NousLisons.fr

Liste des livres

Soleil amer de Lilia Hassaine
2021
Lilia Hassaine
Littérature
2 h
À la fin des années 50, dans la région de l’Aurès en Algérie, Naja élève seule ses trois filles depuis que son mari Saïd a été recruté pour travailler en France. Quelques années plus tard, devenu ouvrier spécialisé, il parvient à faire venir sa famille en région parisienne. Naja tombe enceinte, mais leurs conditions de vie ne permettent pas au couple d’envisager de garder l’enfant… Avec ce second roman, Lilia Hassaine aborde la question de l’intégration des populations algériennes dans la société française entre le début des années 60 et la fin des années 80. De l’âge d’or des cités HLM à leur abandon progressif, c’est une période charnière qu’elle dépeint d’un trait. Une histoire intense, portée par des personnages féminins flamboyants.
Les nostalgériades de Fatiha Agag-Boudjahlat
2021
Fatiha Agag-Boudjahlat
Essai
1½ h
La combattante courageuse contre l’envoilement nous fait découvrir l’envers du décor. Une plongée comme jamais, vivante, empathique et critique dans l’univers des jeunes des banlieues, l’ordinaire des profs, le quotidien des filles partagés entre la réalité d’ici et l’irréalité de là-bas. Un plaidoyer républicain.
Nostalgie. Algérie. Jérémiades. C’est par ces trois mots, regroupés en Nostalgériades que s’ouvre le nouveau livre de Fatiha Agag-Boudjahlat, alternant l’essai politique et le récit autobiographique. Décrivant les naïves croyances des collégiens auxquels elle enseigne chaque jour (” Au bled, ça coûte rien “, " Seul Allah guérit “), et la difficulté qu’éprouvent les professeurs à enseigner la colonisation, la guerre d’Algérie ou la Shoah, la cofondatrice du mouvement Viv(r)e la République décrypte la condition féminine, en France comme dans les pays de culture musulmane. Rêvant d’un MeToo mondial, elle affirme dans sa splendide conclusion que si la condition féminine est un malheur, alors " il ne faut pas renoncer à ce malheur “. Sans langue de bois, sans naïveté et sans ressentiment, voici le nouvel essai flamboyant d’une femme puissante appelé à provoquer le débat.
 
 
Les terres promises de Jean-Michel Guenassia
2021
Jean-Michel Guenassia
Littérature
12 h
Paris, Alger, Tel Aviv, Saint-Petersbourg. De 1964 à 2007, les rêves des Incorrigibles Optimistes embrassent quatre décennies qui portent en elles toutes les promesses de la Terre et toutes les Terres promises. Michel Marini a tout juste dix-sept ans et son bac en poche. Il traîne au Cadran de la Bastille, où il joue au flipper en retardant le moment de s’inscrire à la fac. Ses projets ? Rejoindre Camille, partie vivre dans un kibboutz en Israël, découvrir le monde, armé de son Leica, et retrouver Cécile, la bien-aimée de son frère Franck. Communiste convaincu, Franck n’est jamais revenu d’Algérie après sa désertion, préférant consacrer sa vie à changer le monde. Dût-il troquer l’étoile rouge pour le manteau de moine... Pris dans le tourbillon de leurs amours et de leurs secrets, les derniers incorrigibles optimistes ont tous au coeur les grandes espérances de cette période pleine de tumulte. De la décolonisation à l’effondrement du bloc soviétique, des mirages de la société de consommation aux tentations mystiques, Jean-Michel Guenassia retrace, avec la puissance et la force qui ont fait le succès phénoménal du Club des incorrigibles optimistes, Prix Goncourt des lycéens, l’épopée intime d’une génération. La fresque vibrante et généreuse d’une époque, le récit magistral de nos illusions.
D'amour et de guerre de Akli Tadjer
2021
Akli Tadjer
Littérature
5 h
À travers le destin d’Adam, un autre regard sur la guerre et le monde colonial…
1939, dans les montagnes de Kabylie. Adam a vingt ans et rêve de construire une maison pour Zina, son grand amour, la plus belle fille de Bousoulem. La vie serait si simple, si douce. La guerre en décidera autrement. Arraché à son village et à sa fiancée, Adam est enrôlé de force par l’armée pour tuer des Allemands qu’il ne connaît pas, dans une France qu’il ne connaît pas.
Prisonnier dans un camp de travail réservé aux soldats coloniaux, dans le nord de l’Hexagone, il découvrira l’horreur, l’hiver et la folie d’un monde où les Français se mettent au service des Boches. Guidé par les souvenirs de Zina et de son Algérie bien-aimée, il découvrira aussi l’amitié, la solidarité, la débrouillardise et les rêves de liberté.
Point de vue singulier d’un gamin kabyle projeté au cœur de l’enfer, ce roman est un hymne aux grands oubliés de l’histoire de France, mais également un véritable bijou d’humanité et de tendresse.
Cent vingt francs de Xavier Le Clerc
2021
Xavier Le Clerc
Littérature
1½ h
Saïd, jeune paysan kabyle né durant la grande famine de 1893, s’engage dans l’armée française en 1911 comme zouave, pour sortir de la misère et nourrir sa femme et leurs deux garçons.
Avec les cinquante centimes de sa solde journalière, elle pourra acheter tous les mois un demi-kilo de pain, trois oeufs et un peu de lait. Et s’il meurt, elle touchera la prime de veuvage de cent vingt francs : le prix d’un homme.
Le roman retrace deux destins que le hasard a fait se croiser.
Celui de Saïd, qui passera six ans sous l’uniforme français, la campagne de pacification du Maroc puis les tranchées de Verdun où il perdra la vie en 1917, peu après son ami Babacar, un tirailleur Sénégalais victime comme lui des préjugés des soldats métropolitains.
Celui de Dora, jeune femme juive prête à tout pour être libre, qui a ouvert à Constantine une boutique d’automates devant laquelle Saïd, enfant, venait souvent rêver. Son histoire montre que les femmes, dans l’Algérie du début du XXe siècle, ne sont pas plus libres que les indigènes.
 
 
Et pourtant elle tourne de Maïté Laplume
2021
Maïté Laplume
Littérature
4 h
Constantine, 1986. À quinze ans, Latzari Luma a déjà vu du paysage. Chef d’escale dans une grande compagnie aérienne, son père entraîne sa famille sous de nouveaux cieux tous les trois ans – hier en Espagne, aujourd’hui en Algérie, demain là où le vent les portera. Dans la petite bulle des expatriés de Constantine, la vie des Luma est douce, légère, entre les week-ends à Tamanart, les après-midi au hammam, les pique-niques gourmands dans la pinède et les nombreuses fêtes où la communauté française s’amuse, s’enivre, s’ébat jusqu’à l’aube. Latzari est toujours la première à chanter, danser et rire. Pourtant, c’est une jeune fille coupée en deux : d’un côté, elle a le quotidien d’une adolescente, avec sa bande, ses histoires, sa musique ; de l’autre, elle protège le terrible secret qui la lie à son père depuis sa plus tendre enfance. Or la bulle constantinoise est sur le point d’éclater. Alors que le fondamentalisme s’insinue dans la vie de la population algérienne, que la menace se rapproche chaque jour, Latzari comprend qu’il lui faut se sauver de ce père prédateur. Quoi qu’elle décide, le monde qu’elle a connu est sur le point de disparaître. À elle de ne pas disparaître avec lui...
Un premier roman solaire où dominent la foi, la joie et un désir de vivre incandescent.
Un père raconte à sa fille de Odile Huet
2019
Odile Huet
Littérature
3½ h
Après un livre consacré à sa mère Marie, Odile G. Huet revient sur le destin de son père. Chassé de l’Espagne par la guerre, puis de l’Algérie par un tremblement de terre, José arrivera en France et parviendra à y construire son foyer. Sa force de caractère, le soutien de ses amis et l’amour de sa famille lui permettront, malgré la maladie, de dépasser le préjugé de l’immigré qui dérange pour montrer sa ténacité et son sens moral. À travers le récit de son passé, José laisse découvrir à sa fille ce qu’il ne confie à personne : traumatisme, déracinement, santé fragile, peur des lendemains, éducation des enfants... autant de thèmes qui révèlent le parcours unique d’un homme courageux et attachant.
 
