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Liste des livres

Emballage cadeau de Frédéric Dard
1971
San-Antonio (77)
Frédéric Dard
Policier
16
3½ h
Généralement, l’éditeur demande à l’auteur de pondre un texte vachement alléchant pour placarder à cet endroit.
Moi, à force, ça me fait tarter, ce batelage de foire. Que si ça continue je te vous fous la photo en couleurs de mon scoubidouverseur à la place du blabla demandé. Pas grandeur nature, évidemment, le format permettrait pas.
Si vous avez pas confiance dans la munificence de ce livre ; si vous êtes pas intim’ment con-vingt-cul que l’histoire ci-devante est pleine de coups de théâtre, de gonzesses habillées d’un timbre-poste, de descriptions à la mords-moi le neutron et de calembredouilles, alors finissez de me tripoter avec vos mains sales, reposez-moi sur le rayon où que vous m’avez pris et foncez dans le fond du magasin acheter la vie de Sainte-Tignasse de Loyola.
Je veux plus mettre ma prose en vitrine, moi !
J’ai ma dignité, moi !
Ou en tout cas Je fais comme si !
Le vagabond qui passe sous une ombrelle trouée de Jean d'Ormesson
1978
Jean d'Ormesson
Bio
5½ h
Dans ce livre - est-ce un roman ? est-ce un essai ? - l’auteur d’Au plaisir de Dieu
fait un bilan plein d’humour et de malice de sa propre vie, de sa réussite éclatante, qui le surprend lui-même. Il évoque d’abord la mémoire de son père, ambassadeur de France, dont il trace un admirable portrait.
Qui est ce «vagabond» qui passe sinon Jean lui-même ? Quand dit-il la vérité ? Quand rêve-t-il ? La jeune Irlandaise Lady Ann a-t-elle existé ? A-t-elle connu avec Lord Fitz-Gerald, colonel aux Gardes, un amour tragique ? Leur histoire est si belle que nous ne cherchons pas à démêler la fiction de la réalité.
Autre épisode étonnant de ce livre, c’est celui de l’arrivée des Vikings au Pérou, au Xe siècle. Cette épopée maritime est un chapitre de La Gloire de l’Empire, alors que l’histoire de Lady Ann est un chapitre d’Au plaisir de Dieu. L’histoire, la poésie, les deux sources d’inspiration de l’écrivain.
Ce livre, comme seul un fervent de Chateaubriand pouvait en écrire (la prose de Jean nous fait penser plus d’une fois à celle du vicomte - au fait, sont-ils parents ?), s’achève sur une profession de foi religieuse que l’on ne peut lire sans émotion. Et de dessous son ombrelle trouée, le vagabond prestigieux nous jette un regard plein d’ironie et d’amitié.         
Le gant maudit de Ngaio Marsh
1986
Roderick Alleyn (22)
Ngaio Marsh
Policier
3½ h
Dans Le Guide du polar, Jacques Baudou relève que P.D. James s’est fortement inspirée de Roderick Alleyn pour créer son héros Adam Dalgliesh. Il ajoute que « Ngaio Marsh se différencie des autres auteurs de l’âge d’or britannique par le soin qu’elle apporte à la peinture de ses personnages, sa profondeur psychologique, l’élégance de sa prose ». Il cite enfin Dorothy C. Disney pour qui « entre les mains ironiques et pleines d’esprit de Ngaio Marsh, le roman policier s’avère une littérature civilisée ». C’est assez dire combien Roderick Alleyn mérite le titre de gentleman détective !
Petites Proses de Michel Tournier
1986
Michel Tournier
Littérature
3 h
A propos de l’amour, il disait : « Il y a un signe infaillible auquel on reconnaît qu’on aime quel-qu’un d’amour, c’est quand son visage vous inspire plus de désir physique qu’aucune autre partie de son corps. »
S’il avait eu une tombe, voici l’épitaphe qu’il aurait voulu qu’on y inscrivît : Je t’ai adorée, tu me l’as rendu au centuple. Merci, la vie !
La petite marchande de prose de Daniel Pennac
1990
Malaussène (3)
Livre Inter 1990
Daniel Pennac
Policier
6 h
« “L’amour, Malaussène, je vous propose l’amour !” L’amour ? J’ai Julie, j’ai Louna, j’ai Thérèse, j’ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J’ai Julius et j’ai Belleville..."Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c’est l’amour avec un grand A que je vous offre : tout l’amour du monde !"Aussi incroyable que cela puisse paraître, j’ai accepté. J’ai eu tort. »
Transformé en objet d’adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d’un best-seller dont il est censé être l’auteur. Vol de manuscrit, vengeance, passion de l’écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires, La petite marchande de prose est un feu d’artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans. 
