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Liste des livres

Enfant de salaud de Sorj Chalandon
2021
Sorj Chalandon
Littérature
4½ h
Depuis l’enfance, une question torture le narrateur : - Qu’as-tu fait sous l’occupation ? Mais il n’a jamais osé la poser à son père. Parce qu’il est imprévisible, ce père. Violent, fantasque. Certains même, le disent fou. Longtemps, il a bercé son fils de ses exploits de Résistant, jusqu’au jour où le grand-père de l’enfant s’est emporté : «Ton père portait l’uniforme allemand. Tu es un enfant de salaud ! » En mai 1987, alors que s’ouvre à Lyon le procès du criminel nazi Klaus Barbie, le fils apprend que le dossier judiciaire de son père sommeille aux archives départementales du Nord. Trois ans de la vie d’un « collabo », racontée par les procès-verbaux de police, les interrogatoires de justice, son procès et sa condamnation. Le narrateur croyait tomber sur la piteuse histoire d’un « Lacombe Lucien » mais il se retrouve face à l’épopée d’un Zelig. L’aventure rocambolesque d’un gamin de 18 ans, sans instruction ni conviction, menteur, faussaire et manipulateur, qui a traversé la guerre comme on joue au petit soldat. Un sale gosse, inconscient du danger, qui a porté cinq uniformes en quatre ans. Quatre fois déserteur de quatre armées différentes. Traître un jour, portant le brassard à croix gammée, puis patriote le lendemain, arborant fièrement la croix de Lorraine. En décembre 1944, recherché par tous les camps, il a continué de berner la terre entière. Mais aussi son propre fils, devenu journaliste. Lorsque Klaus Barbie entre dans le box, ce fils est assis dans les rangs de la presse et son père, attentif au milieu du public. Ce n’est pas un procès qui vient de s’ouvrir, mais deux. Barbie va devoir répondre de ses crimes. Le père va devoir s’expliquer sur ses mensonges. Ce roman raconte ces guerres en parallèle. L’une rapportée par le journaliste, l’autre débusquée par l’enfant de salaud.
Jours à Leontica de Fabio Andina
2021
Fabio Andina
Littérature italienne
4½ h
Chaque matin, à une heure où le coq dort encore, le Felice quitte le village et part vers les sommets qui dominent le Val Blenio, personne ne sait vraiment où. Jusqu’au jour où le narrateur, arrivé de la ville, décide de lui emboîter le pas. Voici le récit de ses journées passées en compagnie du vieil homme et des habitants du village, au contact d’une existence marquée par les mêmes habitudes immuables, les gestes simples et beaux de ceux qui ont construit une relation privilégiée avec la nature. L’écriture de Fabio Andina, aussi sobre que sensible, instille dans Jours à Leontica le rythme lent et serein d’une existence passée au cœur de la montagne. Fabio Andina est né à Lugano en 1972 et a étudié le cinéma à San Francisco. Il vit au Tessin, à Malcantone, près de la frontière entre la Suisse et l’Italie. Publié en 2018 en italien, Jours à Leontina est son deuxième roman, le premier à paraître en français.
L'Usine de Hiroko Oyamada
2021
Hiroko Oyamada
Littérature japonaise
3 h
L’Usine, un gigantesque complexe industriel de la taille d’une ville, s’étend à perte de vue. C’est là qu’une femme et deux hommes, sans liens apparents, vont désormais travailler à des postes pour le moins curieux. L’un d’entre eux est chargé d’étudier des mousses pour végétaliser les toits. Un autre corrige des écrits de toutes sortes dont l’usage reste mystérieux. La dernière, elle, est préposée à la déchiqueteuse de documents. Très vite, la monotonie et l’absence de sens les saisit, mais lorsqu’il faut gagner sa vie, on est prêt à accepter beaucoup de choses… Même si cela implique de voir ce lieu de travail pénétrer chaque strate de son existence ?
Dans une ambiance kafkaïenne où la réalité perd peu à peu de ses contours, et alors que d’étranges animaux commencent à rôder dans les rues, les trois narrateurs se confrontent de plus en plus à l’emprise de l’Usine.  Hiroko Oyamada livre un roman sur l’aliénation au travail où les apparences sont souvent trompeuses.
 
 
Le Stradivarius de Goebbels de Yoann Iacono
2021
Yoann Iacono
Littérature
3 h
Nejiko Suwa, musicienne virtuose, se voit offrir un Stradivarius en 1943 par Joseph Goebbels, mais elle ne parvient pas à jouer de l’instrument... Que signifie exactement son rapport tourmenté avec ce violon dont elle ignore la provenance ?
Ce récit est le roman vrai de Nejiko Suwa, jeune virtuose japonaise à qui, en 1943, Joseph Goebbels offre un Stradivarius pour célébrer l’Axe Berlin-Tokyo.
Nejiko l’ignore alors, le violon appartient à un Français, Lazare Braun, musicien juif spolié et assassiné par les nazis. Elle ne parvient pas à jouer de l’instrument. Tous les violons ont une âme. L’histoire du Stradivarius la hante.
Après-guerre, Félix Sitterlin, le narrateur, est chargé par les autorités de la France Libre de retrouver le violon volé. Il rencontre Nejiko. Elle finit par lui confier son journal.
Découvrez cette fiction historique sur fond de Seconde Guerre Mondiale et le destin de Nejiko Suwa qui pose la question de la conscience politique des artistes.
 
 
Boza ! de Ulrich Cabrel
2020
Ulrich Cabrel
Aventure
6 h
Né dans un bidonville de la banlieue de Douala au Cameroun, Petit Wat est un adolescent haut en couleurs qui fait les quatre cents coups avec ses copains. Mais, sans avenir chez lui, il prend la douloureuse décision de partir pour accomplir son rêve : faire un boza, passer en Europe. Avec un sac à dos troué et une immense foi en lui-même, Petit Wat découvre de nombreux dangers. Abandonné par un passeur aux portes du Niger, il doit affronter ghettos et déserts. Arrivé au Maroc, il rejoint des centaines de jeunes déshérités qui s’organisent pour affronter le « Monstre-à-Trois-Têtes » : des barrières massives séparant l’Afrique de l’Europe. Pourront-ils vraiment passer de l’autre côté ?  Dans Boza !, Ulrich Cabrel et Étienne Longueville proposent un regard inédit sur les réalités migratoires. La verve des personnages et l’humour du narrateur contrastent avec les enfers qu’ils traversent, offrant à ce roman d’aventures une tonalité et un rythme captivants.
 
 
Sérotonine de Michel Houellebecq
2019
Michel Houellebecq
Littérature
5½ h
« Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l’amour » écrivait récemment Michel Houellebecq. Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d’ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman, son double inversé), l’échec des idéaux de leur jeunesse, l’espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue. Ce roman sur les ravages d’un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret.
 
 
Une idée apparaît de Haruki Murakami
2018
Le meurtre du Commandeur (1)
Haruki Murakami
Littérature japonaise
9½ h
Peut-être un jour serais-je capable de faire le portrait du rien. De la même façon qu’un peintre avait été capable de dessiner Le Meurtre du Commandeur. Mais il me faudrait du temps avant d’y parvenir. Je devais faire du temps mon allié.
Quand sa femme lui a annoncé qu’elle voulait divorcer, le narrateur, un jeune peintre en panne d’inspiration, a voyagé seul à travers le Japon. Et puis, il s’est installé dans la montagne dans une maison isolée, ancienne propriété d’un artiste de génie, Tomohiko Amada.
Un jour, le narrateur reçoit une proposition alléchante : faire le portrait de Wataru Menshiki, un riche homme d’affaires. Tandis que celui-ci pose comme modèle, le narrateur a du mal à se concentrer. Quelque chose chez Menshiki résiste à la représentation.
Une nuit, il découvre un tableau dans le grenier, une oeuvre d’une grande violence, le meurtre d’un vieillard, comme tirée du Don Giovanni de Mozart. C’est Le Meurtre du Commandeur. Cette peinture obsède le narrateur. Et des choses étranges se produisent, comme si un autre monde s’était entrouvert. À qui se confier ? À Menshiki ? Mais peut-il vraiment lui faire confiance ?
Premier livre d’une oeuvre exceptionnelle, dans la lignée du monumental 1Q84, un roman somme, ambitieux, profond. Deux tomes pour une odyssée initiatique étrange, inquiétante, envoûtante, où le maître Murakami dévoile ses obsessions les plus intimes.
 
 
La Métaphore se déplace de Haruki Murakami
2018
Le meurtre du Commandeur (2)
Haruki Murakami
Littérature japonaise
10 h
Alors que jusque-là je marchais normalement sur ce que je pensais être mon propre chemin, voilà que soudain celui-ci a disparu sous mes pas, et c’est comme si j’avançais simplement dans un espace vide sans connaître de direction, sans plus aucune sensation. Une jeune fille a disparu. Une jeune fille dont le narrateur avait entrepris de faire le portrait. Une jeune fille aux yeux comme une flamme gelée. Une jeune fille qui l’intrigue et qui pourrait être liée à Menshiki. Il va rendre visite au vieux peintre Tomohiko Amada. Là, dans la chambre d’hôpital, apparaît le Commandeur. Le Commandeur est prêt à offrir sa vie pour que la jeune fille soit retrouvée. Il faut faire revivre la scène du tableau, le Commandeur doit être poignardé. Le narrateur lui plante un couteau dans le cœur. Une trappe s’ouvre dans un coin de la chambre. Un personnage étrange en surgit, qui l’invite à entrer dans le passage souterrain. Le début d’un périple qui va conduire le narrateur au-devant des forces du mal... Deuxième livre d’une œuvre exceptionnelle, dans la lignée du monumental 1Q84, un roman somme, ambitieux, profond. Deux tomes pour une odyssée initiatique étrange, inquiétante, envoûtante, où le maître Murakami dévoile ses obsessions les plus intimes.
 
 
La punition de Tahar Ben Jelloun
2018
Tahar Ben Jelloun
Bio
2½ h
La punition raconte l’arbitraire, celui des 19 mois de détention, sous le règne de Hassan II, de 94 étudiants, à la suite de manifestations pacifiques dans les rues des grandes villes du Maroc en 1965. Envoyés dans des casernes sous couvert de service militaire, ces jeunes gens se retrouvèrent condamnés à une peine de détention illimitée, encadrés par des gradés dévoués au général Oufkir qui leur firent subir vexations, mauvais traitements, manoeuvres militaires improvisées, sous les prétextes les plus absurdes. Jusqu’à ce que la préparation d’un coup d’État ne précipite leur libération, sans explication. Quelques-uns y perdirent la vie, dans l’indifférence générale, d’autres sombrèrent dans la folie. Le narrateur de La punition était l’un d’eux, il raconte au plus près ce que furent ces jours qui marquèrent à jamais ses vingt ans, ébranlèrent sa conscience et le firent secrètement naître écrivain.
Souvenirs dormants de Patrick Modiano
2017
Patrick Modiano
Littérature
1½ h
Une évocation du destin de six femmes rencontrées puis perdues de vue par le narrateur dans les années 1960. Roman d’apprentissage et précis sur le souvenir, ce texte offre une méditation sur la répétition dans la vie et dans l’écriture.            
Sauver les meubles de Céline Zufferey
2017
Céline Zufferey
Littérature
2½ h
Photographe aux ambitions artistiques déçues, le narrateur est engagé par une entreprise de meubles pour réaliser des photos de catalogue.
Humilié d’être obligé de mettre son talent au service de la consommation de masse, il cherche en vain du répit dans la compagnie de Nathalie, qui pose dans les décors qu’il photographie, ou dans celle d’un autre modèle, une fillette surnommée Miss KitKat, chaperonnée par son horrible mère. Il va se laisser tenter par la voie de la transgression quand un collègue lui proposera de participer au lancement d’un site pornographique à prétentions esthétiques...
Sauver les meubles est un roman de la solitude contemporaine. Le ton caustique du récit, souvent très cru et plein d’humour, décrit notre univers fait de faux-semblants, de clichés, de fantasmes. Dans un tel monde, est-il encore possible d’être libre ?
La fuite de Paul-Bernard Moracchini
2017
Paul-Bernard Moracchini
Littérature
1½ h
Prisonnier d’une société qu’il méprise, un homme décide de partir à la rencontre de son animalité profonde. Perdu en plein bois, vivant de ses chasses avec, pour seule compagnie, son chien Lione, le narrateur va se détacher de toute notion de réalité et vivre de ses rêves. Une errance onirique qui lentement bascule...
Auteur-compositeur-interprète de profession, Paul-Bernard Moracchini vit entre la Corse et Nice. La Fuite est son premier roman.
L'Apprenti de Angel Arekin
2016
Porteur de Mort (1)
Angel Arekin
Fantasy
11 h
17 ans, Seïs Amorgen est nommé pour intégrer la plus grande confrérie du royaume d’Asclépion.
S’il accepte, il deviendra l’un des guerriers les plus éminents de la monarchie.
S’il refuse, il restera le gamin frivole et arrogant qui fraye avec les bandits de sa ville natale.
Alors que l’ombre du Renégat s’étend sur sa terre d’origine, Seïs va devoir prendre la décision qui bouleversera sa vie et, bientôt, il devra faire face à ses propres démons.
 
 
L'administrateur provisoire de Alexandre Seurat
2016
Alexandre Seurat
Littérature
2½ h
Découvrant au début du récit que la mort de son jeune frère résonne avec un secret de famille, le narrateur interroge ses proches, puis, devant leur silence, mène sa recherche dans les Archives nationales. Il découvre alors que son arrière-grand-père a participé à la confiscation des biens juifs durant l’Occupation. Le récit tente d’éclairer des aspects historiques souvent négligés jusqu’à récemment, l’aryanisation économique de la France de Vichy, crime longtemps refoulé par la mémoire collective. Une enquête à la fois familiale et historique bouleversante, s’appuyant sur des documents réels.
L'homme qui voyait à travers les visages de Eric-Emmanuel Schmitt
2016
Eric-Emmanuel Schmitt
Littérature
5 h
Après La nuit de feu, Eric-Emmanuel Schmitt poursuit son exploration des mystères spirituels dans un roman troublant, entre suspense et philosophie.
Tout commence par une explosion à la sortie d’une messe. Le narrateur était là. Il a tout vu. Et davantage encore, il possède un don unique : voir à travers les visages et percevoir autour de chacun les êtres minuscules – souvenirs, anges ou démons - qui le motivent ou le hantent.
Est-ce un fou ? Ou un sage qui déchiffre la folie des autres ? Son investigation sur la violence et le sacré va l’amener à la rencontre dont nous rêvons tous…
L'Âge de l'héroïne de Quentin Mouron
2016
Quentin Mouron
Policier
2 h
Franck, dandy sur le retour, détective à ses heures, bibliophile, collectionneur de livres anciens, est chargé de retrouver une cargaison de drogue volée. Son enquête le mène jusqu’à Toponah, petite ville américaine située dans l’État du Nevada. Sur sa route se dresse Léah, adolescente mystérieuse tenant autant de la gueule cassée que de l’héroïne cornélienne. Parmi les existences ployées et amoindries, la jeune femme scintille, détonne ; elle incarne quelque chose que Franck ose enfin nommer la vie.
 
