame de Aki Shimazaki
2004
Le poids des secrets (3)
Aki Shimazaki
Littérature japonaise
1 h
Lors du tremblement de terre de 1923, qui a dévasté la région du Kanto et entraîné plus de cent quarante mille morts, la Coréenne Yonhi Kim devient, question de survie, la Japonaise Mariko Kanazawa. A la fin de sa vie, alors qu’elle est veuve, mère d’un chimiste et grand-mère de trois petits-enfants, le mystère de sa naissance lui est dévoilé : le prêtre catholique qui l’avait recueillie dans son église lors du tremblement de terre, surnommé monsieur Tsubame, était-il l’instrument du destin qui a permis à cette hirondelle de s’élancer hors du nid ?
 
 
Wasurenagusa de Aki Shimazaki
2003
Le poids des secrets (4)
Aki Shimazaki
Littérature japonaise
1 h
Après un premier mariage raté, Kenji Takahashi découvre qu’il est stérile. Accablé, il quitte la maison familiale. Seule compte encore pour lui sa nurse, Sono. Lorsqu’il fait la connaissance de Mariko, qui vit seule avec son fils Yukio, il en tombe amoureux et l’épouse contre l’avis de ses parents, qui le déshéritent. Quarante-six ans plus tard, retraité et affaibli, il recherche les traces de Sono. Au moment où il retrouve sa tombe, sur laquelle est inscrit le nom de la fleur de myosotis (wasurenagusa), il découvre le secret de ses origines et le malheur qui a frappé ses parents.
 
 
Hotaru de Aki Shimazaki
2005
Le poids des secrets (5)
Aki Shimazaki
Littérature japonaise
1½ h
La saison des lucioles s’est terminée. Nos rendez-vous secrets se poursuivaient. Personne ne savait ce qui se passait entre nous. Monsieur Horibe venait toutes les semaines chez moi après le coucher du soleil et partait peu avant minuit, sans exception. A chaque rencontre, il me caressait doucement et longtemps, comme la première fois. Il me répétait : “Tu es tellement sensuelle!” Peu à peu, je m’éveillais à la sexualité. Je ne pouvais plus faire ma vie sans lui. J’aurais bien voulu rester en sa compagnie tout le temps, mais je ne savais même pas où il habitait.
 
 
Notes de chevet de Sei Shônagon
2012
Sei Shônagon
Littérature japonaise
8 h
Dans une traduction extrêmement élégante d’André Beaujard, nous présentons au lecteur français un des plus beaux livres de la littérature japonaise, les Notes de chevet de Sei Shônagon. Composées dans les premières années du XIe siècle, au moment de la plus haute splendeur de la civilisation de Heian, au moment où Kyôto s’appelait Heiankyô, c’est-à-dire « Capitale de la Paix », par une dame d’honneur, Sei Shônagon, attachée à la princesse Sadako, laquelle mourut en l’an 1000, les Notes de chevet appartiennent au genre sôshi, c’est-à-dire « écrits intimes ». Avec Les heures oisives de Urabe Kenkô et les Notes de ma cabane de moine de Kamo no Chômei, les Notes de chevet de Sei Shônagon proposent, sous forme de tableaux, de portraits, d’historiettes, de récits, une illustration du Japon sous les Fujiwara.
Avec l’auteur du Roman de Genji, Noble Dame Murasaki, Sei Shônagon est une des plus illustres parmi les grands écrivains féminins du Japon. Si l’auteur du Roman de Genji est constamment comparé, dans son pays, à la fleur du prunier, immaculée, blanche, un peu froide, Sei Shônagon est égalée à la fleur rose, plus émouvante, du cerisier. Ceux qui liront, nombreux nous l’espérons pour eux, les Notes de chevet sont assurés de découvrir un des plus beaux livres jamais écrits en langue japonaise, et qu’une introduction et des notes leur permettront de goûter dans le plus intime détail, y compris tous les jeux subtils sur les mots.
Botchan de Natsume Sôseki
1993
Natsume Sôseki
Littérature japonaise
3½ h
Botchan, le « petit maître » créé en 1906 par Sôseki, est aussi célèbre dans la littérature japonaise que Cosette pour nous, ou Tom Sawyer pour les Américains. Ce jeune professeur frais émoulu de Tokyo, en butte, dans un collège de province, aux tracasseries de ses élèves et aux manœuvres de ses collègues, est le personnage central d’une savoureuse galerie de portraits, d’un conte moral plein de vigueur, où se mêlent le grotesque caustique et une étonnante âpreté de ton.
 
 
Choses dont je me souviens de Natsume Sôseki
2013
Natsume Sôseki
Littérature japonaise
2½ h
Certains livres, parfois, semblent portés par l’aile frémissante d’un oiseau. En voici un, né de la joie intense d’avoir échappé à la mort. En 1910, hospitalisé pour une grave maladie qui met ses jours en danger, Sôseki note au quotidien l’évolution de son état et ses réflexions. Choses dont je me souviens. Ce qu’il tente de retenir avec tant de hâte, malgré son extrême faiblesse, c’est bien sûr le miracle de la vie rendue, mais surtout la paix du cœur, la clarté pleine de grâce qu’a atteinte sa conscience libérée de la pression de la vie réelle par cette expérience si particulière de la maladie.Si je fais le compte des occasions où j’ai pu me dire au cours de ma vie qu’une chose m’avait rendu réellement heureux, réellement reconnaissant, réellement humble, je m’aperçois qu’elles sont infiniment rares. Mon souhait le plus cher est de conserver intacts dans le fond de mon cœur, le plus longtemps possible, ces sentiments privilégiés qui m’habitaient alors…Si ce texte, prose entremêlée de poèmes,a une tonalité unique dans l’œuvre de Sôseki, c’est que l’écrivain en a fait la mémoire du bonheur.
