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Liste des livres

La flamme au poing de Henry Malherbe
1917
Goncourt 1917
Henry Malherbe
Littérature
1½ h
Récompensé par le Prix Goncourt 1917, pour son livre “La Flamme au Poing” (1917), Henri Malherbe, Lieutenant au 43e R.A.C. a en effet écrit une oeuvre qui vaut surtout pour sa qualité littéraire. Cet objectif avoué l’a libéré de tout devoir d’exactitude, et il est vrai que l’oeuvre s’en ressent. Le style a un peu vieilli, et certains élans, tantôt héroïques et tantôt macabres, sentent un peu la poussière. Mais le lyrisme (Henri Malherbe écrira plus tard des critiques musicales) reste agréable, et certains passages sont vraiment beaux..
Sur la route - Le rouleau original de Jack Kerouac
1960
Jack Kerouac
Littérature américaine
12 h
« Avec l’arrivée de Neal a commencé cette partie de ma vie qu’on pourrait appeler ma vie sur la route. Neal, c’est le type idéal, pour la route, parce que lui, il y est né, sur la route... » Neal Cassady, chauffard génial, prophète gigolo à la bisexualité triomphale, pique-assiette inspiré et vagabond mystique, est assurément la plus grande rencontre de Jack Kerouac, avec Allen Ginsberg et William Burroughs, autres compagnons d’équipées qui apparaissent ici sous leurs vrais noms. La virée, dans sa bande originale : un long ruban de papier, analogue à celui de la route, sur lequel l’auteur a crépité son texte sans s’arrêter, page unique, paragraphe unique. Aujourd’hui, voici qu’on peut lire ces chants de l’innocence et de l’expérience à la fois, dans leurs accents libertaires et leur lyrisme vibrant ; aujourd’hui on peut entendre dans ses pulsations d’origine le verbe de Jack Kerouac, avec ses syncopes et ses envolées, long comme une phrase de sax ténor dans le noir. Telle est la route, fête mobile, traversées incessantes de la nuit américaine, célébration de l’éphémère.
« Quand tout le monde sera mort, a écrit Allen Ginsberg, le roman sera publié dans toute sa folie. » Dont acte.
 
 
L'Épervier de Maheux de Jean Carrière
1972
Goncourt 1972
Jean Carrière
Littérature
6½ h
Au-dessus de Mazel-de-Mort, lorsqu’on atteint le hameau de Maheux, commencent les hautes solitudes : les torrents disparaissent, les sources tarissent, d’immenses étendues sans arbres moutonnent à l’infini.
Brûlant ou glacial, le climat confère à toutes les saisons quelque chose de cosmique ou de tellurique : voilà le Haut-Pays des Cévennes, terre huguenote. Les vieux meurent, les fermes sont abandonnées les unes après les autres, les enfants quittent le pays : voilà son histoire. Le père mort, Samuel, son frère, descendu à la ville, Abel Reilhan reste seul, dernier parmi les derniers habitants de ces landes inanimées ; seul à piéger les grives ou à tirer le lièvre, seul à glaner tes châtaignes ou à couper le bois mort, seul enfin à défier l’ingratitude du ciel et de la terre, du fond du puits qu’il creuse pour faire jaillir une eau qui n’existe pas. Provocation singulière irrémédiablement vouée à l’échec, combat à l’image de celui qu’il mène contre cet épervier dont le tournoiement incessant l’ensorcelle.
Pari perdu d’avance : Abel mourra vaincu, mais il y a peut-être dans sa défaite une victoire mystérieuse dont nous ne connaîtrons jamais le secret. Jean Carrière, qui connaît admirablement le pays qu’il décrit, nous rend perceptible l’atmosphère tragique d’une France anachronique qui meurt non loin de nous. Il le fait avec toutes les ressources de ce lyrisme bien particulier que l’on trouvait déjà dans son premier roman, Retour à Uzés.
Et s’il faut parler d’influences littéraires, on peut songer, plus qu’à Giono ou à Chamson, à Faulkner et à la littérature américaine du « Deep South ».
