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Liste des livres

La ligne Wallace de Agnès Mathieu-Daudé
2021
Agnès Mathieu-Daudé
Littérature
5 h
Amos, jeune chercheur français, travaille depuis peu à la fondation Wallaciana, à Durham. A défaut de rhinocéros à étudier, sa spécialité, il doit écrire - et surtout romancer, le supplie son éditrice - la biographie d’Alfred Wallace. Explorateur et naturaliste talentueux mais discret, celui-ci a été éclipsé par Darwin, avec qui il partage pourtant la paternité de la théorie de l’évolution des espèces.
D’accord, mais il pleut tout le temps et Amos s’embourbe. La seule chose à laquelle il soit parvenu en six mois - et est-ce réellement une bonne idée ? -, c’est d’avoir une liaison avec Elizabeth, la femme de son patron. Alors qu’il croit son quotidien condamné à être aussi immobile que cette petite ville du nord de l’Angleterre, quelques événements inattendus vont, en une semaine, le secouer et lui prouver qu’il faut parfois des accidents pour accélérer les mutations des espèces, et de la nôtre en particulier.
Dans la lande immobile de Sarah Moss
2020
Sarah Moss
Littérature étrangère
2½ h
Bill Hampton est chauffeur de bus. Nationaliste sans nuance, il se passionne pour l’histoire britannique qu’il étudie à ses moments perdus. Mais pour sa fille adolescente, Silvie, ce qui le caractérise avant tout, c’est sa violence. Un été, Bill emmène la famille dans un camp d’archéologie expérimentale au nord de l’Angleterre. Pendant deux semaines, sous la férule d’un professeur d’université et en compagnie de trois étudiants, ils vont redécouvrir le mode de vie des chasseurs-cueilleurs de l’âge du Fer, leurs rites et coutumes. Quand les hommes du groupe décident de simuler un sacrifice, Silvie est – sans surprise – désignée pour jouer le rôle de la victime. On ne sacrifie que ce qu’on aime. Et la jeune femme sait à quel point son père peut l’aimer.
 
 
Vigilante 211 de Julien Centaure
2019
Julien Centaure
SF
13 h
Immobile, en mode furtif, la Vigilante 211 est l’un des nombreux petits vaisseaux chargés de surveiller les frontières du système solaire.
À son bord, les six membres d’équipage enchaînent, dans la bonne humeur, les périodes de veille et de sommeil artificiel, persuadés qu’aucun incident ne viendra troubler les deux années de patrouille qu’il leur restent à effectuer.
Aucun d’entre eux ne se sent l’étoffe d’un héros, et surtout pas Lob, chargé de la maintenance à bord et secrètement amoureux d’Esméralda.
Tous savent quand même que, si, par malchance, l’ennemi apparaissait dans leur secteur, il leur faudrait rompre le silence radio pour informer la flotte terrienne.
Pourront-ils ensuite s’enfuir ? Les choses ne seront peut-être pas aussi simples.
 
 
L'Empathie de Antoine Renand
2019
L'empathie (1)
Antoine Renand
Policier
7½ h
Il resta plus d’une heure debout, immobile, face au lit du couple. Il toisait la jeune femme qui dormait nue, sa hanche découverte. Puis il examina l’hommeà ses côtés. Sa grande idée lui vint ici, comme une évidence ; comme les pièces d’un puzzle qu’il avait sous les yeux depuis des années et qu’il parvenait enfin à assembler. On en parlerait. Une apothéose.
Cet homme, c’est Alpha. Un bloc de haine incandescent qui peu à peu découvrele sens de sa vie : violer et torturer, selon un mode opératoire inédit. Face à lui, Anthony Rauch et Marion Mesny, capitaines au sein du 2e districtde police judiciaire, la « brigade du viol ». Dans un Paris transformé en terrain de chasse, ces trois guerriers détruits par leur passé se guettent et se poursuivent. Aucun ne sortira vraiment vainqueur, car pour gagner il faudrait rouvrir ses plaies et livrer ses secrets.
 
 
Le sillon de Valérie Manteau
2019
Renaudot 2018
Valérie Manteau
Littérature
3½ h
Une jeune femme part rejoindre son amant à Istanbul. En nous invitant dans le parcours de cette femme, Valérie Manteau nous entraîne dans un tourbillon immobile où se fondent une histoire d’amour et une ville qui joue avec le chaos. À un moment où tout s’effondre, quel destin choisir ? Quand une ville devient le point de friction entre Orient et Occident, comment fermer les yeux ?