 
Comment j'ai tué mon père de Frédéric Vion
2015
Frédéric Vion
Littérature
2½ h
« Avec les boulets et les fardeaux intimes, il y a plusieurs solutions. En général on se contente de les traîner : on souffre tout seul et ça n’avance à rien. Ou alors on peut grimper dessus, pour au moins être vu. Il y a enfin la possibilité de les renvoyer à la figure de l’agresseur : c’est lourd et ça fait mal à tous les protagonistes, mais c’est efficace… »
Comment s’en sortir quand on est un petit garçon dans une famille apparemment très ordinaire, mais que son père est un tyran domestique et qu’un monde s’écroule autour de soi ?
Un père violent, une époque qui l’est aussi, et l’Histoire qui s’en mêle : tout concourait à démolir le narrateur… à moins qu’il n’arrive à se montrer plus résistant qu’eux.
Né en Lorraine en 1976, Frédéric Vion est aujourd’hui journaliste à France 2. Comment j’ai tué mon père est son premier roman.
L'hiver nous demandera ce qu'on a fait l'été de Henry Cuny
2015
Henry Cuny
Littérature
9½ h
« Comment lui aurais-je expliqué ce qui me fascinait chez Marina ? Elle se situait à la croisée de plusieurs mondes dont chacun avait sa logique propre, pour autant qu’il ne soit pas confronté aux autres ; ce monde de liberté dont je me réclamais, mais dont l’argent était le maître ; celui de la pensée unique, du Parti-Dieu, dont la terreur était le ressort ; ce monde au temps aboli qui était celui des Rom. »
En revenant, quarante ans après, en Slovaquie sur les traces d’un amour de jeunesse, alors qu’il était stagiaire d’ambassade à l’époque du Printemps de Prague et de Mai 68, le narrateur s’immerge dans les fantasmagories du monde rom au cœur des paysages idylliques du « paradis slovaque » et découvre, à travers une plongée stupéfiante dans les archives de la Sécurité d’État, la terrible ŠtB, alors l’équivalent tchécoslovaque du KGB, les secrets d’une relation qui n’a pas fini de bouleverser sa vie.
Un récit envoûtant dont la poésie, la musique des mots et la profonde humanité évoquent une symphonie lumineuse et tragique.
Leïlah Mahi 1932 de Didier Blonde
2015
Renaudot (essai) 2015
Didier Blonde
Essai
1½ h
Au détour des allées du Père-Lachaise, le narrateur découvre sur une plaque funéraire du columbarium un portrait photographique qui l’attire irrésistiblement. Il représente une femme énigmatique, coiffée d’un turban. Sous la photo, un nom : Leïlah Mahi et une date unique : 12 août 1932. Obsédé par cette vision, le narrateur décide de retrouver sa trace.
Enquête littéraire, Leïlah Mahi 1932 est aussi une réflexion sensible sur la perte et l’inépuisable pouvoir de fascination des images.
Le rêve du retour de Horacio Castellanos Moya
2015
Horacio Castellanos Moya
Policier
3 h
Erasmo Aragón est un journaliste salvadorien exilé au Mexique. Au début des années 90, le gouvernement du Salvador et la guérilla entament des négociations ; il songe à regagner son pays d’origine, ce qui lui permettrait également de planter là sa femme et sa fille, qui l’énervent prodigieusement (d’autant plus qu’Eva sa femme vient de lui révéler sa liaison avec un acteur de pacotille). Hanté par des souvenirs confus, de vieilles culpabilités et la peur de ce qui l’attend au Salvador – après tout, il a toujours soutenu la guérilla – il vit dans un état second, coincé entre les vapeurs de l’alcool et les bouffées d’angoisse. Terrorisé par une douleur lancinante au foie qui l’empêcherait presque de boire si elle ne le poussait pas à se précipiter un peu plus dans la vodka tonic, il consulte don Chente Alvarado, un vieux médecin placide qui lui prescrit des séances d’hypnose censées le soulager. Au réveil, il ne se rappelle de rien. Paranoïaque, égoïste, velléitaire, le narrateur nous entraîne dans un flot de phrases délirantes, au bord de la crise de nerfs, de soirées arrosées en lendemains de cuites, obsessionnel jusqu’à la déraison, organique, désagréable.
Avec ce roman brillant, Castellanos Moya continue sa grande exploration de la violence, ici incrustée au plus profond de l’individu, comme si la guerre habitait les corps bien longtemps après la fin des hostilités.
Jugan de Jérôme Leroy
2015
Jérôme Leroy
Littérature
3 h
En vacances, le narrateur rêve à Noirbourg où il a débuté sa carrière d’enseignant douze ans auparavant, recruté par Clotilde qui a monté une équipe d’aide aux devoirs. Celle-ci, amoureuse de Joël Jugan, ancien leader d’extrême gauche devenu un monstre en prison, l’enrôle dans son projet. Assia, une étudiante faisant partie du groupe, semble être envoûtée par Jugan, se dévouant à lui corps et âme.
Seppuku de Richard Collasse
2015
Richard Collasse
Littérature
8 h
1er janvier 1965. Dans un parc de Tokyo, peu avant l’aube, un homme entame le rituel du seppuku, le suicide des samouraïs d’antan. Quelques jours après, un attaché de l’ambassade de France au Japon reçoit un curieux paquet abritant une suite de trente-six carnets : l’histoire d’Émile Monroig, ami et mentor du narrateur au pays du Soleil Levant. Français comme lui, Monroig a choisi de lui confier, en guise de testament, le roman de sa vie. Qui était Monroig? Comment en est-il arrivé à mettre fin à ses jours, dans la grande tradition nippone? Se prénommait-il Émile, Maurice, ou Wolfgang? À mesure que les carnets s’égrènent, le narrateur, et avec lui le lecteur, sont emportés dans un drame personnel qui épouse les méandres de la grande Histoire, du Berlin nazi d’avant-guerre où Monroig vit le jour, au Paris de la Libération, jusqu’à la Corée où il couvrira en tant qu’envoyé spécial d’un quotidien français le premier grand conflit de la guerre froide. Jusqu’à ce que son destin, scellé depuis l’enfance, le rattrape enfin, au Japon, cet archipel du bout du monde, pour le meilleur et pour le pire...
Le cœur qui tourne de Donal Ryan
2015
Donal Ryan
Littérature
3½ h
Bobby Mahon était une figure respectée du village. L’ancien contremaître de l’entreprise locale est désormais, comme la majorité des habitants, au chômage. Sans indemnités ni espoir de retrouver du travail. La crise qui frappe de plein fouet l’Irlande comme toute l’Europe déchire les liens de sa communauté autrefois soudée. Les langues se délient, les rumeurs circulent, les tensions et les rivalités émergent. Et, faute de pouvoir s’en prendre au patron qui a mis la clé sous la porte, Bobby devient la cible d’hommes et de femmes démunis et amers. Jusqu’à l’irréparable...
Donal Ryan tisse dans ce premier roman qui allie noirceur et humour ravageur une fresque humaine et sociale saisissante. À la manière d’un roman choral, dont la construction ambitieuse n’est pas sans rappeler le Faulkner de Tandis que j’agonise, vingt-et-un narrateurs se succèdent pour raconter l’histoire d’un naufrage. Mais aussi d’un espoir. À l’image de ce coeur rouillé, planté sur la porte de la maison où Bobby a grandi, qui persiste à tourner au gré du vent.
La femme aux fleurs de papier de Donato Carrisi
2014
Donato Carrisi
Policier
2 h
Seuls deux sentiments font battre le cœur : l’amour et la peur. La nuit du 14 au 15 avril 1912, alors que le Titanic coulait au beau milieu de son voyage inaugural, un des passagers descendit à sa cabine de première classe, revêtit un smoking, et remonta sur le pont. Au lieu de chercher à sauver sa peau, il alluma un cigare et attendit la mort. Le 14 avril 1916 au soir dans les tranchées du mont Fumo, quatre ans jour pour jour après le naufrage du Titanic, un soldat italien est fait prisonnier. À moins qu’il ne révèle son nom et son grade, le soldat sera fusillé le lendemain à l’aube. Un médecin dénommé Roumann n’a qu’une nuit pour le faire parler. Débute le récit du prisonnier dont la vie repose désormais sur trois questions : Qui est-il ? Qui est Guzman ? Et qui était l’homme qui fumait sur le Titanic ? Cette nuit-là, le docteur Roumann entendra une vérité cachée dans l’abîme d’une légende, découvrira l’existence d’un héros improbable et de son obsession, et deviendra le dépositaire d’une histoire qui a traversé le temps et défié la mort. Donato Carrisi, auteur internationalement reconnu pour ses thrillers, surprend avec ce roman onirique qu’il nous conte avec brio, confirmant ainsi son statut de narrateur contemporain incontournable. On y retrouve aussi bien la maîtrise parfaite du suspense que l’acuité avec laquelle il décrit les histoires d’amour.
La peau de l'ours de Joy Sorman
2014
Joy Sorman
Littérature
2½ h
Le narrateur, hybride monstrueux né de l’accouplement d’une femme avec un ours, raconte sa vie malheureuse. Ayant progressivement abandonné tout trait humain pour prendre l’apparence d’une bête, il est vendu à un montreur d’ours puis à un organisateur de combats d’animaux, traverse l’océan pour intégrer la ménagerie d’un cirque où il se lie avec d’autres créatures extraordinaires, avant de faire une rencontre décisive dans la fosse d’un zoo. Ce roman en forme de conte, qui explore l’inquiétante frontière entre humanité et bestialité, nous convie à un singulier voyage dans la peau d’un ours. Une manière de dérégler nos sens et de porter un regard neuf et troublant sur le monde des hommes.
Le Jour de l'effondrement de Michèle Astrud
2014
Michèle Astrud
Littérature
3 h
Un jeune homme revient chez lui, au bord du fleuve où, cinq ans plus tôt, il a tué son meilleur ami. Fasciné, il redécouvre la ville de son enfance, étrangère et familière, et se remémore cette amitié tourmentée jusqu’à l’événement fatal. Récit entre ombre et lumière, roman intense et fervent où la nature reflète les passions, Le Jour de l’effondrement emporte son lecteur jusqu’à la résolution - et l’apaisement.
 
 
Le tort du soldat de Erri De Luca
2014
Erri De Luca
Littérature italienne
1 h
Un vieux criminel de guerre et sa fille dînent dans une auberge au milieu des Dolomites et se retrouvent à la table voisine de celle du narrateur, qui travaille sur une de ses traductions du yiddish. En deux récits juxtaposés, comme les deux tables de ce restaurant de montagne, Erri De Luca évoque son amour pour la langue et la littérature yiddish, puis, par la voix de la femme, l’existence d’un homme sans remords, qui considère que son seul tort est d’avoir perdu la guerre…
Le tort du soldat est un livre aussi bref que percutant qui nous offre un angle inédit pour réfléchir à la mémoire si complexe des grandes tragédies du XXe siècle.
Le Soir, Lilith de Philippe Pratx
2014
Philippe Pratx
Littérature
4½ h
23 novembre 1924. Lilith Hevesi, star hollywoodienne du cinéma muet, est retrouvée morte dans le château où elle s’est retirée au fin fond de la campagne hongroise. Quarante ans plus tard, alors que le narrateur, ancien ami, amant, mentor de l’actrice aux multiples visages, tente de dépoussiérer son passé, ses recherches sont perturbées par une femme qui éveille rapidement ses soupçons...
De faux airs de roman noir sous lesquels se dessine un portrait fantasmé, une autopsie poétique... Lilith est un fantôme qui arpente les différentes strates du temps dans des mondes aux frontières incertaines dont on ne cesse de gratter la pellicule inflammable.
Femme-enfant ou femme fatale, animal ou magicienne, elle coule de chaque mot sans qu’on puisse jamais la saisir. Sous le masque de l’enquête, les fragments – extraits de journal intime, de scénarios ou de coupures de presse – se heurtent sans jamais s’emboîter parfaitement, et finissent par s’assembler dans une tortueuse peinture expressionniste.
 
 
Jusqu'au crépuscule de Laurent André
2013
Les temps d'avant (1)
Laurent André (et Christelle Hédin)
Littérature
4½ h
Paris, 13ème arrondissement, été 70, cinq enfants font connaissance. Une belle amitié va naître entre Marie, Julie, Christophe, Philippe et Lucas, intemporelle malgré les années qui passent. Espiègles, débordants d’énergie et de lubies, ils se lient un peu plus chaque jour, partageant jeux, activités sportives, découvertes technologiques, fous rires, peines et drames familiaux.
Les cinq amis grandissent, toujours animés par cette même amitié devenue fusionnelle, et vivent leur premier amour, leur première expérience sexuelle.
Qui n’a pas un jour rêvé de revivre ses premières fois exaltantes ?
Une histoire qui vous transporte dans les années 70 - 80 et vous immerge dans la vie trépidante de ces cinq enfants à la vie, à la mort...
 
 
Ensorcelé - Pour l'amour d'une reine de Marjorie Loup
2013
Marjorie Loup
Fantastique
2½ h
L’auteur vous propose de découvrir sa vision de l’amour, fou et absolu, dans un conte s’inspirant de la prose de Barjavel. Sous une forme narrative à la première personne, le héros vous entraînera dans des contrées très lointaines, mêlant réel et imaginaire.  À cause de la Prophétie, le narrateur quitte la Bretagne à la suite de son ami Merlin, parce que la reine des Atlantes l’attend.
Un Merlin inoubliable, magicien et despote, qui le conduira au royaume de la reine des Atlantes avant que ses portes ne se referment pour longtemps.
Une reine mystérieuse, mais pour qui le narrateur oubliera son nom aussitôt qu’il l’aura vue. Voilà ce que dit la Prophétie.
Une reine pour qui l’on oublie d’où l’on vient, nourri par un amour fou menant à un affrontement inéluctable avec celui qui est au cœur de ce roman : Merlin.
On en ressort déboussolé, étourdi, partagé entre l’horreur et l’émerveillement d’un tel amour.  Ce livre de style fantastique a été initialement écrit pour un concours de premier roman, sous un autre titre, et est arrivé en finale des trois meilleurs manuscrits.
 
 
Nue de Jean-Philippe Toussaint
2013
Jean-Philippe Toussaint
Littérature
2 h
La robe en miel était le point d’orgue de la collection automne/hiver de Marie. A la fin du défilé, l’ultime mannequin surgissait des coulisses vêtue de cette robe d’ambre et de lumière, comme si son corps avait été plongé intégralement dans un pot de miel démesuré avant d’entrer en scène. Nue et en miel, ruisselante, elle s’avançait ainsi sur le podium en se déhanchant au rythme d’une musique cadencée, les talons hauts, souriante, suivie d’un essaim d’abeilles qui lui faisait cortège en bourdonnant en suspension dans l’air, aimanté par le miel, tel un nuage allongé et abstrait d’insectes vrombissants qui accompagnaient sa parade. Nue est le quatrième et dernier volet de l’ensemble romanesque Marie Madeleine Marguerite de Montalte, qui retrace quatre saisons de la vie de Marie, créatrice de haute couture et compagne du narrateur.
Un château rose en Corrèze de Michel Peyramaure
2013
Michel Peyramaure
Littérature
3 h
Pendant la Seconde Guerre mondiale, en plein cœur d’une Corrèze verdoyante, un château a marqué l’Histoire à jamais... A vingt ans, Pauline n’a peur de rien, ni du danger, ni des hommes. Aux sons des premières bottes allemandes, elle s’est engagée dans la Résistance avec courage et détermination. Mais un jour, une tragédie frappe sa famille entière qui péri sous les feux de la Wehrmacht. Seule au monde, avec sa petite sœur Luce, rescapée, elle se réfugie dans le château de Castelfranc, un lieu unique et incroyable qui a bel et bien existé. Là, la jeune fille côtoie d’autres Résistants et non des moindres : André Malraux, Louis Aragon, André Cayatte et un célèbre couple de comédiens. Ils préparent une pièce de théâtre destinée à fêter la Libération. Dans cette communauté bigarrée voisinent des officiers allemands, des adversaires du nazisme, des résistants mais aussi des filles de la milice. Julien, le narrateur et témoin privilégié, nous offre le récit de ces moments bouillonnants et intenses. Fiancé à Pauline qu’il suit dans les maquis, il nous fait vivre le combat de ces hommes et de ces femmes qui n’ont jamais cédé à l’ennemi.
Beautiful Bastard de Christina Lauren
2013
Beautiful (1)
Christina Lauren
Romance
18
4½ h
Un duel amoureux et torride dans l’univers de l’entreprise entre deux êtres dévorés par l’ambition et le désir.
Beautiful Bastard met en scène les relations tumultueuses de Bennett Ryan, trentenaire arrogant et perfectionniste destiné à reprendre les commandes de la société de média créée par son père, avec sa jeune et superbe assistante, Chloé Mills. Aussi élégant et magnétique qu’odieux et suffisant, Bennett fait preuve d’exigences abusives à l’égard de la volontaire et ambitieuse Chloé, qui s’accroche, prête à tout pour faire sa place dans cette grande entreprise.
A tout ? La perversité de Bennett monte d’un cran quand elle se décline de manière sexuelle. La tension brûlante qui s’installe entre ces deux êtres, qui se désirent autant qu’ils se détestent, croît au fur et à mesure de leurs ébats sexuels et ne manque pas de bouleverser les rapports hiérarchiques et les objectifs professionnels de l’un comme de l’autre.
Comment surmonter ses pulsions ? Comment arriver à dominer l’autre dans ce jeu torride ? Comment combiner professionnalisme et désir hypnotique ? L’alternance de narrateurs, Bennett et Chloé, à chaque chapitre permet de mieux comprendre les ressorts psychologiques de cette passion dévorante qui compromet enjeux de carrière et priorités de l’entreprise.
 