Visions de Gérard de Jack Kerouac
1972
Jack Kerouac
Littérature étrangère
2½ h
« Pendant les quatre premières années de ma vie, tant qu’il vécut, je ne fus pas Ti Jean Duluoz, je fus Gérard, le monde fut son visage, la fleur de son visage, sa pâleur, son corps voûté, la façon qu’il avait de vous briser le cour, sa sainteté et les leçons de tendresse qu’il me donnait ». Nous sommes en Nouvelle-Angleterre, dans le quartier canadien-français de Lowell. Jack Kerouac fait revivre dans ces pages, sans doute les plus émouvantes de son ouvre, sa petite enfance passée en compagnie de son frère aîné, Gérard. Cet être d’exception mourut à neuf ans mais son attention aux hommes et aux animaux influença la vie entière de l’auteur. En mêlant aux anecdotes sur ses parents et ses voisins le souvenir des joies et des souffrances de Gérard, Kerouac nous livre, dans une langue drue et imagée, imprégnée de lyrisme, l’expression la plus achevée de son message poétique et métaphysique.
Rock Machine de Norman Spinrad
1987
Norman Spinrad
SF
15 h
Le Rock & Roll a-t-il perdu son âme ?
C’est la question que se pose Glorianna O’Toole, La Grand-Mère Terrible du Rock, rescapée des années soixante, en ce début du XXIe siècle où règnent sur le monde du showbiz les P.A.
Personnalités artificielles, vedettes de synthèse, poupées de sons, produits incestueux des sondages et des éprouvettes électroniques, concoctées dans les entrailles d’ordinateurs, tels Lady Leather et Mucho Muchacho. Vite fanées. Trop vite oubliées au gré des huiles de Muzik, Inc., la mégasociété des variétés.
Et lorsque le Président de Muzik, Inc. demande à Glorianna de créer sur mesure une vraie vedette synthétique du Rock, elle sait qu’elle pactise avec le diable. Et qu’il lui offre dernière tentation de sa vie.
Bobby Rubin : génie sexuellement frustré du synthétiseur d’images. Sally Genaro : grosse fille complexée et boutonneuse, sans pareille au clavier du synthétiseur de sons. Voilà la matière première de Glorianna.
Mais ils vont trouver sur leur route Paco Monaco, le zonard des rues sans loi qui trafique du câble, et son égérie Karen Gold, échappée de Poughkeepsie et qui rêve de reconquérir New York.
Et surtout le Front de Libération de la Réalité qui va s’en donner à cœur joie. Le Pouvoir est dans le Rythme.
Avec Rock Machine, Norman Spinrad renoue avec la violence, le sexe et le lyrisme, l’insolence et la révolte qui firent de Jack Barron et l’Eternité le grand roman des années soixante-dix. Voici le grand livre des années quatre-vingt-dix.
Le bûcher de Georges Bordonove
1990
Georges Bordonove
Roman Histo
4½ h
1210 : Noyée dans les flammes de son bûcher, Minerve, ville-forteresse réputée imprenable entre les Cévennes et les Pyrénées, capitule au terme d’un siège sans merci. Le premier acte de la tragédie cathare s’achève. Le dernier, trente-quatre années plus tard, s’appellera Montségur. Dans ce roman superbe s’inspirant de la première phase de la croisade des Albigeois qui déchira la France il y a quelque sept cents ans, entraînant la disparition de la civilisation occitane, Georges Bordonove, sur fond authentique de la geste des “Parfaits”, mêle avec une rare maîtrise l’Histoire, le sang, la foi, la volupté et la mort.
Guilhem, jeune seigneur de Minerve, accueille dans son château, par bravade plutôt que par foi véritable, une horde d’hérétiques traqués par les Croisés de Simon de Montfort. Parmi les fugitifs se trouve Esclarmonde, indicible beauté de vingt ans, ardente, rayonnante, vouée aux béatitudes célestes et non au plaisir des sens. Mais dès le premier regard qu’il porte sur elle, Guilhem sait qu’elle lui appartiendra. Le bûcher, livre d’une saisissante grandeur, d’une force, d’un lyrisme, d’une poésie qui subjuguent, évoque l’essentiel du drame cathare : le conflit pathétique entre l’amour selon la chair et l’amour selon l’esprit, la coexistence, parfois incompatible, du bonheur et du devoir.