 
 
Cristal Express de Bruce Sterling
1991
Bruce Sterling
SF
5½ h
« La technologie a libéré des forces terrifiantes qui sont en train de déchirer la société. »
Dans ce panorama de huit nouvelles qui s’échelonnent du proche futur d’une Terre globalisée par les multinationales, l’intelligence artificielle et les réseaux télématiques, jusqu’à l’avenir plus lointain d’une galaxie colonisée par les Morphos et les Mécas, les deux factions rivales de La Schismatrice, Bruce Sterling nous livre les visions que lui inspire notre fin de siècle. Amplification cybernétique contre biogénétique, espionnage psychotronique et dictatures écologiques, délires d’ingénieurs devenus rêves romantiques : autant d’“éclats scintillants de prose fractale” où se lisent les mutations et les conflits d’un monde en constante évolution.
Le Décaméron de Jean Boccace
1994
Jean Boccace
Littérature italienne
17 h
L’histoire commence par la rencontre de dix amis, sept femmes et trois hommes, réfugiés dans une villa, aux environs de Florence, afin d’échapper à une épidémie de peste. Chacun d’entre eux racontera des histoires, pour passer le temps, et poncturera la fin de chaque journée en chantant une canzone. La retraite, qui dure dix jours, donne naissance à cent nouvelles pleines d’esprit et de raffinement. L’auteur s’inspire de fabliaux français, de textes de l’Antiquité grecque et romaine et du folklore. Cette oeuvre majeure de Boccace est souvent considérée comme fondatrice de la prose italienne.
Rien que du bonheur de Laurie Colwin
2008
Laurie Colwin
Littérature étrangère
2½ h
Dans une prose minimaliste, Laurie Colwin décrit le quotidien des new-Yorkais branchés et ce qu’il advient d’eux lorsqu’un grain de sable vient faire légèrement grincer la mécanique. Entre un mari esseulé découvrant en l’absence de sa femme la magie de la télévision, des gâteaux surgelés et des petites secrétaires, un père de famille obsédé par les ragondins peuplant le détroit où se baignent ses enfants ou un petit ami anxieux donnant à tous les objets le nom de celui qu’il prend pour l’amant de celle qu’il aime, Laurie Colwin jette un regard ironique et subtil sur les relations humaines. Les personnages de Laurie Colwin ne sont jamais plus émouvants, sous sa plume ironique, qu’à travers leurs défauts et leurs contradictions, leurs petites faiblesses qui viennent enrayer doucement la petite musique de leur vie.
Le Mont Crépitant de Osamu Dazai
2009
Osamu Dazai
Littérature japonaise
2 h
Voici des contes populaires qui figurent parmi les plus célèbres au Japon et auxquels le grand écrivain Dazai Osamu (1909-1948) donne une interprétation personnelle par la voix d’un narrateur quelque peu original, censé les lire à sa fille dans un abri anti-aérien.
 
 
Trois femmes puissantes de Marie NDiaye
2009
Goncourt 2009
Marie NDiaye
Littérature
5½ h
Trois récits, trois femmes qui disent non. Elles s’appellent Norah, Fanta, Khady Demba. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible.
L’art de Marie NDiaye apparaît ici dans toute sa singularité et son mystère. La force de son écriture tient à son apparente douceur, aux lentes circonvolutions qui entraînent le lecteur sous le glacis d’une prose impeccable et raffinée, dans les méandres d’une conscience livrée à la pure violence des sentiments.
 
 
Poésie de Michel Houellebecq
2010
Michel Houellebecq
Littérature
1½ h
Juxtaposant librement prose, versets et versification classique (sous la forme le plus souvent de l’octosyllabe et de l’alexandrin), la poésie de Michel Houellebecq est, tout autant que son oeuvre romanesque, fortement ancrée dans le monde contemporain. Elle lui sert d’ailleurs souvent de matrice. Ainsi, plusieurs poèmes du Sens du combat annoncent des scènes des Particules élémentaires, publié deux ans plus tard (“Si calme, dans son coma...” évoque la mort d’Annabelle, tout comme La longue route de Clifden préfigure les chapitres terminaux). Et si “la vie est rare”, le bonheur y demeure cependant, dans Renaissance (1999) tout autant que dans Plateforme (2001), un horizon possible.
