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Liste des livres

Les Impatientes de Djaïli Amadou Amal
2020
Goncourt (lycéens) 2020
Djaïli Amadou Amal
Littérature étrangère
3 h
Ramla, Hindou et Safira. Trois femmes, trois histoires, trois destins liés.
Ce magnifique roman retrace le destin de Ramla, 17 ans, arrachée à son amour pour être mariée de force avec Alhadji Issa, un homme riche et déjà marié. Hindou, sa soeur du même âge, est contrainte d’épouser Moubarak, son cousin, alcoolique, drogué et violent. Quant à Safira, 35 ans, la première épouse d’Alhadji Issa, elle voit d’un très mauvais oeil l’arrivée dans son foyer de la jeune Ramla, qu’elle veut voir répudiée.
Pour les aider dans cette étape importante et difficile de leur vie, leur entourage ne leur donne qu’un seul et même conseil : patience !
Mariage précoce forcé, viol conjugal, consensus et polygamie, avec Les Impatientes, Amal brise les tabous en dénonçant la condition de la femme dans le Sahel et nous livre un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites aux femmes.
 
 
Farrago de Yann Apperry
2003
Goncourt (lycéens) 2003
Yann Apperry
Littérature
8½ h
Soudain, une étoile filante a traversé le ciel de Farrago : « Je souhaite avoir un destin, j’ai murmuré. Je souhaite vivre une histoire qui fasse de ma vie un destin. » L’homme qui chuchote ainsi dans la nuit se nomme Homer Idlewilde. Nous sommes en 1973, dans une bourgade perdue de la Californie. Tandis que les B52 pilonnent Hanoi et que les astronautes sont sur la Lune, Farrago rumine encore le refrain de ses pionniers : Far away, long ago, Farrago. Depuis qu’il s’y est établi comme vagabond, Homer traîne ses attentes et ses questions d’un bout à l’autre du comté. Il a pour compagnons Elijah, Duke, Fausto et Ophelia, membres comme lui de la confrérie des errants de l’Amérique profonde. Chacun à sa manière poursuit sans le savoir la même folie devenir le héros de sa propre vie. Farrago est un roman, un conte, une allégorie, une histoire à dormir debout, un feuilleton, une odyssée.
 
 
Le Quatrieme Mur de Sorj Chalandon
2013
Goncourt (lycéens) 2013
Sorj Chalandon
Littérature
4½ h
L’idée de Sam était folle. Georges l’a suivie.
Réfugié grec, metteur en scène, juif en secret, Sam rêvait de monter l’Antigone d’Anouilh sur un champ de bataille au Liban.
1976. Dans ce pays, des hommes en massacraient d’autres. Georges a décidé que le pays du cèdre serait son théâtre. Il a fait le voyage. Contacté les milices, les combattants, tous ceux qui s’affrontaient. Son idée ? Jouer Anouilh sur la ligne de front. Créon serait chrétien. Antigone serait palestinienne. Hémon serait Druze. Les Chiites seraient là aussi, et les Chaldéens, et les Arméniens. Il ne demandait à tous qu’une heure de répit, une seule. Ce ne serait pas la paix, juste un instant de grâce. Un accroc dans la guerre. Un éclat de poésie et de fusils baissés. Tous ont accepté. C’était impensable. Et puis Sam est tombé malade. Sur son lit d’agonie, il a fait jurer à Georges de prendre sa suite, d’aller à Beyrouth, de rassembler les acteurs un à un, de les arracher au front et de jouer cette unique représentation.
Georges a juré à Sam, son ami, son frère.
Il avait fait du théâtre de rue, il allait faire du théâtre de ruines. C’était bouleversant, exaltant, immense, mortel, la guerre. La guerre lui a sauté à la gorge.
L’idée de Sam était folle. Et Georges l’a suivie.
 