Et puis de Natsume Sôseki
2003
Natsume Sôseki
Littérature japonaise
6½ h
« La pluie tombait toujours, lourde et drue, suscitant des échos sonores sur toute chose. À cause de cette pluie, à cause du crépitement que faisait la pluie, Michiyo et Daisuké étaient soustraits au monde. Le couple était retranché, isolé, enclos dans le parfum des lys blancs. »
Au début du XX siècle, le Japon est en totale effervescence, les anciennes valeurs des samouraï sont confrontées à la montée en puissance du capitalisme, et toute modernité est marquée du sceau de l’Occident. Dans ce contexte troublé, Daisuké, trentenaire toujours célibataire, entretenu par sa riche famille, se replie dans l’inaction et le rêve, la pure pensée et l’esthétisme. Il étouffe ses angoisses en tenant le monde et la société à distance. Pressé par son père de se marier dans l’intérêt de sa famille et d’exercer un métier, il se contente de rester passif, jusqu’au jour où l’amour l’atteint en plein cœur : il découvre qu’il aime Michiyo, l’épouse de son meilleur ami. Le choc vital qu’il en ressent le pousse enfin à agir, à assumer son choix et à prendre en main son destin, au prix peut-être de la mort ou de la folie.
Haïkus de Natsume Sôseki
2009
Natsume Sôseki
Littérature japonaise
½ h
Si Sôseki le romancier est de longue date traduit et commenté chez nous, une part plus secrète et à la fois plus familière de son œuvre nous est encore inconnue, Sôseki a écrit plus de 2500 haikus, de sa jeunesse aux dernières années de sa vie : moments de grâce, libérés de l’étouffante pression de la vie réelle, où l’esprit fait halte au seuil d’un poème, dans une intense plénitude.
« Affranchis de la question de leur qualité littéraire, ils ont à mes yeux une valeur inestimable, puisqu’ils sont pour moi le souvenir de la paix dans cœur… Simplement, je serais heureux si les sentiments qui m’habitaient alors et me faisaient vivre résonnaient, avec le moins de décalage possible, dans le cœur du lecteur. »
Ce livre propose un choix de 135 haïkus, illustrés de peintures et calligraphies de l’auteur, précédés d’une préface par l’éditeur de ses Œuvres complètes au Japon.
La Porte de Natsume Sôseki
2012
Natsume Sôseki
Littérature japonaise
5 h
Sôsuke sait que la vie ne lui accordera guère plus que ce qu’elle lui a déjà accordé. Il sait que rien ne viendra rompre la monotonie de son existence, soulager son ennui ou apaiser ses remords. Mais comme la plupart des hommes il ressent parfois qu’un destin ne peut se résumer à cela. N’y a-t-il pas un moyen, ne serait-ce qu’un seul, de s’élever au-dessus des problèmes sans solutions dans lesquels la vie nous tient enfermés ? Est-il concevable qu’à notre prison il n’y ait pas de porte ?
 
 
Le 210e Jour de Natsume Sôseki
2011
Natsume Sôseki
Littérature japonaise
1 h
Le 210e Jour tombe en pleine saison des typhons. C’est le moment que choisissent deux amis pour entreprendre l’ascension d’un volcan en activité. Malgré la pluie, le vent, la fumée, la cendre et le terrifiant cratère qui gronde, atteindront-ils le sommet de la montagne ? Ces Bouvard et Pécuchet de l’alpinisme dissertent plus qu’ils n’agissent. Les sujets qu’ils abordent ne manquent pas de gravité. L’art de Sôseki consiste à tracer en filigrane d’une conversation à bâtons rompus, pleine d’humour et de rebondissements imprévus, les limites fragiles de la dérision et de l’angoisse.
Le mineur de Natsume Sôseki
2000
Natsume Sôseki
Littérature japonaise
5½ h
« Si je devais considérer ma fugue comme la première station dans la trajectoire de mon autodestruction, la contrée floue où je me trouvais à présent était certainement peu éloignée du terminus, même si je ne savais pas combien d’arrêts il y aurait encore. »
Un étrange jeune homme, sans visage et sans nom, fuit la chaleur et la lumière de Tôkyô. Il lui faut s’enfoncer dans le noir et le brouillard, s’effacer du monde, dépérir, à défaut, déchoir. Mais l’appât des hommes reste fort. Hameçonné en un tournemain par un maquignon, il se retrouve embrigadé dans une petite troupe de gueux qui comprendra, outre leur mentor, un paysan dit «Couverture-Rouge», et un jeune gars tombé des montagnes, sauvageon plus proche d’une chauve-souris que d’un jeune humain : les quatre êtres fantomatiques traversent les montagnes jusqu’au havre promis : la mine de cuivre. Les pseudo-compagnons, doubles pitoyables du jeune homme, s’évanouissent en une ligne : non, ce que j’écris là, lecteur, n’est pas un roman ! Toutes les interrogations philosophiques et littéraires du début du xxe siècle, encore d’actualité, sont posées avec alacrité et humour dans cet écrit, contemporain des romans de Kafka et saisissant de modernité.
Les Herbes du chemin de Natsume Sôseki
2011
Natsume Sôseki
Littérature japonaise
4½ h
Dans l’intimité du couple que forment Kenzô et sa femme, le quotidien scelle une entente faite de méprises et de malentendus ; et l’habitude ne devient rien d’autre que le témoin indifférent d’un être aux prises avec le monde. Mais sur Kenzô, pèse aussi la présence d’un père adoptif, une ombre que trouent de leurs feux intermittents les souvenirs que Sôseki rappelle à lui. Et l’auteur nous montre les incertitudes de la mémoire, ces lignes d’ombre où s’enchevêtrent les traces du passé et du présent, dans les eaux troubles de l’enfance.