« Je rêve de chats qui tombent des rambardes, d’adolescents aux yeux brillants qui surgissent au coin de la rue et tirent en pleine tête, de glissements de terrain emportant tout Cihangir dans le Bosphore, de ballerines funambules aux pieds cisaillés, je rêve que je marche sur les tuiles des toits d’Istanbul et qu’elles glissent et se décrochent. Mais toujours ta main me rattrape, juste au moment où je me réveille en plein vertige, les poings fermés, agrippée aux draps ; même si de plus en plus souvent au réveil tu n’es plus là. »
Récit d’une femme partie rejoindre son amant à Istanbul, Le Sillon est, après Calme et tranquille, le deuxième roman de Valérie Manteau.
La révolte de Clara Dupont-Monod
2018
Clara Dupont-Monod
Bio
3 h
« Sa robe caresse le sol. À cet instant, nous sommes comme les pierres des voûtes, immobiles et sans souffle. Mais ce qui raidit mes frères, ce n’est pas l’indifférence, car ils sont habitués à ne pas être regardés ; ni non plus la solennité de l’entretien – tout ce qui touche à Aliénor est solennel. Non, ce qui nous fige, à cet instant-là, c’est sa voix. Car c’est d’une voix douce, pleine de menaces, que ma mère ordonne d’aller renverser notre père. »
Aliénor d’Aquitaine racontée par son fils Richard Coeur de Lion.
Les Lecteurs de pensée de Dima Zales
2015
Les Dimensions de l'esprit (1)
Dima Zales
Fantastique
4 h
Tout le monde pense que je suis un génie.
Tout le monde a tort.
Oui, je suis sorti de Harvard à dix-huit ans et je me remplis les poches dans un fonds spéculatif. Mais ce n’est pas parce que je suis extraordinairement intelligent ou travailleur.
C’est parce que je triche.
J’ai un talent unique, voyez-vous. Je peux sortir du temps pour entrer dans ma version personnelle de la réalité — un endroit que je nomme “le Calme” — où je peux explorer mon environnement pendant que le reste du monde est immobile.
Je pensais être le seul à pouvoir le faire — jusqu’à ce que je la rencontre.
Je m’appelle Darren et voici comment j’ai appris que j’étais un Lecteur.
Le Royaume immobile de Pierre Pevel
2015
Le Paris des merveilles (3)
Pierre Pevel
Fantasy
6 h
Alors que tout le monde ne songe qu’aux prochaines élections du Parlement des Fées, Griffont doit aider un ami soupçonné de meurtre. De son côté, Isabel se trouve aux prises avec de dangereux anarchistes venus de l’OutreMonde et décidés à ensanglanter Paris pour se faire entendre. Mais ces deux affaires pourraient bien être liées, et nos deux héros ne tarderont pas à lever le voile sur un secret ancien susceptible d’ébranler le trône d’Ambremer. Un secret que convoite le Reine Noire, jumelle maléfique et ennemie acharnée de la reine des fées.
La lenteur des montagnes de Ying Chen
2014
Ying Chen
Essai
2 h
De nombreuses œuvres littéraires ont voulu cerner, ces dernières années, la difficulté de la situation de l’immigrant, qui doit embrasser une nouvelle culture sans jamais parvenir à oublier tout à fait celle dont il est issu. Ce livre pose une question encore bien plus profonde et complexe. Comment un immigrant peut-il rendre compte de ce choix auprès de ses enfants ? Si l’adulte a choisi son nouveau pays, l’enfant, lui, n’a rien choisi. Qu’est-ce qui peut alors racheter l’immense douleur de se retrouver sans racines ?
Sous forme d’une longue lettre adressée à son fils, la romancière Ying Chen signe ici un livre bouleversant d’intelligence et de sensibilité. Comment lui parler de son héritage chinois quand elle a elle-même choisi le Canada pour pays et la langue française comme lieu de déploiement de son imaginaire ? Comment lui parler de Lao Tseu, s’il ne lui est accessible qu’à travers une traduction dans une langue occidentale ? Comment lui parler des livres quand les images règnent sur le monde dans lequel il vit ?
Ying Chen est née à Shanghai en 1961. Elle s’est installée à Montréal en 1989. Son roman L’Ingratitude, finaliste pour le Femina 1995, a obtenu cette même année le prix Québec-Paris, et en 1996 le Grand Prix des lectrices d’Elle Québec. Elle a écrit plusieurs autres romans, dont Immobile (1998), Le Champ dans la mer (2002), Le Mangeur (2006) et Un enfant à ma porte (2008).