 
Conquise de Ally Condie
2013
Promise (3)
Ally Condie
Dystopie
13
7½ h
Dans la Société, les Officiels décident de tout. Qui aimer, où travailler, quand mourir.
Dans ce dernier volet, dense et palpitant, une épidémie ravage la population... Le Soulèvement tente de sauver une liberté à laquelle plus personne ne croyait.
Pour Cassia, Xander et Ky, c’est enfin le moment de choisir.
 
 
Les poissons ne ferment pas les yeux de Erri De Luca
2013
Erri De Luca
Littérature italienne
1½ h
Comme chaque été, l’enfant de la ville qu’était le narrateur descend sur l’île y passer les vacances estivales.
Il retrouve cette année le monde des pêcheurs, les plaisirs marins, mais ne peut échapper à la mutation qui a débuté avec son dixième anniversaire.
La révolte des neuf de Pittacus Lore
2013
Lorien Legacies (3)
Pittacus Lore
Fantastique
12
6½ h
Numéro Quatre
leur a échappé.
Numéro Six
s’est évadée.
Numéro Sept
s’est enfuie de justesse.
Ils
veulent finir ce qu’ils ont commencé, mais d’abord,
Ils
devront nous affronter.
Ensemble,
nous pourrons les vaincre.
Ensemble,
nos pouvoirs sont immenses.
Ensemble,
nous préparons La Révolte
... Le temps…
Nous est compté.
 
 
Anita, une fille numérotée de Claude Jasmin
2013
Claude Jasmin
Littérature
3 h
Vous allez lire des aveux. Vous allez lire une confession. Ce récit, Jasmin l’admet volontiers, lui sert d’exutoire. L’auteur a eu besoin de se vider le coeur, longtemps après les faits. Voici un « vieil homme » qui se souvient d’un grave péché de jeunesse.
Le personnage narrateur est amoureux fou d’Anita, une jolie blonde aux yeux bleus, étudiante en céramique avec lui à ce qui s’appelle alors l’École du meuble. Mais leur belle et lumineuse histoire d’amour va s’écraser soudainement. Lamentablement.
Anita, orpheline de mère, juive de la rue Clark à Montréal, est une réfugiée d’Auschwitz. Toute la société québécoise de ce temps, incluant l’entourage et la famille de l’amoureux transi, baigne dans l’antisémitisme ordinaire de cette époque – le sait-on assez ? Aussi, cet amour sera dénoncé, combattu, étouffé et bafoué.
Ce narrateur, c’est bien sûr Claude Jasmin lui-même, qui, en toute franchise, raconte sa honte d’aujourd’hui, ses remords. Mais l’auteur en profite également pour dépeindre, de façon très joyeuse, la bohème montréalaise des années 1950, ainsi que l’art de la céramique. Cette fresque d’une époque dynamique, celle de l’après-guerre, décrit les premiers signaux de la lente émancipation des Québécois quand, au Faisan Doré, Jacques Normand se moquait cruellement de nos pudibonderies ou que l’automatiste Claude Gauvreau, à la Hutte Suisse, lançait à tue-tête ses borborygmes fous.
Les anagrammes de Varsovie de Richard Zimler
2013
Richard Zimler
Policier
7 h
Pologne, automne 1940 : des milliers de Juifs se retrouvent confinés dans une petite parcelle de la capitale, le tristement célèbre ghetto de Varsovie. Parmi eux Erik Cohen, un vieux psychiatre, contraint de survivre dans un minuscule appartement avec sa nièce et son petit-neveu adoré, Adam. L’hiver est éprouvant : l’hostilité du ghetto où tout manque, le crime omniprésent, la mort qui rôde. Soudain, dans cette atmosphère de fin du monde, Adam disparaît. Le lendemain, son corps est découvert sans vie et atrocement mutilé au pied d’un des murs de barbelés qui clôturent le ghetto. Dans sa bouche, un morceau de fil. Quelques jours plus tard, le corps d’une jeune fille est lui aussi retrouvé mutilé. Tout en Erik crie vengeance : aidé de son ami d’enfance Izzy, une figure haute en couleur, il va s’échapper du ghetto pour mener l’enquête dans un Varsovie spectral, dans lequel les plus basses pulsions humaines côtoient l’héroïsme et la grandeur. Une odyssée poignante, poétique, époustouflante, racontée par un mystérieux narrateur qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
 
 
Un jour le vieux hangar sera emporté par la débâcle de Robert Lalonde
2013
Robert Lalonde
Littérature
2½ h
Il y a d’abord, bien sûr, Stanley, l’Indien, le visage à deux faces, qui attire le narrateur comme un soleil noir. Il y a Serge, le fils de bourgeois, le bouc émissaire de toutes ses incertitudes et de toutes ses faiblesses. Eloi, l’ivrogne, l’épouvantail, qui l’attrape en plein vol durant ses nuits de somnambulisme. Claire, sa cousine, l’enfant sauvage, qui le force à sortir de son mutisme. Delphine, qui lui donne la clé des livres et de la chair. Le père Arcos, qui lui apprend la souffrance du monde. Il y a encore l’inséparable, le jumeau, le double aérien, qui vole et marche, apparaît et disparaît, prononce son amour et ses frousses aux comètes filantes et aux étourneaux qui passent. Et puis il y a Clément, l’ami vrai enfin trouvé, qui permet au narrateur de retourner dans le vieux hangar, où peut-être le pardon l’attend. Le périlleux passage de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte se trouve au coeur de toute l’oeuvre de Robert Lalonde. Le sourd travail du désir, l’élan vers la lumière, la fascination des ténèbres, la passion pour les êtres et les mots, la terrible sagesse de la nature, tous ces thèmes sont ici transfigurés par une manière nouvelle chez Lalonde de tisser plusieurs histoires, de les heurter les unes contre les autres pour en faire retentir toutes les harmoniques.
L'abandon du mâle en milieu hostile de Erwan Larher
2013
Erwan Larher
Littérature
3 h
« Je te haïssais. Avec tes cheveux verts, sales, tu représentais tout ce que j’exécrais alors : le désordre, le mauvais goût, l’improductive et vaine révolte juvénile. Tu malmenais ta féminité dans des hardes trouées, des guenilles comme jetées au hasard sur ton corps. Si tu avais été ma sœur, papa t’aurait reniée. J’aurais voulu te voir traînée par les cheveux hors des salles, sous les injures, et rejetée au loin, loin de mon monde ; j’aurais souhaité te voir lavée à grande eau dans la cour et tes nippes brûlées dans un grand autodafé ; j’aurais aimé... Mais rien. Rien que tolérance démocratique et muette réprobation. J’enrageais. »
La suite ? Explosive. Entre la fille fantasque, rebelle, et le jeune garçon trop sage se noue une histoire d’amour dans laquelle celui-ci se jette à corps perdu, émerveillé.
Dans la France en pleine mutation du début des années 80, où le fric, les paillettes et les faux-semblants remplacent peu à peu les idéaux, le narrateur découvrira – tragiquement – un tout autre visage de sa belle compagne...
Emmaüs de Alessandro Baricco
2012
Alessandro Baricco
Littérature étrangère
2½ h
Quatre garçons, une fille : d’un côté, le narrateur, le Saint, Luca et Bobby, et, de l’autre, Andre. Elle est riche, belle, et elle distribue généreusement ses faveurs ; ses parents, eux, sont des parvenus qui ne croient qu’au travail et à l’argent. Quant aux garçons, ils ont dix-huit ans comme elle, mais c’est là leur seul point commun. Car ils sont avant tout catholiques, fervents voire intégristes. Musiciens, ils forment un groupe qui anime les services à l’église, et ils passent une partie de leur temps à rendre visite aux personnes âgées de l’hospice, les « larves ». Alors qu’elle incarne la luxure, Andre les fascine, ils en sont tous les quatre amoureux. La tentation est forte, mais le prix à payer sera lui aussi considérable.
Roman intime et habité par une authentique douleur, Emmaüs est un texte à part dans l’œuvre d’Alessandro Baricco, sans doute le plus personnel à ce jour.
Oméga de Eli Esseriam
2012
Apocalypsis (5)
Eli Esseriam
Fantastique
9
5 h
L’Oméga. La fin. L’Apocalypse. Alice, Edo, Maximilian et Elias doivent enfin affronter leur destin, ensemble. Tandis que l’heure du choix approche, les quatre Cavaliers sont pris dans un tourbillon de révélations qui mettra à mal toutes leurs convictions. Que sont les ténèbres, quelle est la lumière ? Ils devront cependant oublier leurs doutes, car leur mission est simple : détruire l’humanité, et n’épargner que 144.000 âmes. En seront-ils capables ?
 
 
Les Ombres d'Istanbul de Edouard Brasey
2012
Edouard Brasey
Littérature étrangère
2½ h
Istanbul, l’hiver. La neige et le froid ont effacé toutes les formes, toutes les couleurs. Seul subsiste l’odeur persistante de la tourbe brûlée, le chant matinal des muezzins et le flot serré de la foule cosmopolite qui se presse aux abords du Bazar Égyptien, entre marchands de pistaches et de beureks, mendiants estropiés, porteurs d’eau et gamins gouailleurs. C’est dans ce décor insolite qu’erre le narrateur, venu à Istanbul pour tenter d’échapper à la crise profonde qu’il traverse, à la suite de son divorce et de la mort de sa mère. Par curiosité autant que par désœuvrement, il prend en filature un étrange vieillard aux allures excentriques qui immanquablement lui fausse compagnie dans une rue sans plaque et sans numéro, que le narrateur baptise la rue de l’Oubli. D’autres silhouettes émergent alors des ombres d’Istanbul - un médecin militaire ivrogne, une danseuse du ventre -, réveillant chez le narrateur la nostalgie d’un père qu’il n’a pas connu et des souvenirs d’un passé qu’il croyait à jamais enfoui. Des souvenirs qui peu à peu vont croiser le destin à la fois mirifique et pitoyable du petit vieillard qui se terre au fond de la rue de l’Oubli…
Rue de l’oubli, ou les Ombres d’Istanbul est un roman de la mémoire et de la quête du père. C’est aussi un roman consacré à une ville attachante, située à mi-chemin entre l’Orient et l’Occident, et qui nous révèle ici tous ses charmes et ses mystères : Istanbul.
La petite fille qui aimait trop les allumettes de Gaétan Soucy
2012
Gaétan Soucy
Littérature
3 h
Deux jeunes garçons vivent reclus dans les bois avec leur père, ancien missionnaire. Ils ne connaissent que ce qu’il a voulu leur raconter, et n’ont lu que Bossuet, Saint-Simon et un missel. Ils respectent des rituels bizarres qu’ils exécutent autour d’un autel, et vivent selon une règle très stricte. Un matin, un des fils frappe à la porte de la chambre paternelle, sans obtenir de réponse. Les deux garçons doivent se rendre à l’évidence : leur père est mort.
Le passage à l’âge adulte, la souffrance, la peur sont tour à tour abordés dans ce récit à la fois très sérieux et rempli d’humour, marqué par le merveilleux et l’enchantement. La langue maniée par le jeune narrateur, très digne, est tantôt précieuse, tantôt imperturbablement réaliste, voire triviale. Un récit original et profond qui a connu un immense succès au Québec, et qui pose Gaétan Soucy, professeur de philosophie et spécialiste de littérature japonaise, en digne héritier de romanciers québécois de premier plan comme Marie-Claire Blais ou Réjean Ducharme.
 
 
Avec les pires intentions de Alessandro Piperno
2012
Alessandro Piperno
Littérature italienne
6½ h
Iconoclaste, provocateur, politiquement incorrect, ce roman dresse le portrait d’une famille de la bonne bourgeoisie juive romaine, les Sonnino. Tout d’abord Bepy, qui à la sortie de la guerre préfère oublier le « clownesque couple » Mussolini/Hitler pour revenir à une scintillante et futile existence dans laquelle les femmes, surtout celles de ses amis, occupent beaucoup de place. Il ne comprendra jamais pourquoi son fils cadet Teo, doué et séduisant, choisit d’aller vivre «dans ce pays insensé dénommé Israël». Heureusement son aîné, Luca, s’inscrit dans la lignée paternelle : manteau croisé en cachemire, Porsche Carrera et fréquentation assidue de la business class. Quant à son petit-fils Daniel, le narrateur, issu d’un improbable mariage mixte il est pris dans un insoluble dilemme : «être juif pour les gentils» et «gentil pour les juifs». Handicap auquel viendra s’ajouter sa timidité sexuelle et son incapacité à entreprendre la belle Gaia, dans le tourbillon de la jeunesse dorée romaine.
Les affreux de Chloé Schmitt
2012
Chloé Schmitt
Littérature
2 h
« Grandir et crever. Même avec plein de choses au milieu, c’est pas une vie. »
Après un AVC, la vie d’Alphonse bascule. Figé dans un fauteuil roulant, impuissant, il est condamné à subir un quotidien qu’il s’apprêtait à quitter : sa femme Clarisse...
Comme derrière une vitre dépolie, Alphonse observe un monde sur lequel il n’a plus d’emprise et décrit avec une saisissante acuité les rouages et les fissures de la vie de couple.
Chloé Schmitt réussit la prouesse de créer par son écriture un rythme alerte et sans répit, qui donne au lecteur, à travers son narrateur paralytique, le sentiment d’être constamment sur le qui-vive. De cette noirceur implacable et de cette position d’observateur unique se dégage une ironie qui insuffle au récit toute sa vitalité.
 
 
New Victoria de Lia Habel
2012
New Victoria (1)
Lia Habel
Bit-lit
10 h
Nora Dearly, jeune fille de la haute société de New Victoria, est plus intéressée par l’histoire militaire de son pays que par les bals et les jolies robes. Elle n’imaginait pas que la mort de son père, le docteur Dearly, la projetterait au cœur des conflits qui menacent les frontières du pays… Kidnappée par une faction rebelle, Nora doit combattre ses préjugés pour comprendre leurs motivations. Bram Griswold, un jeune soldat courageux et séduisant, entend bien lui ouvrir les yeux sur la véritable menace qui pèse sur les vivants... comme sur les morts.
 