 
Le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel
2007
Goncourt (lycéens) 2007
Philippe Claudel
Littérature
6 h
Le métier de Brodeck n’est pas de raconter des histoires. Son activité consiste à établir de brèves notices sur l’état de la flore, des arbres, des saisons et du gibier, de la neige et des pluies, un travail sans importance pour son administration. Brodeck ne sait même pas si ses rapports parviennent à destination. Depuis la guerre, les courriers fonctionnent mal, il faudra beaucoup de temps pour que la situation s’améliore. «On ne te demande pas un roman, c’est Rudi Gott, le maréchal-ferrant du village qui a parlé, tu diras les choses, c’est tout, comme pour un de tes rapports.»
Brodeck accepte. Au moins d’essayer. Comme dans ses rapports, donc, puisqu’il ne sait pas s’exprimer autrement. Mais pour cela, prévient-il, il faut que tout le monde soit d’accord, tout le village, tous les hameaux alentour. Brodeck est consciencieux à l’extrême, il ne veut rien cacher de ce qu’il a vu, il veut retrouver la vérité qu’il ne connait pas encore. Même si elle n’est pas bonne à entendre.
"À quoi cela te servirait-il Brodeck ? s’insurge le maire du village. N’as-tu pas eu ton lot de morts à la guerre ?
Qu’est-ce qui ressemble plus à un mort qu’un autre mort, tu peux me le dire ? Tu dois consigner les événements, ne rien oublier, mais tu ne dois pas non plus ajouter de détails inutiles. Souviens-toi que tu seras lu par des gens qui occupent des postes très importants à la capitale. Oui, tu seras lu même si je sens que tu en doutes..."
Brodeck a écouté la mise en garde du maire.
Ne pas s’éloigner du chemin, ne pas chercher ce qui n’existe pas ou ce qui n’existe plus. Pourtant, Brodeck fera exactement le contraire.
 
 
Les Filles du Calvaire de Pierre Combescot
1991
Goncourt (lycéens) 1991
Goncourt 1991
Pierre Combescot
Littérature
12 h
Qui est Madame Maud, trônant derrière le comptoir du café-tabac des Trapézistes ? Cette plantureuse rousse au passé plus que chargé a étranglé bien des secrets avec ses bas de soie. De retours en arrière en bonds en avant, des soleils de la Méditerranée aux brouillards de l’Occupation, Pierre Combescot brasse des légions de personnages (danseuses nues, rabbins, putains, miliciens, nymphomanes des beaux quartiers, clowns, académiciens obsédés, bouchers, flics de la Mondaine) qui en disent long sur les combats du vice et de la vertu au XXe siècle. Un livre-monde, canaille de langue et d’esprit, qui donne l’impression de s’inventer à chaque page.
Un brillant avenir de Catherine Cusset
2008
Goncourt (lycéens) 2008
Catherine Cusset
Littérature
6½ h
Elena, une jeune Roumaine née en Bessarabie et ballottée par l’Histoire, rencontre à un bal en 1958 un homme dont elle tombe passionnément amoureuse.
Il est juif, et ses parents s’opposent au mariage. Elena finit par épouser Jacob et par réaliser son rêve : quitter la Roumanie communiste et antisémite de Ceausescu. Émigrer aux États-Unis. Elle devient américaine, et se fait appeler Helen. Elle a rompu avec le passé, mais l’avenir n’est plus un rêve. Helen est maintenant confrontée à une réalité qui lui échappe : la maladie et la dépression de son mari ; l’indépendance de ce fils à qui elle a tout sacrifié, et qui épouse une Française malgré l’opposition de ses parents.
Cette jeune femme égoïste, arrogante, imbue d’un sentiment de supériorité presque national, Helen ne l’aime pas. Cette belle-mère dont le silence recèle une hostilité croissante. Marie en a peur. Pourtant, entre ces deux femmes que tout oppose - leur origine, leurs valeurs et leur attachement au même homme -, quelque chose grandit qui ressemble à de l’amour.
D'après une histoire vraie de Delphine de Vigan
2015
Renaudot 2015
Goncourt (lycéens) 2015
Delphine de Vigan
Littérature
6 h
« Ce livre est le récit de ma rencontre avec L.
L. est le cauchemar de tout écrivain.
Ou plutôt le genre de personne qu’un écrivain ne devrait jamais croiser. »
Dans ce roman aux allures de thriller psychologique, Delphine de Vigan s’aventure en équilibriste sur la ligne de crête qui sépare le réel de la fiction. Ce livre est aussi une plongée au cœur d’une époque fascinée par le Vrai.
 
 
La vérité sur l'Affaire Harry Quebert de Joël Dicker
2012
Goncourt (lycéens) 2012
Académie française (roman) 2012
Joël Dicker
Littérature
13 h
À New York, au printemps 2008, lorsque l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois.
Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?
Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.
 
 
Frère d'âme de David Diop
2018
Goncourt (lycéens) 2018
David Diop
Littérature
2 h
Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne.
Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants de Mathias Enard
2010
Goncourt (lycéens) 2010
Mathias Enard
Littérature
2 h
13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu’il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l’invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d’un pont sur la Corne d’Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l’étrangeté byzantine, Michel-Ange, l’homme de la Renaissance, esquisse avec l’Orient un sublime rendez-vous manqué.
 
 
Petit pays de Gaël Faye
2016
Fnac (roman) 2016
Goncourt (lycéens) 2016
Gaël Faye
Littérature
3½ h
En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…
« J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages... J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d’être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.
 
