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Liste des livres

La troisième lame  Pollinisation de  Ayerdhal
2001
Ayerdhal
SF
3 h
L’Homéocratie fédère près de trois cents mondes et gère de nombreuses colonies. Après la mort d’un haut fonctionnaire homéocrate sur Melig, protectorat colonial, Anthelm Lax est chargé de faire la lumière sur son assassinat et d’étouffer toute velléité indépendantiste. Pourtant sur place, s’il découvre des dysfonctionnements, il ne détecte aucun signe de rébellion. Pour rester sur Maricya, Natifa épouse Yoon, le dernier naturalisé en date du protectorat. À son contact, elle découvre que les Maricyans sont farouchement indépendants, d’une incroyable nonchalance, sans aucun attrait pour le pouvoir ni l’argent et indifférents aux exactions homéocrates. Leur inertie n’est pourtant pas si naïve qu’elle en a l’air.
Les décolonisations au XXe siècle de Pierre Brocheux
2012
Pierre Brocheux
Historique
8½ h
« Tout empire périra », Jean-Baptiste Duroselle
La guerre est à l’origine des empires, elle est également la cause principale de leur chute. La défaite de 1914-1918 a fait disparaître les empires « monarchiques » (austro-hongrois, russe, ottoman). Les empires coloniaux ont été effacés de la carte du globe à partir de 1945 : les uns à cause de leur défaite (Japon, Italie), les autres en dépit de leur victoire (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, France, Pays-Bas).
Ce livre illustre une autre remarque de Jean-Baptiste Duroselle, « il n’y a pas d’histoire sans événements » ; il est un récit d’événements où les auteurs essaient d’en cerner les causes, de lier les facteurs et acteurs en faisceaux dynamiques et en établissant des liens voire des interactions entre eux. La déconstruction des grands empires coloniaux édifiés outre-mer en plus d’un siècle s’est achevée en une trentaine d’années, le temps d’une génération d’hommes et de femmes.
Cette histoire est déployée dans quatre théâtres géostratégiques : l’Asie orientale et méridionale, le monde méditerranéen méridional et oriental, l’Afrique subsaharienne et orientale et le monde du Pacifique. Aux quatre aires ainsi délimitées correspondent, grosso-modo, quatre temporalités qui se succèdent de 1945 à 1990.
Les civilisés de Claude Farrère
1905
Goncourt 1905
Claude Farrère
Littérature
4½ h
Les Civilisés obtinrent le troisième prix Goncourt en 1905, mais ni le grand public ni le lectorat lettré ne savent rien de son auteur Claude Farrère, et du roman. Les Civilisés, ce sont les coloniaux, ceux qui devraient porter le fardeau de l’homme blanc vanté par Kipling : la Civilisation, la leur du moins. La presse retient alors de ce livre qu’en vertu du climat de Saïgon et de Hanoï, qu’en vertu aussi de l’opium, ses héros sont en proie à un renoncement pessimiste, cynique même, aux valeurs traditionnelles : la morale, les lois. Un roman qui, toutefois, à sa sortie fut très controversé. C’est d’ailleurs un bien curieux prix Goncourt que ce roman dans lequel se trouve notamment l’image du livre corrupteur, du roman destructeur d’innocence.
Onitsha de Jean-Marie Gustave Le Clézio
1991
Jean-Marie Gustave Le Clézio
Littérature
4 h
Fintan, Maou, Geoffroy : trois rois, trois révoltes. Et une même soif. Fintan Allen a douze ans lorsque, le 14 mars 1948, il embarque pour l’Afrique avec sa mère, Maou. Geoffroy Allen, qui avait laissé en France sa femme et son fils, leur a enfin demandé de venir les rejoindre à Onitsha, petit port fluvial où il travaille pour la Unitef Africa. Fintan ne connaît ni son père, ni l’Afrique. Maou, elle, rêve d’une Afrique idyllique où elle pourra vivre près de l’homme qu’elle aime, à l’abri des préjugés familiaux qui condamnaient en lui le rêveur sans le sou, et anglais de surcroît. C’est une Afrique bien différente qu’elle va découvrir, dévorante, insaisissable. Et un conformisme plus oppressant encore : celui du milieu colonial, fait de haines, de mesquineries, d’échecs inavouables.
« L’Afrique brûle comme un secret, comme une fièvre. Geoffroy Allen ne peut pas détacher son regard, un seul instant, il ne peut pas rêver d’autres rêves. »
Ce livre est pareil à l’Afrique. S’il s’en dégage malgré la violence un tel sentiment de sérénité, c’est que chez Le Clézio, même la fièvre, même la révolte, même la défaite sont les couleurs de la Paix.
Batouala de René Maran
1921
Goncourt 1921
René Maran
Littérature
3½ h
Premier roman nègre écrit par un nègre, en qui Léopold Sédar Senghor voyait un “précurseur de la négritude”, récit d’une violence et d’une modernité extraordinaires, voici la complainte de Batouala, grand chef de tribu, vaillant chasseur et excellent marcheur.