 
Notre-Dame-de-la-Merci de Quentin Mouron
2012
Quentin Mouron
Littérature
1½ h
Odette, figure locale et revendeuse de cocaïne ; Daniel, ouvrier à la petite semaine ; Jean, assassin en fantasmes. Un jour de tempête, dans le huis-clos sinistre d’un village du nord québécois, deux hommes et une femme prennent part à une tragédie ordinaire. Le triangle qu’ils forment se gonfle, ses arêtes se tordent, se brisent. Amoureux, silencieux, angoissés, ils avancent à tâtons. Notre-Dame-de-la-Merci, c’est le théâtre dans lequel les personnages sont prisonniers. De l’extérieur, tout semble déjà joué. Le narrateur rejoint les rangs des spectateurs. Comme eux, il est impuissant. Il ne peut que regarder, réfléchir - se poser une question. Et c’est cette question, lancinante et multiforme, qui donne au récit une résonnance universelle, excédant très largement l’action. Rien d’exotique. Le lecteur est aux prises avec lui-même.
Les Évanouis de Franck Bellucci
2012
Franck Bellucci
Policier
2½ h
« Dehors, il fait nuit noire maintenant. Et Marie a peur. Une peur viscérale, insondable. De celles qui entrent dans la chair, qui broient l’esprit. De celles qu’on ne peut dompter. Elle a peur car elle prend conscience que quelque chose de grave est en train de se jouer, que sa vie, leur vie, est en train de basculer. C’est un peu comme si elle réalisait que désormais elle sera condamnée à attendre, à l’attendre, à regarder par la fenêtre, à scruter la rue, à guetter les passants, à fixer le téléphone en priant pour qu’un jour il sonne de nouveau, pour qu’un jour retentisse le son, le timbre de la voix de l’homme. Comme si elle devinait que toute son existence ne sera plus à l’avenir qu’attente et peur.
Parce que, ce soir, Arnaud n’est pas rentré. »
Arnaud a disparu.
S’agit-il d’une disparition volontaire comme semblent le penser les services de gendarmerie ou d’un acte criminel ?
Rongée par l’inquiétude, Marie décide de mener sa propre enquête. Commence alors pour elle une descente aux enfers qui va la conduire à découvrir la part d’ombre de l’homme dont elle partageait l’existence. Un homme qui, en vérité, n’était en rien celui qu’elle croyait…
Faisant alterner plusieurs narrateurs, mêlant diverses tonalités, ce roman brouille les pistes de lecture et d’interprétation tout en déclinant des thèmes chers à l’auteur tels que le secret, la duplicité des êtres ou encore les rapports ô combien ambigus de la réalité et de la fiction.
La bataille des confins de Karim Ressouni-Demigneux
2012
La cité (2)
Karim Ressouni-Demigneux
SF
13
3 h
Comme Thomas, le narrateur du tome l , Polly est devenue une fan absolue de La Cité.
Ce jeu en ligne révolutionnaire lui a enfin ouvert l’horizon de la petite île trop tranquille où elle vit... même si cela agace prodigieusement sa mère. Dans La Cité, elle est Liza, cette jolie fille qui ose vivre les choses à fond, aux côtés d’Harry et de JC. Avec eux, elle se bat pour élucider l’enlèvement d’Arthur. Avec eux, elle tente de savoir qui manipule les Ombres, ces êtres hagards qui déambulent vers les Confins. Avec eux, elle s’affole de la violence du jeu, mais découvre aussi le frisson amoureux. La Cité déstabilise la vraie vie de Liza. Mais sa vraie vie surgit aussi dans La Cité.
Et si le jeu lui permettait de percer enfin le secret qui la hante depuis qu’elle est née ? 
 
 
L'équation africaine de Yasmina Khadra
2012
Yasmina Khadra
Littérature
6 h
A la suite d’un terrible drame familial, et afin de surmonter son chagrin, le docteur Kurt Krausmann accepte d’accompagner son ami aux Comores. Leur voilier est attaqué par des pirates au larges des côtes somaliennes, et le voyage “thérapeutique” du médecin se transforme en cauchemar. Pris en otage, battu, humilié, Kurt va découvrir une Afrique de violence et de misère insoutenables où “les dieux n’ont plus de peau aux doigts à force de s’en laver les mains”. Avec son ami Hans et un compagnon d’infortune français, Kurt trouvera-t-il la force de surmonter cette épreuve ?
En nous offrant ce voyage saisissant de réalisme qui nous transporte, de la Somalie au Soudan, dans une Afrique orientale tour à tour sauvage, irrationnelle, sage, fière, digne et infiniment courageuse, Yasmina Khadra confirme une fois encore son immense talent de narrateur. Construit et mené de main de maître, ce roman décrit la lente et irréversible transformation d’un Européen, dont les yeux vont, peu à peu, s’ouvrir à la réalité d’un monde jusqu’alors inconnu de lui. Un hymne à la grandeur d’un continent livré aux prédateurs et aux tyrans génocidaires.
Les 10 enfants que madame Ming n'a jamais eus de Eric-Emmanuel Schmitt
2012
L'invisible (6)
Eric-Emmanuel Schmitt
Littérature
1 h
Madame Ming aime parler de ses dix enfants vivant dans divers lieux de l’immense Chine. Fabule-t-elle, au pays de l’enfant unique ? A-t-elle contourné la loi ? Aurait-elle sombré dans une folie douce ? Et si cette progéniture n’était pas imaginaire ? L’incroyable secret de Madame Ming rejoint celui de la Chine d’hier et d’aujourd’hui, éclairé par la sagesse immémoriale de Confucius.
Dans la veine d’Oscar et la dame rose, de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ou de L’Enfant de Noé, Les dix enfants que Madame Ming n’a jamais eus est le sixième récit du Cycle de l’Invisible.
 
 
Demain j'aurai vingt ans de Alain Mabanckou
2012
Alain Mabanckou
Littérature
6½ h
Pointe-Noire, capitale économique du Congo, dans les années 1970. Le narrateur, Michel, est un garçon d’une dizaine d’années qui fait l’apprentissage de la vie, de l’amitié et de l’amour, tandis que le Congo vit sa première décennie d’indépendance sous la houlette de “l’immortel Marien Ngouabi”, chef charismatique marxiste. Les épisodes d’une chronique familiale truculente et joyeuse se succèdent, avec ses situations burlesques, ses personnages hauts en couleur : le père adoptif de Michel, réceptionniste à l’hôtel Victory Palace ; maman Pauline, qui a parfois du mal à éduquer son turbulent fils unique ; l’oncle René, fort en gueule, riche et néanmoins opportunément communiste ; l’ami Lounès, dont la soeur Caroline provoque chez Michel un furieux remue-ménage d’hormones ; bien d’autres encore. Mais voilà que Michel est soupçonné, peut-être à raison, de détenir certains sortilèges... Au fil d’un récit enjoué, Alain Mabanckou nous offre une sorte de Vie devant soi à l’africaine. Les histoires d’amour y tiennent la plus grande place, avec des personnages attachants de jeunes filles et de femmes. La langue que Mabanckou prête à son narrateur est réjouissante, pleine d’images cocasses, et sa fausse naïveté fait merveille.
Journal d'un corps de Daniel Pennac
2012
Daniel Pennac
Littérature
6 h
Le narrateur a commencé à tenir scrupuleusement le journal de son corps à l’âge de douze ans, en 1935. Il l’a tenu jusqu’à sa mort, en 2010, à 87 ans. Son projet était d’observer les innombrables surprises que notre corps réserve à notre esprit d’un bout à l’autre de notre vie. Ainsi a-t-il finalement décrit toute l’évolution de son organisme.
Le résultat est le roman d’un corps qui tient moins du précis anatomique que de l’univers malaussénien, car Daniel Pennac évite la froideur du constat médical en introduisant à chaque page des personnages, des situations, des dialogues et des réflexions qui font circuler le sang de l’intimité dans ce corps autopsié que le lecteur, souvent, reconnaîtra comme étant le sien.
 
 
La théorie du genre de André Delauré
2012
André Delauré
Humour
2½ h
Narrateur de l’histoire, Hamilton est un souris lettré, pointilleux sur l’emploi de cet inusité masculin. Logé dans le soubassement de la magnifique bibliothèque du bureau directorial d’une banque bordelaise, notre ami s’interroge sur le maniement complexe de la langue française, mais en use volontiers pour se faire l’écho des actions intrigantes de ses hôtes ou évoquer ses aimables voisins.
Il y a là : Vincent Mareuilh, directeur, vendeur surdoué, collectionneur de conquêtes féminines ; Bernard Chaumont, sous-directeur, téléspectateur avisé, chaud partisan du complot passionnel ; Dominique Champenois, superbe transsexuelle, triomphe du génie génétique ; Caroline Mareuilh, épouse bafouée, brûlante de désirs et vengeresse ; Mlle Soliveau dont le corps de troll cache un cœur d’or ; Patricia Ardouin, assistante n’assistant plus qu’avec modération ; Pépito, mainate aux rejets pourvoyeurs de victuailles ; Globule, acarien entouré d’une kyrielle de gosses...
Sans manquer de nous informer de sa propre vie familiale, Hamilton relate avec humeur les sept journées qui en un an ont changé la vie de la banque et celle de Vincent, lequel, suivant sans le savoir un plan démoniaque de Bernard, s’est pris d’amour pour Dominique dont il ignore la fabuleuse transgénèse.
Dieu ne passa que sept jours à créer le monde (était-ce suffisant ?), il n’en faudra pas davantage à Hamilton pour vous le faire regarder avec d’autres yeux.
L'hostilité des chiens de Olivier Demers
2012
Olivier Demers
Littérature
3 h
Le narrateur de cet étrange récit erre nuit et jour à travers Montréal. Tout en ruminant son dégoût pour l’humanité, il questionne des passants à propos d’une jeune fille disparue. Qui peut bien être ce détective bizarre ? Cet homme bilieux et emporté ? Un misanthrope brusquement tombé amoureux ? Ou bien un fou qui rêve à un crime obscène ? L’hostilité des chiens tente de cerner cette part fictive de l’identité humaine. Constitué de brefs chapitres, c’est aussi un livre baroque plein de haine et de désirs, de chants d’amour et de révolte. Une voix nouvelle, obsédante.
Je suis Pilgrim de Terry Hayes
2014
Terry Hayes
Policier
16 h
Pilgrim est le nom de code d’un homme qui n’existe pas. Autrefois il dirigeait un service de surveillance interne regroupant l’ensemble des agences de renseignement américaines. Avant de prendre une retraite dans l’anonymat le plus total, il a écrit le livre de référence sur la criminologie et la médecine légale.
Une jeune femme assassinée dans un hôtel de seconde zone de Manhattan.
Un père décapité en public sous le soleil cuisant d’Arabie saoudite.
Un homme énucléé vivant devant un laboratoire de recherche syrien ultrasecret.
Des restes humains encore fumants trouvés dans les montagnes de l’Hindu Kush.
Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l’humanité.
Et un fil rouge qui relie tous ces événements, avec un homme résolu à le suivre jusqu’au bout.
 
 
Lorsque j'étais illuminé de Stéphane Lumin
2012
Stéphane Lumin
Littérature
2 h
Comment se préparer à un voyage au centre de la folie ?
Peut-on distinguer, page après page, la Vérité du délire qui irradie l’âme du narrateur ?
Ce récit dérange, affirme, témoigne, crie, et brûle tout sur son passage, jusqu’aux dernières convictions du lecteur.
 
 
Kampuchéa de Patrick Deville
2011
Patrick Deville
Littérature
4 h
Henri Mouhot poursuit un papillon, son filet à la main, se cogne la tête, lève les yeux, découvre les temples d’Angkor. C’est l’année zéro de ce récit.
Pavie fait élever le tombeau de Mouhot à Luang Prabang, ouvre à Paris l’École cambodgienne, conseille le futur roi Monivong auquel succède Sihanouk, renversé par Lon Nol, lui-même chassé par Pol Pot. C’est une histoire brève, et française, de Mouhot jusqu’aux Khmers Rouges.
Pour l’écrire, le narrateur entreprend de remonter le fleuve Mékong sur les traces du La Grandière, depuis son delta jusqu’aux frontières de la Chine.
Les souvenirs de David Foenkinos
2011
David Foenkinos
Littérature
5 h
Le narrateur, apprenti romancier, prend conscience à l’occasion du décès de son grand-père de tout ce qu’il n’a pas su vivre avec lui. Il comprend que le seul moyen de garder l’amour vivant est de cultiver la mémoire des instants heureux. Dans le même temps, frappée par le deuil, sa grand-mère semble perdre la tête. Il assiste aux manœuvres des proches pour la placer en maison de retraite et vendre à son insu son appartement. Ce qu’il n’a pas su vivre avec son grand-père, il décide alors de le vivre avec elle. Il va la voir souvent, parvient à égayer sa solitude, à la faire rire de tout. Mais elle finit par apprendre que son appartement a été vendu, et fait une fugue…
Le narrateur va partir à sa recherche, et la retrouver pour lui offrir ses derniers moments de bonheur. Le hasard lui fait en même temps rencontrer Louise, qu’il va aimer, et qui le quittera. Les souvenirs, nourris de joies, de douleurs et de mélancolie, lui offrent désormais la possibilité d’écrire son roman – et peut-être son avenir.
David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur le rapport au temps et sur la mémoire. Les rapports entre générations, les sentiments enfouis, les déceptions de l’amour, le désir de créer, la tristesse du vieillissement et de la solitude, tout cela est exprimé avec une grande délicatesse, un humour léger et un art maîtrisé des formules singulières et poétiques.
 
 
Dans un avion pour Caracas de Charles Dantzig
2011
Charles Dantzig
Littérature
3½ h
La vie, c’est un voyage dans le ventre d’un avion où, pour se distraire de ses douleurs, on regarde par les hublots. Ce roman commence quand un 747 décolle pour Caracas et s’achève au moment où il va atterrir. Entre les deux, le narrateur, parti chercher son meilleur ami qui a disparu au Venezuela, regarde par le hublots de sa vie.
Il est question d’amitié. Son ami lui en a dit des choses violentes.
Il est question de sexe. Son ami a été abandonné par sa compagne.
Il est question de politique. Son ami est allé enquêter sur Hugo Chavez.
Il est question de noms, de rire, d’amour, de petits bruns, d’océans, du populisme qui submerge le monde comme une marée, de tout ce qui se passe durant un long trajet en avion.
Il est question de nous.
L'été mouche de Bertrand Ferrier
2011
Bertrand Ferrier
Jeunesse
13
1½ h
Au coeur du mois d’août, le narrateur, “Jeune mais brillant, futur écrivain”, doit faire face à un événement qui bouleverse son quotidien : la rupture avec “Celle-qu’il-aimait-tant”... comment vivre et accepter cette séparation ? Comment terminer cet été ? Ce garçon qui cherche son éventuel futur livre sur le vif ses déboires. Il invente des univers imaginaires et décalés et brouille la temporalité de son histoire pour mieux en aborder les différentes étapes, l’avant, le pendant, et l’après... parfois avec recul, toujours avec humour, souvent avec cynisme.
Sans mobile apparent de Arnaud Papin
2011
Arnaud Papin
Policier
5 h
Avez-vous déjà lu un livre où le narrateur lui-même cherche à se disculper d’une série de meurtres à connotation sexuelle qui parviennent les uns après les autres dans son sillage ? Sans mobile apparent entraine le lecteur dans une intrigue à rebondissements qui prend place entre l’Angleterre, le Maroc, et la France. Le narrateur nous fait pénétrer dans les coulisses d’une agence de développement personnel Londonienne, avant d’embarquer son lecteur au travers d’un périple touristique au pays du soleil qui tourne au vinaigre : l’une des participantes disparait dans des conditions étranges. C’est la seconde cliente à qui cela arrive. Philippe Ray, coach pas très convaincu par son métier, doute fortement que ses clientes se soient donné la mort volontairement. Il décide de mener l’enquête, notamment parce qu’une Juge le tient dans son collimateur et colle deux énergumènes de la brigade criminelle à ses trousses...
Vous ne trouverez pas d’autre moyen de ne pas vous triturer l’esprit trop longtemps que de dévorer l’ouvrage le plus rapidement possible pour en connaitre la chute inattendue. L’écriture d’Arnaud Papin est fluide et palpitante. Ce roman moderne se boit comme du petit lait. Un bon moment de détente et de frissons offert aux fans de thrillers psychologiques.
La ballade de l'impossible de Haruki Murakami
2011
Haruki Murakami
Littérature japonaise
8½ h
Oeuvre d’une ampleur exceptionnelle, placée sous le parrainage de Salinger et Francis Scott Fitzgerald, La Ballade de l’impossible est le livre qui a révélé Haruki Murakami. Un superbe roman d’apprentissage aux résonances autobiographiques, dans lequel l’auteur fait preuve d’une tendresse, d’un charme poétique et d’une intensité érotique saisissants.
Au cours d’un voyage en avion, le narrateur entend une chanson des Beatles : « Norwegian Wood ». Instantanément, il replonge dans le souvenir d’un amour vieux de dix-huit ans.
Quand il était lycéen, son meilleur ami, Kizuki, s’est suicidé. Kizuki avait une amie, Naoko. Ils étaient amoureux.
Un an après ce suicide, le narrateur retrouve Naoko. Elle est incertaine et angoissée, il l’aime ainsi. Une nuit, elle lui livre son secret, puis disparaît...
 