Les amants de la Toussaint de Juan Gabriel Vásquez
2011
Juan Gabriel Vásquez
Littérature étrangère
4 h
Un écrivain colombien est le témoin involontaire d’un drame familial qui le marquera à jamais. Après avoir passé la nuit avec une inconnue, un chasseur comprend qu’il lui faut à tout prix sauver son mariage. Un homme se suicide au cours d’une partie de chasse et son fantôme brise la vie d’un couple qui se croyait heureux. Une femme ayant perdu sa fille s’efforce de croire encore à l’amour, même s’il n’est qu’une illusion. A Paris et dans les Ardennes belges, où se déroulent ces histoires, l’atmosphère est comme engourdie, mais il suffit d’un frôlement, d’une rencontre, d’un objet déplacé, pour que les personnages se découvrent tout à coup à eux-mêmes. La prose subtile de Juan Gabriel Vasquez explore la solitude et le désamour en sept longs récits aussi denses et profonds que des romans.
Astrid et Veronika de Linda Olsson
2012
Linda Olsson
Littérature étrangère
4½ h
Veronika, écrivain, la trentaine, quitte la Nouvelle-Zélande pour revenir en Suède, son pays natal, afin de se reconstruire et d’y achever son roman.
Elle loue une maison isolée en pleine campagne, avec pour seule voisine une vieille dame, Astrid, une octogénaire qui vit en quasi ermite et l’observe s’installer avec retenue.
Au fil des saisons, les deux femmes nouent pourtant une amitié improbable qui va bouleverser leur vie. Par petites touches, elles se racontent les drames de leurs vies et leurs inavouables secrets.
Ce faisant, elles se libèrent du poids du passé et, surtout, réussissent à se souvenir des belles choses qu’elles croyaient oubliées à jamais : un sourire, une musique de Brahms, la beauté de l’amour...
Ce roman sensible et délicat, servi par une belle prose, s’attache à la vie de deux femmes recluses dans leur solitude qui s’ouvrent de nouveau au monde.
La mort de Mignonne de Marie Hélène Poitras
2012
Marie Hélène Poitras
Littérature
2½ h
Après Soudain le Minotaure (Prix Anne-Hébert 2003), Marie Hélène Poitras livre douze histoires mettant en scène des personnages au bord de la désillusion, tous à la recherche d’une sorte de grâce, que seuls les plus chanceux atteignent. Bestiaire sombre, gonflé d’une énergie proche de celle de l’adolescence, La mort de Mignonne et autres histoires trouve son équilibre entre brutalité et candeur, fébrilité et fatalité. Car dans ces univers, la lumière finit toujours par s’infiltrer, dût-elle s’échapper d’une lézarde ou entrer par une fenêtre sale.
Entre prose américaine et poésie d’Enfants du paradis, l’écriture de Marie Hélène Poitras révèle ces moments de détresse douce ou enrageante, ces instants affolants où les contours du rêve se déchirent au contact de la réalité. Douze histoires délicates pleines de bêtes, de désir et d’humanité.
Le rideau de Milan Kundera
2012
Milan Kundera
Essai
2½ h
Un rideau magique, tissé de légendes, était suspendu devant le monde. Cervantes envoya don Quichotte en voyage et déchira le rideau. Le monde s’ouvrit devant le chevalier errant dans toute la nudité comique de sa prose... C’est en déchirant le rideau de la préinterprétation que Cervantes a mis en route cet art nouveau ; son geste destructeur se reflète et se prolonge dans chaque roman digne de ce nom ; c’est le signe d’identité de l’art du roman.
Pixel Juice de Jeff Noon
2012
Jeff Noon
SF
5½ h
Voici cinquante histoires étranges, frappantes, dérangeantes ou carrément bizarres nées dans les zones troubles de la médiasphère et aux marges de la “dance culture”. Contes de fées urbains, modes d’emploi de machines disparues, grands huits ivres de mots, rappels de produit, pubs pour des objets improbables, et dub remix conceptuels; Jeff Noon explore les pouvoirs musicaux du langage pour créer de la magie en prose.
Les Visages de l'humanité de Jean-Jacques Pelletier
2012
Jean-Jacques Pelletier
Thriller
9½ h
Partout sur la planète, des cadavres sont retrouvés dans des body bags. Entre leurs mains, un sachet de thé. Les Tea-Baggies… Ce qui frappe le plus ceux qui les voient, c’est la disparition de leur visage ! Un groupe antimusulman en réclame la paternité : les Tea-Baggers…
À Montréal, un militant de Gaz de Shit est brutalement assassiné. Contre toute attente, les soupçons se portent sur Victor Prose, un écrivain qui collabore avec l’organisation écologiste. Son ami, l’ex-inspecteur Gonzague Théberge, peut difficilement lui venir en aide : maintenant retraité, il est lui-même en butte à l’hostilité du nouveau directeur du SPVM.
