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Il faut beaucoup aimer les hommes de Marie Darrieussecq
2013
Médicis 2013
Marie Darrieussecq
Littérature
3½ h
Une femme rencontre un homme. Coup de foudre. Il se trouve que l’homme est noir. « C’est quoi, un Noir ? Et d’abord, c’est de quelle couleur ? » La question que pose Jean Genet dans Les Nègres, cette femme va y être confrontée comme par surprise. Et c’est quoi, l’Afrique ? Elle essaie de se renseigner. Elle lit, elle pose des questions. C’est la Solange du précédent roman de Marie Darrieussecq, Clèves, elle a fait du chemin depuis son village natal, dans sa « tribu » à elle, où tout le monde était blanc.
L’homme qu’elle aime est habité par une grande idée : il veut tourner un film adapté d’Au cœur des ténèbres de Conrad, sur place, au Congo. Solange va le suivre dans cette aventure, jusqu’au bout du monde : à la frontière du Cameroun et de la Guinée Équatoriale, au bord du fleuve Ntem, dans une sorte de « je ntem moi non plus ».
Tous les romans de Marie Darrieussecq travaillent les stéréotypes : ce qu’on attend d’une femme, par exemple ou les phrases toutes faites autour du deuil, de la maternité, de la virginité... Dans Il faut beaucoup aimer les hommes cet homme noir et cette femme blanche se débattent dans l’avalanche de clichés qui entoure les couples qu’on dit « mixtes ».
Le roman se passe aussi dans les milieux du cinéma, et sur les lieux d’un tournage chaotique, peut-être parce qu’on demande à un homme noir de jouer un certain rôle : d’être noir. Et on demande à une femme de se comporter de telle ou telle façon : d’être une femme.
Dans ma tête, je m'appelle Alice de Julien Dufresne-Lamy
2012
Julien Dufresne-Lamy
Littérature
2½ h
L’héroïne de ce premier roman inventif et très original est, à l’aube de sa trentième année, future docteur en mathématique et elle se souvient de son existence fantasque et tourmentée dans une famille brisée. Brisée certes par l’alcoolisme de la mère, mais atypique et troublante, vivante et attachante, dont le père dissimule un secret et le frère finit par fuir.
La jeune narratrice est la seule qui résiste grâce aux personnages des romans qu’elle lit avec frénésie, Alice en tête, et qui l’emportent dans un monde parallèle où la beauté, l’énergie, la complexité des sentiments lui sont révélées et l’arrachent à un quotidien où la mère, digne infirmière bien sous tous rapports le jour, devient « la Reine » chaque soir à minuit. Reine de sa descente aux enfers, enfermée dans ses subterfuges, ses humeurs mauvaises, ses attendrissements, ses regrets.
La beauté du roman de Julien Dufresne-Lamy réside dans l’écriture et le regard – décalé et souvent drôle – que la narratrice pose sur le monde. Tout semble léger, rien n’est ordinaire sous la plume de l’auteur, dont la lucidité et l’humour, dont la singularité du style, dont le goût du jeu font de ce livre une gourmandise, et transforment chaque membre de la famille en héros de conte.
On croise dans ce roman Britney Spears, Calamity Jane, la Princesse de Clèves, Emma Bovary, Bardamu ou le Petit Nicolas, pour ne citer que quelques-unes des figures évoquées. Et on assiste à la construction d’une enfant, puis d’une adolescente, qui sera enfin capable, une fois devenue adulte, de se libérer de son histoire.
Angelo de Jean Giono
1958
Jean Giono
Littérature
4 h
Angelo, le héros du Hussard sur le toit, part de Turin après avoir fort joliment tué d’un coup de sabre M. le baron Schwartz, espion autrichien. Il passe la frontière en grand uniforme de colonel des hussards de Sardaigne, sur un cheval admirable. Les conspirations, les dangers, les amours ne vont point manquer à Angelo qui se trouvera aux prises avec le subtil vicaire général d’Aix-en-Provence, le marquis de Théus, avec la charmante Anna Clèves qui l’aimera sans espoir, avec Pauline enfin, cette femme si belle qu’il sauvera un jour.
La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier
2010
Bertrand Tavernier
Littérature
2½ h
Dès que l’on refuse de porter sur elle un jugement moralisateur, Marie de Montpensier s’impose comme un personnage d’une extrême modernité que j’ai adoré, et qui trouve en Mélanie Thierry une actrice exceptionnelle. Forte et vulnérable, rebelle et victime, assumant ses choix jusqu’à se mettre en péril. On peut dès lors donner à son histoire un sens tout à fait féministe : ce sont les hommes et l’organisation sociale de son temps qui la placent dans cette situation intenable. En cela, la nouvelle me semble plus audacieuse que La Princesse de Clèves, où le personnage n’est pris qu’entre son amour et le devoir de fidélité envers son mari. Marie vit dans une époque plus violente, les hommes qui l’entourent l’exposent davantage, la poussent sans cesse vers le danger. Ce sont ces dangers que nous avons voulu éclairer, pour mieux raconter la force des passions et la manière dont les personnages peuvent se brûler à leur contact, à trop vouloir les vivre.
 
 
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