 
L'homme de Lyon de François-Guillaume Lorrain
2011
François-Guillaume Lorrain
Littérature
3 h
« La photo est très banale, mais au verso il a rédigé très lisiblement ces quelques mots, qui laissent penser le contraire : “C’est là que tout a commencé et que tout a fini.” Mon père me laisse sur cette photo, vide et dépeuplée. Qu’est-ce qui avait commencé et qu’est-ce qui avait fini ? »
Un jour, le narrateur reçoit de son père un cadeau d’outre-tombe, un mystérieux paquet : des photos, quelques lettres.
Se pliant aux règles du jeu fixées par le disparu, il va fouiller dans un passé trouble. De Lyon à Berlin, de Jean Moulin à un certain Stoglitz, de l’enquête aux fantasmes de l’imagination, c’est une plongée dans la Seconde Guerre Mondiale et ses zones d’ombre, dans le passé familial et ses secrets. Qui lui fera enfin connaître l’homme de Lyon...
Le chasseur de regards de Sebastian Fitzek
2014
Sebastian Fitzek
Policier
6½ h
Alexander Zorbach, reporter dans un grand quotidien berlinois, a temporairement permis de mettre un terme aux agissements du tristement célèbre Voleur de regards, un psychopathe ayant assassiné de manière bestiale quatre femmes et trois enfants – à qui il avait chacun prélevé un œil – et à sauver in extremis deux futures victimes.
Mais le journaliste a dû pour cela payer le prix fort. Pendant qu’il libérait la fillette et le garçonnet d’une cage d’ascenseur, le Voleur de regards avait choisi une nouvelle proie : Julian, le fils de Zorbach, qu’il avait enlevé non sans avoir au préalable assassiné sa mère, Nicci Zorbach…
Le compte à rebours est lancé. Zorbach sait qu’il dispose de peu de temps pour retrouver son fils vivant. D’autant que le Voleur de regard s’est évaporé dans la nature sans laisser le moindre indice susceptible de le localiser. Zorbach, pour le coincer, va devoir se muer en chasseur…
 
 
La malédiction des colombes de Louise Erdrich
2010
Louise Erdrich
Littérature
8 h
Tous les habitants de Pluto (Dakota du Nord) sont liés par l’amour ou l’amitié, le sang, mais surtout, par le poids du passé. Jamais élucidé, le massacre d’une famille de fermiers blancs en 1911 hante toujours la petite ville qui se meurt. Quatre Indiens avaient été lynchés sans autre forme de procès pour ce crime qu’ils n’avaient pas commis.
Mi ojibwe mi blanche, Evelina Harp est une fille intelligente et ambitieuse, toujours prompte à tomber désespérément amoureuse. Elle a grandi sur la réserve où son grand-père (qui a échappé au lynchage pour une mystérieuse raison) lui a révélé l’histoire du crime qui a marqué autrefois les deux communautés. Personne ne comprend mieux le poids de ce drame que le Juge Coutts, qui veille sur les habitants de Pluto avec compassion et lucidité.
A travers les voix distinctes et attachantes des trois narrateurs, Louise Erdrich compose une mosaïque haute en couleurs d’histoires qui s’entremêlent sur plusieurs décades, tour à tour glaçantes, drôles, étonnantes, sauvages, tragiques et mélancoliques.
Volte-Face de Michael Connelly
2012
Harry Bosch (16)
Michael Connelly
Policier
8 h
Grand avocat de la défense, Mickey Haller est bien surpris lorsque le procureur du comté de Los Angeles le prie un jour de plaider pour l’accusation. Et l’affaire n’est pas des moindres. Incarcéré depuis vingt-quatre ans pour le meurtre d’une fillette, Jason Jessup vient d’être libéré sous caution, le tribunal ayant conclu à la nécessité d’une révision de son procès suite à un test ADN qui semble l’innocenter. Haller est sûr que Jessup est coupable et prend Harry Bosch comme enquêteur et son ex-épouse, Maggie McPherson, comme assistante. En face de lui, l’avocat Clive Royce, dit « l’astucieux », et des médias tout excités par ce procès : quoi de plus sensationnel qu’un tueur innocenté par son ADN ?
À ceci près que Jason Jessup, qui parade devant les médias le jour, se livre à d’étranges activités la nuit
 
 
Interdit de Karine Tuil
2010
Karine Tuil
Littérature
2 h
« Je m’appelle Saül Weissmann, mais ne vous fiez pas à mon nom qui n’est pas juif en dépit des apparences. J’ai été, pendant soixante-dix ans, un imposteur pour les autres et pour moi-même. »Ainsi commence la confession du narrateur, un vieux survivant d’Auschwitz qui apprend de la bouche d’un rabbin qu’il n’est pas juif selon la Loi de Moïse. Traqué en tant que juif pendant la guerre, le voilà rejeté par les siens et ignoré par la femme qu’il devait épouser. Saül Weissmann se trouve en proie à une véritable crise identitaire : un autre Weissmann, son double issu de la négation de sa judéité, surgit en lui-même. S’engage alors un dialogue difficile entre ce juif et ce non-juif qui cohabitent en lui. Pour Weissmann, c’est le début d’un long questionnement : quelle identité doit-il revendiquer ?
Le Cri des oiseaux fous de Dany Laferrière
2010
Dany Laferrière
Littérature
6 h
Dixième roman de Dany Laferrière, Le Cri des oiseaux fous est aussi l’ultime récit de sa vaste Autobiographie américaine.
Le narrateur apprend que les tontons macoutes ont tué son ami, que lui-même est sur la liste, que cette nuit sera sa dernière nuit en Haïti, celle du départ. Tout le récit coule des yeux et des pensées, des peurs et des méditations de ce jeune homme de vingt-trois ans confronté au crime et forcé à l’exil. Ses paroles sont parfois naïves, parfois lucides à l’extrême. Tendres aussi, comme celles du petit garçon du Charme des après-midi sans fin.
Enfin les silences du livre laissent place aux dieux vaudous, venus s’incarner dans la pénombre dangereuse d’un bordel de Port-au-Prince.
Le Boulevard Périphérique de Henry Bauchau
2009
Livre Inter 2008
Henry Bauchau
Littérature
5 h
Paris, 1980. Alors qu’il « accompagne » sa belle-fille dans sa lutte contre un cancer, le narrateur se souvient de Stéphane, son ami de jeunesse, qui au début de la guerre l’avait initié à l’escalade et au dépassement de la peur. Entré dans la Résistance, puis capturé par un officier nazi – le colonel Shadow –, il est mort dans des circonstances jamais vraiment élucidées. Mais Shadow, à la fin de la guerre, s’est fait connaître du narrateur. Son intangible présence demeure en lui, elle laisse affleurer les instants ultimes, la mort courageuse – héroïque, peut-être – de Stéphane. Et la réalité contemporaine (les visites à l’hôpital, l’anxiété des proches, les minuscules désastres de la vie ordinaire) reçoit de ce passé un écho d’incertitude et pourtant d’espérance... L’ombre portée de la mort en soi, telle est sans doute l’énigme dont Henry Bauchau interroge les manifestations conscientes et inconscientes, dans ce captivant roman qui semble affirmer, jusqu’à sa plus ultime mise à nu, l’amour de la vie mystérieusement éveillée à sa condition mortelle.
Ces choses que nous n'avons pas vues venir de Steven Amsterdam
2011
Steven Amsterdam
SF
3½ h
Situé dans un pays indéterminé, mais qui ressemble aux Etats-Unis, ce livre rassemble des personnages, et notamment un narrateur anonyme, confrontés à ce que l’on pourrait qualifier d’« apocalypse », à savoir la chute de notre civilisation, l’effondrement du système, et le chaos qui s’ensuit. Un chaos qui tourne vite à la lutte pour la survie, dans un monde devenu sauvage. Et si c’était demain ? Comment lutterions-nous contre les désastres naturels, la ségrégation entre les gens selon les endroits où ils vivent ou selon les zones de quarantaine, la lutte contre les épidémies, les complications politiques et le terrorisme radical ? Ces choses que nous n’avons pas vues venir est une oeuvre d’anticipation mais qui colle au présent, sans artifice, ni effets spéciaux. C’est ce qui donne au livre sa puissance et son originalité, de même que la force du style et l’intensité du récit.
Tout à la fois étrange et familier, ce roman est traversé de fulgurances sombres, mais aussi de grands moments de beauté. Authenticité, puissance des images et des émotions, tout y interroge notre humanité, notre capacité à nous adapter sans cesse et à tenir, face à la violence et à la brutalité.
Le Mont Crépitant de Osamu Dazai
2009
Osamu Dazai
Littérature japonaise
2 h
Voici des contes populaires qui figurent parmi les plus célèbres au Japon et auxquels le grand écrivain Dazai Osamu (1909-1948) donne une interprétation personnelle par la voix d’un narrateur quelque peu original, censé les lire à sa fille dans un abri anti-aérien.
 
 
L'énigme du retour de Dany Laferrière
2009
Médicis 2009
Dany Laferrière
Littérature
3 h
La nouvelle coupe la nuit en deux. L’appel téléphonique fatal que tout homme d’âge mûr reçoit un jour. Mon père vient de mourir. D.L. A la suite de cette annonce tragique, le narrateur décide de retourner dans son pays natal. Il en avait été exilé, comme son père des années avant lui, par le dictateur du moment. Et le voilà qui revient sur les traces de son passé, de ses origines, accompagné d’un neveu qui porte le même nom que lui. Un périple doux et grave, rêveur et plein de charme, qui lui fera voir la misère, la faim, la violence, mais aussi les artistes, les jeunes filles, l’espoir, peut-être. Le grand roman du retour d’exil.
L'île des chasseurs d'oiseaux de Peter May
2009
La trilogie écossaise (1)
Peter May
Policier
8½ h
Marqué par la perte récente de son fils unique, l’inspecteur Fin Macleod, déjà chargé d’une enquête sur un assassinat commis à Edimburg, est envoyé sur Lewis, son île natale, où il n’est pas revenu depuis dix-huit ans. Un cadavre exécuté selon le même modus operandi vient d’y être découvert. Cependant, dès l’autopsie effectuée par le médecin légiste, Fin ne croit plus à un lien entre les deux affaires.
Sur cette île tempétueuse du nord de l’Ecosse, couverte de landes, où l’on se chauffe à la tourbe, pratique encore le sabbat chrétien et parle la langue gaélique, Fin retrouve les acteurs de son enfance, à commencer par Ange, chef tyrannique de la bande dont il faisait partie. Marsaili, son premier amour, vit aujourd’hui avec Artair. Ce même Artair dont le père a perdu la vie en sauvant celle de Fin lors de l’expédition qui, chaque année, depuis des siècles, conduit une douzaine d’hommes sur An Sgeir, rocher inhospitalier à plusieurs heures de navigation, pour y tuer des oiseaux nicheurs.
Que s’est-il passé il y a dix-huit ans entre ces hommes, quel est le secret qui pèse sur eux et resurgit aujourd’hui ?
Sur fond de traditions ancestrales d’une cruauté absolue, Peter May nous plonge au coeur de l’histoire personnelle de son enquêteur Fin Macleod. Fausses pistes, dialogues à double sens, scènes glaçantes : l’auteur tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
 
 
Qui touche à mon corps je le tue de Valentine Goby
2008
Valentine Goby
Littérature
2 h
Marie G., faiseuse d’anges, dans sa cellule, condamnée à mort, l’une des dernières femmes guillotinées. Lucie L., femme avortée, dans l’obscurité de sa chambre. Henri D., exécuteur des hautes œuvres, dans l’attente du jour qui se lève. De l’aube à l’aube, trois corps en lutte pour la lumière, à la frontière de la vie et de la mort. Trois personnages pour trois destins qui vont se rejoindre dans la tragédie la plus implacable : l’assassinat légal. Un narrateur, Samuel Labarthe, et trois comédiens pour trois points de vue : Maureen Diot dans le rôle de l’avortée, fragile et blessée, Marianne Epin dans celui de l’avorteuse attendant son exécution et Bernard-Pierre Donnadieu, dans le rôle tabou du bourreau, maniaque et brutal.
L'étoile du chien qui attend son repas de Sok-Yong Hwang
2008
Sok-Yong Hwang
Littérature étrangère
4 h
En Corée du Sud, dans les années soixante, Chun et un copain de lycée abandonnent les cours pour vivre dans une grotte puis faire une virée dans leur pays. De retour à Séoul, ils se retrouvent avec leurs amis au café Mozart. Chun et Mia entament une relation amoureuse qui les entraîne vers l’île de Cheju. Mais Chun, arrêté pour avoir manifesté, rencontre “Lieutenant” avec qui il part travailler sur des chantiers et en mer. C’est alors qu’il découvre “l’étoile du chien qui attend son repas”, autrement dit Vénus. Et après avoir voulu devenir moine, rescapé d’une tentative de suicide, il est appelé sous les drapeaux. Un beau périple initiatique à plusieurs voix qui se termine avec ironie par le départ pour le Viet Nam du principal narrateur, enrôlé pour cette guerre américaine qui n’est pas la sienne.
 