 
1994 de Adlène Meddi
2018
Adlène Meddi
Littérature étrangère
6 h
En 1994, alors que l’Algérie est déchirée par la guerre que se livrent l’armée et les islamistes, quatre lycéens de la banlieue d’Alger décident de former une organisation clandestine. Poussés à commettre un assassinat, ils échappent de justesse aux services spéciaux, la fameuse Sécurité militaire. Mais au terme de cette décennie noire, comment surmonter les traumatismes de leur génération ? Amin sera interné dans un hôpital psychiatrique tandis que Sidali, de retour d’exil, sera arrêté. Dix ans après les actions du groupuscule, leur cas intéresse encore un mystérieux général.
Roman d’apprentissage d’une jeunesse perdue, roman noir relatant le climat de paranoïa durant la guerre civile, cette fresque des années 1990 est portée par une écriture poétique et une révolte poignante.
La blessure de Jean-Baptiste Naudet
2018
Jean-Baptiste Naudet
Littérature
3 h
Il a tout juste vingt ans. Alors qu’il patrouille dans le djebel algérien, le sergent Robert Sipière est tué d’une seule balle. A Paris, Danièle, sa fiancée, est dévastée. Toute sa vie, elle gardera sur son cœur les lettres d’Algérie. Et sombrera dans la folie. Des années plus tard, son fils, Jean-Baptiste, devient reporter de guerre. Pourquoi affronte-t-il lui aussi l’horreur des conflits ? A tant fixer la mort, la folie le guette à son tour. Jusqu’au jour où il découvre la correspondance entre sa mère et un jeune sergent mobilisé en Algérie, son premier fiancé. Il commence à comprendre qu’il est prisonnier d’un destin qui n’est pas le sien. De ces trois vies sacrifiées, Jean-Baptiste Naudet tresse une même blessure. Et livre un grand récit sur la guerre, la filiation, l’amour.
 
 
Du feu de Dieu de Daniel Hébrard
2018
Daniel Hébrard
Littérature
3½ h
Samuel grandit sous l’Occupation dans la campagne cévenole, tiraillé entre une mère très pieuse et un père communiste intransigeant. Seule la compagnie de la petite Nelly, qui garde avec lui les troupeaux, lui apporte un peu de réconfort. À la Libération, la famille troque sa vie au grand air contre celle, harassante, d’Alès. Autre monde, autre enfer, même misère. Le père y endurera le sort des ouvriers de la mine.
À vingt ans, Samuel se retrouve soldat en Algérie, enrôlé dans une guerre dont il sort brisé. Mais l’engagement syndical et la lecture lui apprendront bientôt à se forger des armes contre l’injustice…  De la France occupée à Mai 68, Daniel Hébrard suit l’itinéraire chaotique d’un enfant des Cévennes. Dans la grande tradition des écrivains naturalistes, de Zola à Giono, il signe ici un roman âpre et dur. Avec son verbe haut en couleur et sa langue imagée, il compose une fresque sans concession d’une France ignorée et aujourd’hui disparue.
Falaise des fous de Patrick Grainville
2018
Patrick Grainville
Littérature
13 h
1868-1927 : de l’invention de l’impressionnisme à la traversée de l’Atlantique par Lindbergh, un Normand établi à Étretat entreprend le récit de sa vie. Orphelin de mère, jamais reconnu par son père, il s’est installé chez son oncle, dans la splendeur des falaises, après avoir été blessé lors de la sanglante aventure coloniale en Algérie.
Sous son regard, un homme peint : c’est Monet. Pour le jeune homme, qui ne connaît rien à la peinture, c’est un choc. La naissance d’un art et d’une époque se joue là, et, dès lors, il n’aura de cesse d’en suivre les métamorphoses, guidé par deux amantes, Mathilde, une bourgeoise mariée, sensuelle, puis Anna, passionnée. Elles l’initient à Monet, présent de bout en bout, mais aussi à Courbet, Boudin, Degas, Flaubert, Hugo, Maupassant... Tous passent à Étretat ou dans son voisinage.
De la débâcle de la guerre de 1870 à la découverte de New York, de l’affaire Dreyfus au gouffre de la Grande Guerre, c’est tout un monde qui surgit, passe et cède la place à un autre. Dans la permanence des falaises lumineuses, la folie de Monet affrontant l’infini des Nymphéas. Le tout sous la plume d’un homme qui a beaucoup vécu, beaucoup ressenti, aimé et perdu.
Fresque historique vertigineuse, saga familiale et amoureuse, évocation puissante de la pulsion créatrice : avec Falaise des fous, Patrick Grainville signe son roman le plus accompli, le roman d’une vie.
 
 
Un loup pour l'homme de Brigitte Giraud
2017
Brigitte Giraud
Littérature
3½ h
Printemps 1960. Antoine est appelé pour l’Algérie au moment où Lila, sa toute jeune femme, est enceinte. Il demande à ne pas tenir une arme et se retrouve infirmier à l’hôpital militaire de Sidi-Bel-Abbès. Ce conflit, c’est à travers les récits que lui confient jour après jour les « soldats en pyjama » qu’il en mesure la férocité. Et puis il y a Oscar, amputé d’une jambe et enfermé dans un mutisme têtu, qui l’aimante étrangement. Avec lui, Antoine découvre la véritable raison d’être de sa présence ici : « prendre soin ». Rien ne saura le détourner de ce jeune caporal, qu’il va aider à tout réapprendre et dont il faudra entendre l’aveu. Pas même Lila, venue le rejoindre. Dans ce roman tout à la fois épique et sensible, Brigitte Giraud raconte la guerre à hauteur d’un « appelé », Antoine, miroir intime d’une génération embarquée dans une histoire qui n’était pas la sienne. Ce faisant, c’est aussi la foi en la fraternité et le désir de sauver les hommes qu’elle met en scène.
 
 
Nos Richesses de Kaouther Adimi
2017
Renaudot (lycéens) 2017
Kaouther Adimi
Littérature étrangère
2½ h
En 1935, Edmond Charlot a vingt ans et il rentre à Alger avec une seule idée en tête, prendre exemple sur Adrienne Monnier et sa librairie parisienne. Charlot le sait, sa vocation est de choisir de jeunes écrivains de la Méditerranée, sans distinction de langue ou de religion. Placée sous l’égide de Giono, sa minuscule librairie est baptisée Les Vraies Richesses. Et pour inaugurer son catalogue, il publie le premier texte d’un inconnu : Albert Camus. Charlot exulte, ignorant encore que vouer sa vie aux livres, c’est aussi la sacrifier aux aléas de l’infortune. Et à ceux de l’Histoire. Car la révolte gronde en Algérie en cette veille de Seconde Guerre mondiale.
En 2017, Ryad a le même âge que Charlot à ses débuts. Mais lui n’éprouve qu’indifférence pour la littérature. Étudiant à Paris, il est de passage à Alger avec la charge de repeindre une librairie poussiéreuse, où les livres céderont bientôt la place à des beignets. Pourtant, vider ces lieux se révèle étrangement compliqué par la surveillance du vieil Abdallah, le gardien du temple.
L'Art de perdre de Alice Zeniter
2017
Goncourt (lycéens) 2017
Alice Zeniter
Littérature
10 h
L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ?
Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l’été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l’Algérie de son enfance. Comment faire resurgir un pays du silence ?
Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d’être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.
 
 
Terminus de  Boileau-Narcejac
2016
Boileau-Narcejac
Policier
3 h
Lucienne ne fait rien. Ou plutôt elle attend. Son mari, Chavane, fait des allers-retours entre Paris et Nice. Elle n’a pas de désirs, ne s’ennuie même pas. Gamine, elle a été trouvée par un militaire en Algérie dans les ruines brûlantes d’une ferme, entourée de cadavres. L’homme l’a mariée à son neveu. Tout semble figé dans ce couple. Chavane le premier décide de partir, laisse une lettre… La réponse sera un terrible accident de la route. Lucienne est dans le coma. Sa voiture a été percutée par un chauffard en pleine nuit, dans un quartier où elle n’avait aucune raison d’être. Chavane réalise que sa femme avait le permis et qu’elle porte un autre nom. Ce n’est que le début de ses surprises. L’homme qui s’ennuyait découvre une autre personne, d’autres habitudes, une tout autre vie…
Bled de Tierno Monénembo
2016
Tierno Monénembo
Littérature étrangère
2½ h
Algérie, années 80. Une jeune femme court éperdument à travers la rocaille, son bébé dans les bras. Seule, sans protection, ses chances de survie sont minces, quand la population mâle à l’unisson se déchaîne contre « la pécheresse ». Il n’y a pas longtemps, elle vivait paisiblement avec Papa Hassan et Maman Asma. Tout cela est si loin. Chassée du village et de la tribu, Zoubida aura beau déployer une énergie surhumaine pour défendre sa vie et celle de son enfant, elle finira par tomber entre les griffes du terrible Mounir, en un lieu hors du temps qui paraît être tout à la fois prison, harem et lupanar. La violence, ici, est plus archaïque que politique, car elle jaillit des entrailles de la société.
 