 
Charlotte de David Foenkinos
2014
Renaudot 2014
Goncourt (lycéens) 2014
David Foenkinos
Littérature
2½ h
Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu’elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d’une oeuvre picturale autobiographique d’une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : “C’est toute ma vie”. Portrait saisissant d’une femme exceptionnelle, évocation d’un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d’une quête. Celle d’un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.
 
 
La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé
2002
Goncourt (lycéens) 2002
Libraires 2003
Laurent Gaudé
Littérature
3 h
Au cœur d’une Afrique ancestrale, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d’un empire immense, s’apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c’est Troie assiégée, c’est Thèbes livrée à la haine. Le roi s’éteint mais ne peut reposer en paix dans sa cité dévastée. À son plus jeune fils, Souba, échoit la mission de parcourir le continent pour y construire sept tombeaux à l’image de ce que fut le vénéré - et aussi le haïssable roi Tsongor. Roman des origines, récit épique et initiatique, le nouveau livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l’insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s’accomplir, de quelque manière, l’apprentissage de la honte. Telle est en effet la vérité cachée, celle qui s’impose par-delà les élans du cœur et les lois du clan. Telle est peut-être l’essence même de la tragédie.
 
 
Magnus de Sylvie Germain
2007
Goncourt (lycéens) 2005
Sylvie Germain
Littérature
3 h
« D’un homme à la mémoire lacunaire, longtemps plombée de mensonges puis gauchie par le temps, hantée d’incertitudes, et un jour soudainement portée à incandescence, quelle histoire peut-on écrire ? »
Franz-Georg, le héros de Magnus, est né avant la guerre en Allemagne. De son enfance, « il ne lui reste aucun souvenir, sa mémoire est aussi vide qu’au jour de sa naissance ». Il lui faut tout réapprendre, ou plutôt désapprendre ce passé qu’on lui a inventé et dont le seul témoin est un ours en peluche à l’oreille roussie : Magnus.
Dense, troublante, cette quête d’identité a la beauté du conte et porte le poids implacable de l’Histoire. Elle s’inscrit au cœur d’une œuvre impressionnante de force et de cohérence qui fait de Sylvie Germain un des écrivains majeurs de notre temps.
Un secret de Philippe Grimbert
2006
Goncourt (lycéens) 2004
Lectrices de Elle (roman) 2005
Philippe Grimbert
Littérature
1½ h
Souvent les enfants s’inventent une famille, une autre origine, d’autres parents. Ainsi l’imaginaire, par la grâce de ce « roman familial », vient-il au secours d’une réalité à laquelle, sans doute, il manque quelque chose.
Le narrateur de ce livre, lui, s’est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu’il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas… Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque : ce frère a existé. Et c’est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu’il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l’Holocauste, et des millions de disparus sur qui s’est abattu une chape de silence.
Psychanalyste, Philippe Grimbert est venu au roman avec La petite robe de Paul. Avec ce nouveau livre, couronné en 2000 par le prix Goncourt des lycéens et en 2005 par le Grand Prix littéraire des lectrices de Elle, il démontre avec autant de rigueur que d’émotion combien les puissances du roman peuvent aller loin dans l’exploration des secrets à l’œuvre dans nos vies.
 
 
Le club des incorrigibles Optimistes de Jean-Michel Guenassia
2009
Goncourt (lycéens) 2009
Jean-Michel Guenassia
Littérature
13 h
Michel Marini avait douze ans en 1959. C’était l’époque du rock ’n’ roll et de la guerre d’Algérie. Lui, il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Dans l’arrière-salle du bistrot, il a rencontré Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres. Ces hommes avaient passé le Rideau de Fer pour sauver leur peau. Ils avaient abandonné leurs amours, leur famille, trahi leurs idéaux, et tout ce qu’ils étaient. Ils s’étaient retrouvés à Paris dans ce club d’échecs d’arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. Et ils étaient liés par un terrible secret que Michel finirait par découvrir. Cette rencontre bouleversa définitivement la vie du jeune garçon. Parce qu’ils étaient tous d’incorrigibles optimistes.
Portrait de génération, reconstitution minutieuse d’une époque, chronique douce-amère d’une adolescence : Jean-Michel Guenassia réussit un premier roman étonnant tant par l’ampleur du projet que par l’authenticité qui souffle sur ces pages.
Prix des lecteurs de Notre Temps 2010
 