 
Le Village de l'Allemand de Boualem Sansal
2008
Boualem Sansal
Littérature étrangère
5 h
Les narrateurs sont deux frères nés de mère algérienne et de père allemand. Ils ont été élevés par un vieil oncle immigré dans une cité de la banlieue parisienne, tandis que leurs parents restaient dans leur village d’Aïn Deb, près de Sétif. En 1994, le GIA massacre une partie de la population du bourg. Pour les deux fils, le deuil va se doubler d’une douleur bien plus atroce : la révélation de ce que fut leur père, cet Allemand qui jouissait du titre prestigieux de moudjahidin... Basé sur une histoire authentique, le roman propose une réflexion véhémente et profonde, nourrie par la pensée de Primo Levi. Il relie trois épisodes à la fois dissemblables et proches : la Shoah, vue à travers le regard d’un jeune Arabe qui découvre avec horreur la réalité de l’extermination de masse ; la sale guerre des années 1990 en Algérie ; la situation des banlieues françaises, et en particulier la vie des Algériens qui s’y trouvent depuis deux générations dans un abandon croissant de la République.
« À ce train, dit un personnage, parce que nos parents sont trop pieux et nos gamins trop naïfs, la cité sera bientôt une république islamique parfaitement constituée. Vous devrez alors lui faire la guerre si vous voulez seulement la contenir dans ses frontières actuelles. » Sur un sujet aussi délicat, Sansal parvient à faire entendre une voix d’une sincérité bouleversante.
Un beau jeudi pour tuer Kennedy de Daniel Picouly
2006
Daniel Picouly
Littérature
4½ h
Jeudi 4 juin 1964, dans une cité d’Orly... Le narrateur, quinze ans, déjà grand pour son âge, hésite. Doit-il finir ses devoirs, et ainsi obéir à sa mère, adorable, dure à cuire et débordée par ses nombreux enfants ? Doit-il passer la journée avec un de ses amis, futur loulou caché sur le toit et qui s’imagine, en ce jour anniversaire, abattant John-Fitzgerald Kennedy ? Ou doit-il rejoindre la belle Marie-France, qui habite en face, presque en face, et enfin l’embrasser, sinon mieux ? Daniel Picouly est ici à son meilleur. On l’accompagne dans ces années 60 qu’on dit insouciantes, dans une cité où l’on se parlait alors, où l’on se bagarrait aussi, mais avec tendresse, et l’avenir devant soi. Les personnages sont inoubliables : la jeune fille Marie-France, premier amour disparu, cheveux aux épaules et jolie jupe rouge, que l’auteur nous fait aimer ; les copains, jeunes ou expérimentés, mal partis ou bons élèves, en groupe ou esseulés, commettant leur premier vol en bande organisé ; Eddy Barclay en quête de talents, qui passe ce jour-là dans sa Cadillac légendaire où s’accrochent les disques d’or ; le narrateur, enfin, volubile, énergique, infatigable... Dans cette « cité Million », où chaque appartement vaut 1 million de Francs, on s’embrasse dans les cages d’escaliers, on s’interpelle du balcon, on se parle d’une cuisine à l’autre par le vide-ordures, on dévore la vie... Tout se passe le temps d’un jeudi : un beau jeudi pour Kennedy.
La tentation des armes à feu de Patrick Deville
2006
Patrick Deville
Littérature
1½ h
La Tentation des armes à feu est le tombeau de l’amour que, pendant sept ans, le narrateur porte à une femme brune qu’il appelle en secret la Grande Infante de Castille. On y découvre le jeune Staline offrant une paire de pistolets à son ancien employeur, Baltasar Brum debout sur le pas de sa porte, à Montevideo, un revolver dans chaque main, quelques secondes avant son suicide énigmatique, les amours tumultueuses de Sergueï Essenine et d’Isadora Duncan, un duel entre deux officiers russes au sud du Caucase, un autre duel sur la pelouse du stade Charléty à Paris, une belle espionne abattue à bout portant à La Havane, la guérilla des tribus du Dhofar au sud de la péninsule Arabique... Comme si nos risibles amours étaient toujours accompagnées, en fond sonore, du claquement des armes à feu.
Lunar Park de Bret Easton Ellis
2005
Bret Easton Ellis
Littérature étrangère
9 h
Cinq ans après l’éblouissant Glamorama, Bret Easton Ellis change de registre et se met en scène pour devenir le personnage central de Lunar Park.
On se souvient des personnages décadents Patrick Bateman (American Psycho) et Victor Ward (Glamorama), des paradis artificiels, de la gloire et de la violence qui étaient au cœur de leurs expériences. Comme s’il s’agissait d’écarter une réputation sulfureuse, mêlant ses propres souvenirs, ses démons et les personnages qui peuplent ses précédents textes, Ellis décide avec Lunar Park d’incarner lui-même un homme marié, père de famille, vivant dans une immense propriété du comté de Midland. En définitive, une vie bourgeoise partagée entre le centre commercial le samedi après-midi, les séances chez une thérapeute pour couples et les dîners entre voisins. Un revirement comique qui se transforme en cauchemar.
Le narrateur, Bret Easton Ellis, pense que les madeleines de Proust sont des mandarines, que sa maison d’Elsinore Lane est hantée, que le spectre est son père mort et peut-être aussi le héros assassin d’American Psycho, qu’il doit retrouver la simplicité des phrases de son premier roman…
Un rêve halluciné et jubilatoire qui mêle autobiographie et visions stupéfiantes : Bret Easton Ellis se joue avec humour et virtuosité du mythe de l’écrivain pour écrire un roman puissant et magistralement maîtrisé.
Existence de Eric Reinhardt
2004
Eric Reinhardt
Littérature
4 h
Diplômé d’une école prestigieuse, obsédé de logique et fanatique de l’œuvre de Wittgenstein, Jean-Jacques Carton-Mercier est devenu à près de quarante ans un cadre supérieur détestable qui méprise ses contemporains. Égocentrique et conformiste, il se comporte en tyran domestique avec son épouse et ses deux enfants. Mais un fait anodin - l’achat d’un Bounty dans une boulangerie - va déclencher dans sa vie une série de catastrophes. Ce misanthrope sûr de ses valeurs et de sa supériorité intellectuelle va rencontrer l’hostilité de ses semblables, découvrir ses faiblesses et ses doutes sur l’existence qu’il s’est construite. La folle journée de Jean-Jacques Carton-Mercier, d’humiliations en désastres, est un vrai régal pour l’esprit. Épousant la pensée chaotique du narrateur, souvenirs, hypothèses et inventions diverses bousculent le récit. L’enchaînement inattendu des dialogues et des situations, l’apparition de personnages burlesques font de cette étrange satire le roman le plus drôle et le plus surprenant qui soit.
Un secret de Philippe Grimbert
2006
Goncourt (lycéens) 2004
Lectrices de Elle (roman) 2005
Philippe Grimbert
Littérature
1½ h
Souvent les enfants s’inventent une famille, une autre origine, d’autres parents. Ainsi l’imaginaire, par la grâce de ce « roman familial », vient-il au secours d’une réalité à laquelle, sans doute, il manque quelque chose.
Le narrateur de ce livre, lui, s’est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu’il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas… Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque : ce frère a existé. Et c’est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu’il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l’Holocauste, et des millions de disparus sur qui s’est abattu une chape de silence.
Psychanalyste, Philippe Grimbert est venu au roman avec La petite robe de Paul. Avec ce nouveau livre, couronné en 2000 par le prix Goncourt des lycéens et en 2005 par le Grand Prix littéraire des lectrices de Elle, il démontre avec autant de rigueur que d’émotion combien les puissances du roman peuvent aller loin dans l’exploration des secrets à l’œuvre dans nos vies.
 
 
Les éternelles de Yves Simon
2004
Yves Simon
Littérature
3 h
Cinq femmes: quatre amantes et la mère du narrateur, sont les héroïnes de ce roman.
« Il y a des femmes que l’on rencontre pour une seule nuit, certaines pour quelques mois, quelques années, d’autres encore que l’on côtoie une vie entière: elles ont toutes ce point commun de n’être pas oubliées. Elles reposent dans un coin de nos mémoires comme de précieux bijoux que l’on aurait portés et qui ne se seraient jamais altérés. Ce sont elles les Éternelles. »
Accident nocturne de Patrick Modiano
2003
Patrick Modiano
Littérature
2 h
Peu avant ses vingt et un ans, le narrateur, aujourd’hui bien plus âgé, a été victime d’un accident Place des Pyramides : il est renversé par une Fiat vert d’eau, conduite par une jeune femme, Jacqueline Beausergent. En état de choc, il croît reconnaître en cette femme, une personne qu’il a déjà rencontrée, beaucoup plus tôt. Ses souvenirs se mêlent et il associe étrangement cet événement à un accident antérieur dont il ne lui reste que des détails confus. S’il retrouve cette femme, le narrateur a le sentiment qu’il apprendra quelque chose d’important sur lui-même, quelque chose qui changera le cours de sa vie.
L’évocation de cette période et de celle qui a précédé l’accident nous plonge dans une univers étrange où la précision extrême des lieux traversés contraste avec la confusion chronologique. “Comment établir la moindre chronologie ?” demande le narrateur, “Le passé est définitivement révolu sans que je sache très bien dans quel présent je vis”. Les personnages rencontrés demeurent énigmatiques, même s’ils sont, pour certains d’entre eux, de fortes figures, tel que le docteur Bouvière. Rien ne se détache nettement de la frontière entre le rêve et la réalité, comme si le narrateur était en permanence sous l’emprise de l’éther avec lequel on l’endort par deux reprises.
Dans ce récit proche de l’enquête policière mais aussi très littéraire, l’auteur sait ménager son lecteur et le perdre dans une confusion narrative parfaitement maîtrisée, sans jamais l’abandonner totalement.
Les âmes grises de Philippe Claudel
2003
Renaudot 2003
Lectrices de Elle (roman) 2004
Philippe Claudel
Policier
4 h
Une jeune enfant est retrouvée morte, assassinée sur les berges engourdies par le gel d’un petit cours d’eau. Nous sommes en hiver 1917. C’est la Grande Guerre. La boucherie méthodique. On ne la voit jamais mais elle est là, comme un monstre caché. Que l’on tue des fillettes, ou que des hommes meurent par milliers, il n’est rien de plus tragiquement humain.
Qui a tué Belle de Jour ? Le procureur, solitaire et glacé, le petit Breton déserteur, ou un maraudeur de passage ?
Des années plus tard, le policier qui a mené l’enquête, raconte toutes ces vies interrompues : Belle de jour, Lysia l’institutrice, le médecin des pauvres mort de faim, le calvaire du petit Breton... Il écrit avec maladresse, peur et respect. Lui aussi a son secret.
Les âmes grises sont les personnages de ce roman, tout à la fois grands et méprisables. Des personnages d’une intensité douloureuse dans une société qui bascule, avec ses connivences de classe, ses lâchetés et ses hontes. La frontière entre le Bien et le Mal est au coeur de ce livre d’une tension dramatique qui saisit le lecteur dès les premières pages et ne faiblit jamais. Jusqu’à la dernière ligne.
 