Oreiller d'herbe de Natsume Sôseki
2012
Natsume Sôseki
Littérature japonaise
3 h
Oreiller d’herbes est singulier par son écriture, impressionniste, poétique, et par son projet même. Un peintre se retire dans une auberge de montagne pour peindre et réfléchir sur son art, sur l’acte de création. L’atmosphère subtile et poétique d’Oreiller d’herbes est admirablement rendue par les traducteurs.
Petits contes de printemps de Natsume Sôseki
2012
Natsume Sôseki
Littérature japonaise
2 h
Sôseki écrivit pour un journal le feuilleton de ses Petits contes de printemps en 1909. Au mois de mai de la même année paraissait Sanshirô. Sôseki est alors âgé de quarante-trois ans. Le titre même qu’il donne à ces très courts textes, fragments de journal intime entre un 1er janvier et un 12 mars, donne au lecteur une idée de l’ensemble du recueil même si la tonalité de chacun est différente, tantôt intime et familière, tantôt d’une drôlerie délicate, étrange, ou encore empreinte de nostalgie : Jour de l’an, Le brasero, L’odeur du passé, La tombe du chat, Brouillard... Il donne à voir le temps qui passe, la douceur d’un soir de neige ou la beauté des flammes. Une façon de lire l’impermanence des choses. Sôseki mettait en garde son lecteur dans un livre plus tardif, À travers la vitre : « Je vais aborder des sujets si ténus que je dois bien être le seul à m’y intéresser. »
Rafales d'automne de Natsume Sôseki
2014
Natsume Sôseki
Littérature japonaise
3½ h
« La société civilisée est un champ de bataille où l’on ne voit pas le sang couler. Vous devez vous préparer à faire face. Vous devez vous préparer à tomber. Ceux qui restent debout dans la rue de la vie avec pour seul but la réussite sont tous des escrocs. »
Rafales d’automne occupe une place à part dans l’œuvre de Sôseki, par la portée subversive de son propos, l’audace de son jugement moral sur son époque, qui est aussi un jugement politique.
Deux jeunes gens, amis très proches depuis leurs études à l’université, font leurs premiers pas dans le monde. L’un est un esthète à la vie brillante d’un fils de famille prospère. L’autre est un aspirant romancier à la santé fragile, qui tire le diable par la queue. Leurs chemins vont croiser celui d’un professeur rebelle et excentrique, chassé pour insoumission à l’autorité de tous ses postes en province et décidé à faire entendre sa voix à Tôkyô. Et le vent qui se lève, ces rafales coupantes de l’équinoxe d’automne, sera celui de la révolte du savant, de l’homme de bien, face à la nouvelle société soumise aux puissances de l’argent qui s’installe en ce début de vingtième siècle au Japon. Une révolte que Sôseki défend avec cette passion teintée d’ironie qui le caractérise.
L'Enfant et l'oiseau de Durian Sukegawa
2019
Durian Sukegawa
Littérature japonaise
3 h
Johnson, tombé du nid, est le seul survivant de sa fratrie. À bout de forces, le jeune corbeau est recueilli par Ritsuko, femme de ménage et mère célibataire, qui décide de le ramener chez elle au mépris de l’interdiction d’héberger des animaux dans son immeuble. Bien lui en prend, car son fils adolescent, Yôichi, se passionne pour l’oiseau qu’il entoure de mille soins. Un jour, le gardien fait irruption chez eux et Johnson, que Yôichi avait caché sur le balcon, s’envole. C’est le début pour lui d’une longue errance. Il sait qu’il ne peut retourner auprès de son ami et cherche à survivre dans une ville hostile. Une rencontre va lui sauver la vie...
Les délices de Tokyo de Durian Sukegawa
2015
Durian Sukegawa
Littérature japonaise
3 h
« Écouter la voix des haricots » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges dont sont fourrés les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d’embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu’elle lui a fait partager.
 
 
Battle Royale de Koushun Takami
2008
Koushun Takami
Littérature japonaise
14 h
Dans un pays asiatique imaginaire existe un programme gouvernemental connu sous le nom de “Battle Royale”. Chaque année, une classe de 3ème est choisie au hasard, emmenée sur une île coupée du monde, et les collégiens doivent combattre entre eux jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un survivant...
Ceci afin de servir d’exemple à la population, à la jeunesse particulièrement, et aussi de recueillir des statistiques sur le temps mis par le champion à éliminer ses camarades.
 
 
Treize marches de Kazuaki Takano
2016
Kazuaki Takano
Littérature japonaise
6 h
Ryô Kihara, trente-deux ans, est condamné à la peine capitale. Il a déjà passé sept ans dans le couloir de la mort sans connaître la date de son exécution, comme le veut la loi japonaise. Bien qu’amnésique au moment du procès, il a reconnu sa culpabilité. Un matin, il entend les gardes venir chercher son voisin de cellule pour l’exécuter. Traumatisé par les hurlements, Kihara a soudain des flashes, comme si son amnésie se dissipait : il se revoit en train de gravir un escalier, dix ans plus tôt. Il décide d’écrire à son avocat.
Jun’ichi Mikami, vingt-sept ans, a été incarcéré deux ans pour homicide involontaire. Remis en liberté conditionnelle, il croise celui qui était son gardien de prison, Shôji Nangô, qui s’occupe aussi de la réinsertion des anciens détenus. Ce dernier lui propose de l’aider à prouver l’innocence d’un certain Ryô Kihara. Voyant un moyen de se racheter aux yeux de la société, Jun’ichi accepte...