 
Le chemin de Jérusalem de Jean-Luc Aubarbier
2016
Jean-Luc Aubarbier
Roman Histo
5 h
Aviateur de la France Libre, Jacques Legrand apprend, à son retour en Périgord, que son père, un des chefs de la Résistance, a été assassiné. Son meurtre aurait-il été exécuté par ces soldats arabes qui portent l’uniforme de la Walfen-SS ? Une incroyable alliance se serai-elle nouée ? C’est avec stupéfaction qu’il apprend en effet par Joseph Birenbaum, un rescapé du camp d’Auschwitz, que des liens sulfureux unissent les Nazis et certains leaders islamistes. Fermement résolu à venger la mort de son père, Jacques Legrand se lance alors sur la piste des meurtriers. Aidé dans sa périlleuse entreprise par Rachel Birenbaum, la fille de Joseph, et par une poignée d’amis musulmans qui refusent que leur foi soit mise au service du nazisme, il remonte jusqu’à leur chef spirituel Hadj Amine et Husseini. Une lutte sans merci s’engage entre les protagonistes. Elle conduira Jacques et Rachel à travers la France en cours de libération jusqu’aux confins de l’Algérie, du Liban et d’Israël. sur le chemin de Jérusalem, un chemin sillonné de sang, l’amour et la paix parviendront-ils à l’emporter sur la violence et les forces obscures du Mal ? Tout autant qu’un roman d’aventure, cet ouvrage est un document historique. Il nous dévoile la terrifiante alliance qui unit depuis les années Vingt, le nazisme et l’islamisme. Les fondamentalistes sunnites et chiites ont d’abord cherché à faire basculer l’ensemble du monde musulman aux côtés des forces de l’Axe. Après 1945, des dignitaires nazis ont massivement trouvé refuge auprès d’eux pour les conseiller dans la poursuite de leur combat contre la démocratie. Leur but commun : dominer le monde en colonisant l’esprit des religions. Le rôle joué par des personnages célèbres - Husseini, le grand mufti de Jérusalem, Hassan al Banna, fondateur de la secte des Frères Musulmans, l’ayatollah Khomeiny et certains leaders du FLN - y est clairement exposé, tout comme celui des présidents Nasser, Sadate et du bosniaque Izetbegovic. Les horreurs du passé et la “bête immonde” que l’on croyait écartées, resurgissent sous un habit différent et annoncent un sombre avenir.
Histoire de la violence de Édouard Louis
2016
Édouard Louis
Littérature
4 h
J’ai rencontré Reda un soir de Noël. Je rentrais chez moi après un repas avec des amis, vers quatre heures du matin. Il m’a abordé dans la rue et j’ai fini par lui proposer de monter dans mon studio. Ensuite, il m’a raconté l’histoire de son enfance et celle de l’arrivée en France de son père, qui avait fui l’Algérie. Nous avons passé le reste de la nuit ensemble, on discutait, on riait. Vers six heures du matin, il a sorti un revolver et il a dit qu’il allait me tuer. Il m’a insulté, étranglé, violé. Le lendemain, les démarches médicales et judiciaires ont commencé. Plus tard, je me suis confié à ma sœur. Je l’ai entendue raconter à sa manière ces événements. En revenant sur mon enfance, mais aussi sur la vie de Reda et celle de son père, en réfléchissant à l’émigration, au racisme, à la misère, au désir ou aux effets du traumatisme, je voudrais à mon tour comprendre ce qui s’est passé cette nuit-là. Et par là, esquisser une histoire de la violence. Édouard Louis a publié En finir avec Eddy Bellegueule (2014) et, sous sa direction, Pierre Bourdieu. L’insoumission en héritage (2013). Il a créé la collection « Des mots » aux Presses universitaires de France.
Oran, 5 juillet 1962 de Guillaume Zeller
2015
Guillaume Zeller
Historique
3½ h
Le 5 juillet 1962, l’Algérie devient officiellement indépendante. Ce jour-là, à Oran, un massacre, expéditif, fulgurant même, a lieu. Pendant plusieurs heures, des Européens sont pourchassés à travers la ville par des soldats algériens et des civils en armes. Les forces de l’ordre françaises, fortes de 18 000 hommes, restent consignées dans leurs casernes, obéissant aux ordres du général Katz. Assassinats et enlèvements : près de 700 Européens sont victimes des tueurs. Les morts musulmans, victimes d’une épuration aussi sauvage que hâtive, n’ont jamais été décomptés avec rigueur.
S’appuyant sur une somme considérable de documents et de témoignages, Guillaume Zeller remet en perspective ce drame oublié qui permet de comprendre ce que fut la guerre d’Algérie dans sa complexité.
Nous serons des héros de Brigitte Giraud
2015
Brigitte Giraud
Littérature
3 h
« Les nuits où je ne dormais pas, j’ouvrais le velux et je m’installais sur le toit, j’étais le seul dans la cité à jouir de ce privilège, passer la nuit à la belle étoile, dans le plus grand secret. Le ciel était-il le même ici qu’au Portugal, les constellations étaient-elles visibles depuis la lucarne de la prison de Peniche où mon père avait été enfermé ? »
En ce début des années soixante-dix, Olivio et sa mère viennent de fuir la dictature portugaise. Ils s’installent dans une banlieue lyonnaise et emménagent bientôt chez Max, un rapatrié d’Algérie, avec qui ils espèrent un nouveau départ. Alors que Max accepte mal l’adolescent, Olivio se lie à Ahmed, un immigré algérien de son âge, auprès de qui il trouve tendresse et réconfort.
Qu'attendent les singes de Yasmina Khadra
2014
Yasmina Khadra
Thriller
5 h
« Merveilleusement maquillée, les cheveux constellés de paillettes, les mains rougies au henné avec des motifs berbères jusqu’aux poignets, on dirait que le drame l’a cueillie au beau milieu d’une noce.
Dans ce décor de rêve, tandis que le monde s’éveille à ses propres paradoxes, la Belle au bois dormant a rompu avec les contes.
Elle est là, et c’est tout.
Fascinante et effroyable à la fois.
Telle une offrande sacrificielle... »
Une jeune étudiante est découverte assassinée dans la forêt de Baïnem, près d’Alger. Une femme, Nora Bilal, est chargée de mener l’enquête, loin de se douter que sa droiture est un danger mortel dans un pays livré aux requins en eaux troubles.
Qu’attendent les singes est un voyage à travers l’Algérie d’aujourd’hui où le Mal et le Bien se sentent à l’étroit dans la diablerie naturelle des hommes.
Les anges meurent de nos blessures de Yasmina Khadra
2013
Yasmina Khadra
Littérature
7½ h
Il se faisait appeler Turambo, du nom du village misérable où il était né, dans l’Algérie des années 1920. Il avait pour lui sa candeur désarmante et un direct du gauche foudroyant. Il fréquenta le monde des Occidentaux, connut la gloire, l’argent et la fièvre des rings, pourtant aucun trophée ne faisait frémir son âme mieux que le regard d’une femme. De Nora à Louise, d’Aïda à Irène, il cherchait un sens à sa vie.
Mais dans un monde où la cupidité et le prestige règnent en maitres absolus, l’amour se met parfois en grand danger.
A travers une splendide évocation de l’Algérie de l’entre-deux-guerres, Yasmina Khadra met en scène, plus qu’une éducation sentimentale, le parcours obstiné - de l’ascension à la chute - d’un jeune prodige adulé par les foules, fidèle à ses principes, et qui ne souhaitait rien de plus, au fond, que maitriser son destin.
 
 
Le Voile de la peur de Samia Shariff
2013
Samia Shariff
Récit
7 h
Samia naît dans une riche famille algérienne, pour laquelle la naissance d’une fille est une punition. Elle passe ses premières années en France, avant d’être emmenée en Algérie. Totalement dominée par son père, rejetée par une mère elle-même victime consentante de la tradition, Samia se retrouve mariée de force à seize ans. Sa vie devient un enfer qui durera plusieurs années. Son époux est violent, abuse régulièrement d’elle, la roue de coups. Elle mettra ainsi au monde six enfants dans une atmosphère saturée de chantage et de peur. Afin de se soustraire à une mort certaine et de protéger ses enfants, pour éviter que le même schéma ne se reproduise, Sarnia Shariff traversera frontière sur frontière, au gré des centres d’hébergement et des difficultés de toutes sortes, pour trouver enfin un havre de paix au Canada.
Le flûtiste invisible de Philippe Labro
2013
Philippe Labro
Littérature
2 h
« Sur un paquebot qui va vers l’Amérique, un jeune homme rencontre une femme qui lui fait perdre toute innocence.
Dans un bistrot, un inconnu vient me dire : “Je vous ai eu dans ma ligne de mire, en Algérie.”
C’est parce qu’il avait froid, dans une briqueterie en Hongrie, que mon voisin, quant il était petit enfant, a échappé à Auschwitz.
Par trois fois, le “flûtiste invisible”, qu’on peut appeler le hasard – ou la main de Dieu –, fait basculer des existences. Pourquoi? C’est toute la question de ce roman. »
Philippe Labro.
 