 
La déchirure de Henry Bauchau
2003
Henry Bauchau
Littérature
4½ h
La mère va mourir. Et qu’importe son âge, qu’importe celui de ses enfants, dont fait partie le narrateur : à cette heure de la fin de vie, il n’est plus rien que son fils. Confronté à l’ombre de la mère, il fait appel à toute la force de sa mémoire pour retrouver celle qu’elle fut, et rejoindre par là même un peu de l’enfant qu’il était. Les souvenirs affluent et se mélangent bientôt avec les réminiscences d’une psychanalyse récente.
Au fil d’une écriture à la précision exigeante, à la métaphore souveraine, à la beauté douloureuse, Henry Bauchau, dès ce premier roman, s’engage sur un chemin littéraire qui n’a cessé depuis de s’ouvrir à la vie intérieure et aux voix de l’inconscient.
Frictions de Philippe Djian
2003
Philippe Djian
Littérature
3 h
Cinq séquences d’une vie, cinq démons impossibles à chasser.
Tel est le programme de Frictions.
Beau gosse, fou de sa mère, marié à un mannequin et ayant trouvé la solution à ses soucis d’argent, le narrateur a tout pour s’en sortir, enfin en théorie, car en pratique c’est beaucoup beaucoup plus compliqué.
Le Golem de Gustav Meyrink
2002
Gustav Meyrink
Littérature allemande
5 h
1915. Tandis que la Première Guerre Mondiale ensanglante l’Europe, un auteur quasiment inconnu publie son premier roman, qui connaît un succès foudroyant. Placé sous le signe du Golem, cette créature d’argile façonnée jadis par un rabbin, et qui revient hanter la ville tous les trente-trois ans, le livre ressuscite la Prague du tournant du siècle : Prague et son ghetto, rasé quelques années avant la guerre par des autorités soucieuses d’« assainissement ». Dans ses rues tortueuses où sont tapis des êtres fantastiques, dévorés par la passion et la haine, des crimes se commettent, tandis que les couples dansent dans des cabarets sordides. La folie sourd des vieilles pierres... elle poisse les songes et les souvenirs, elle sème sous les pas des passants des arcanes indéchiffrables. Jusqu’où le narrateur ira-t-il pour se libérer de son emprise et connaître enfin son destin ?
La mort en dédicace de Didier Daeninckx
2002
Didier Daeninckx
Policier
1½ h
Venu sur les côtes de Bretagne pour y retrouver le souvenir de sa compagne disparue, le narrateur est témoin d’une scène étrange qui va l’inciter à en savoir davantage : au cours d’une fête dans une auberge, un vieux marin est empêché de chanter en breton sur l’air d’une complainte traditionnelle. Le lendemain, il est retrouvé mort. Le récit dévoilera qu’un complot de septuagénaires protège le secret de la cargaison du “dundee de Bob”.
Sur un mode cher à Daeninckx, les bribes d’histoire s’ajustent jusqu’à faire resurgir une page d’Histoire oubliée. De la seconde nouvelle, on ne donnera que les mots de la dédicace qui, par deux fois, est l’envoi qui précède la mort : « A Fiona, qui sait qu’il ne faut chercher aucune excuse, qu’il faut préférer faire face à son destin en acceptant d’en payer le prix. »
Le Lycéen de Bruno Bayon
2000
Bruno Bayon
Littérature
8½ h
1965. Lycée Henri IV. Le narrateur a quatorze ans et la rage au coeur. Depuis le lycée qu’il fréquentait à Lomé, où son père était diplomate, la haine ne l’a pas quitté. Chaque jour, il se venge, de la méchanceté ambiante, de l’injustice... Le lycée est un microcosme à l’image de la famille, où tout se passe en huis-clos. Tout est teinté d’une violence sourde à laquelle il est difficile de répondre... et de ne pas céder. La solution semble être de tout détruire pour mieux recommencer. Le narrateur terrorise ainsi les “profs” et dessine des moustaches aux statues du cloître. Mais une affaire de vol dans un vestiaire lui vaudra d’être expulsé... Le voici au lycée Michelet de Vanves. La violence le suit, l’accompagne, car c’est la société qui ne change pas. Le Lycéen est l’éternel roman de l’adolescence dissipée, coléreuse.
Anissa Corto de Yann Moix
2000
Yann Moix
Littérature
4 h
La vie est peuplée de fantômes, pensées violentes, réminiscences douloureuses, qui habitent le narrateur. Son plus grand amour, une noyée de quatre ans, le hante alors que cette disparition marque au fer rouge son coeur d’enfant et l’année 1972. Une année interminable qui s’étire jusqu’à l’âge adulte et le garde emprisonné dans son élan mortel. Quand apparaît Anissa Corto, le narrateur croit pouvoir oublier ses fantômes. Commence alors pour lui une autre traversée du désert amoureux : une passion pour un être qui semble intouchable...
Yann Moix étonne par son style, d’une beauté souvent touchante. Les mots justes s’articulent avec harmonie pour composer un texte au thème renouvelé : les amours inconsolées et inconsolables, la passion comme un état impérieux, sans merci. La solitude enfin implacable. Avec Anissa Corto, Yann Moix ajoute une voix nouvelle au genre et creuse loin dans l’âme humaine.
Du bruit sous le silence de Pascal Dessaint
1999
Pascal Dessaint
Policier
5 h
Maurice Tamboréro, demi de mêlée du Racing Club Toulousain, est assassiné alors qu’il se rend à l’entraînement à vélo. L’enquête est confiée à deux hommes : Verlande, “l’étranger” venu du nord, et Terrancle, toulousain, ancien joueur, ami de Maurice Tamboréro. Très vite, des frictions apparaissent : Terrancle, très proche des joueurs, n’apprécie pas l’intrusion d’un nordiste inculte en matière de ballon ovale. La famille du rugby recèle bien des drames qu’elle préfère garder secrets. L’auteur choisit une construction alternée, changeant de narrateur pour faire partager les points de vue des deux hommes. Dans un style fluide et précis, il offre un récit en stéréo de la vie du célèbre club local, de ses joueurs, et de tous ceux qui gravitent autour d’eux.
Cinéma de Tanguy Viel
1999
Tanguy Viel
Littérature
2 h
Cinéma est le deuxième roman de ce jeune auteur français, après Black Note en 1998 qui fut salué par la critique. Ecrit à la première personne par un narrateur qui se présente en tant que tel, ce livre est remarquable de concision, écrit dans un style épuré et dynamique. Réduit à parler d’un seul film, un même film qu’il a vu d’innombrables fois, ce narrateur a noté toutes les remarques et commentaires à son sujet dans un cahier tenu quotidiennement. Rongé par ces images, son existence ressemble à ce carnet de notes, tous ses goûts, faits, gestes et jugements découlant de ce fameux film. Ayant fait table rase d’un passé qu’il confond avec ce film, ce livre et son narrateur ressemblent au Livre de Monelle du méconnu Marcel Schwob. Axée autour de ce film, son existence ne dépend que de lui. « A vrai dire, sa vie ne tient qu’à un film » écrit en résumé Tanguy Viel pour décrire cette histoire d’une vie monomaniaque. Le final reste en suspens comme dans un film donc.
Rue de l'Oubli ou Les ombres d'Istanbul de Edouard Brasey
1998
Edouard Brasey
Littérature
2½ h
Istanbul, l’hiver. L’odeur persistante de la tourbe brûlée, le chant matinal des muezzins, le flot serré de la foule cosmopolite qui se presse aux abords du Bazar égyptien, entre marchands de pistaches et de beureks, mendiants estropiés, porteurs d’eau et gamins gouailleurs. Dans ce décor insolite erre le narrateur, venu là pour tenter d’échapper à la crise profonde qu’il traverse : son divorce et la mort de sa mère.
Par curiosité autant que par désoeuvrement, il prend en filature un étrange vieillard aux allures excentriques qui lui fausse compagnie dans une rue sans nom et sans numéro, que le narrateur baptise “Rue de l’Oubli”. D’autres silhouettes émergent alors des ombres d’Istanbul - un médecin militaire ivrogne, une danseuse du ventre -, réveillant la nostalgie d’un père qu’il n’a pas connu et les souvenirs d’un passé qu’il croyait enfoui à jamais.
Rue de l’oubli est un hommage consacré à une ville mythique située à mi-chemin entre l’Orient et l’Occident, et qui nous révèle ici tous ses chemins et ses mystères - Istanbul.        
Le Black Note de Tanguy Viel
1998
Tanguy Viel
Littérature
2 h
Paul, le saxophoniste, ils l’ont surnommé John à cause de John Coltrane, Georges, à la contrebasse, c’était Jimmy, et Christian, c’était devenu Elvin. Même la maison sur l’île, quand ils se sont installés ensemble pour jouer, ils ont voulu la surnommer : ils l’ont appelée Black Note. Mais la maison maintenant n’existe plus, et le quartette non plus. De la clinique où on l’a conduit, le narrateur et trompettiste du groupe continue de ressasser ce temps de la vie commune. Très vite, le récit se concentre autour d’un événement : Paul, sa mort, et les circonstances obscures qui l’entourent.
Les cimetières sont des champs de fleurs de Yann Moix
1997
Yann Moix
Littérature
5 h
Ce roman d’amour très particulier s’ouvre sur un accident de voiture au cours duquel le narrateur perd ses deux enfants. La voiture était conduite par son épouse Elise. Celle-ci devient pour lui une criminelle. Il lui voue désormais une haine sans pareille. Pendant deux cents pages, le roman détaille, avec un lyrisme tragique et désopilant, les tortures morales qu’il lui inflige. Elise, désespérée, finira par se suicider. Soit... Mais avant de mettre un terme à sa pauvre vie, Elise a rédigé une sorte de journal dans lequel elle raconte qu’elle a toujours adoré son mari, malgré la cruauté de leurs relations depuis l’accident. Son journal est un hymne d’amour. Sa lecture ébranle le narrateur. L’amour pourrait donc grandir, et se fortifier, même dans un champ de haine ? Dès lors, le narrateur fait retour sur sa propre vie et tombe amoureux d’une Elise morte. Mais comment peut-on reconquérir une morte? Tel est vraiment le sujet de ce roman. Sur cette trame bizarre, Moix a bâti un ouvrage tour à tour violent, obscène, drôle, baroque, qui traverse tous les registres de la littérature amoureuse. Il y a de la folie dans ce livre où l’intrigue ne sert que de prétexte à une variation de styles et de délires. C’est, à la lettre, un roman d’amour fou.
Station Solaire de Andreas Eschbach
2000
Andreas Eschbach
SF
5½ h
2015. Quatre cents kilomètres de la Terre, à bord de la station expérimentale japonaise Nippon. Après un prologue bref et violent sur la base spatiale de Kourou, le roman nous plonge dans l’univers étouffant de Station solaire. La description de la vie à bord et des relations entre les personnages cède vite la place au drame : un astronaute est tué. Les neuf hommes et femmes de l’équipage tentent de comprendre qui les menace. Et pourquoi. On songe aux Dix petits nègres : « Notre situation actuelle pourrait être tirée d’un roman d’Agatha Christie : un meurtre a été commis et l’assassin se trouve obligatoirement parmi les personnes présentes. »
Lorsqu’un mystérieux vaisseau spatial s’approche de Station solaire, le scénario catastrophe envisagé par un commando terroriste se profile.
Pour corser la difficulté, Leonard, le narrateur, s’aperçoit que son fils pourrait bien être une victime indirecte des preneurs d’otages !
Avec Station solaire, Andréas Eschbach nous offre de l’action, des rebondissements, des personnages typés. Mais c’est Leonard, l’homme à tout faire de la cité des étoiles, qui deviendra un héros malgré lui.
Un thriller haletant qui tient autant du huis-clos du roman noir que du récit de SF.
Le testament français de Andreï Makine
1995
Goncourt 1995
Goncourt (lycéens) 1995
Médicis 1995
Andreï Makine
Littérature
5 h
« Je me souvenais qu’un jour, dans une plaisanterie sans gaîté, Charlotte m’avait dit qu’après tous ses voyages à travers l’immense Russie, venir à pied jusqu’en France n’aurait pour elle rien d’impossible [...]. Au début, pendant de longs mois de misère et d’errances, mon rêve fou ressemblerait de près à cette bravade. J’imaginerais une femme vêtue de noir qui, aux toutes premières heures d’une matinée d’hiver sombre, entrerait dans une petite ville frontalière. [...]. Elle pousserait la porte d’un café au coin d’une étroite place endormie, s’installerait près de la fenêtre, à côté d’un calorifère. La patronne lui apporterait une tasse de thé. Et en regardant, derrière la vitre, la face tranquille des maisons à colombages, la femme murmurerait tout bas : “C’est la France... Je suis retournée en France. Après... après toute une vie.” »
Ce roman, superbement composé, a l’originalité de nous offrir de la France une vision mythique et lointaine, à travers les nombreux récits que Charlotte Lemonnier, «égarée dans l’immensité neigeuse de la Russie», raconte à son petit-fils et confident. Cette France, qu’explore à son tour le narrateur, apparaît comme un regard neuf et pénétrant sur le monde.
Chien de printemps de Patrick Modiano
1993
Patrick Modiano
Littérature
1 h
Avril 1992, en déambulant du côté de l’Observatoire, le narrateur se souvient de Francis Jansen, rencontré en avril 1964 dans un café de Denfert-Rochereau. Jansen, un être mystérieux, photographe de talent, revenu de tout et prêt au départ. Le narrateur décide de dresser l’inventaire de vingt-cinq années de photos. Le fol hasard de la vie entremêle alors les vivants et les morts.
Fleurs de ruine de Patrick Modiano
1991
Patrick Modiano
Littérature
1½ h
24 avril 1933. Deux jeunes époux se suicident dans leur appartement parisien pour de mystérieuses raisons. Cette nuit-là ils auraient fait la connaissance de deux femmes et deux hommes, fréquenté un dancing, pénétré dans une maison pourvue d’un ascenseur rouge. Trente ans se sont écoulés. Le narrateur s’interroge sur leur histoire dont certains protagonistes semblent avoir croisé la sienne. Interrogation qui, en écho, en suscite d’autres. Fantômes entrevus, explications jamais venues. Silhouettes, prénoms aspirés par le temps. Paris, aussi, surtout. Perdu, poursuivi, redessiné.
J'étais Dora Suarez de Robin Cook
1990
Robin Cook
Policier
5 h
Qui était Dora Suarez ? Pourquoi a-t-on massacré à la hache cette jeune prostituée londonienne ? Mais, surtout, pourquoi l’inspecteur chargé de l’enquête, torturé par ses démons, promet-il à la défunte réparation et expiation ? Décidé à terrasser le Mal, le policier narrateur deviendra Dora Suarez ; en revivant ses souffrances, il entrera en osmose avec la victime. Toutes ces interrogations le mèneront devant l’un des tueurs les plus fous de la littérature policière, jusqu’à l’affrontement final qui échappe au genre pour entrer dans la métaphysique.
Un artiste du monde flottant de Kazuo Ishiguro
1990
Kazuo Ishiguro
Littérature étrangère
4½ h
L’artiste, c’est Masugi Ono, vieux maître de l’art officiel nippon, narrateur de ce livre, et le monde flottant, c’est le quartier des plaisirs de la vie nocturne qu’il a beaucoup fréquenté au temps de sa jeunesse. Aujourd’hui, il tente de donner un sens à sa vie il dialogue avec ses contemporains, dans le Japon de l’immédiat après-guerre et interroge son passé. Grâce au ton insidieux et indéfinissable du narrateur, ce livre exerce un charme envoûtant sur le lecteur. Discret comme un film d’Ozu, ce roman ressemble à du Proust revu et corrigé par Kawabata, la modernité en plus.
Dimanches d'août de Patrick Modiano
1986
Patrick Modiano
Littérature
2 h
Pourquoi le narrateur a-t-il fui les bords de la Marne avec Sylvia pour se cacher à Nice ? D’où vient le diamant la Croix du Sud, la seule chose dure et consistante de leur vie et qui, peut-être, leur porte malheur ? De quoi est mort l’acteur populaire Aimos ? Qui sont les Neal, et pourquoi, de leur villa délabrée, s’intéressent-ils de si près à Sylvia, au narrateur, à la Croix du Sud ? Et Sylvia ? A-t-elle été l’épouse de Villecourt ? Et Villecourt ? Que vient-il faire à Nice, lui aussi, à l’heure de sa déchéance ?... À travers toutes ces énigmes qui s’entrecroisent, un roman d’amour se dessine, empreint d’un charme qui hante le lecteur pendant longtemps.
Akhénaton le renégat de Naguib Mahfouz
2000
Naguib Mahfouz
Roman Histo
2½ h
Le narrateur dans ce livre cherche les raisons réelles de la chute du pharaon Akhénaton qui voulait imposer la religion d’un dieu unique, Aton, à la place des dieux existants et notamment le dieu de la caste des prêtres, Amon. Il débouche sur une haine mortelle pour le pharaon de la part du clergé, de la noblesse et des têtes de l’armée et de la bureaucratie.
Ce roman magistral traite essentiellement du problème éternel, mais cardinal, de la lutte sans merci entre le pouvoir politique et le pouvoir religieux.
Hautement recommandé à tous les amateurs de littérature mondiale.
La fin des temps de Haruki Murakami
1992
Haruki Murakami
Fantastique
12 h
Le narrateur, un informaticien de très haut niveau, qui effectue des missions spéciales, apporte un jour sa collaboration à un vieux savant dont le laboratoire se situe dans les sous-sols obscurs d’un immeuble. Dès lors, il est entraîné dans une aventure terrifiante. Parallèlement à ce Hard-boiled wonderland, interviennent en alternance les chapitres de La Fin des temps : le narrateur se trouve prisonnier d’une ville onirique, peuplée de licornes au pelage doré. Les deux intrigues se rejoindront finalement.
De même que son personnage flirte avec d’anodines jeunes filles, Haruki Murakami courtise ici le mythe - ce qui nous vaut une fable d’une prenante étrangeté. Ce roman a obtenu au Japon le prix Tanizaki.
 
 
Le général sudiste de Big Sur de Richard Brautigan
1984
Richard Brautigan
Littérature étrangère
2 h
Lee Mellon est formel : son grand-père Auguste était un fabuleux général, un extraordinaire guerrier ! Seulement, le narrateur a beau vérifier dans des ouvrages historiques, il ne trouve aucune trace de cet aïeul. Mais ça ne fait rien, ils établiront tout de même leurs troupes à Big Sur ! Richard Brautigan se nourrit ici du mythe de la belliqueuse Amérique qu’il renverse et implose joyeusement.
Ca va, Jeeves ? de P.G. Wodehouse
1984
Jeeves et Bertie (7)
P.G. Wodehouse
Littérature étrangère
5 h
Dans une Angleterre éternelle peuplée de jeunes filles énergiques et épuisantes, de tantes redoutables, d’oncles débonnaires et passifs, de toute une galerie de personnages excentriques, domine la figure de Jeeves, le génial et flegmatique majordome du narrateur Bertie Wooster, jeune célibataire oisif et écervelé qui a l’art de se fourrer dans des situations inextricables. Ce sommet de l’humour anglais a enthousiasmé des générations de lecteurs, et a inspiré à un critique ce commentaire définitif : « Il n’y a que deux sortes de lecteurs de Wodehouse, ceux qui l’adorent et ceux qui ne l’ont pas lu. »
La course au mouton sauvage de Haruki Murakami
1990
Haruki Murakami
Fantastique
6½ h
La vie du narrateur, jeune cadre publicitaire à Tokyo, n’a rien d’exceptionnel. Jusqu’au jour où, pour avoir utilisé une photographie où figure un mouton d’une espèce rare, il est approché par une puissante organisation d’extrême droite. Le voici contraint de retrouver l’animal – doué, il est vrai, de pouvoirs extraordinaires. Comme toujours chez Murakami, le réel repose sur des fondations délicieusement instables…
 
 
Le pain nu de Mohamed Choukri
1980
Mohamed Choukri
Bio
3 h
Une famille, dans le Maroc des années 40, quitte le Rif pour Tanger. Afin d’échapper à l’écrasante tutelle du père, auquel ses enfants vouent une haine sans partage, le narrateur s’éloigne bientôt des siens. Il connaît la gamine, les nuits à la belle étoile, et rencontre la délinquance, les amitiés nouées dans les bas-fonds de la ville, la sexualité, la prison, la politique. Quinze ans après la parution du Pain nu, la voix de Mohamed Choukri apparaît toujours comme celle d’un écrivain majeur.
Ecoute le chant du vent de Haruki Murakami
1979
Haruki Murakami
Littérature japonaise
2 h
« Été 1970, « je », le narrateur, de retour au pays natal, une petite ville en bord de mer, trompe l’ennui en buvant de la bière avec son ami « le Rat », et fréquente une jeune fille libérée. Alors qu’il prend avec simplicité l’insouciance de l’amour de chacun des deux, l’été du narrateur fait remonter à la surface des souvenirs qui s’écoulent douloureusement. Première œuvre remarquable qui saisit d’une touche légère un portrait passé de l’adolescence, elle a été récompensée du prix Gunzô des débutants. »
 
 
La Diane rousse de Patrick Grainville
1978
Patrick Grainville
Littérature
4½ h
Au centre de l’aventure, Hélianthe, obsédante Diane chasseresse dont la disparition, les hypothétiques résurrections, les désordres et les sortilèges hantent tout un village. Pour le narrateur, peut-être ne reste-t-il plus d’elle que le souvenir d’un corps minutieusement célébré, et la présence de cette autre Diane, superbe setter roux auquel il voue un culte voluptueux. Mais pourquoi ce narrateur est-il aveugle ? Et que sont pour lui Judith et Christophe, les deux adolescents qui accompagnent son errance ?
L’estuaire d’un fleuve de Normandie, carrefour d’échanges, effervescent théâtre d’apparitions multiples, seuil de toutes les légendes, est le lieu où s’inscrit la quête du narrateur, parmi monstres, éphèbes, filles et bêtes.
Un mariage poids moyen de John Irving
1984
John Irving
Littérature
5½ h
Séverin Winter, professeur d’allemand et entraîneur de lutte de l’équipe universitaire, n’est pas homme à prendre la vie à la légère. Ses ébats amoureux, tout comme ses prouesses sportives, sont à ranger dans la catégorie poids lourd... ce qui n’est pas pour déplaire à Utch, la robuste viennoise dont le mari - narrateur de surcroît - est littéralement conquis par Edith, l’épouse poids plume de Séverin. En résultera un irrésistible ménage à quatre.
 
 
Crash ! de J.G. Ballard
1973
J.G. Ballard
SF
4½ h
Après avoir causé la mort d’un homme lors d’un accident de voiture, James Ballard, le narrateur, développe une véritable obsession pour la tôle froissée. Enrôlé par Vaugham, un  ex-chercheur qui aime reconstituer des accidents célèbres et va même jusqu’à en provoquer pour assouvir ses pulsions morbides, Ballard se verra progressivement initié à une nouvelle forme de sexualité : le mariage de la violence, du désir et de la technologie. Avec Crash !, premier volet de la “Trilogie de béton”, J.G. Ballard ausculte les rapports de l’homme à la technologie dans un monde perverti par les machines, et livre un roman troublant, qui mêle perversion sexuelle et réflexion politique.
Les boulevards de ceinture de Patrick Modiano
1972
Académie française (roman) 1972
Patrick Modiano
Littérature
2 h
Le narrateur part à la recherche de son père. Cette quête lui fait remonter le fil des années et revivre d’une façon hallucinatoire une époque qui pourrait être l’Occupation. Le voici dans un village de Seine-et-Marne, en bordure de la forêt de Fontainebleau, au milieu d’étranges individus qui viennent y passer leurs week-ends. Entre autres un « comte » de Marcheret ex-légionnaire qui souffre du paludisme, Jean Murraille, directeur de journal, sa nièce une jeune actrice blonde éternellement emmitouflée dans un manteau de fourrure... Enfin, le père du narrateur qui se fait appeler le « baron » Deyckecaire. Le narrateur s’introduit dans ce milieu interlope, en espérant atteindre son père. Celui-ci qui est-il au juste ? Trafiquant de marché noir ? Juif traqué ? Pourquoi se trouve-t-il parmi ces gens? Jusqu’au bout, le narrateur poursuivra ce père fantomatique.
Liberté pour les ours ! de John Irving
1991
John Irving
Littérature américaine
9 h
Siggy et Graff, les deux narrateurs farfelus de ce roman, sont une version moderne de Don Quichotte et Sancho Pança. Seule différence : c’est avec une énorme moto Royal Enfield 700 cm³ qu’ils sillonnent la campagne autrichienne avec ses jeunes filles aux tresses soyeuses, ses fermières opulentes et riches en souvenirs. Quant au moulin à vent, c’est le projet exorbitant, qui germe dans leurs cerveaux inventifs, de libérer tous les animaux du zoo de Vienne. Mais derrière les facéties de nos deux loustics se cache une intrigue plus grave, celle qui explore les complexités et bizarreries de l’histoire de l’Europe centrale de ces cinq dernières décennies.
 