 
 
Sinistres augures de Arthur Upfield
1993
Napoléon Bonaparte (19)
Arthur Upfield
Policier
4 h
Nom : Napoléon Bonaparte. « Bony » pour les intimes.
Profession : inspecteur métis de la police du Queensland, dans le bush australien.
Son créateur, Arthur Upfield (1888-1964), est fasciné par ce pays-continent dont il décrit avec lyrisme l’étrange beauté. D’où le rythme lent et prenant de ses livres balayés par le souffle des grands espaces, là où le temps semble s’être arrêté.
Comme l’a écrit Antoine de Gaudemar dans Libération : « Napoléon n’enquête pas sabre au clair, mais tel un caméléon il s’immerge dans le milieu où s’est déroulé le crime. Bony s’identifie à la tortue : il ne court pas mais finit toujours la course ».
Ma soeur la lune de Sue Harrison
1998
Saga Préhistorique (2)
Sue Harrison
Roman Histo
9 h
Il y a de cela neuf mille ans, au coeur de l’Alaska, les glaces emprisonnent les îles aléoutiennes. Partout règne la faim. Que compte la vie d’une petite fille pour un père, soucieux d’avoir des héritiers mâles qui seront de futurs chasseurs ? La jeune Kiin n’échappera à ce sort funeste qu’en étant promise, dès le berceau, à l’un des fils de Chagak, l’héroïne dont Ma mère la terre, mon père le ciel avait dressé la passionnante chronique.
Roman haletant, pétrie de mythes et de légendes, Ma soeur la lune poursuit cette saga des origines, ce voyage dans la préhistoire à travers les aventures de Samig et Amigigh, les fils de Chagak, et leur épopée partagée avec la belle Kiin. Celle-ci, ayant survécu à toutes les épreuves, devenue une femme indépendante et courageuse, se retrouvera néanmoins prise à la tragédie du devoir et des sentiments. Amoureuse d’un homme mais vouée à un autre, elle devra traverser cette terre primitive et dangereuse en quëte de son destin personnel et la promesse d’une vie nouvelle. Sue Harrison affirme ici tout son art romanesque, nourri de vastes recherches sur la culture, les moeurs et les langues de nos plus lointains ancêtres. Une oeuvre unanimement célébrée pour sa véracité et son lyrisme par la presse américaine.
 
 
Pastorale américaine de Philip Roth
1999
Nathan Zuckerman (6)
Pulitzer (fiction) 1998
Philip Roth
Littérature américaine
11 h
Après trente-six ans, Nathan Zuckerman l’écrivain retrouve Seymour Levov dit «le Suédois», l’athlète fétiche de son lycée de Newark. Toujours aussi splendide, Levov l’invincible, le généreux, l’idole des années de guerre, le petit-fils d’immigrés juifs devenu un Américain plus vrai que nature. Le Suédois a réussi sa vie, faisant prospérer la ganterie paternelle, épousant la très irlandaise Miss New Jersey 1949, régnant loin de la ville sur une vieille demeure de pierre encadrée d’érables centenaires : la pastorale américaine. Mais la photo est incomplète, car, hors champ, il y a Merry, la fille rebelle. Et avec elle surgit dans cet enclos idyllique le spectre d’une autre Amérique, en pleine convulsion, celle des années soixante, de sainte Angela Davis, des rues de Newark à feu et à sang...
Passant de l’imprécation au lyrisme, du détail au panorama sans jamais se départir d’un fond de dérision, ce roman de Philip Roth est une somme qui, dans son ambiguïté vertigineuse, restitue l’épaisseur de la vie et les cicatrices intimes de l’Histoire.
Cantique des plaines de Nancy Huston
1999
Nancy Huston
Littérature
5 h
Quatre générations d’une famille d’immigrants, les Sterling, ont pris souche dans les plaines de l’Alberta (Canada), entre la fin du siècle passé et les années soixante de celui-ci.
L’un d’entre eux, Paddon, a tout connu de leur existence. Mais quand commence ce roman, Paddon vient de mourir. Et c’est à ce grand-père adoré, fils de pionniers en terre indienne, que la narratrice, Paula, adresse un ample récit en forme d’adieu. L’enfance de Paddon, ses démêlés avec son père, son mariage avec la vertueuse Karen, ses déconvenues de chef de famille, ses déboires d’enseignant, son chimérique projet d’écrire un traité philosophique du temps, sa rencontre avec l’Indienne Miranda, amante prodigue qui le bouleverse en lui révélant enfin l’envers de la civilisation blanche et la vraie beauté du monde - tout ce qu’a vécu cet homme si magnifiquement, si exemplairement ordinaire est ici évoqué avec un lyrisme sans pareil.