 
 
Deux amours cruelles de Junichirô Tanizaki
1979
Junichirô Tanizaki
Littérature japonaise
2 h
« Bien des histoires d’amour de la littérature japonaise atteignent des profondeurs de tendresse et de cruauté que la littérature occidentale n’a presque jamais atteintes… Les deux histoires de Tanizaki dont Kikou Yamata nous donne aujourd’hui la traduction, appartiennent à cette catégorie qui dépasse tous les qualificatifs. Le plaisir, la joie de découvrir un monde aussi étonnamment étrange, séduisant et souvent hallucinant m’apparaît comme aussi merveilleux que de pouvoir regarder l’autre côté de la lune. C’est un monde qui, bien qu’il nous soit demeuré longtemps caché n’est pas aussi inaccessible qu’on pouvait le penser. C’est un peu comme cette part de réalité de notre âme que nous apercevons dans nos rêves et sans laquelle on ne pourrait jamais saisir la vraie nature de notre être très mystérieux. »
Eloge de l'ombre de Junichirô Tanizaki
1978
Junichirô Tanizaki
Littérature japonaise
1½ h
« Car un laque décoré à la poudre d’or n’est pas fait pour être embrassé d’un seul coup d’oeil dans un endroit illuminé, mais pour être deviné dans un lieu obscur, dans une lueur diffuse qui, par instants, en révèle l’un ou l’autre détail, de telle sorte que, la majeure partie de son décor somptueux constamment caché dans l’ombre, il suscite des résonances inexprimables.
De plus, la brillance de sa surface étincelante reflète, quand il est placé dans un lieu obscur, l’agitation de la flamme du luminaire, décelant ainsi le moindre courant d’air qui traverse de temps à autre la pièce la plus calme, et discrètement incite l’homme à la rêverie. N’étaient les objets de laque dans l’espace ombreux, ce monde de rêve à l’incertaine clarté que sécrètent chandelles ou lampes à huile, ce battement du pouls de la nuit que sont les clignotements de la flamme, perdraient à coup sûr une bonne part de leur fascination. Ainsi que de minces filets d’eau courant sur les nattes pour se rassembler en nappes stagnantes, les rayons de lumière sont captés, l’un ici, l’autre là, puis se propagent ténus, incertains et scintillants, tissant sur la trame de la nuit comme un damas fait de ces dessins à la poudre d’or. »
Publié pour la première fois en 1978 dans l’admirable traduction de René Sieffert, ce livre culte est une réflexion sur la conception japonaise du beau.
Journal d'un vieux fou de Junichirô Tanizaki
2002
Junichirô Tanizaki
Littérature japonaise
3½ h
Junichiro Tanizaki occupe une place à part dans l’univers de la littérature japonaise. Admiré, ayant reçu tous les honneurs, il n’a cependant fait partie d’aucune école et n’aura pas eu de disciples. Serait-ce la rançon de son absence d’engagement politique ou philosophique? Peu lui importe en somme, Tanizaki est un observateur qui se place à bonne distance de ses personnages, sans que cette réserve lui interdise toutefois d’insérer dans ses romans des éléments autobiographiques. S’il est attiré par les êtres au comportement pervers et immoral, c’est pour mieux les perdre dans la folie et les démasquer par le biais d’une ironie féroce. Dans le Journal d’un vieux fou, un septuagénaire s’éprend de sa belle-fille, Satsuko. Ses moeurs légères la poussent à accepter les caprices du vieillard. En échange de grâces médiocres, elle obtient ce qu’elle désire: l’argent, et la liberté de poursuivre ses frasques extraconjugales. Un huis-clos sulfureux au sein du modèle familial japonais où les codes qui nient l’individualité dissimulent mal cependant la jalousie, la passion ou la haine.
La clef de Junichirô Tanizaki
2003
Junichirô Tanizaki
Littérature japonaise
3 h
Un respectable professeur d’université, à l’âge du démon de midi, ne parvient plus à satisfaire sa jeune femme dotée d’un tempérament excessif. Après avoir essayé divers excitants, il s’aperçoit que la jalousie est un incomparable stimulant. Chacun des deux époux tient un journal, sachant très bien que l’autre le lit en cachette...
Un roman audacieux sur un sujet délicat.
La Vie secrète du seigneur de Musashi de Junichirô Tanizaki
2015
Junichirô Tanizaki
Littérature japonaise
4½ h
Les deux brefs romans historiques ici réunis ont été écrits en 1931 et 1932. Ils expriment, avec un raffinement et une culture exceptionnels, l’obsession de la perversion sous différentes formes. Il s’agit dans le premier récit, d’une chronique consacrée à un guerrier imaginaire du XVIème siècle, et, dans le second, d’un journal de voyage dans la région de Yoshino, zone reculée de montagnes, vestige de la civilisation médiévale. Le seigneur de Musashi passe pour vertueux. Tanizaki, transformé en historien, s’attache à rétablir la vérité qui est tout autre. Dans son enfance, le héros a assisté à une scène bouleversante : dans la salle obscure d’un château, où il est retenu comme “otage d’honneur”, il surprend de jolies femmes, en train de maquiller et de classer des têtes coupées de guerriers ennemis. L’enfant remarque alors une te^te particulièrement saisissante, que l’on surnomme “tête de femme”, c’est-à-dire une tête dont on a arraché le nez pendant le combat. C’est le point de départ d’une hantise et d’un fantasme. Le roman raconte une vie tout entière employée à reconstruire cette image de l’enfance, et le “Roman de Genji” sert de toile de fond à ce récit d’une extraordinaire violence. “Le lierre de Yoshino” se présente sous la forme de simples notes de voyage. L’auteur se souvient d’un séjour qu’il avait effectué dans la région de Yoshino alors qu’il préparait un roman, vingt ans auparavant. Il était accompagné d’un vieil ami avec lequel il s’était livré à ces “divagations” historiques, littéraires, musicales, culinaires que suscitent les lieux traversés. Mais ces digressions, qui révèle la profonde connaissance que l’auteur de “L’Eloge de l’ombre” avait de la civilisation classique, cachent un mystère, celui de la mère du vieil ami. On lit alors l’un des plus beaux textes que Tanizaki ait jamais écrits : son intérêt réside moins dans l’anecdote proprement dite que dans l’évocation poétique d’un monde perdu et l’une des régions les plus belles du Japon.