Bienvenue à Nouakchott de Gérard De Villiers
2011
SAS (187)
Gérard De Villiers
Espionnage
18
4½ h
Il ramassa son sac à dos, embrassa Fatimata et s’engagea dans le petit couloir. Ils débouchèrent dans la rue poussiéreuse au sol défoncé. Le Hilux était garé un peu plus loin, en face de la mosquée. Malko était en train de traverser, l’Américain sur ses talons, quand une détonation sèche claqua dans son dos. Il se retourna, le pouls à 200. Se trouvant nez à nez avec un homme au visage presque entièrement masqué par un chèche beige, un pistolet à la main. Brian Kennedy était étendu sur le sol, immobile, et du sang tachait le col de sa chemisette. Malko croisa le regard du tueur, le vit lever le bras, tenant toujours son arme. L’autre fixait sa poitrine, là où il allait tirer.
L'art presque perdu de ne rien faire de Dany Laferrière
2011
Dany Laferrière
Littérature
5½ h
Je ne sais pas trop comment qualifier ce livre. J’hésite entre un roman des idées et un essai lyrique. En tout cas, j’essaie de brasser ensemble mes réflexions, mes émotions, mes sensations comme mes rires et mes délires, car je n’ai pas l’impression qu’on arrête de vivre parce qu’on est en train de penser.
Si mes romans sont une autobiographie de mes émotions, ce livre, dans la même veine, est une autobiographie de mes idées. Ce que je pense n’est jamais loin de ce que je sens. Comme si toute cette philosophie me venait de la petite galerie de ma grand-mère, du fond de mon enfance.
D.L. En mettant en scène ses idées, Dany Laferrière nous invite à regarder le monde comme lui, c’est-à-dire avec la naïveté de l’enfant et la roublardise de l’écrivain. Mais cet art de penser est aussi, et surtout, un art de vivre : l’art de rester immobile, l’art de ne pas oublier, l’art de capturer l’instant, l’art de manger une mangue.
Un orage immobile de Françoise Sagan
2010
Françoise Sagan
Littérature
3 h
Au printemps de 1832, Flora, fille d’émigrés, née, élevée, mariée et devenue brutalement orpheline et veuve en Angleterre, arrive un beau jour à Jarnac pour y rouvrir Margelasse, le château de sa famille. Personne ne l’a aperçue encore dans la région quand Maître Nicolas Lomont, trente ans, notaire, met son cheval en route vers Margelasse. L’histoire commence. Au début, c’est une tranquille histoire d’amour, puis vient le drame plein de bruit, de fureur, de passion.
Le récit est tout entier rapporté par Nicolas, trente ans plus tard. Vieux, solitaire, peu porté à la littérature, il ne sait pas trop ce qui le pousse à saisir un cahier et tracer ces mots : « Si un lecteur découvre un jour ces pages… », mais il continue. Me Lomont, bien qu’il décide plusieurs fois d’arrêter, de jeter son manuscrit au feu, se prend au jeu. Il dira tout. Il se surprend même à se griser de mots, à ressusciter d’une phrase ses amis morts, son ennemie disparue.
Autant que pour l’histoire elle-même, violente, insolite, éperdue, on se passionne pour ce miracle qui transforme peu à peu chaque soir, quelques années avant 1870, un vieux notaire de province en un écrivain d’abord sage et classique, puis de plus en plus fougueux, débridé, lyrique… en un mot romantique. Un livre à part dans l’univers de Sagan, proche de Stendhal ou Maupassant.
Le siècle des nuages de Philippe Forest
2010
Philippe Forest
Littérature
10 h
« Ils descendaient depuis l’azur, laissant vers le bas grossir la forme de leur fuselage, traçant doucement leur trait au travers des nuages. Le vrombissement des quatre moteurs, juchés sur le sommet des ailes, enflait, vibrant dans le vide, résonnant jusqu’à terre. Leur ventre touchait enfin la surface de l’eau, projetant à droite et à gauche un panache puissant qui retombait en écume, bousculant tout avec des remous épais qui dérangeaient les barques amarrées et remontaient haut sur le bord des berges. C’était l’été sans doute. Les vacances étaient déjà commencées. Il avait couché son vélo dans l’herbe toute brûlée par la chaleur du soleil. Peut-être attendait-il allongé sur le sol ou bien se tenait-il assis sur un ponton, les jambes se balançant au-dessus du courant très lent. A perte de vue, le grand ciel bleu du beau temps recouvrait le monde. Il regardait descendre vers lui le signe en forme de croix de la carlingue et des ailes. Lorsque l’avion heurtait l’eau, le choc le ralentissait net. Forant dans le fleuve une tranchée immatérielle, il creusait son sillage entre les rives, rebondissant formidablement d’avant en arrière, basculant sur l’un et puis l’autre de ses flancs, oscillant sur ses deux flotteurs jusqu’à ce qu’il s’arrête enfin : rond avec son ventre vaste comme celui d’une baleine, inexplicable parmi les péniches et les navires de plaisance, immobile comme un paquebot étrange mouillant au beau milieu des terres “.