 
 
Asunaro de Yasushi Inoué
1999
Yasushi Inoué
Littérature japonaise
3 h
« Demain, je serai un cèdre “, se dit, dans la tradition populaire japonaise, l’arbre asunaro. S’inspirant de sa propre expérience et par tableaux successifs, Inoue accompagne le jeune Ayuta aux prises avec les incertitudes de la jeunesse, les troubles de l’amour et plus tard, devenu journaliste, avec la désillusion qu’engendre la guerre. Dans ce monde où il faut vivre et s’affirmer, les femmes, obstinément belles et libres, vont encourager ses élans de jeune homme et transformer peu à peu son regard sur son propre devenir. Véritable parabole de portée universelle, ce roman à la fois tendre, émouvant et secret, d’un lyrisme très pur, se lit d’un trait. Dans le plaisir et l’inquiétude.
Et te voici permise à tout homme de Eliette Abécassis
2010
Eliette Abécassis
Littérature
2½ h
« Nous n’avions pas besoin de mots pour nous comprendre : un regard suffisait. Sans que je m’en aperçoive, sans que je le décide vraiment, il était devenu, plus que mon ami, mon confident, mon frère : mon âme-sœur. » Adultère. Anna a beau être divorcée, aimer Sacha éperdument, elle sait que si elle cède à sa passion, elle sera considérée par tous comme une femme adultère. À moins que son ex-mari ne lui accorde enfin le guet, ce divorce religieux juif qui la délivrerait de ses chaînes. Écartelée entre des pulsions amoureuses de plus en plus exigeantes et sa conscience, Anna se heurte sans cesse au poids de traditions qu’elle n’ose transgresser.
Entre lyrisme et ironie poignante, Éliette Abécassis analyse l’histoire d’une passion, d’autant plus fébrile qu’elle est faite d’un mélange d’acceptations et de refus, dessinant le portrait d’une femme tout à la fois libre et enchaînée.
Les devins de Margaret Laurence
2010
Manawaka (5)
Margaret Laurence
Littérature
10 h
Morag Gunn est une écrivaine à succès qui doit faire face au départ de sa fille, Pique, dix-huit ans. Installée en Ontario sur une ferme en bordure d’une rivière coulant « dans les deux sens », elle fait à travers une série d’allers-retours entre passé et présent le point sur les moments les plus douloureux ou les plus grisants de sa vie : son enfance en marge de la société dans la petite ville de Manawaka, sa relation avec Pique, avec Jules Tonnerre, un Métis chanteur de country, son rejet d’un mariage avilissant, sa découverte de l’écriture comme refuge…
Livre à tiroirs au ton prophétique, porté par une lucidité cruelle et belle à la fois, et par un lyrisme inégalé dans l’oeuvre de Margaret Laurence, Les Devins (Prix littéraire du Gouverneur général du Canada) est l’une des oeuvres les plus autobiographiques de l’écrivaine, qui y mêle avec ingéniosité et subtilité différentes voix. Ce livre, le dernier de l’auteure de L’ange de pierre, est considéré par Margaret Atwood comme l’un des meilleurs romans des temps modernes.