Le chat, son maître et ses deux maîtresses de Junichirô Tanizaki
2015
Junichirô Tanizaki
Littérature japonaise
3½ h
Dans ce brillant divertissement, que l’on peut aussi lire comme une variation sur l’obsession, la jolie petite chatte Lily sert d’otage à une relation triangulaire traitée avec humour, dérision et ironie, sans exclure quelques précieux instants de gravité ou d’émotion. Trois nouvelles antérieures et plus courtes, où l’on voit se construire, pierre après pierre, la cohérence de l’œuvre de Tanizaki, complètent ce volume : Le petit royaume, Le professeur Radô, et Le professeur Radô revisité.
Le goût des orties de Junichirô Tanizaki
1997
Junichirô Tanizaki
Littérature japonaise
3 h
Le personnage central de ce roman écrit en 1928 est un Japonais occidentalisé, déraciné, ayant rompu avec la tradition culturelle et religieuse de son pays. À la fin du roman, nous devinons que Kaname, tiraillé entre le passé et l’avenir, opte pour le passé.
Le pont flottant des songes de Junichirô Tanizaki
2009
Junichirô Tanizaki
Littérature japonaise
1½ h
Tadasu a grandi, mais il reste toujours un petit enfant lorsqu’il pense à son enfance et à sa mère, la merveilleuse Chinu, si bien réincarnée dans la seconde femme de son père, avec qui il entretient une relation trouble mêlant amour filial et désir. Un magnifique éloge de la maternité et une réflexion sur l’image de la Femme.
Svastika de Junichirô Tanizaki
1986
Junichirô Tanizaki
Littérature japonaise
4 h
A l’image du svastika - une croix qui tourne - les quatre protagonistes de cette histoire tirent tour à tour les ficelles d’une véritable machination amoureuse et diabolique. Sonoko est follement éprise de Mitsuko, jeune bourgeoise ravissante, et entraîne dans cette passion son mari, Mister Husband, et Watanuki, pâle prétendant de Mitsuko. Sonoko rapporte ici tous les détails du complot à un grand écrivain, dans un immense monologue qui constitue le roman lui-même. Svastika, d’une extraordinaire perfection formelle, a paru pour la première fois au Japon en 1928.
Un amour insensé de Junichiro Tanizaki
1988
Junichiro Tanizaki
Littérature japonaise
5½ h
Dans le Japon des années vingt, un ingénieur de trente ans, Jôji Kawai, modèle du “type bien”, s’éprend d’une jeune serveuse de quinze ans, Naomi, qui rêve de devenir “terriblement moderne”. L’occidentalisation, cette plaie du Japon moderne, thème majeur de l’oeuvre de Tanizaki, fait de Naomi un être irréductiblement cynique, vulgaire, inconstant, dont les roueries et l’érotisme, cependant, fascinent Jôji Kawai. Amoureux, il l’épouse.
Un amour insensé est la chronique douloureuse et ironique de leur vie conjugale.
Futon de Kataï Tayama
2014
Kataï Tayama
Littérature japonaise
2½ h
Futon, de par son titre même, le symbolisme équivoque de cette pièce de literie traditionnelle, l’érotisme qu’elle recèle, suscita dès sa parution en 1907 de violentes polémiques autant qu’une grande excitation. Nul écrivain jusqu’alors, nul homme de son temps, professeur respecté, n’avait parlé de soi et de ses laides vérités aussi crûment que Katai : de la solitude de sa vie conjugale, de son âme tiraillée jusqu’au déchirement entre la “raison droite” qu’exige de lui la société et le désir indomptable, obsessionnel, suscité par le charme et la modernité d’une jeune femme, son élève, éprise d’un autre.
Le quartier sans soleil de Sunao Tokunaga
2011
Sunao Tokunaga
Littérature japonaise
3½ h
Le sifflement strident des sirènes réveille toute la population et la chasse hors de ses tanières. Seuls restent au lit les spectres fardés des filles de nuit. La fumée épaisse des hautes cheminées obscurcit le soleil, les chaînes des grues moirent la surface huileuse de l’eau, les chaudières brûlantes vibrent dans les usines.