La fortune de Sila de Fabrice Humbert
2010
Fabrice Humbert
Policier
5½ h
Paris, juin 1995. Dans un grand restaurant, un serveur est violemment frappé par un client. Autour de lui, personne n’intervient. Ni le couple russe qui contemple cette scène avec des sentiments mêlés, ni la femme du client en colère, ni les deux jeunes gens, deux Français, venus fêter une première embauche à la banque. Une simple anecdote ? Pas même un fait divers ? Dans le cours des vies, aucun événement, si minime soit-il, n’est anodin. Et la brutalité de l’un, l’indifférence ou la lâcheté des autres vont bientôt se révéler pour ce qu’elles sont vraiment : le premier signe de leur déclin. De la chute du mur de Berlin à la crise financière de 2008, dans un monde façonné par l’argent, les destins croisés des acteurs de cette scène inaugurale, de l’oligarque russe au financier français en passant par le spéculateur immobilier, tissent peu à peu une toile. Et au centre de la toile, Sila, le serveur à terre, figure immobile autour de laquelle tout se meut.
L'Exil des anges de Gilles Legardinier
2009
Gilles Legardinier
Thriller
5½ h
Il faisait nuit, un peu froid. Depuis la fin de l’après-midi, comme souvent en cette saison, la pluie tombait, fine, régulière et grise. On ne distinguait même plus le loch, pourtant tout proche en contrebas. L’automne était là. Immobiles, les arbres ruisselants scintillaient dans la clarté échappée des fenêtres du salon.
À l’intérieur, il faisait bon. Le couple était blotti au fond du canapé, dans la douce chaleur du feu de cheminée qui dansait. Cathy eut un long soupir triste et se serra encore un peu plus contre son mari. Perdu dans ses pensées, Marc gardait les yeux fixés sur les flammes. Ils étaient ainsi depuis de longues heures, silencieux, ne se levant que pour remettre des bûches. Ils n’avaient plus rien à faire avant le lendemain - cela ne leur était jamais arrivé.
Marc s’étira lentement; elle leva les yeux vers lui. Leurs regards se croisèrent. Il déposa un baiser sur son front, délicatement, avec encore plus de tendresse qu’à l’accoutumée. Il l’embrassa comme si c’était la dernière fois.
 
 
Traces de Philippe Delerm
2008
Philippe Delerm
Littérature
½ h
« C’est un coin dans le port, loin des coques pimpantes. Le cimetière des bateaux. Immobiles dans l’eau bleue, ils font moins penser aux voyages qu’à l’idée même de voyage. Leur structure fragile est une forme de pensée, celle des charpentiers de marine et celle des marins. Ce ne sont pas des os, ce ne sont pas des planches, mais quelque chose entre les deux, un désir enlisé qui ne renonce pas à son principe, à son essor. Aristocrates au-dessus de leur sort, ils aiment qu’un peu d’eau vienne bouger dans la lumière sur leurs flancs, les révéler et les dissoudre. Au cimetière les bateaux ne sont pas morts. »
Un pedigree de Patrick Modiano
2006
Patrick Modiano
Littérature
1½ h
J’écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n’était pas la mienne. Les événements que j’évoquerai jusqu’à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence - ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d’autres ont ressentie avant moi : tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie.