Stefan Zweig de Dominique Bona
2010
Dominique Bona
Bio
8 h
« Il y a un mystère Zweig. Comment cet écrivain des années trente, grand bourgeois à l’allure élégante et compassée, aux raffinements d’esthète, qui aurait dû en toute logique demeurer comme le prototype d’une époque révolue, a-t-il survécu à son temps, au point de séduire aujourd’hui des lecteurs de plus en plus jeunes ? Loin de connaître le sort de ses amis et contemporains, Jules Romains, Martin du Gard ou Arthur Schnitzler qui furent pourtant célèbres eux aussi, jadis, et de les rejoindre sur les étagères poussiéreuses des bibliothèques, il continue de captiver un public qui garde pour lui seul un engouement intact. » Européen convaincu et militant – il en a fait le combat de sa vie –, homme silencieux et réservé façonné par la Mitteleuropa, partisan d’une littérature non-engagée a contrario de ses pairs, Stefan Zweig fut un essayiste virtuose (son autobiographie Le Monde d’hier en est un exemple), un épistolier passionnant, un biographe contesté et surtout l’écrivain d’authentiques chefs-d’œuvre, nouvelles et romans confondus, où se mêlent amours perdues, peines égarées et sentiments confus. Au fil de cette biographie alerte, élégante et chargée de passion de l’écrivain juif autrichien, Dominique Bona s’approche au plus près de ce qui forme la substantifique moelle de l’œuvre zweigienne : un équilibre heureux entre la simplicité et l’érudition, entre le lyrisme et la concision, entre l’art de la commisération et celui d’échapper – toujours avec un égal brio – aux conventions.
Tout bouge autour de moi de Dany Laferrière
2011
Dany Laferrière
Littérature
2½ h
Le 12 janvier 2010, Dany Laferrière se trouvait à Port-au-Prince. Un an après, il témoigne de ce qu’il a vu. Sans pathos, sans lyrisme. Des “choses vues” qui disent l’horreur, mais aussi le sang-froid des Haïtiens. Que reste-t-il quand tout tombe ? La culture. Et l’énergie d’une forêt de gens remarquables.
Le monde à l'endroit de Ron Rash
2012
Ron Rash
Littérature
5 h
Travis Shelton, 17 ans, découvre un champ de cannabis en allant pêcher la truite au pied de Divide Mountain, dans les Appalaches. C’est un jeu d’enfant d’embarquer quelques plants sur son pick-up. Trois récoltes scélérates plus tard, Travis est surpris par le propriétaire, Toomey, qui lui sectionne le tendon d’Achille, histoire de lui donner une leçon.
Mais ce ne sera pas la seule de cet été-là : en conflit ouvert avec son père, cultivateur de tabac intransigeant, Travis trouve refuge dans le mobile home de Leonard, un prof déchu devenu dealer. L’occasion pour lui de découvrir les lourds secrets qui pèsent sur la communauté de Shelton Laurel depuis un massacre perpétré pendant la guerre de Sécession. Confronté aux ombres troubles du passé, Travis devra également affronter les épreuves du présent.
Le père, Toomey, Leonard, trois figures qui incarnent chacune une forme d’autorité masculine, vont tragiquement façonner son passage à l’âge d’homme.
Ce roman, le troisième de Ron Rash - après Un pied au paradis et Serena - à être traduit en français, confirme par son lyrisme âpre que cet écrivain est avant tout un poète, ardent défenseur de sa terre et de la mémoire de celle-ci.
La moitié du paradis de James Lee Burke
2012
James Lee Burke
Policier
6½ h
Trois jeunes gens en Louisiane. Avery Broussard est l’ultime héritier d’une famille de propriétaires terriens déclassée. Affligé d’un penchant pour la bouteille, il tombe pour trafic d’alcool. J.P. Winfield est musicien itinérant. Une rencontre de hasard le propulse vers la gloire, mais il sombre dans la drogue et sa descente aux enfers sera à la mesure de son ascension. Toussaint Boudreaux enfin, docker noir boxeur à ses heures, accepte un petit boulot louche qui le conduit dans un camp de prisonniers où il retrouve Avery Broussard. Trois jeunes gens dont le destin est lié après avoir basculé presque par hasard, victimes de leurs faiblesses ou des circonstances. Si aucun d’eux n’est un saint, ils ne sont pas non plus des démons. Pourtant, ils connaîtront l’enfer tous les trois...
La Moitié du paradis est le premier roman de James Lee Burke. Le lyrisme, l’élégance et l’humanisme qui caractériseront son œuvre y sont déjà très perceptibles.
L'orangeraie de Larry Tremblay
2013
Larry Tremblay
Littérature
2 h
« Quand Amed pleure, Aziz pleure aussi. Quand Aziz rit, Amed rit aussi. » Ces frères jumeaux auraient pu vivre paisiblement à l’ombre des orangers. Mais un obus traverse le ciel, tuant leurs grands-parents. La guerre s’empare de leur enfance et sépare leurs destins. Amed, à moins que ce ne soit Aziz, devra consentir au plus grand des sacrifices.