En attendant le soleil de Hitonari Tsuji
2004
Hitonari Tsuji
Littérature japonaise
7½ h
Chef de file de la scène littéraire japonaise, à l’instar de Haruki Murakami et de Ryu Murakami, Hitonari Tsuji signe un roman audacieux et brillamment composé. Une œuvre intense, émouvante, une réflexion sur la mémoire, la mort, l’amour. Dans l’île de Hokkaido, où il tourne ce qui doit être son chef-d’œuvre, le grand réalisateur Inoue, quatre-vingts ans, attend. Il attend de retrouver la lumière qui flottait sur Nankin en 1937, lors de la prise de cette ville chinoise par les troupes japonaises. Cette lumière qu’il a toujours gardée en mémoire. Shiro, responsable des décors sur le tournage, attend lui aussi. Que son frère Jiro, grièvement blessé après un règlement de comptes mafieux, sorte enfin du coma, de ce sommeil profond où il vit et revit inlassablement son enfance. Fujisawa, un yakuza, attend fébrilement de retrouver un cartable d’écolier qu’il avait confié à Jiro. Un cartable au contenu si précieux, si dangereux qu’il a des airs d’apocalypse. Ils attendent. Que l’amour les délivre de la douleur. Que l’art leur apporte la rédemption. Que se referment enfin sur eux les blessures de l’Histoire... Polar philosophique mêlant les dimensions du rêve et du réel, du fantasme et du souvenir, En attendant le soleil entraîne le lecteur dans une vertigineuse traversée du XXe siècle.
L'arbre du voyageur de Hitonari Tsuji
2014
Hitonari Tsuji
Littérature japonaise
2½ h
« Peu après son entrée en primaire, il avait tranquillement quitté la maison. “L’école, ça ne lui a jamais beaucoup plu”, disait ma mère avec un sourire fataliste. Mon frère était donc parti sur un coup de tête, sans que rien laissât deviner cette intention. Ces escapades se renouvelèrent. Parfois il ne rentrait pas de toute une journée, voire deux. »
Mais, devenu adulte, Yûji finit par disparaître pour de bon, sans plus jamais donner de nouvelles. Dix ans plus tard, son jeune frère décide de partir à sa recherche. Au cours de ce qui va vite faire figure de quête initiatique à travers les lieux cultes d’un Tokyo ultra-branché, il va découvrir tous les dangers qui guettent le “voyageur” égaré dans le monde moderne : la violence, la drogue, les sectes... L’étrange personnalité de Yûji, qui inspire à la fois répulsion et bizarre sympathie, se révèle peu à peu, pour se dérober ensuite - jusqu’au coup de théâtre final.
La lumière du détroit de Hitonari Tsuji
2014
Hitonari Tsuji
Littérature japonaise
2½ h
« La maison d’arrêt d’Hakodate était l’unique établissement pénitentiaire du japon proposant des cours d’entraînement naval. Cette année, dix détenus devaient bénéficier de cette formation, et je découvris parmi eux un de mes anciens camarades d’école. Je fus plus abasourdi encore par le fait que cet ancien condisciple n’était autre qu’Osamu Hanai... » Saitô, le narrateur, un des gardiens de la prison, apprend que le nouveau prisonnier a agressé et grièvement blessé au couteau un passant dans la rue, sans raison aucune. Il se souvient alors du petit garçon qui le terrorisait autrefois et avait fait de lui son souffre-douleur. Dix-huit ans se sont écoulés et Saitô, fasciné, va voir Hanai, pervers, manipulateur, imposer comme autrefois sa loi à tout son entourage. Mais Hanai l’a-t-il reconnu ou non ? Un bref et implacable roman à la fin surprenante.
 
 
Objectif de Hitonari Tsuji
2004
Hitonari Tsuji
Littérature japonaise
1 h
Regarder l’autre, c’est déjà commencer à l’aimer. Enfant, la jeune femme qui raconte souffrait d’un isolement et d’une timidité quasi phobiques. Jusqu’au jour où son père lui a offert un appareil photo. L’objectif devient filtre vital, sinon philtre d’amour. Adulte, la narratrice, toujours en lisière de sa propre existence, observe et capture comme d’autres chassent et se nourrissent. Invariablement, ses amours passent par ce médium prothétique mi-masque, mi-béquille. Entre confidence et témoignage, elle remonte le fil d’une liaison amoureuse restée comme en suspens après la rupture. Réserve des débuts jamais tout à fait dissipée, déchaînement des élans, légèreté de la complicité, poids des silences. En fouillant cette mémoire vive à la faveur de retrouvailles épisodiques, la jeune femme va aussi progressivement se confronter à son propre besoin d’être aimée. Et à son tour, regardée.
Hell de Yasutaka Tsutsui
2013
Yasutaka Tsutsui
Littérature japonaise
2½ h
Un yakuza présomptueux assassiné par un clan rival, un infirme carriériste et séducteur, un homme marié fou amoureux d’une jeune starlette, un fringant acteur de kabuki qui suscite les jalousies, un couple de sans-abri morts de froid dans un parc : tous ces personnages, qui un jour se sont croisés dans leur vie, se retrouvent en Enfer.
Errant dans une ville indéterminée, les fantômes, désormais détachés de toute émotion, dévident l’écheveau de leurs existences passées dont ils revivent – sans colère ni haine – les mensonges, les trahisons et les erreurs, jusqu’aux circonstances tragi-comiques de leurs morts. Au fond, chacun n’avait-il pas créé de son vivant les conditions de son propre enfer ?
Mais, à mesure que des bribes du passé resurgissent, les fantômes reviennent se mêler aux vivants. L’Enfer est-il réel, ou le simple fruit du rêve collectif de ses protagonistes ? Et si cet Enfer-là n’était qu’une sorte de purgatoire, une transition vers un Au-delà encore à découvrir ?
Construit sur un savant jeu de flashback, ce roman polyphonique propose une étonnante variation aux accents métaphysiques, sombre et parfois cocasse, sur nos relations aux autres, qui n’est pas sans évoquer la veine du nouveau cinéma fantastique japonais, de Hirokazu Kore-eda (After Life) à Kiyoshi Kurosawa.