 
L'équilibre des paradoxes de Michel Pagel
2012
Michel Pagel
SF
8½ h
Un soldat de l’armée d’Attila, un chevalier maure, une jeune hippie, un cyborg venu d’un lointain futur, un extraterrestre... Comment tous ces personnages peuvent-ils bien se retrouver en France en 1904 ? Ce qui est sûr, c’est que leurs actes risquent fort de changer l’histoire du monde en précipitant le déclenchement de la Première Guerre mondiale... A moins que ne soit rétabli... l’équilibre des paradoxes.
Avec ses paradoxes temporels en cascade dans une Belle Epoque recréée avec soin et fidélité, ce livre entraîne son lecteur de Paris à Tanger en passant par l’Algérie coloniale et constitue, de par son décor et ses enjeux le premier grand roman “steampunk” écrit par un Français.
Voyages en postcolonies de Benjamin Stora
2012
Benjamin Stora
Essai
2 h
Fidèle à une approche hybride, dans laquelle l’expérience personnelle et les observations enrichissent l’analyse historique, Benjamin Stora revient ici sur les séjours qu’il fit, de 1995 à 2002, successivement au Viêt Nam, en Algérie et au Maroc. Trois longs voyages dans ces pays devenus indépendants qui ont connu, chacun à sa manière, le système colonial français. Il raconte le silence le soir sur Hanoï comme un renvoi lointain au couvre-feu, les traces de guerre dans les paysages et les ombres diffuses laissées par le passé. Il décrit l’Algérie de 1998, émergeant des horreurs de la guerre civile, les traumatismes, les oublis et la nouvelle génération qui s’ébroue. Il dépeint le Maroc au début du règne de Mohammed VI, un pays saturé d’histoire, qui bouge lentement et où une jeunesse, en mal d’avenir, regarde ailleurs.
Passant de l’analyse comparative au diagnostic politique, de la rencontre avec quelques personnages clés à l’étude des images et des films, l’histoire écrite par Benjamin Stora est tout à la fois intellectuelle, sensible et visuelle. C’est une histoire vive qui puise à de multiples sources et éclaire, aussi, ce qui se passe dans notre propre pays. Un quatrième voyage, d’ailleurs, ramène l’historien en France où il constate, et regrette, que la question postcoloniale soit si largement ignorée. Ni le passé colonial, ni celui des minorités ne sont en effet intégrés dans le récit national républicain. Quant à la mémoire franco-algérienne, 50 ans après l’indépendance, elle demeure conflictuelle.
Ils ont vécu dans l'Algérie en guerre de Raphaël Delpard
2012
Raphaël Delpard
Historique
4½ h
L’histoire officielle de la guerre d’Algérie s’est peu intéressée aux civils, français ou autochtones, leur préférant le récit des combats et les témoignages d’appelés. Ils furent pourtant les premières victimes du conflit. Comment ont-ils vécu au quotidien durant les huit années d’affrontements ? De quelle manière ont-ils réagi aux bombes et aux grenades du FLN ?
Raphaël Delpard s’est attaché à faire entendre la voix des anonymes, femmes et hommes, qui furent les grands sacrifiés de cette guerre et de sa mémoire. Il montre comment s’est dégradée la relation entre Européens et Algériens, cédant à la méfiance et à la peur. Comment le délitement de la société algérienne a entraîné les communautés dans un affrontement sournois, générateur de haine. Il donne la parole aux enfants de l’époque qui, accrochés à leur paradis, ne croient pas à la guerre, refusent l’inéluctable et tournent le dos au massacre dont ils sont parfois les témoins, jusque dans leur famille. Tandis que d’autres, face à la fin programmée de la présence européenne, s’engagent dans la lutte armée, imposant à leur tour un terrorisme de survie.
Témoignages inédits et archives jamais révélées mettent au jour les cicatrices toujours à vif d’une tragédie qui n’a pas encore livré tous ses secrets ni toutes ses souffrances.
Et le sirocco emportera nos larmes... de Daniel Saint-Hamont
2012
Daniel Saint-Hamont
Littérature
4½ h
Et si, après cinquante années d’absence, les personnages du Coup de Sirocco imaginés par Daniel Saint-Hamont, revenaient enfin en Algérie ? Les héros de son livre, publié et porté au cinéma en 1978, décident, dans ce nouveau roman, de redécouvrir ce pays qui n’est plus le leur. Adolescents pendant les “événements”, ces hommes et ces femmes désormais âgés partent en un groupe animé et bruyant revisiter leur jeunesse à Tadjira, Mascara, Oran et tant d’autres lieux abandonnés dans la grande panique de l’été 62. Un pèlerinage donc. Mais un pèlerinage drôle et poignant, où de vieux amis algériens et français, des copains d’école ou de lycée, se retrouvent et s’embrassent, loin de toutes considérations politiques.
Chrétiens ou Juifs, les pieds-noirs errent dans les rues de leur ville fantôme, poussent la porte de leurs appartements aujourd’hui occupés par des étrangers, ramassent dans un cimetière ravagé les ossements d’un parent, rient et pleurent. Mais ils rentreront apaisés en France.
Roman de paix et de réconciliation, ce livre évite tous les clichés du genre et l’on ne peut le lire sans sourire. Ni sans basculer dans une mélancolie à la fois puissante et joyeuse.
Le camp de Lodi : Algérie, 1954-1962 de Nathalie Funès
2012
Nathalie Funès
Historique
2½ h
Le village de Lodi, à une centaine de kilomètres au sud-ouest d’Alger, près de Médéa, porte le nom prestigieux du pont italien qui a permis aux troupes de Napoléon d’entrer victorieuses à Milan. Il incarne aussi un épisode occulté de l’histoire. C’est là, pendant la guerre d’Algérie, que des centaines de pieds-noirs, sympathisants de l’indépendance, ont été enfermés de façon arbitraire. Des années durant, ils ont croupi dans des baraques délabrées, entourées de barbelés, inspectées jour et nuit par une armée de gendarmes mobiles, loin des regards indiscrets et des grandes villes. Sans avoir été jugés ni même inculpés. Sur simple arrêté préfectoral, la « lettre de cachet » des années noires du conflit algérien.
Parmi la dizaine de « centres d’hébergement », qui sont nés après l’insurrection du 1er novembre 1954, Lodi occupe une place à part. C’est le camp des Français, le camp des pieds-noirs. Là se sont croisés des médecins, des architectes, des cheminots, des gaziers, des électriciens, des résistants de la Seconde Guerre mondiale, des anciens internés de Dachau? Mais aussi Albert Smadja, l’avocat de Fernand Iveton, seul Français du conflit guillotiné pour avoir tenté de faire sauter une bombe ; Georges Hadjadj, le dernier compagnon de cellule du professeur de mathématiques Maurice Audin, qui a « disparu » après une ultime séance de gégène ; ou encore Henri Alleg, l’auteur de La Question, arrivé à l’été 1957, après avoir été torturé des jours durant par les parachutistes. Et beaucoup d’autres encore.
Le scénariste de Louis Gardel
2012
Louis Gardel
Littérature
3 h
François est romancier. Il deviendra scénariste à la suite de circonstances qui lui paraîtront relever du hasard. Il n’est pas quelqu’un qui dirige sa vie. Il s’arrange avec ce qui se présente. Ce sont les milieux littéraires et ceux du cinéma qui servent de cadre au roman. La jeune fille de province dont François tombe amoureux travaille aujourd’hui à Paris, dans l’édition. Pour vivre avec François, elle interrompt brutalement une liaison avec un vieil écrivain que cet abandon rend à peu près fou. Mais François ignorera toujours chantages et menaces.
Une partie du roman se déroule aussi en Algérie, où François est né. Sa mère s’y était installée après l’indépendance, par conviction idéologique, pour se mettre au service de ce peuple neuf. Elle est revenue en France en 1974, quand son petit garçon avait cinq ans.
François n’a jamais su qui était son père. Sa mère ne le lui a jamais révélé. C’était une femme qui ne parlait pas. De ce secret François a pris son parti. Il a un grand appétit de bonheur. Ses tourments, il les met dans les histoires qu’il écrit. Ce ne sont pas des transpositions de la vie réelle, plutôt une quête de ce qui est peut-être arrivé ou qui aurait pu arriver, une sorte de monde parallèle. Dans le quotidien des jours François ne calcule rien. Il se laisse porter par ses désirs et par la chance : la vie n’est pas sérieuse.
Ce qui est sérieux, c’est ce qu’il invente.
Rue Darwin de Boualem Sansal
2011
Boualem Sansal
Littérature
4½ h
« Je l’ai entendu comme un appel de l’au-delà : “Va, retourne à la rue Darwin.” J’en ai eu la chair de poule. Jamais, au grand jamais, je n’avais envisagé une seule seconde de retourner un jour dans cette pauvre ruelle où s’était déroulée mon enfance.» Après la mort de sa mère, Yazid, le narrateur, décide de retourner rue Darwin dans le quartier Belcourt, à Alger. «Le temps de déterrer les morts et de les regarder en face» est venu. Une figure domine cette histoire : celle de Lalla Sadia, dite Djéda, toute-puissante grand-mère installée dans son fief villageois, dont la fortune immense s’est bâtie à partir du florissant bordel jouxtant la maison familiale. C’est là que Yazid a été élevé, avant de partir pour Alger. L’histoire de cette famille hors norme traverse la grande histoire tourmentée de l’Algérie, des années cinquante à aujourd’hui. Encore une fois, Boualem Sansal nous emporte dans un récit truculent et rageur dont les héros sont les Algériens, déchirés entre leur patrie et une France avec qui les comptes n’ont toujours pas été soldés. Il parvient à introduire tendresse et humour jusque dans la description de la corruption, du grouillement de la misère, de la tristesse qui s’étend…
Rue Darwin est le récit d’une douleur identitaire, génératrice du chaos politique et social dont l’Algérie peine à sortir.
En quête de vérité, Le martyre des moines de Tibhirine de Renée Guitton
2011
Renée Guitton
Religion
7 h
Motivé par le désir de “savoir” pour rétablir ce qu’il qualifie de “profanation mémorielle”, René Guitton, déjà auteur d’un livre remarqué sur les moines de Tibhirine en 2001, a poursuivi des recherches en France, en Algérie, en Italie, en Suisse, en Belgique et dans le reste de l’Europe et de l’Afrique, auprès d’hommes de l’ombre, de responsables politiques, ministres, services secrets français et algériens, juges, ambassadeurs, familles des victimes, responsables du Vatican, des Eglises et des communautés religieuses dont Sant’Egidio, de généraux, de terroristes repentis et non repentis...
Grâce à une analyse rigoureuse, documentée, et à des éléments inédits, ce livre s’efforce de faire la lumière, quinze ans après les faits, sur de très nombreuses zones troubles concernant les circonstances de l’enlèvement des moines trappistes en mars 1996 et de leur mort deux mois plus tard, en apportant une foule de révélations.
Le Mur, le Kabyle et le marin de Antonin Varenne
2011
Antonin Varenne
Policier
5½ h
« Le vieux approchait. Le Mur accéléra pour le croiser à la hauteur du parking souterrain. Tape pas trop fort George, va pas le tuer, l’ancêtre, reste calme. Bendjema s’arrêta et se redressa. Qu’est-ce qu’il fout, bordel ? s’inquiéta le boxeur en ralentissant.
C’était un sac d’os. Autour des yeux, au-dessus des pommettes hautes, des rhizomes de rides profondes.
Les lèvres de l’Arabe tremblèrent :
- Qui vous envoie, monsieur ?
Crozat était pétrifié. Une fatigue centenaire embrumait le regard du vieux.
- Vous ne savez pas ? Si vous voulez, je peux vous expliquer. Depuis le tabassage d’Alain Dulac, je savais que je serais le suivant.
- Vous avez une arme dans votre poche ?
- J’ai bien plus que cela, monsieur, j’ai une guerre. »
Un voyage âpre dans le temps : 1957-2009. Dans les mois qui précédèrent sa mort, le père s’était décidé à dire son «refus» de partir pour l’Algérie, et la sanction qui s’ensuivit : l’affectation dans un DOP, un de ces lieux destinés à la « recherche du renseignement par la torture ».
Le talent d’Antonin Varenne a fait le reste. Un exercice sur le fil de l’émotion et du besoin d’exorciser.
Le Mur, le Kabyle et le marin... Un combat contre l’oubli. 2009. Sur un ring, un boxeur observe sans complaisance l’adversaire qu’il va affronter, un gamin de vingt ans...
Faisant fi du manichéisme, le roman bouleverse par la justesse du plus humble de ses personnages, comme par son intuition des rêves d’une génération saccagée.
Mon oncle d'Algérie de Nathalie Funès
2010
Nathalie Funès
Littérature étrangère
2 h
« Dans mon souvenir d’enfant, mon grand-oncle, Fernand Doukhan était un vieux grincheux qui semblait se battre contre des moulins à vent. Dix ans après sa mort, cette image est venue se heurter à une notice biographique de quelques lignes, sur son passé d’anarchiste en Algérie, que j’ai découverte sur Internet. C’est ainsi qu’est née l’idée de ce livre.
Il venait d’une famille juive berbère, comme la moitié des juifs d’Algérie, sans doute installée là depuis le xie siècle. Il voit le jour à Alger, en 1913. Il est le premier homme de la famille à naître français, le premier à avoir un prénom qui ne soit pas hébraïque, le premier à apprendre le français à l’école, le premier à devenir instituteur, alors que de génération en génération, chez les Doukhan, on était matelassier, brocanteur, domestique… Il va partir au front dès le début de la Seconde Guerre mondiale pour défendre le drapeau français. Il est fait prisonnier, le 23 octobre 1940, envoyé pour cinq ans dans les stalags allemands, alors qu’à Alger le régime de Vichy supprime le décret Crémieux, retire leur nationalité aux juifs, leur interdit d’enseigner. À son retour, instituteur à l’École Lazerges, dans le quartier de Bab el Oued, il devient anarchiste, commence à s’emporter contre cette France coloniale qui laisse derrière les grilles de ses écoles la majorité des enfants musulmans. Quand éclatent les premières attaques du FLN, en novembre 1954, les anarchistes et les trotskistes sont les seules mouvances politiques à réclamer la fin de la colonisation française. Fernand Doukhan milite de plus en plus activement. Il s’insurge, dans le journal Le Libertaire, contre « la dictature française en Algérie»… Il est arrêté le 28 janvier 1957, en pleine bataille d’Alger. Parce qu’il a fait grève à l’appel du FLN. Il est à nouveau emprisonné. Cette fois-ci au camp de Lodi, à une centaine de kilomètres au sud d’Alger. Là où moisissent les « Français de souche » suspectés d’être favorables aux thèses indépendantistes et où sera aussi enfermé Henri Alleg, l’auteur de La Question. Le 30 mars 1958, quatre ans avant l’indépendance, des militaires viennent le chercher, le poussent dans un camion, puis sur un bateau en direction de Marseille. Sur simple arrêt préfectoral, Fernand Doukhan vient d’être expulsé d’Algérie. Il n’y retournera plus jamais.
Il est mort en 1996 à Montpellier. Sans laisser de souvenirs, de correspondances, de journal intime, ni même d’héritiers. Ce livre a été un long voyage dans le passé, à la recherche des traces qui restaient de lui, en France, en Algérie, dans les archives, auprès des témoins qui ont croisé sa route. »
Nathalie Funès
François Mitterrand et la guerre d'Algérie de François Malye
2010
François Malye (et Benjamin Stora)
Historique
5 h
1er novembre 1954, l’Algérie s’embrase. En tant que ministre de l’Intérieur, François Mitterrand se retrouve au coeur de la tourmente. Pas question pour lui, ni d’ailleurs pour la majeure partie de la classe politique, d’envisager l’indépendance de ces départements français. Il tente en revanche d’imposer des réformes sociales. Devenu ministre de la Justice du gouvernement socialiste de Guy Mollet, il reste un homme d’ordre, fidèle à la politique répressive qui s’installe. La guillotine en devient une des armes. Quand François Mitterrand quitte la place Vendôme à la fin du mois de mai 1957, quarante-cinq condamnés à mort ont été guillotinés en seize mois. Comment celui qui, vingt-cinq ans plus tard, abolira la peine de mort peut-il accepter l’exécution des militants algériens ? Comment expliquer le silence autour de cet épisode noir de la carrière du futur président de la République ? Ce livre montre que François Mitterrand n’a pas été au rendez-vous de la décolonisation algérienne. Nourri de documents et de témoignages inédits, il est le fruit d’un long et méticuleux travail mené par un journaliste et un historien. Évoquant cette période plusieurs décennies plus tard, le président fera cet aveu : « J’ai commis au moins une faute dans ma vie, celle-là ».
Albert Camus, fils d'Alger de Alain Vircondelet
2010
Alain Vircondelet
Bio
8 h
Pour la première fois, une biographie s’attache à éclairer le génie d’Albert Camus par le génie de sa terre natale, l’Algérie, et celui de sa ville tant aimée, Alger, sans lesquelles, disait-il, il ne pouvait pas vivre...
L’Algérie est l’espace tout entier de son imaginaire et de son engagement. Avec le temps, le conflit et l’exil, elle est même devenue une sorte d’Eden illuminant cette part intime qu’il appelait “obscure” et dont il regrettait, un an avant sa mort, qu’elle ne fût pas davantage perçue. Il fallait un autre fils d’Alger pour comprendre cette dimension sensible de l’écrivain. Alain Vircondelet a grandi dans un quartier populaire, il a fréquenté les mêmes écoles, les mêmes plages, les mêmes lieux qu’Albert Camus. Grâce à son ample connaissance de l’oeuvre, il raconte la douleur de l’exil et la nostalgie d’un pays devenu mythique, lieu de refuge et de consolation...
Le Village de l'Allemand de Boualem Sansal
2008
Boualem Sansal
Littérature étrangère
5 h
Les narrateurs sont deux frères nés de mère algérienne et de père allemand. Ils ont été élevés par un vieil oncle immigré dans une cité de la banlieue parisienne, tandis que leurs parents restaient dans leur village d’Aïn Deb, près de Sétif. En 1994, le GIA massacre une partie de la population du bourg. Pour les deux fils, le deuil va se doubler d’une douleur bien plus atroce : la révélation de ce que fut leur père, cet Allemand qui jouissait du titre prestigieux de moudjahidin... Basé sur une histoire authentique, le roman propose une réflexion véhémente et profonde, nourrie par la pensée de Primo Levi. Il relie trois épisodes à la fois dissemblables et proches : la Shoah, vue à travers le regard d’un jeune Arabe qui découvre avec horreur la réalité de l’extermination de masse ; la sale guerre des années 1990 en Algérie ; la situation des banlieues françaises, et en particulier la vie des Algériens qui s’y trouvent depuis deux générations dans un abandon croissant de la République.
« À ce train, dit un personnage, parce que nos parents sont trop pieux et nos gamins trop naïfs, la cité sera bientôt une république islamique parfaitement constituée. Vous devrez alors lui faire la guerre si vous voulez seulement la contenir dans ses frontières actuelles. » Sur un sujet aussi délicat, Sansal parvient à faire entendre une voix d’une sincérité bouleversante.
Poste restante : Alger - Lettre de colère et d'espoir à mes compatriotes de Boualem Sansal
2006
Boualem Sansal
Essai
1 h
En France, où vivent beaucoup de nos compatriotes, les uns physiquement, les autres par le truchement de la parabole, rien ne va et tout le monde le crie à longueur de journée, à la face du monde, à commencer par la télé. Dieu, quelle misère ! Les banlieues retournées, les bagnoles incendiées, le chômage endémique, le racisme comme au bon vieux temps, le froid sibérien, les sans-abri, l’ETA, le FLNC, les islamistes, les inondations, l’article 4 et ses dégâts collatéraux, les réseaux pédophiles, le gouffre de la sécurité sociale, la dette publique, les délocalisations, les grèves à répétition, le tsunami des clandestins... Mon Dieu, mais dans quel pays vivent-ils, ces pauvres Français? Un pays en guerre civile, une dictature obscure, une République bananière ou préislamique ?
À leur place, j’émigrerais en Algérie, il y fait chaud, on rase gratis et on a des lunettes pour non-voyants.
 