Conte moral, fable politique, L’Orangeraie est un roman où la tension ne se relâche jamais. Un texte à la fois actuel et hors du temps qui possède la force brute des grandes tragédies et le lyrisme des légendes du désert. L’Orangeraie a remporté plusieurs prix dont le Prix des libraires du Québec, le Prix littéraire des collégiens et le Prix du Club des Irrésistibles.
Zone 1 de Colson Whitehead
2014
Colson Whitehead
Fantastique
6 h
La Dernière Nuit a eu lieu. Le fléau s’est répandu. Et dans le désert du monde d’après, les rares humains survivants luttent au jour le jour pour échapper aux zombs, ces morts-vivants cannibales et contagieux.
Pourtant, l’espoir commence à renaître. Dans la Zone 1, tout en bas de Manhattan, Mark Spitz et ses camarades ratisseurs éliminent les zombs traînards, première étape d’une patiente entreprise de reconquête. Mais la victoire est-elle seulement possible ? Et pour reconstruire quel monde ? Les personnages sont hantés par le passé, ou inversement refoulent le souvenir du cauchemar et des êtres perdus. Mais avant d’en être réduits à survivre, avaient-ils vraiment vécu ? Mark Spitz se sent fait pour ce chaos absurde grâce à sa médiocrité même, et éprouve une étrange empathie pour les traînards. Et parfois, il lui vient à l’esprit la pensée interdite…
Colson Whitehead offre ici un authentique et palpitant conte de terreur, dont la noirceur et la tension permanente sont accentuées par un humour macabre et sardonique, et une invention verbale exceptionnelle, faite d’argot militaire, d’euphémismes officiels, d’images audacieuses pour rendre compte de l’impensable, donner une forme au pire. Mais ce tableau d’apocalypse, cette fable aux multiples interprétations est aussi une méditation sur ce qui fonde l’humanité. En vrai moraliste, Colson Whitehead pose ici plus crûment que jamais la même question lancinante : que faisons-nous de nos vies ? Et la démesure de l’horreur confère à cette représentation un lyrisme endeuillé, une gravité et une puissance proprement visionnaires.              
Personne ne se sauve tout seul de Margaret Mazzantini
2014
Margaret Mazzantini
Littérature italienne
3½ h
Autopsie du désamour, par la plus fiévreuse des plumes italiennes.
«  Dis-le.
– Quoi ?
– Dis que tu ne m’aimes plus. Dis-le maintenant que nous avons fait la paix... Comme ça je pourrai le digérer.
Elle lui sourit avec ces dents qui ont avalé le paradis.
– Je ne t’aime plus, Gaetano. Il acquiesce et rit avec elle... puis ses yeux se ferment et se gonflent tout entiers, comme ceux des enfants.
– Dis-le, toi aussi.
– Je ne peux pas le dire.
– Dis-le.
– Je ne t’aime plus, Delia.
– Tu vois... On peut le dire. »
Dans la veine d’Écoute-moi, Margaret Mazzantini renoue avec le roman sentimental. Elle nous offre ici l’autobiographie d’une génération : l’histoire des cendres et des flammes d’un couple contemporain. Sans la peur du lyrisme, sans l’écueil du pathos.
Quand l'amour ne suffit plus de Anna Jane
2015
Anna Jane
Romance
1 h
L’Amour : Sentiment inconditionnel d’affection et d’attirance. Émotion la plus puissante qu’il nous est donné de ressentir dans une vie. À l’origine de nos plus belles rencontres, il peut nous ouvrir les portes de nos plus grands bonheurs mais aussi de nos plus douloureuses trahisons. Parfois, bien que brûlant en nous, il ne suffit plus à nous faire avancer dans la même direction. D’autres fois, il s’estompe, tout simplement.
Adelia et Lucas ont découvert tout ça à leurs dépens…
 
 
Born to run de Bruce Springsteen
2016
Bruce Springsteen
Bio
12 h
En 2009, Bruce Springsteen et le E Street Band jouent à la mi-temps du Super Bowl. L’expérience est tellement grisante que Bruce décide d’écrire à ce sujet. C’est ainsi qu’a commencé cette extraordinaire autobiographie.