 
 
Amère volupté de Eimi Yamada
1991
Eimi Yamada
Littérature japonaise
18
1 h
A sa publication, ce roman érotique qui venait d’obtenir un prix littéraire, écrit par une jeune femme de vingt-six ans, choqua profondément les lecteurs japonais et partagea la critique entre enthousiasme et rejet. Il est vrai qu’on y parle crûment, en argot, de sexe entre un noir américain et une japonaise, que les scènes d’amour y sont nombreuses, que ce premier roman autobiographique est celui d’une passion amoureuse. Le lecteur reconnaîtra, sans aucun doute, derrière ce livre au parfum de scandale une fraîcheur de ton unique, une imagination vivifiante et sans concessions. Et aussi un talent original qui est peut-être comme la promesse d’une nouvelle génération d’écrivains au Japon.
Les Huit chiens des Satomi de Fûtarô Yamada
2012
Fûtarô Yamada
Littérature japonaise
12 h
Huit héros nés d’une malédiction et parés des huit vertus cardinales du confucianisme. Le grand classique du roman d’aventures japonais, revisité par un auteur contemporain.
Le secret du maître de thé de Kenichi Yamamoto
2012
Kenichi Yamamoto
Littérature japonaise
6 h
Vers minuit, une forte pluie commença à battre les tuiles de la toiture. Etendu dans sa chambre, Rikyû sentait son sang bouillir de colère. La rage lui tenaillait les tempes. Son coeur tapait dans sa poitrine... L’averse s’intensifia tout à coup, puis un éclair fulgura, faisant jaunir le papier de la cloison, et le tonnerre gronda aussitôt. «Le ciel a entendu ma fureur», pensa-t-il... Le visage simiesque d’Hideyoshi envahit une nouvelle fois son esprit. Aucun motif sérieux ne justifiait l’ordre de se suicider que celui-ci venait de lui faire parvenir... Le 28 février 1591, le shogun Toyotomi Hideyoshi ordonna effectivement à Sen no Rikyû, le plus grand maître de la cérémonie du thé de l’époque, de se suicider - ce qu’il fit. Mais pourquoi ? Cette histoire bien réelle reste, après plus de quatre siècles, une grande énigme, qui a inspiré de nombreux écrivains et cinéastes japonais mais n’a jamais été résolue. On prétend, au Japon, que l’art très codifié de ce cérémonial autour du thé recèle un sortilège qui peut rendre fou le coeur des hommes. Dans ce roman, au fil des heures précédant l’aube fatale, Kenichi Yamamoto va nous faire découvrir comment son héros aura constamment cherché à atteindre l’extrême limite de la beauté, même si ce devait être au péril de sa vie.
Des cercueils trop fleuris de Misa Yamamura
1999
Misa Yamamura
Littérature japonaise
4 h
Le crime fleurit à Kyoto dans les écoles d’ikebana. Quand l’art floral traditionnel japonais cesse d’être un mystère, meurtres, vengeances et fraudes fiscales se succèdent dans les temples et les pavillons de thé.
 
 
La ritournelle du demon de Seichi Yokomizo
2014
Seichi Yokomizo
Littérature japonaise
4½ h
A Onikobe, au mois d’Août, c’est la fête des morts, avec son cortège de rites et de cérémonies. Un meurtre fait surgir les fantômes du passé, les légendes et les rivalités ancestrales. On reparle alors d’un crime qui n’a jamais été élucidé et l’on a tort de ne pas préter attention aux histoires de Ioko Yura et de l’interrompre quand elle se met à chanter cette comptine que les petites filles de son village fredonnaient en jouant à la balle. Lorsqu’elle retrouvera son jeu d’enfant devant les villageois médusés, il sera trop tard: deux autres crimes réalisés en tous points comme dans le ritournelle auront plongé le village dans l’horreur et la stupéfaction... Kindaïchi dénouera un à un les fils de cet écheveau compliqué enfoui dans la mémoire du village, les croyances locales, les rancoeurs et les superstitions Ami d’Edogawa Ranpo, Seichi Yokomizo est un des plus populaires écrivains de polars japonais.
Le Mauvais de Shuichi Yoshida
2012
Shuichi Yoshida
Littérature japonaise
7 h
Par une nuit de neige, une jeune femme est étranglée au col de Mitsuse. L’enquête policière, en cherchant à découvrir la vérité, fait surgir de l’ombre ceux qui font connue, parents, amies, collègues, sans oublier les hommes qu’elle rencontrait, et dans la lumière où ils se tiennent tour à tour, les points de vue divergent, le blanc vire au noir, la victime perd son innocence. Peu à peu se dessinent les liens unissant ce petit monde qui gravitait autour d’elle, et c’est alors que le mauvais n’est plus celui qu’on croit... S’il est vrai que l’enquête, de révélations en retournements de situation, nous tient sans cesse en haleine, elle sait surtout nous troubler et nous émouvoir, en nous montrant ces êtres si vulnérables à travers leurs mensonges, capables de générosité et de passion malgré leurs petitesses, humainement nourris de bien et de mal.