 
Le nez sur la vitre de Abdelkader Djemaï
2006
Abdelkader Djemaï
Littérature
1 h
Dans la lumière blanche d’un matin d’été, un homme prend l’autocar pour aller voir son fils qui ne répond plus à ses lettres. Dans ce voyage intime qui commence dans le Midi et qui le conduira dans une ville bâtie elle aussi au bord d’un fleuve, il se souviendra de son propre père, de la guerre, des paysages de son enfance en Algérie, de la pauvreté et de sa découverte de la mer. Au bout de la route, il retrouvera, derrière la vitre de l’autocar et de son existence, cette part de lui-même faite d’ombres et de silences.
Alger la Noire de Maurice Attia
2006
Maurice Attia
Policier
5 h
Alger, 1962 : un monde finit de se décomposer, bientôt l’Algérie sera indépendante et l’ORS mène son baroud d’honneur. Sur la plage de Padovani, à Bab El Oued, deux gamins ont trouvé les corps d’Estelle et de Mouloud : une balle dans le coeur pour elle, une autre dans la nuque pour lui et trois lettres gravées sur son dos... Paco Martinez, inspecteur de police qui refuse envers et contre tous de prendre parti dans cette guerre, va, avec un acharnement dérisoire, s’emparer de cette affaire pour échapper à la guerre civile et fuir le chaos de son univers. Epaulé, un temps, par Choukroun, son coéquipier et ami, puis par Irène, sa flamboyante maîtresse, Paco, fils d’un anarchiste espagnol assassiné durant la guerre d’Espagne, sera inévitablement rattrapé par son histoire lorsque sa grand-mère, sombrant, à l’image de la ville, dans la démence, lui fera perdre quelques illusions. Menant son roman noir à quatre voix, l’auteur nous entraîne dans l’univers glauque d’une famille de la bourgeoisie algéroise, avec ses secrets, ses perversions et ses conflits de loyauté. Mais qu’importe alors la mort de deux individus, quand, à Bab El Oued, la folie et le désespoir engendrés par les “événements d’Algérie” forcent des êtres résignés à tout abandonner ou à tout détruire ?
 