 
Instruments des ténèbres de Nancy Huston
1996
Goncourt (lycéens) 1996
Livre Inter 1997
Nancy Huston
Littérature
5 h
Américaine, écrivain, divorcée et plus toute jeune, Nadia, qui se fait appeler Nada par dérision, entreprend d’écrire un récit à partir d’un fait divers ancien l’histoire de Barbe Durand, une jeune servante française mise à mort en 1712 pour avoir dissimulé sa grossesse puis fait disparaître l’enfant qu’elle avait eu de relations forcées avec son patron. En même temps, par bribes et fragments, Nada confie à son journal l’histoire de sa propre enfance dans une famille catholique disloquée par la déchéance alcoolique du père. Très vite, l’imaginaire impose son autorité au réel et les événements du passé investissent la vie de Nada au point de la bouleverser.
Ce texte unique, violent, sombre et tendre a été récompensé par les lecteurs à deux reprises, par le prix Goncourt des lycéens 1996 et le prix du Livre Inter 1997.
Allah n'est pas obligé de Ahmadou Kourouma
2000
Goncourt (lycéens) 2000
Renaudot 2000
Ahmadou Kourouma
Littérature
4 h
Il s’appelle Birahima, il a dix ou douze ans et, comme beaucoup d’enfants, il joue au petit soldat avec une mitraillette. “C’est facile. On appuie et ça fait tralala”. Sauf qu’ici, l’arme est bien réelle et les morts ne se comptent plus. Birahima fait partie de ces orphelins qui ont tout perdu et n’ont d’autre recours, malgré leur jeune âge, que de devenir des sortes de mercenaires dans les guerres tribales qui déchirent des pays comme le Liberia ou la Sierra Leone, les fameux enfants-soldats. Le tableau est atroce : c’est le règne du grand banditisme sous couvert d’activités soi-disant révolutionnaires, des massacres de populations civiles, les pires horreurs. “Mais Allah n’est pas obligé d’être juste avec toutes les choses qu’il a créées ici-bas”. Tout est vrai, hélas, dans le livre d’Ahmadou Kourouma, qui n’est cependant pas un document mais bien un roman. Ce qui rend encore plus percutante l’horreur racontée par un enfant, avec un humour terrible, qui renvoie chacun à ses responsabilités et à sa mauvaise conscience.
 
 
le petit prince cannibale de Françoise Lefèvre
1990
Goncourt (lycéens) 1990
Françoise Lefèvre
Littérature
2 h
Femme déchirée, femme déchaînée, la narratrice est un écrivain qui tente de raconter l’histoire de Blanche, une éblouissante cantatrice que la mort ronge vivante. Mais elle est d’abord la mère de Sylvestre, l’enfant autiste qu’elle veut à tout prix faire accéder à la vie et au monde des autres. Or le petit prince cannibale en ce combat dévore les phrases, les mots de la mère écrivain. Dès lors c’est un véritable duo concertant qui s’élève dans les pages du livre entre deux voix, entre deux femmes, l’une, superbement triviale, s’affrontant à tous les interdits et préjugés qui menacent son enfant, l’autre, la romancière, passionnée, dont les espoirs et les désespoirs se mêlent à ceux de Blanche, son héroïne.
Le testament français de Andreï Makine
1995
Goncourt 1995
Goncourt (lycéens) 1995
Médicis 1995
Andreï Makine
Littérature
5 h
« Je me souvenais qu’un jour, dans une plaisanterie sans gaîté, Charlotte m’avait dit qu’après tous ses voyages à travers l’immense Russie, venir à pied jusqu’en France n’aurait pour elle rien d’impossible [...]. Au début, pendant de longs mois de misère et d’errances, mon rêve fou ressemblerait de près à cette bravade. J’imaginerais une femme vêtue de noir qui, aux toutes premières heures d’une matinée d’hiver sombre, entrerait dans une petite ville frontalière. [...]. Elle pousserait la porte d’un café au coin d’une étroite place endormie, s’installerait près de la fenêtre, à côté d’un calorifère. La patronne lui apporterait une tasse de thé. Et en regardant, derrière la vitre, la face tranquille des maisons à colombages, la femme murmurerait tout bas : “C’est la France... Je suis retournée en France. Après... après toute une vie.” »
Ce roman, superbement composé, a l’originalité de nous offrir de la France une vision mythique et lointaine, à travers les nombreux récits que Charlotte Lemonnier, «égarée dans l’immensité neigeuse de la Russie», raconte à son petit-fils et confident. Cette France, qu’explore à son tour le narrateur, apparaît comme un regard neuf et pénétrant sur le monde.
Du domaine des Murmures de Carole Martinez
2011
Goncourt (lycéens) 2011
Carole Martinez
Littérature
3½ h
En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire « oui » : elle veut faire respecter son voeu de s’offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe. Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et son souffle parcourra le monde jusqu’en Terre sainte. Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d’une sensualité prenante.
 
