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Retour À Zornhof de Gérard Oberlé
2004
Deux Magots 2005
Gérard Oberlé
Littérature
2½ h
Le Livre: Henri Schott, un écrivain d’une soixantaine d’années à Â« l’âme charbonneuse Â», le corps amaigri par une maladie qu’il ne soigne pas, revient à Zornhof, un bourg situé sur le plateau lorrain, où il avait passé ses étés d’enfant. Qu’y retrouve-t-il sinon les illusions de la mémoire ? Pèlerin porté par la nostalgie d’un pays qui l’a fait tel qu’il est, homme des sentiments anciens, rebelle à la banalité du monde moderne, encore marqué par les rites paysans et la sévérité d’une famille de sabotiers, dont les Â« repas étaient aussi enjoués que ceux des fondamentalistes danois Â», Henri Schott flotte entre présent et passé. Il va rencontrer, au gré de son errance, différents personnages énigmatiques. De sa mémoire surgissent d’abord Baba, la grand-mère lanceuse de pierres et l’oncle Gus, au corps d’athlète sexuel, qui finira mal en Â« Ajax du ruisseau Â». Comme les étapes initiatiques de son voyage d’hiver, il y a la blonde Marlène, qui tient l’auberge Â« Le chat rouge Â», à coups de lasso. Â« Fleur-de-bourrache déguisée en cow-girl Â», elle réchauffe un moment les os solitaires de Schott. Il y a aussi Mathias, le gitan, l’homme-loup qui n’aime rien tant que marcher dans les forêts vosgiennes, et partage avec Schott la même insoumission. Infusé par la musique de Schubert, ce roman mélancolique, cette bouffonerie parfois, est un voyage immobile. Il a le rythme fiévreux de la danse macabre, le grinçant d’un dessin de Jacques Callot, le tempo lent des ombreuses forêts germaniques où se perd Schott. À la fin du livre, l’écrivain, comme apaisé, pourrait reprendre à son compte la mélodie de Schubert : Â« Je suis au bout de mes rêves / Pourquoi m’attarder parmi les dormeurs ? Â»
Avec toutes mes sympathies de Olivia de Lamberterie
2018
Renaudot (essai) 2018
Olivia de Lamberterie
Essai
3½ h
« Les mots des autres m’ont nourrie, portée, infusé leur énergie et leurs émotions. Jusqu’à la mort de mon frère, le 14 octobre 2015 à Montréal, je ne voyais pas la nécessité d’écrire. Le suicide d’Alex m’a transpercée de chagrin, m’a mise aussi dans une colère folle. Parce qu’un suicide, c’est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de se souvenir des jours heureux.
Moi, je ne voulais pas me taire.
Alex était un être flamboyant, il a eu une existence belle, pleine, passionnante, aimante et aimée. Il s’est battu contre la mélancolie, elle a gagné. Raconter son courage, dire le bonheur que j’ai eu de l’avoir comme frère, m’a semblé vital. Je ne voulais ni faire mon deuil ni céder à la désolation. Je désirais inventer une manière joyeuse d’être triste.
Les morts peuvent nous rendre plus libres, plus vivants. Â»
Olivia de Lamberterie
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