 
Le Vieux Marin de Jorge Amado
1978
Jorge Amado
Littérature étrangère
5½ h
Un narrateur cynique et ironique essaie de démêler le vrai du faux dans une histoire abracadabrantesque. Qui pouvait bien être le commandant Vasco Moscoso de Aragão, débarqué un jour en grande pompe dans la paisible ville de Piripiri peuplée de retraités en attente du jugement dernier ? Était-il, comme certaines mauvaises langues l’affirment, un simple fils de commerçant, ou ce vieux loup de mer, capitaine au long cours ? La ville se divise. On argumente, réfute, s’exclame, s’esclaffe, se dispute, se sépare. Au grand dam du narrateur, simple serviteur de l’illustre mystère. Jusqu’au jour où le fier et digne capitaine se voit obligé de prendre les commandes d’un bateau transportant d’importants passagers. La vérité finira-t-elle par éclater aux yeux de tous ? Titres honorifiques et mariages bourgeois en prennent pour leur grade, et Jorge Amado de rendre hommage, encore une fois, aux filles de petite vertu et au peuple métissé d’un Brésil ardent.
Jeeves dans la coulisse de P.G. Wodehouse
2002
Jeeves et Bertie (14)
P.G. Wodehouse
Littérature étrangère
4 h
Quand Jeeves part en vacances, Bertie, le narrateur, et “Hareng-Saur”, son ami, connaissent les pires difficultés ! Fiançailles rompues, menace de procès en diffamation, tout accable les jeunes gens. Ajoutez à ces “légers ennuis” selon Jeeves, la présence d’un psychiatre déguisé en maître d’hôtel, un faux vol, un imbroglio de prénoms de prétendants américains à la main de la fille du redoutable Directeur d’École Préparatoire...
Petit déjeuner chez Tiffany de Truman Capote
1962
Truman Capote
Littérature étrangère
3 h
Holly Golightly adore traîner chez Tiffany, parce que tout y est beau. Holly au pas léger, gracile comme un songe, comme une Audrey Hepburn moulée dans une robe noire devenue légendaire, traverse l’existence telle un chat qui, n’ayant pas de nom, s’en invente un. De son passé de Lulamae, il lui reste pourtant quelque chose de plus profond que la frivolité qu’elle affiche avec impertinence, une absence de lest qui conduit à une existence de courants d’air. Jusqu’au jour où, des années après la disparition de la gosse, une photo vient raviver le souvenir de sa voix rauque et de sa silhouette de vent dans la mémoire du narrateur, qui lui fournira un hommage littéraire en guise de racines. Sur un ton tantôt léger et amusant, tantôt grinçant et poétique, maniant à plaisir l’ironie, le narrateur nous livre ses souvenirs de l’époque où l’amitié les liait et où gravitait autour de cet être libre et sauvage une myriade de personnages farfelus. Malgré son ambiance de fête permanente et la fin édulcorée de sa version pour l’écran, Diamants sur canapé, ce roman demeure pourtant, comme d’autres oeuvres plus sombres de Truman Capote, le parcours désespéré d’une créature blessée, irrémédiablement marginale.
 
 
Le lion de Joseph Kessel
1958
Joseph Kessel
Littérature
4 h
Au Kenya, au coeur d’une réserve naturelle, une petite fille vit en contact étroit avec la nature et les animaux. Fasciné par l’étrange pouvoir qui permet à la jeune fille de communiquer avec le monde sauvage, le narrateur raconte la relation mystérieuse qu’elle a tissée avec un lion. Un roman émouvant et poétique qui, depuis sa parution en 1958, a séduit plusieurs générations de lecteurs.
 
 
Demain les chiens de Clifford D. Simak
1952
Clifford D. Simak
SF
5½ h
La civilisation des chiens bruisse de mythes. Fondateur, celui de l’homme est le plus répandu : on le raconte aux chiots pour les distraire, mais certains le considèrent intrinsèquement lié à l’apparition de la race canine. Qui sait ? L’éventuelle présence de l’homme sur Terre dans un lointain passé donne lieu à des spéculations et sert de base à huit contes formant suite sur l’évolution des canidés depuis que les hommes ont abandonné leurs cités… et que l’un d’entre eux leur ait appris à parler. Chiens parlants, robots philosophes et mutants misanthropes se croisent, s’évitent ou collaborent dans cette mini saga en forme de fable d’anticipation. L’humanisme de Simak et son amour du vivant s’épanouissent dans les cadres de son postulat : l’homme n’est qu’une étape de l’évolution des espèces, qu’il contribue à accélérer à coups d’idées et d’inventions aussi loufoques que lourdes de conséquences. Et quand l’humour surgit entre des lignes d’un style fluide et imprégnant, on finit de se laisser porter par les paroles des chiens narrateurs. Le livre le plus célèbre, à juste titre, de Simak est un concentré de clairvoyance et d’habileté à trousser une histoire captivante d’un bout à l’autre. Si crédible que l’on peut se surprendre, après l’avoir lue, à converser avec le premier petit chien vous regardant avec dans les yeux cette lueur… de conscience ?
 
 
Exercices de style de Raymond Queneau
1947
Raymond Queneau
Littérature
1 h
Le narrateur rencontre, dans un autobus, un jeune homme au long cou, coiffe d’un chapeau orné d’une tresse au lieu de ruban. Le jeune homme échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur, puis va s’asseoir à une place devenue libre. Un peu plus tard, le narrateur rencontre le même jeune homme en grande conversation avec un ami qui lui conseille de faire remonter le bouton supérieur de son pardessus. Cette brève histoire est racontée quatre-vingt-dix-neuf fois, de quatre-vingt-dix-neuf manières différentes.
Albertine disparue de Marcel Proust
1946
À la recherche du temps perdu (6)
Marcel Proust
Littérature
7 h
Albertine s’est enfuie de chez le narrateur alors que celui-ci commençait à ressentir la plus complète indifférence pour elle. Cela provoque un nouveau revirement de son coeur. Il fait tout pour retrouver sa maîtresse, et veut croire qu’il sera très vite en sa présence. Hélas, il apprend par un télégramme qu’Albertine est morte, victime d’une chute de cheval. Elle lui échappe ainsi définitivement. Son coeur oscille entre souffrance et détachement au fil du temps.
 
 
Les Hommes contre de Emilio Lussu
2005
Emilio Lussu
Littérature italienne
4½ h
Dans une fresque humaniste teintée d’un humour tragique, Emilio Lussu raconte l’année 1916-1917 sur le front de guerre entre l’Italie et l’Autriche-Hongrie. Parmi la neige et la rocaille des hauts plateaux alpins, soldats et officiers se débattent dans les mâchoires d’acier de la Grande Guerre. Les hommes tombent par milliers pour quelques mètres carrés de pierre et de boue. On croise des fantassins bouleversants d’humanité, un capitaine qui simule l’exécution d’un déserteur et le laisse fuir, mais aussi un général sanguinaire qui reproche au narrateur de ne pas s’être fait tuer au combat. Ce grand roman antimilitariste met en lumière la résistance de l’homme de troupe à travers la désertion, l’automutilation, le suicide et la mutinerie.
Publié en Italie en 1938, adapté au cinéma par Francesco Rosi en 1970, Les Hommes contre est l’un des grands textes sur la Première Guerre mondiale.
Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien
1937
J.R.R. Tolkien
Fantasy
7 h
On a beau avoir dans sa lignée quelques ancêtres aventuriers, quand on est hobbit, on préfère rester dans son trou ! Et Bilbo Baggins entend bien y passer des jours tranquilles. C’est sans compter avec ce vieillard à la barbe blanche et au chapeau bleu qu’il croise un matin. Son nom ? Gandalf (là, ça doit vous rappeler quelque chose). Sa proposition ? Partir à l’aventure, récupérer un trésor volé à treize nains par le dragon Smaug. Et en avant pour un long périple à travers les Terres du Milieu, où ils croiseront la route, entre autres, d’un certain Gollum « aussi ténébreux que les ténèbres » et d’un anneau magique qui n’a pas fini de faire parler de lui.
Antérieur au Seigneur des anneaux d’une vingtaine d’années, Bilbo le Hobbit pose la première pierre de l’œuvre incontournable de J.R.R. Tolkien. Initialement écrit pour les enfants, il constitue une entrée dans l’univers de l’auteur plus accessible pour les très jeunes lecteurs.
 
 
Sang maudit de Dashiell Hammett
1933
Dashiell Hammett
Policier
4½ h
Le détective anonyme, Continental Op, narrateur de cette histoire, est envoyé par une compagnie d’assurance chez les Leggett qui viennent d’être cambriolés, des diamants ont disparu. Seul témoin : leur fille Gabrielle, jeune femme instable au visage de renard et aux fréquentations douteuses... Si Gabrielle est sa principale suspecte, le détective découvre que le père de celle-ci a lui aussi beaucoup de secrets et que les morts violentes se succèdent autour des Leggett. La jeune Gabrielle, accroc à la morphine, adepte des sectes, quant à elle, est persuadée qu’une malédiction pèse sur sa famille. Dans le San Francisco des années 20, ce qui n’était qu’une simple enquête sur un vol de bijoux devient une course contre la folie.
La proie et  l'ombre de Ranpo Edogawa
1928
Ranpo Edogawa
Policier
2½ h
Dans ce roman très célèbre, subtil jeu de miroirs où le narrateur. Ranpo Edogawa lui-même, cherche à élucider un meurtre commis par un autre auteur de littérature policière, on retrouve - comme dans tous ses romans cette curieuse alchimie entre une intrigue rigoureuse et une narration envoûtante, dans des mises en scène fantastiques et obsessionnelles (fétichisme, voyeurisme, sadisme et perversions sexuelles). « Flânerie au bord du fleuve Edo ». telle est la traduction littérale des idéogrammes utilisés pour composer ce nom de Edogawa Ranpo (anagramme de Edgar Allan Poe), reconnu au Japon comme le maître-fondateur de la littérature policière japonaise (1894-1965).
 
 
La Confusion des sentiments de Stefan Zweig
1927
Stefan Zweig
Littérature allemande
2 h
Au soir de sa vie, un vieux professeur se souvient de l’aventure qui, plus que les honneurs et la réussite de sa carrière, a marqué sa vie. A dix-neuf ans, il a été fasciné par la personnalité d’un de ses professeurs ; l’admiration et la recherche inconsciente d’un Père font alors naître en lui un sentiment mêlé d’idolâtrie, de soumission et d’un amour presque morbide.
Freud a salué la finesse et la vérité avec lesquelles l’auteur d’Amok et du Joueur d’échecs restituait le trouble d’une passion et le malaise qu’elle engendre chez celui qui en est l’objet.
Paru en 1927, ce récit bref et profond connut un succès fulgurant, en raison de la nouveauté audacieuse du sujet. Il demeure assurément l’un des chefs-d’œuvre du grand écrivain autrichien.
 
 
Vingt-quatre heures de la vie d'une femme de Stefan Zweig
1927
Stefan Zweig
Littérature allemande
2 h
Scandale dans une pension de famille « comme il faut », sur la Côte d’Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d’un des clients, s’est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n’avait passé là qu’une journée. Seul le narrateur tente de comprendre cette « créature sans moralité », avec l’aide inattendue d’une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez elle.
Ce récit d’une passion foudroyante, bref et aigu comme les affectionnait l’auteur d’Amok et du Joueur d’échecs, est une de ses plus incontestables réussites.
 
 
La prisonnière de Marcel Proust
1925
A la recherche du temps perdu (5)
Marcel Proust
Littérature
11 h
La Prisonnière est le cinquième tome d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust publié en 1925 à titre posthume. Le thème principal de ce volume est l’amour possessif et jaloux qu’éprouve le narrateur pour Albertine. Il la fait surveiller, la soupçonne de liaisons homosexuelles, essaie de la retenir chez lui.
 
 
Sodome et Gomorrhe de Marcel Proust
1922
Marcel Proust
Littérature
14 h
Sodome et Gomorrhe est le quatrième volet d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust publié en 2 tomes entre 1922 et 1923 chez Gallimard.
Dans ce roman, le jeune narrateur découvre par hasard que Charlus est homosexuel, lorsqu’il assiste en témoin auditif à ses ébats avec Jupien.
 
 
Amok de Stefan Zweig
1922
Stefan Zweig
Littérature allemande
3 h
L’amok, en Malaisie,· est celui qui, pris de frénésie sanguinaire, court devant lui, détruisant hommes et choses, sans qu’on puisse rien faire pour le sauver. Le narrateur rencontre sur un paquebot un malheureux en proie à cette forme mystérieuse de démence. Histoire encore d’une folie, d’une passion d’un amour fou, cette fois - que la Lettre d’une inconnue reçue par un romancier à succès. Mais la passion peut faire de l’homme dominateur et méprisant un être humilié et ridiculisé : c’est le thème du troisième de ces récits, La Ruelle au clair de lune.
Du côté de chez Swann de Marcel Proust
1913
A la recherche du temps perdu (1)
Marcel Proust
Littérature
11 h
Alors que le narrateur a pris désormais l’habitude de s’endormir tard, le livre s’ouvre sur un premier souvenir : «  Longtemps, je me suis couché de bonne heure. » Mais la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil le réveillait bientôt, et tandis qu’il attendait de se rendormir, il passait la plus grande partie de la nuit à se rappeler la vie de son enfance à Combray - une vie dont il va nous offrir le récit.
Dès ce premier volume de la Recherche que Proust fait paraître en 1913, bien des personnages de son grand roman apparaissent, en particulier Charles Swann : c’est du côté de sa propriété que s’orientent souvent les promenades de Combray, et c’est de son amour pour Odette de Crécy que nous lisons ensuite le récit. Swann, plus tard, donnera au héros le désir d’aller à Balbec, et, au moment de commencer à écrire, le narrateur du Temps retrouvé nous reconduira de son côté encore lorsqu’il confiera : «  La matière de mon expérience, laquelle serait la matière de mon livre, me venait de Swann. »
 
 
Une ville flottante de Jules Verne
1871
Jules Verne
Aventure
2½ h
« Plus qu’un vaisseau, c’est une ville flottante. Si le Great Eastern n’est pas seulement une machine nautique, si c’est un microcosme, un observateur ne s’étonnera pas d’y rencontrer tous les instincts, tous les ridicules, toutes les passions des hommes. »
Les rumeurs vont bon train quand on franchit le pont du Great Eastern : des cabines jusqu’aux cales, il est question d’inquiétantes disparitions...
Un des capitaines aurait péri noyé, un passager se serait égaré dans les profondeurs du navire, un mécanicien aurait même été soudé dans la boîte à vapeur ! Hypnotisé par la démesure du bâtiment, le narrateur embarque à son bord pour une traversée qui réserve bien des surprises.
 
 
Bartleby le Scribe de Herman Melville
1856
Herman Melville
Littérature étrangère
1½ h
Le narrateur est un homme de loi de Wall Street, qui engage dans son étude un dénommé Bartleby pour un travail de « scribe », c’est-à-dire qu’il recopie des textes. Au fil du temps cet être qui s’est d’abord montré travailleur, consciencieux, lisse, ne parlant à personne, révèle une autre part de sa personnalité : il refuse certains travaux que lui demande son patron. Il ne les refuse pas ouvertement, il dit simplement qu’il « préférerait ne pas » les faire, et ne les fait pas. Et cette phrase revient alors systématiquement dans sa bouche : « I would prefer not to », traduite en français par « je ne préférerais pas », ou « je préférerais ne pas » ou encore « j’aimerais mieux pas ». Peu à peu, Bartleby cesse complètement de travailler, mais aussi de sortir de l’étude où il dort. Il ne mange rien d’autre que des biscuits au gingembre, et refuse même son renvoi par son employeur.
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