« Quand on craque une allumette, la première nanoseconde elle s’enflamme avec une puissance qu’elle ne retrouvera jamais. L’incandescence originelle. Un éclat instantané, fulgurant. En 1980, j’ai été l’allumette. Cette année-là, je me suis embrasé pour n’être plus qu’une flamme aveuglante. »
New York, années 1980. Robert Goolrick nous invite au bal des vanités, où une bande de jeunes hommes vont vendre leur âme au dollar et se consumer dans une ronde effrénée, sublime et macabre. Ils ont signé pour le frisson, une place sur le manège le plus enivrant que la vie ait à leur offrir. Et ces princes vont jouer toute la partie : les fêtes, les drogues, l’alcool, les corps parfaits des deux sexes, les pique-niques dans la vaisselle de luxe, les costumes sur mesure taillés par des Anglais dans des tissus italiens, les Cadillac, le sexe encore et toujours, les suites à Las Vegas, des morts que l’on laisse en chemin mais pour lesquels il n’est pas besoin de s’attarder parce qu’on va les retrouver vite. Vite, toujours plus vite, c’est la seule règle de ce jeu. Aller suffisamment vite pour ne pas se laisser rattraper. Parce que les princes sont poursuivis par de terrifiants monstres : le sida, les overdoses, le regard chargé de honte de leurs parents, le dégoût croissant de soi-même, un amour s’excusant de n’avoir sauvé personne. Avec La Chute des princes, Robert Goolrick a écrit l’un des plus grands romans sur l’Amérique et l’argent depuis Gatsby le Magnifique. Dans l’incandescence, l’indécence, la décadence et la chute, il a trouvé la beauté. On peut faire confiance à Robert Goolrick pour toujours trouver la beauté des choses. C’est même la définition de son style.