Retour À Zornhof de Gérard Oberlé
2004
Deux Magots 2005
Gérard Oberlé
Littérature
2½ h
Le Livre: Henri Schott, un écrivain d’une soixantaine d’années à « l’âme charbonneuse », le corps amaigri par une maladie qu’il ne soigne pas, revient à Zornhof, un bourg situé sur le plateau lorrain, où il avait passé ses étés d’enfant. Qu’y retrouve-t-il sinon les illusions de la mémoire ? Pèlerin porté par la nostalgie d’un pays qui l’a fait tel qu’il est, homme des sentiments anciens, rebelle à la banalité du monde moderne, encore marqué par les rites paysans et la sévérité d’une famille de sabotiers, dont les « repas étaient aussi enjoués que ceux des fondamentalistes danois », Henri Schott flotte entre présent et passé. Il va rencontrer, au gré de son errance, différents personnages énigmatiques. De sa mémoire surgissent d’abord Baba, la grand-mère lanceuse de pierres et l’oncle Gus, au corps d’athlète sexuel, qui finira mal en « Ajax du ruisseau ». Comme les étapes initiatiques de son voyage d’hiver, il y a la blonde Marlène, qui tient l’auberge « Le chat rouge », à coups de lasso. « Fleur-de-bourrache déguisée en cow-girl », elle réchauffe un moment les os solitaires de Schott. Il y a aussi Mathias, le gitan, l’homme-loup qui n’aime rien tant que marcher dans les forêts vosgiennes, et partage avec Schott la même insoumission. Infusé par la musique de Schubert, ce roman mélancolique, cette bouffonerie parfois, est un voyage immobile. Il a le rythme fiévreux de la danse macabre, le grinçant d’un dessin de Jacques Callot, le tempo lent des ombreuses forêts germaniques où se perd Schott. À la fin du livre, l’écrivain, comme apaisé, pourrait reprendre à son compte la mélodie de Schubert : « Je suis au bout de mes rêves / Pourquoi m’attarder parmi les dormeurs ? »
Métaphysique des tubes de Amélie Nothomb
2000
Amélie Nothomb
Littérature
2 h
« Il existe des êtres qui ne subissent pas la loi de l’évolution. Ce sont les légumes cliniques », ou des tubes par où circule seule la nourriture. Ces tubes ne sont pas pour autant sans cervelle puisqu’il arrive que celle-ci, suite à un “accident fatal”, se réveille soudain, et déclenche la vie. C’est exactement ce qu’a vécu la (très) jeune narratrice de Métaphysique des tubes durant les deux premières années de sa vie qui furent muettes, immobiles, végétatives, bref divines. Au sens propre, car ce singulier bébé n’ignore pas qu’il est Dieu lui-même, méditant sur ce monde qu’il hésite à rejoindre. Sous forme de monologues intérieurs, considérations philosophico-drolatiques, on déguste le récit de ces trois premières années d’une vie française au Japon, pays merveilleux où de la naissance à la maternelle, l’enfant est un dieu.
 
 
5150, rue des Ormes de Patrick Senécal
1994
Patrick Senécal
Terreur
18
6½ h
Il s’appelle Yannick Bérubé, il a vingt-trois ans, il est séquestré au 5150, rue des Ormes, dans la ville de Montcharles, et c’est pourquoi il a décidé d’écrire son histoire.
Or, si son récit débute par une banale chute à bicyclette, la suite bascule rapidement dans l’horreur, car la famille qui le retient prisonnier est loin d’être normale : Jacques Beaulieu, le père, est un psychopathe qui ne jure que par le jeu d’échecs et qui se prend pour le dernier des Justes ; Michelle, l’adolescente, semble encore plus dangereuse que son père ; Maude, l’épouse et la mère, est obsédée par le Seigneur et elle obéit aveuglément à son mari. Quant à la petite Anne, elle est muette et ses grands yeux immobiles ressemblent à des puits de néant…
Pour Yannick Bérubé, l’enjeu est simple : il doit s’évader à tout prix de cette maison de fous, sinon il va y laisser sa peau… ou sa raison !
 
 
Tuer les Morts de Tanith Lee
1987
Tanith Lee
SF
5 h
Selon la légende, Ghyste Mortua, la malveillante cité fantôme, est peuplée de non-morts attendant qu’un vivant franchisse ses portes pour se repaître de sa force vitale. C’est là que se dirige Myal, le ménestrel beau comme un ange doré. Obéissant à sa fascination morbide pour le danger, il compte devenir célèbre en composant une ballade sur les non-morts. En quête de la cité légendaire, marche aussi Parl Dro, le boiteux tout de noir vêtu. Il est le Roi d’épée, le symbole de la Mort et de la Malchance, et s’il recherche Ghyste Mortua, c’est pour exercer son métier : tueur de fantômes... Mais au-delà de ce désir de tuer les morts, morne symbole de son existence, saura-t-il voir la noire terreur qui gît dans son coeur, sourde et immobile ?