 
L'exposition coloniale de Erik Orsenna
1988
Goncourt 1988
Goncourt (lycéens) 1988
Erik Orsenna
Littérature
10 h
Je m’appelle Gabriel. Je suis né en 1883 à Levallois, capitale des chevaux. Louis était mon père, très gourmand de mariages. Moi, depuis plus d’un demi-siècle, j’aime deux soeurs, Ann et Clara. Grâce à elles, ma vie aura ressemblé à une Exposition coloniale. Grâce à elles, j’aurai connu l’Amazonie, Belem do Para, le positivisme, le port de Londres, la course automobile, la vie secrète de Clermont-Ferrand, les belles amies de Freud, le visage hideux du Vél’ d’Hiv’, la vieille Hué... Et tant d’autres curiosités. Ann et Clara m’auront appris des vérités insoupçonnées, par exemple que le caoutchouc ressemble à la démocratie, que sans bicyclettes jamais nous n’aurions perdu Diên Biên Phu, ou que les chagrins d’amour sont plus doux que la jungle...
La joueuse de Go de Shan Sa
2001
Goncourt (lycéens) 2001
Shan Sa
Littérature étrangère
3½ h
1937. Alors que la Mandchourie est occupée par l’armée japonaise, une lycéenne de seize ans semble ignorer tranquillement la guerre, les cruautés, les privations. Mélancolique, seule, l’adolescente joue au go. D’où tient-elle cette maîtrise ? Place des Mille Vents, la lycéenne s’amuse à mentir. Ses mains déplacent les pions sans jamais se tromper, les joueurs s’assoient en face d’elle à une table gravée en damier et la défient. Le go est une esquive. Est-elle amoureuse de Min ou de Jing ? Sait-elle qu’ils aident tous deux à la résistance contre les japonais ? Entre les bras duquel des deux perd-elle une virginité fiévreuse ? Elle ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais, à peine plus âgé qu’elle, un samouraï de métal, sanglé dans le sacrifice nécessaire à la Patrie impérialiste qu’il défend.
 
 
Les choses humaines de Karine Tuil
2019
Goncourt (lycéens) 2019
Interallié 2019
Karine Tuil
Littérature
5½ h
Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale. Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage sont au cœur de ce roman puissant dans lequel Karine Tuil interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs. Car qui est à l’abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage ?
Un grand pas vers le Bon Dieu de Jean Vautrin
1989
Goncourt 1989
Goncourt (lycéens) 1989
Jean Vautrin
Littérature
9½ h
Celui qui ouvrira ce grand roman partira pour la Louisiane, au temps des pionniers “Cajuns”, venus de France. Il revivra le destin de trois générations de personnages forts, libres, excessifs : Edius Raquin, pionnier opiniâtre, Bazelle sa femme et Azeline sa fille. Puis son futur gendre, Farouche Ferraille Crowley, l’outlaw. Et puis encore Palestine Northwood, le marin de Nantucket, et beaucoup d’autres, dont la saga, commencée au fond des bayous, s’achève à La Nouvelle-Orléans sur la naissance du jazz.
Le Prix Goncourt 1989 a couronné ce récit fleuve, raconté dans le savoureux français des Cajuns par l’auteur de La Vie ripolin.
Canines de Anne Wiazemsky
1993
Goncourt (lycéens) 1993
Anne Wiazemsky
Littérature
5½ h
Amoureuse abandonnée, comédienne presque débutante, Alexandra accepte un des principaux rôles de l’injouable Penthésilée de Kleist, sauvage tragédie de l’amour impossible qu’un metteur en scène génial et caractériel, Jean Lucerne, veut présenter au festival d’Avignon. Comme une lèpre invisible, la perversité des rôles et des situations de la pièce contamine les personnages de chair, étrange matière humaine que façonne Lucerne dans une sorte de délire destructeur autant que créateur, qui culminera avec la première représentation. D’Alma la vedette à Linou le ’petit chat’ débutant, du mystérieux Jérémy au rayonnant David, les protagonistes du récit, tous singuliers, tous inoubliables, nous introduisent dans l’univers mal connu du spectacle théâtral et de son alchimie. Alexandra, finalement, y rencontrera son destin.
L'Art de perdre de Alice Zeniter
2017
Goncourt (lycéens) 2017
Alice Zeniter
Littérature
10 h
L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ?
Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l’été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l’Algérie de son enfance. Comment faire resurgir un pays du silence ?
Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d’être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.
 
 
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