 
Une imposture Française de Nicolas Beau
2006
Nicolas Beau (et Olivier Toscer)
Essai
3 h
Grâce à ses relations dans les médias, Bernard-Henri Lévy n’hésite pas à corriger, voire à empêcher la parution d’articles qui lui déplaisent. Ce livre donne les recettes de cet attaché de presse toujours sur le pont, si efficace pour lui-même et pour ses amis.
Profitant de cette impunité médiatique, Bernard-Henri Lévy se permet beaucoup de liberté dans ses « enquêtes » au Pakistan, en Afghanistan ou en Algérie. Ce livre raconte ses plus beaux trucages.
Modeste, Bernard-Henri Lévy reste étonnamment discret sur son goût pour la finance et les jeux d’influence. Ce livre dresse le portrait d’un héritier qui aime autant les affaires que les livres… même s’il en parle nettement moins.
D’histoires cruelles et dérangeantes en anecdotes choquantes ou simplement drôles, cette enquête nous entraîne au cœur des réseaux médiatiques français, avec leurs arrangements et leurs petites lâchetés, sur les traces de leur plus belle imposture : Bernard-Henri Lévy.
 
 
Le Tortionnaire de Vladimir Volkoff
2006
Vladimir Volkoff
Littérature
4½ h
Le lieutenant Robert Lavilhaud, jeune officier réserviste originaire d’Amiens, orphelin d’un père militaire de carrière mort en héros, est nommé en Algérie, où les circonstances le contraignent à pratiquer la torture, malgré ses convictions religieuses. Pris dans l’engrenage de la situation politique et militaire de l’Algérie dans ce tout début des années 60, les manipulations de ses supérieurs le conduisent à passer en jugement pour les actes commis et couverts. Son univers intérieur, ses rêves de gloire, sa foi et ses certitudes sont ébranlés. En prison, il redécouvrira l’amour. Dans ce roman, au style tendu et nerveux, Vladimir Volkoff aborde un thème de plus en plus fréquemment évoqué : la torture pratiquée en Algérie par des policiers, par certains militaires français et par le FLN ; ses aspects moraux dans toute leur complexité. Parce que Volkoff reste Volkoff, le lecteur trouvera également dans cet ouvrage nombre de manipulations et autres “retournements” dans l’art que l’auteur maîtrise magnifiquement. Enfin, Vladimir Volkoff nous fait parcourir une galerie de portraits, ses portraits, ceux de personnages d’une grande richesse humaine auxquels on s’attache dès les premières pages. Le Tortionnaire est l’ultime et magistral roman de Vladimir Volkoff
 