L'arc-en-ciel blanc de Akira Yoshimura
2012
Akira Yoshimura
Littérature japonaise
2½ h
Deux enfants s’introduisent dans les écuries d’un centre d’expérimentations pharmaceutiques. Ce matin, ils ont surpris leur père, employé des lieux, sur le point de commettre le pire. Dans l’obscurité, un box est ouvert, une corde nouée au licol : en pleine nuit les petits s’éloignent déjà, tirant derrière eux un cheval jusqu’alors condamné. Dans l’ombre immense de l’animal, ils progressent, traversent l’autoroute, affrontent l’au-delà. Un homme vient d’épouser une jeune femme murée clans un douloureux silence. Les violences de la guerre n’ont pas épargné son corps. L’enfant à naître est celui d’un soldat américain. A seize ans, Jirô est fasciné par les coutumes locales accompagnant les funérailles. Il les connaît si parfaitement que les villageois prennent l’habitude d’avoir recours à ses services contre menue monnaie. Après des nuits passées à l’affût d’un craquement léger, Kiyoshi découvre la trappe par laquelle se glisse sa grand-mère. Frêle silhouette qui rejoint en secret un fils disparu ou qui, plus simplement, se prépare à la mort. Quatre histoires d’amour et de pauvreté, écrites par Akira Yoshimura entre 1953 et 1964. Quatre récits ayant pour décor la tourmente des années 1950 au Japon et qui composent à elles seules les fondations de l’oeuvre de cet immense écrivain mort en 2006.
La guerre des jours lointains de Akira Yoshimura
2004
Akira Yoshimura
Littérature japonaise
5 h
Quelle différence y a-t-il entre un héros national et un criminel de guerre ? Cela tient parfois simplement à des circonstances historiques, selon que l’on est dans le camp des vainqueurs ou dans celui des vaincus. Kiyohara Takuya, lieutenant de l’armée japonaise, travaillait au bureau d’informations chargé de la surveillance aérienne. Le 15 août 1945, jour de la capitulation du Japon, il a, sur ordre de ses supérieurs, exécuté un prisonnier américain. Quelques semaines plus tard il apprend qu’il figure pour cette raison sur une liste de criminels de guerre menacés de pendaison. Commence alors pour lui une longue errance à travers le pays dévasté. Takuya tente de survivre malgré la famine et le risque permanent d’être dénoncé et livré à la police japonaise et aux autorités américaines. Il essaie surtout de comprendre en quoi il est plus coupable que les aviateurs américains qui ont, au mépris des conventions internationales, largué des tonnes de bombes incendiaires sur des cibles civiles, tuant des milliers de femmes, d’enfants ou de vieillards sans parler des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki dont on ne mesure pas encore, en 1945, toute l’horreur.
La Guerre des jours lointains n’est pas un pamphlet ni même un roman historique, c’est une méditation sur la guerre d’autant plus effrayante qu’elle en souligne l’horreur à travers le regard d’un homme ordinaire broyé par un destin qui le dépasse.
Akira Yoshimura est né en 1927 à Tokyo. Il s’inspire souvent des légendes ou de l’histoire récente du Japon.
Le Convoi de l'eau de Akira Yoshimura
2009
Akira Yoshimura
Littérature japonaise
2½ h
Un homme étrange s’engage au sein d’une équipe chargée de construire un barrage en haute montagne. Perdu dans la brume, tout au fond d’une vallée mal connue, se révèlent les contours d’un hameau, mais les travaux ne sont pas remis en question par cette découverte: le village sera englouti sous les eaux. Au cours de ce terrible chantier, le destin de cet homme entre en résonance avec celui de la petite communauté condamnée à l’exil. A la veille du départ qui leur est imposé, il observe les premières silhouettes alignées sur le sentier escarpé. Elles sont innombrables et portent sur leur dos un singulier fardeau. Des images de toute beauté, inoubliables.
Mourir pour la patrie de Akira Yoshimura
2014
Akira Yoshimura
Littérature japonaise
3 h
La Bataille d’Okinawa commença avec le débarquement américain le 1er avril 1945 et s’acheva le 21 juin de la même année. Higa a quatorze ans quand il est enrôlé, le 25 mars 1945, dans le bataillon de la première école secondaire d’Okinawa. Il fait partie des enfants soldats prêts à verser leur sang pour l’empereur. Ce récit est celui de ce tout jeune homme à la fois halluciné et détaché, ayant pour seul désir celui de mourir en brave.
Naufrages de Akira Yoshimura
1999
Akira Yoshimura
Littérature japonaise
3½ h
Isaku n’a que neuf ans lorsque son père part se louer dans un bourg lointain. Devenu chef de famille, le jeune garçon participe alors à l’étrange coutume qui permet à ce petit village isolé entre mer et montagne de survivre à la famine : les nuits de tempête, les habitants allument de grands feux sur la plage, attendant que des navires en difficulté, trompés par la lumière fallacieuse, viennent s’éventrer sur les récifs, offrant à la communauté leurs précieuses cargaisons. Sombre et cruel, ce conte philosophique épouse avec mélancolie le rythme, les odeurs et les couleurs des saisons au fil desquelles Isaku découvre le destin violent échu à ses semblables dans cette contrée reculée d’un lapon primitif.
Un été en vêtements de deuil de Akira Yoshimura
2010
Akira Yoshimura
Littérature japonaise
½ h
Kiyoshi et Tokiko, après avoir étendu la natte, jouaient souvent à la dînette sous l’arbre.
- Ta grand-mère, elle n’est toujours pas morte ?
Tokiko, quand elle voyait Kiyoshi, lui posait toujours la question sur le mode d’un léger salut, en guettant sa réaction.
- Pas encore, répondait invariablement Kiyoshi avec candeur.
- Mon garçon, il ne faut pas jouer avec elle, parce que c’est la fille d’un voleur, lui répétait la domestique en tordant les lèvres, un éclair de colère dans le regard.
Voyage vers les étoiles de Akira Yoshimura
2006
Akira Yoshimura
Littérature japonaise
2 h
Dans les dédales d’un hôpital, un homme prélève des spécimens osseux sur les cadavres. Enfant, il observait déjà son beau-père qui, après les tremblements de terre, rôdait dans les décombres. La nuit, il sculptait en secret d’inquiétantes miniatures…
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