Au cours des sept années écoulées, Bruce Springsteen s’est, en secret, consacré à l’écriture de l’histoire de sa vie, apportant à ces pages l’honnêteté, l’humour et l’originalité qu’on retrouve dans ses chansons.
Il décrit son enfance, dans l’atmosphère catholique de Freehold, New Jersey, la poésie, le danger et les forces sombres qui alimentaient son imagination, jusqu’au moment qu’il appelle Le Big Bang : la première fois qu’Elvis Presley passe à la télévision, au Ed Sullivan Show. Il raconte d’une manière saisissante l’énergie implacable qu’il a déployée pour devenir musicien, ses débuts dans des groupes de bar à Asbury Park et la naissance du E Street Band. Avec une sincérité désarmante, il raconte aussi pour la première fois les luttes personnelles qui ont inspiré le meilleur de son oeuvre et nous montre que la chanson Born to Run révèle bien plus que ce qu’on croyait.
Born to Run sera une révélation pour quiconque apprécie Bruce Springsteen, mais c’est bien plus que le témoignage d’une rock star légendaire. C’est un livre pour les travailleurs et les rêveurs, les parents et les enfants, les amoureux et les solitaires, les artistes, les dingues et quiconque ayant un jour voulu être baptisé dans les eaux bénies du rock’n’roll.
Rarement un artiste avait raconté son histoire avec une telle force et un tel souffle. Comme nombre de ses chansons (Thunder Road, ’Badlands, ’Darkness on the Edge of Town, The River, Born in the USA, The Rising, The Ghost of Tom Joad, pour n’en citer que quelques-unes), l’autobiographie de Bruce Springsteen est écrite avec le lyrisme d’un auteur/compositeur singulier et la sagesse d’un homme qui a profondément réfléchi à ses expériences.
Les buveurs de lumières de Jenni Fagan
2017
Jenni Fagan
Littérature étrangère
5 h
Le monde entre dans l’âge de glace, il neige à Jérusalem et les icebergs dérivent le long des côtes. Pour les jours sombres qui s’annoncent, il faut faire provision de lumière – neige au soleil, stalactites éclatantes, aurores boréales.
Dylan, géant barbu et tatoué, débarque au beau milieu de la nuit dans la petite communauté de Clachan Fells, au nord de l’Écosse. Il a vécu toute sa vie dans un cinéma d’art et essai à Soho, il recommence tout à zéro. Dans ce petit parc de caravanes, il rencontre Constance, une bricoleuse de génie au manteau de loup dont il tombe amoureux, et sa fille Stella, ex-petit garçon, en pleine tempête hormonale, qui devient son amie. Autour d’eux gravitent quelques marginaux, un taxidermiste réac, un couple de satanistes, une star du porno. Les températures plongent, les journaux télévisés annoncent des catastrophes terribles, mais dans les caravanes au pied des montagnes, on résiste : on construit des poêles, on boit du gin artisanal, on démêle une histoire de famille, on tente de s’aimer dans une lumière de miracle. Dans ce roman éblouissant au lyrisme radical, peuplé de personnages étranges et beaux, Jenni Fagan distille une tendresse absolue qui donne envie de hâter la fin du monde.
 
 
La colère de Kurathi Amman de Meena Kandasami
2017
Meena Kandasami
Littérature étrangère
4 h
« Tu veux que je comprime la tragédie au format Twitter ? Comment peut-on se glisser ainsi au coeur des ténèbres ? »
Comment transformer un drame en fiction ? Pourquoi écrire sur une tuerie qui a eu lieu il y a plus de quarante ans en Inde et sur ses quarante-quatre victimes oubliées par l’histoire ?
À travers les voix aussi diverses que celles des intouchables ou des propriétaires terriens, l’auteur décrit ce massacre, se plaçant sous le patronage de l’irascible déesse Kurathi Amman. Au-delà de l’émotion et de la colère provoquées par ces faits, l’auteur pose la question de la fiction et de ses limites en n’hésitant pas à malmener son lecteur.
Ce roman tendu, entre rage contenue, lyrisme et humour grinçant, nous donne un aperçu des forces qui ont contribué à la création de l’Inde moderne.
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