 
Alexandre Dumas de Henri Troyat
2005
Henri Troyat
Bio
11 h
C’est toujours un régal qu’une nouvelle biographie d’Alexandre Dumas, car l’auteur des Trois Mousquetaires eut une vie personnelle aussi riche, variée, mouvementée et amusante que celle de ses héros. Femmes innombrables, quelques bâtardes, succès triomphants, au théâtre comme au roman, gains fabuleux, pertes non moins considérables, réceptions fastueuses, construction d’un château qui dut être bientôt revendu, faute d’argent pour l’entretenir, engagements politiques auprès des champions européens de la liberté, en particulier Garibaldi, voyages non seulement en Italie, en Espagne et en Allemagne, mais dans des pays alors aussi aventureux que la Russie, le Caucase, l’Algérie ou la Tunisie.
Avec entrain, brio et érudition, Henri Troyat fait revivre une des figures les plus hautes en couleur de toute la littérature française.
Les généraux du crépuscule de Régine Deforges
2005
La Bicyclette bleue (9)
Régine Deforges
Littérature
5½ h
Léa et François Tavernier n’en finissent pas de se retrouver mêlés à des combats qui ne sont pas les leurs mais pour lesquels ils se mobilisent au nom de la liberté. Leur engagement met en péril leur amour, les porte à douter d’eux-mêmes et les expose à la mort. Dans les dernières années de la guerre d’Algérie, les voici confrontés aux malheurs du peuple algérien, au désarroi des pieds-noirs comme aux tueurs de l’OAS…
François, qui a la confiance du général de Gaulle, président de la République, lui fait part de ses inquiétudes quant à l’avenir de l’Algérie, face aux attentats perpétrés par l’OAS auxquels font écho ceux du FLN. Devant le drame que vivent les deux communautés, européenne et musulmane, une issue rapide doit être trouvée. Pourtant, n’est-il pas déjà trop tard ?
Les généraux du crépuscule peint de l’intérieur, du point de vue des hommes et des femmes qui les vécurent dans chacune des communautés, les derniers feux de la guerre d’Algérie. Au travers de ses personnages, des déchirements qui les meurtrirent, dans le portrait qu’elle trace d’une ville livrée au chaos, Régine Deforges ranime une dernière fois le monde singulier de cette Algérie française à jamais disparue…
 
 
Alger ville blanche 1959-1960 de Régine Deforges
2003
La Bicyclette bleue (8)
Régine Deforges
Littérature
8½ h
Quinze ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Léa, intrépide héroïne de La Bicyclette bleue, est de retour en France. Entre-temps, le monde bouleversé de l’après-guerre l’avait conduite d’Argentine à La Havane révolutionnaire, en passant par une Indochine en plein chaos.
Pourtant, à la fin des années cinquante, la France n’est pas de tout repos : la guerre qui fait rage en Algérie agite tout le pays. Le général de Gaulle charge alors François Tavernier de sonder, outre Méditerranée, une population inquiète et une armée tentée par le putsch. Restés à Paris, Léa et Charles, son fils adoptif, prennent peu à peu le parti de l’indépendance et s’engagent, aux côtés des « porteurs de valises », dans de dangereuses opérations de soutien aux militants algériens.
Alors que la rébellion de janvier 1960 précipite Alger au bord du gouffre, Léa doit rejoindre François pour échapper aux soupçons de la DST : les voilà projetés au coeur d’événements dramatiques qui, une fois encore, les mettront durement à l’épreuve, éprouvant autant leurs convictions que leur amour.
 
 
Isabelle du Désert de Edmonde Charles-Roux
2003
Edmonde Charles-Roux
Bio
29 h
Que savait-on, jusqu’à ce livre, de cette jeune femme d’origine russe, née en 1877, morte en 1904, qui décida de se convertir à l’islam et de rompre avec les moeurs de son temps ? Qui choisit de porter des vêtements d’homme avant de devenir, sous le nom de Mahmoud Saadi, cette rebelle qui fascina Lyautey, éprise d’absolu et proche du Rimbaud ?
Pour Edmonde Charles-Roux, il y avait là toute la matière d’un prodigieux roman vrai. A travers des archives inédites, elle a ainsi recomposé l’itinéraire d’une héroïne « irrégulière » et mystique. Elle l’a suivie depuis sa naissance sur les rives du lac Léman jusqu’à l’instant où Isabelle accepte d’assumer le « désir d’Orient » qui la hante. On voit alors, dans une prodigieuse résurrection, toutes les figures dostoïevskiennes qui ont accompagné sa jeunesse et forgé son insoumission. De la Russie des tsars à Genève puis à Marseille, de la diaspora anarchiste aux milieux littéraires, de l’exil à la révolte, c’est toute une époque qui se révèle dans l’effervescence d’un Occident qui va changer de siècle. Nomade j’étais couvre les années africaines d’Isabelle, jusqu’à sa mort, à vingt-sept ans. La voici confrontée à de multiples épreuves : la médiocrité du frère aimé Augustin; son mariage avec Slimène Ehni, spahi algérien ; un procès ignoble qui l’expulse d’Algérie et la sépare de son mari. Mais elle revient vers la terre élue et, dès lors, « entre en nomadisme comme on entre en religion ». C’est à Aïn Sefra, où elle était en reportage, qu’elle trouva la mort un après-midi d’octobre 1904, engloutie dans les eaux d’un oued. C’est grâce au jeune lieutenant Paris, un des admirables personnages secondaires qui gravitent autour d’Isabelle et qui entreprendra de fouiller les décombres boueux, que ses manuscrits parviendront jusqu’à nous.
Les Français d'Algérie de 1830 à aujourd'hui de Jeannine Verdès-Leroux
2001
Jeannine Verdès-Leroux
Historique
11 h
« Quelle chance d’être né au monde sur les collines de Tipasa. Et non à Saint-Étienne ou à Roubaix. Connaître ma chance et la recevoir avec gratitude », écrivait Camus en janvier 1955. Être né, vivre sur une terre splendide, l’Algérie, était ressenti par presque tous les Français comme une “chance”. Un jour, cette condition fut perçue par les “métropolitains” comme une “faute” appelant condamnation.
Ce livre explore cette tragédie. Qui étaient les Français d’Algérie? Ils sont issus d’une histoire courte - cent trente-deux ans -, houleuse, faisant alterner des pages heureuses et douloureuses, tissées de contradictions sans issue. On les fait entendre ici grâce à des entretiens menés auprès de cent soixante-dix Français d’Algérie, aux conditions et aux métiers variés, de tous les âges, de toutes les origines, vivant dans les lieux les plus différents. Quel point commun y a-t-il entre vivre à Alger et vivre à Trézel ? Bref, une société bigarrée, complexe, singulière.
Pour comprendre les Français d’Algérie, on a remonté le temps, jusqu’à la longue et meurtrière guerre de conquête. On voit qu’ils sont les fils de l’idéologie triomphante de la IIIe République qu’elle forgea à sa naissance et imposa dans la première moitié de XXe siècle. L’intégration remarquable de cette communauté, les résultats éclatants de quelques-uns ne peuvent empêcher que s’expriment encore de l’amertume chez beaucoup de ces exilés et le regret ardent d’un pays qui n’existe plus.
Garçon manqué de Nina Bouraoui
2000
Nina Bouraoui
Littérature
2½ h
Je deviens Brio. Être la première en tout. Être un garçon avec la grâce d’une fille. Brio pour toute l’Algérie. Brio contre toute la France. Brio contre mon corps qui me fait de la peine. Brio contre la femme qui dit : Quelle jolie petite fille. Tu t’appelles comment ? Ahmed. Sa surprise. Mon défi. Sa gêne. Ma victoire.
Je fais honte au monde entier. Je salis l’enfance. C’est un jeu pervers. C’est un jeu d’enfant. Non je ne veux pas me marier. Non, je ne laisserai pas mes cheveux longs. Non, je ne marcherai pas comme une fille. Non, je ne suis pas française.
Les Noëls blancs de Christian Signol
2000
Ce que vivent les Hommes (1)
Christian Signol
Littérature
7 h
Les Noëls blancs, ce sont ceux dont se souviendront François, Mathieu et Lucie Barthélémy, en repensant à leur enfance, là-bas, aux confins de la Corrèze et du Puy-de-Dôme, dans ce haut pays aux hivers rudes. Ils y ont grandi avec le siècle. Auguste, le père, et Elise, la mère, travaillent une terre qui ne leur appartient pas. A douze ans, François doit abandonner l’école pour devenir garçon de ferme. Un peu plus tard, la mort brutale du père contraint Lucie à se placer comme domestique, tandis que Mathieu tente sa chance en Algérie. Ainsi sont-ils jetés au coeur de tous les tourments du siècle.
Les agneaux du Seigneur de Yasmina Khadra
1999
Yasmina Khadra
Littérature
3 h
Ghachimat est un village de l’Algérie d’aujourd’hui : on se connaît depuis l’enfance, on se jalouse et on se jauge. On s’affronte en secret pour obtenir la main d’une jeune fille. On déteste ceux qui ont réussi, on méprise ceux qui sont restés dans la misère. On étouffe sous le joug d’une tradition obsolète.
On ne s’émeut guère des événements qui embrasent la capitale. Mais il suffit du retour au pays d’un enfant fanatisé, pour que les habitants de Ghachimat basculent dans le crime collectif, portés par le ressentiment et la rancoeur.
Et c’est ainsi que progressivement, des garçons bien tranquilles deviennent des tueurs en série...
Fort de l'Eau de Daniel Picouly
1997
Daniel Picouly
Littérature
6½ h
Les grandes soeurs poussent les premiers youyous de la rue Meissonnier. C’est ce soir-là que mon père a dit : - Dans deux ans, on ira en Algérie ! On en a rêvé comme des enfants. Un jour, le p’pa a tenu sa promesse. On débarque là-bas, pour un été, avec la m’am, les petites soeurs, le Serge et tous les autres dans le coeur. On y est, ce 4 août 1962, à Fort de l’Eau, un “paradis sur terre” près d’Alger. L’Histoire aussi : Ben Bella entre dans la capitale, Marilyn Monroe s’est suicidée... Mais l’Histoire, ce n’est pas notre histoire, surtout quand on a quatorze ans, qu’on découvre un pays, des odeurs, des sensations, son corps, celui des femmes, des drames et des rires. Alors, Fort de l’Eau devient un endroit magique d’où les bengalis, un jour, s’envolent à jamais.
Le royaume du fleuve de Christian Signol
1991
La rivière Espérance (2)
Christian Signol
Littérature
5 h
La famille Donatieu, bateliers de père en fils, connaît encore de belles années de prospérité. Jusqu’à ce que le politique s’en mêle... En 1851, le soulèvement républicain contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte provoque une violente répression. Benjamin, qui fait partie des insurgés, est arrêté puis déporté en Algérie ! Refusant de céder au désespoir, Marie, sa femme, lutte pour sauver la flotte familiale. Quolibets, mépris, suspicion, rien ne lui sera épargné lorsqu’elle prendra le commandement des gabares. Son obstination, son courage, sa maîtrise de la navigation sur le fleuve tumultueux lui valent le surnom de “belle du Périgord”. Une belle qui ne rêve que d’une grâce qui pourrait être accordée à Benjamin...
Le tonnerre et les anges de Jules Roy
1975
Les chevaux du soleil (6)
Jules Roy
Roman Histo
5½ h
« Voici contée, de 1830 à 1962, l’aventure commune de la France et de l’Algérie. Une aventure inouïe, majestueuse, qui infusa à notre pays un sang qui n’a pas fini de bouillir dans ses veines, car personne n’a jamais posé le pied en Algérie sans tomber amoureux du pays. Un rêve qui n’a pas fini de hanter les mémoires. Qui sait ? Un mirage. Une épopée aux répercussions imprévisibles, dans une famille qui ressemble à tellement d’autres dans les tempêtes, les exaltations et les avatars de plus d’un siècle. Une légende où tout est peut-être plus vrai que la réalité. »
 