Nous sommes en 1921. A cette époque, personne n’ose douter du bien-fondé du colonialisme, porteur de civilisation et de paix. Une voix pourtant s’élève. Celle de René Maran, auteur antillais (1887-1960), alors fonctionnaire au ministère des Colonies, qui dénonce, dans ce roman précédé d’une terrible préface, les abus de l’administration en Afrique-Equatoriale française et les méfaits de l’impérialisme. Ses propos déclenchent un véritable scandale qui culminera avec le prix Goncourt qui lui sera tout de même décerné la même année. René Maran n’ose-t-il pas écrire :
« Si l’on pouvait savoir de quelle bassesse est faite la vie coloniale, on n’en parlerait plus. Elle avilit peu à peu. Rares sont, même parmi les fonctionnaires, les coloniaux qui cultivent leur esprit. Ils n’ont pas la force de résister à l’ambiance, à l’alcool... Ces excès et d’autres, ignobles, conduisent ceux qui y excellent à la veulerie la plus abjecte. Cette veulerie ne peut qu’inquiéter de la part de ceux qui ont charge de représenter la France. »
Louis Napoléon le Grand de Philippe Séguin
1980
Philippe Séguin
Bio
11 h
Napoléon III est, sûrement, le plus mal-aimé des chefs d’Etat de la France et le Second Empire le plus mal connu de ses régimes. Pourtant de 1848 à 1870 se crée la France contemporaine. S’il inaugure son règne par un coup d’Etat, Louis-Napoléon Bonaparte, aussitôt, rétablit le suffrage universel. A la différence de son oncle, il sera le champion du progrès social (droit à l’instruction pour les filles, droit de réunion, droit de grève...), autant que de la prospérité économique : il étend le réseau de chemin de fer, développe l’industrie, favorise la recherche scientifique, modernise les villes. Avec le Second Empire, le rayonnement de la France est à son apogée. La gloire militaire ne manque pas : Alma, Magenta, Solferino... L’Italie lui doit son unité et le Mexique sa liberté. L’empire colonial est déjà largement constitué. Mais il y aura Sedan. Le désastre. On ne pardonne ni les mauvais débuts ni les défaites ! En historien autant qu’en politique et dans la lignée des chercheurs anglo-saxons, contre Victor Hugo irréductible ennemi de l’Empereur, Philippe Séguin le proclame Louis Napoléon le Grand.
Les Profondeurs de la Terre de Robert Silverberg
1973
Robert Silverberg
SF
4½ h
Ancien administrateur colonial de Belzagor, Gundersen revient sur cette planète après qu’elle ait obtenu son indépendance. Il voudrait renouer avec son passé et trouver la paix en expiant ses fautes et toutes celles commises sur ce monde par les terriens.
C’est pourquoi il s’enfonce dans la jungle épaisse, profonde, à la recherche d’un mystérieux Pays de la Transformation. Il espère y découvrir aussi le secret de l’entente des deux espèces intelligentes de Belzagor, les Nildoror herbivores qui ressemblent un peu à des éléphants et les Sulidoror carnivores, bipèdes humanoïdes.
Car tout se tient dans la vie sur ce monde. Et bien plus qu’il ne le croit.
Dans ce roman, l’un des plus éblouissants de son auteur, Robert Silverberg rend hommage au chef-d’oeuvre de Joseph Conrad, Au coeur des ténèbres, qu’il n’est pas loin d’égaler.
Un des classiques de la science-fiction contemporaine.
Voyages en postcolonies de Benjamin Stora
2012
Benjamin Stora
Essai
2 h
Fidèle à une approche hybride, dans laquelle l’expérience personnelle et les observations enrichissent l’analyse historique, Benjamin Stora revient ici sur les séjours qu’il fit, de 1995 à 2002, successivement au Viêt Nam, en Algérie et au Maroc. Trois longs voyages dans ces pays devenus indépendants qui ont connu, chacun à sa manière, le système colonial français. Il raconte le silence le soir sur Hanoï comme un renvoi lointain au couvre-feu, les traces de guerre dans les paysages et les ombres diffuses laissées par le passé. Il décrit l’Algérie de 1998, émergeant des horreurs de la guerre civile, les traumatismes, les oublis et la nouvelle génération qui s’ébroue. Il dépeint le Maroc au début du règne de Mohammed VI, un pays saturé d’histoire, qui bouge lentement et où une jeunesse, en mal d’avenir, regarde ailleurs.
Passant de l’analyse comparative au diagnostic politique, de la rencontre avec quelques personnages clés à l’étude des images et des films, l’histoire écrite par Benjamin Stora est tout à la fois intellectuelle, sensible et visuelle. C’est une histoire vive qui puise à de multiples sources et éclaire, aussi, ce qui se passe dans notre propre pays. Un quatrième voyage, d’ailleurs, ramène l’historien en France où il constate, et regrette, que la question postcoloniale soit si largement ignorée. Ni le passé colonial, ni celui des minorités ne sont en effet intégrés dans le récit national républicain. Quant à la mémoire franco-algérienne, 50 ans après l’indépendance, elle demeure conflictuelle.
D'amour et de guerre de Akli Tadjer
2021
Akli Tadjer
Littérature
5 h
À travers le destin d’Adam, un autre regard sur la guerre et le monde colonial
1939, dans les montagnes de Kabylie. Adam a vingt ans et rêve de construire une maison pour Zina, son grand amour, la plus belle fille de Bousoulem. La vie serait si simple, si douce. La guerre en décidera autrement. Arraché à son village et à sa fiancée, Adam est enrôlé de force par l’armée pour tuer des Allemands qu’il ne connaît pas, dans une France qu’il ne connaît pas.
Prisonnier dans un camp de travail réservé aux soldats coloniaux, dans le nord de l’Hexagone, il découvrira l’horreur, l’hiver et la folie d’un monde où les Français se mettent au service des Boches. Guidé par les souvenirs de Zina et de son Algérie bien-aimée, il découvrira aussi l’amitié, la solidarité, la débrouillardise et les rêves de liberté.
Point de vue singulier d’un gamin kabyle projeté au cœur de l’enfer, ce roman est un hymne aux grands oubliés de l’histoire de France, mais également un véritable bijou d’humanité et de tendresse.
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