Le dernier cadeau du temps de Philip José Farmer
1984
Philip José Farmer
SF
3 h
La violence de la déflagration ébranla la colline. Une onde de choc terrifiante dévala la pente, déferlant sur la vallée et la rivière avant de revenir frapper de plein fouet la forme oblongue qui achevait de se matérialiser.
Tout en restant parfaitement immobile dans l’espace, le H.G. Wells I venait d’effectuer un formidable bond dans le temps, passant de l’année 2070 de notre ère à l’année 12000 avant Jésus-Christ...
Sur le thème, que l’on aurait pu croire éculé, du voyage dans l’Espace-Temps, une démonstration de virtuosité de l’un des maîtres de la science-fiction moderne.
 
 
Les lutteurs immobiles de Serge Brussolo
1983
Serge Brussolo
Anticipation
2½ h
Finis le gâchis, désormais, la Société Protectrice des Objets veille…
Devenir le frère siamois d’une tasse à thé vous tente-t-il ?
Pas vraiment, surtout si la moindre fêlure de la porcelaine se décalque aussitôt sur votre propre squelette en une superbe fracture ouverte. Dur, non ?
Descente aux enfers de David Goodis
1977
David Goodis
Policier
4 h
Son sommeil était agité. Le rythme en était tourmenté et au lieu d’être un total black-out c’était plus comme des éclairs gris qui fusaient hors d’un écran noir. Bien que ses membres aient été immobiles, son cerveau tournait en rond essayant de fuir les grandes affiches. Toutes ces affiches disaient la même chose: ce n’était pas de la publicité, mais un avis officiel: « cet homme a détruit un être humain, et non par accident, et ne le croyez pas lorsqu’il invoquera la légitime défense. C’est un tueur né. Il était parti pour verser le sang et il en a versé, c’est tout. Allons-nous le laisser s’en sortir ? »
« Non » marmonna-t-il dans son sommeil. « Surement pas »
 
 
Un singe en hiver de Antoine Blondin
1959
Interallié 1959
Antoine Blondin
Littérature
3 h
« Le chauffeur n’avait plus le loisir de ralentir... Immobile, le ventre à toucher le capot, les pieds joints, Fouquet enveloppa d’un mouvement caressant la carrosserie de la voiture qui filait contre lui ; un instant, il donna l’impression qu’il allait abandonner sa veste au flanc hérissé de l’auto, mais déjà celle-ci l’avait dépassé, et, coinçant son vêtement sous son bras, il libéra sa main droite pour saluer à la ronde les spectateurs qui s’exclamaient diversement. “Ollé”, dit-il... »
 
 
L'Ecluse n°1 de Georges Simenon
1933
Maigret (18)
Georges Simenon
Policier
2½ h
Quand on observe des poissons à travers une couche d’eau qui interdit entre eux et nous tout contact, on les voit rester longtemps immobiles, sans raison, puis d’un frémissement de nageoires aller un peu plus loin pour n’y rien faire qu’attendre à nouveau. C’est dans le même calme, comme sans raison aussi, que le tramway 13, le dernier « Bastille/Créteil », traîna ses lumières jaunâtres tout le long du quai des Carrières. Au coin d’une rue, près d’un bec de gaz vert, il fit mine de s’arrêter, mais le receveur agita sa sonnette et le convoi fonça vers Charenton. Derrière lui, le quai restait vide et stagnant comme un paysage du fond de l’eau. A droite, des péniches flottaient sur le canal, avec de la lune tout autour. Un filet d’eau se faufilait par une vanne mal fermée de l’écluse, et c’était le seul bruit sous le ciel encore plus quiet et plus profond qu’un lac.
La tête d'un homme de Georges Simenon
1931
Maigret (5)
Georges Simenon
Policier
2½ h
Quand une cloche, quelque part, sonna deux coups, le prisonnier était assis sur son lit et deux grandes mains noueuses étreignaient ses genoux repliés. L’espace d’une minute peut-être il resta immobile, comme en suspens, puis soudain, avec un soupir, il étendit ses membres, se dressa dans la cellule, énorme, dégingandé, la tête trop grosse, les bras trop longs, la poitrine creuse. Son visage n’exprimait rien, sinon l’hébétude, ou encore une indifférence inhumaine. Et pourtant, avant de se diriger vers la porte au judas fermé, il tendit le poing dans la direction d’un des murs.
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