 
Le maître de la Mitidja de Roy Jules
1970
Les chevaux du soleil (4)
Roy Jules
Roman Histo
4 h
L’aube de ce siècle en Algérie. Le quatrième volume de la grande épopée romanesque de Jules Roy fait revivre, en quelques semaines du printemps 1901, une époque, un drame, un homme.
L’homme c’est Dematons, un instituteur qui a quitté l’Aube pour venir avec son fils et après deux divorces, enseigner en Algérie Il est un de ces magnifiques personnages de la IIIe République dans sa jeunesse : apôtre laïque, fervent de la Déclaration des droits de l’homme, prêt aux dévouements humanitaires. Il est aussi un homme dans la force de son âge, de son désir, de ses passions. Il va découvrir, apprendre à travers les violences de la terre algérienne quelques-unes des injustices de son temps.
Le drame, c’est le déchaînement des racismes sur une terre de bonheur. Les colons, même les plus modestes, continuent de mépriser et de craindre Arabes et Kabyles. Rares et suspects sont ceux qui osent rêver d’un commencement de fraternité. Et sur ce fond de méfiance, voilà que s’enflamme, en ces années à l’intérieur du camp des « infidèles », la haine antisémite. Drumont, député d’Alger, et Max Régis, élu maire, excitent la populace à ces « youpinades » qui sont la forme méditerranéenne du pogrom. Les pires injures couvrent les journaux et les murs. Les pires sottises nourrissent les conversations. Choisi, presque malgré lui, comme protecteur par un négociant juif qui vient de se réfugier et se suicider chez lui. Dematons est contraint de se poser loyalement le problème d’affronter bêtise et fureur. « Tous les hommes naissent libres, et égaux en droit » : le beau principe qu’inscrit la République au fronton de ses institutions, le « maître » de la Mitidja découvre combien il est difficile à imposer comme pédagogue, à vivre comme homme…
Enfin une époque : cette « belle époque » traversée de tant de forces et de scandales, de générosités et de colères, d’illusions et de sordides réalités. Jules Roy nous en offre un tableau surprenant, parce que nouveau, vu à travers la toute petite bourgeoisie d’Algérie, en cette période de l’histoire où elle commence déjà d’aggraver les malentendus et les dédains dont ses petits-enfants seront finalement les victimes.
 
 
Une femme au nom d'étoile de Jules Roy
1968
Les chevaux du soleil (2)
Jules Roy
Roman Histo
5 h
Elle s’appelle Marie Aldabram, presque comme l’étoile Aldébaran. Aldabram est son nom de jeune fille. Peut-être y a-t-il un rapport avec Abraham, via l’arabe Ibrahim ? C’est qu’elle est originaire de Monségur et les Arabes ont occupé le sud de la France. Elle est mariée à Antoine Bouychou. Un patronyme juif peut-être ? Il signifierait quelque chose ayant trait à Jésus. Bouychou a participé au débarquement de Sidi Ferruch en 1830. Il est revenu à Monségur où il a eu l’opportunité, avec la mort de sa première femme, d’épouser sa maitresse, Marie Aldabram.
Le couple est parti en Algérie et s’est installé à Boufarik dans la Mitidja. Ce sont de petits colons comme on en rencontre dans le secteur. Il y a en particulier les Paris qui sont venus de Franche-Comté et qui exploitent une ferme à Sidi Moussa. C’est la vie quotidienne qui nous est contée à cette époque et dans cet univers.
Un monde dans lequel la religion joue un rôle variable selon les familles. Les militaires et les gendarmes y tiennent une place importante. Bouychou reçoit la visite du général de brigade de Roailles dont il avait été l’ordonnance au temps de la conquête. Griès, lieutenant chez les zouaves, profitera des circonstances pour séduire Marguerite, une des filles de Bouychou. Il régularisera la situation.
On vit le passage de Napoléon III à Alger ainsi que la fête donnée par le général de Roailles à l’occasion de son départ de l’Algérie et de l’armée qu’il quitte. Oui, il a refusé la mission que lui avait demandée le gouverneur Pélissier et qui consistait à mater une rébellion à Touggourt. Une opération qui s’accompagnait de razzias destructrices.
Les colons connaissent des fléaux qui s’abattent sur l’Algérie : invasion de sauterelles, tremblement de terre, sécheresse… C’est difficile pour eux, ça l’est bien plus pour les Arabes ou les Kabyles qui connaissent une famine terrible qui en fait mourir un grand nombre.
Le roman s’achève avec l’embarquement de l’armée d’Afrique qui va participer à la guerre contre la Prusse, une guerre qui se soldera par sa débâcle. Mais c’est déjà un autre épisode de la saga.
 
 
L'Incendie de Mohammed Dib
2013
Mohammed Dib
Littérature étrangère
4 h
Dans les montagnes apparemment paisibles de la région de Tlemcen, l’incendie fait des ravages, dans les gourbis agricoles et dans le cœur des hommes. En vacances dans sa famille, le petit Omar, effaré, assiste à cet embrasement. Les fellahs s’insurgent, se révoltent et décrètent la grève pour protester contre leur condition misérable. Pour les colons, ils deviennent des « incendiaires » tout désignés. Les arrestations commencent…
Né en Algérie, Mohammed Dib (1920-2003) a été instituteur, puis journaliste avant de se consacrer à sa carrière littéraire. Il a obtenu le Grand Prix de la Francophonie (1994).
56 livres correspondent à votre recherche sur NousLisons.fr
(Rappel de vos critères : tag contient Algérie, trié par Date Originale (décroissante))