Mais un malheur n’arrive jamais seul. La femme de Théberge est victime d’un attentat terroriste ! Les Tea-Baggies se multiplient. Tout comme les manifestations de Neutralize Wall Street et d’autres groupes d’Indignés extrêmes. Un autre membre de Gaz de Shit est assassiné. Théberge est à son tour soupçonné de meurtre.
Prose et Théberge, aidés de quelques amis, tentent de trouver ce qui relie tous ces attentats, de découvrir à qui ils profitent. Dans leur quête, ils seront aidés par la mystérieuse Natalya, la nouvelle amie de Prose. Sauf que celle-ci, à l’insu de tous, est une tueuse professionnelle.
Quelle est sa vraie mission ? Pour quelle raison a-t-elle approché Prose ? Pourra-t-elle l’aider à démêler cet écheveau de complots avant que l’étau ait fini de se resserrer sur lui et sur Théberge ? Le désire-t-elle seulement ?
Charlotte Delbo de Violaine Gelly
2013
Violaine Gelly (et Paul Gradvhol)
Historique
5 h
Aux États-Unis, elle est considérée comme l’équivalent d’un Primo Levi. En France, son œuvre littéraire et théâtrale est lue et jouée depuis quarante ans. Mais qui connaît réellement Charlotte Delbo, morte en 1985 ? Pour la première fois, une biographie rend hommage à cette femme d’exception.
Secrétaire de Louis Jouvet, résistante communiste, elle est arrêtée en 1942 par la police française en compagnie de son mari, Georges Dudach, fusillé quelques mois plus tard. Elle a 28 ans et lui dit adieu dans une cellule de la prison de la Santé. Ce qui l’attend, elle, c’est la déportation : elle fait partie du convoi du 24 janvier 1943, le seul convoi de femmes politiques à avoir jamais été envoyé à Auschwitz. Sur les 230 déportées, seules 49 reviennent, après 27 mois de captivité. Charlotte Delbo se jure alors d’être celle qui témoignera de l’incroyable sororité qui les a unies et leur a permis de survivre. Dans toute son œuvre – en prose ou en vers –, elle dit et célèbre le courage de ces femmes. Militante passionnée des droits de l’homme, elle ne cessera plus de combattre les injustices et de mettre sa plume au service des plus faibles.
Charlotte Delbo, une conscience dans le siècle.
Choses dont je me souviens de Natsume Sôseki
2013
Natsume Sôseki
Littérature japonaise
2½ h
Certains livres, parfois, semblent portés par l’aile frémissante d’un oiseau. En voici un, né de la joie intense d’avoir échappé à la mort. En 1910, hospitalisé pour une grave maladie qui met ses jours en danger, Sôseki note au quotidien l’évolution de son état et ses réflexions. Choses dont je me souviens. Ce qu’il tente de retenir avec tant de hâte, malgré son extrême faiblesse, c’est bien sûr le miracle de la vie rendue, mais surtout la paix du cœur, la clarté pleine de grâce qu’a atteinte sa conscience libérée de la pression de la vie réelle par cette expérience si particulière de la maladie.Si je fais le compte des occasions où j’ai pu me dire au cours de ma vie qu’une chose m’avait rendu réellement heureux, réellement reconnaissant, réellement humble, je m’aperçois qu’elles sont infiniment rares. Mon souhait le plus cher est de conserver intacts dans le fond de mon cœur, le plus longtemps possible, ces sentiments privilégiés qui m’habitaient alors…Si ce texte, prose entremêlée de poèmes,a une tonalité unique dans l’œuvre de Sôseki, c’est que l’écrivain en a fait la mémoire du bonheur.
La foi d'un écrivain de Joyce Carol Oates
2013
Joyce Carol Oates
Bio
2½ h
Avec plus de quatre-vingts ouvrages à son crédit et une place de premier plan dans la littérature américaine, Joyce Carol Oates se voie souvent poser la question : comment devient-on écrivain ? Bien que le travail de l’imagination demeure un mystère, Oates fournit, à travers ce livre, un certain nombre de réponses à tous ceux qui s’interrogent sur l’acte d’écrire et le processus de création. Traitant non seulement de l’inspiration, mais aussi de la mémoire, de l’autocritique et de l’« unique pouvoir de l’inconscient », Oates aborde la manière dont le langage, les idées et l’expérience se rassemblent pour créer une œuvre. Sur un plan plus personnel, elle évoque ses premiers pas – dès sa plus tendre enfance – dans le domaine de l’écriture, offre de précieux conseils aux jeunes écrivains, et s’amuse presque à décrire les affres de l’auteur au travail. Et si, tout au long de ces pages, court le fil du doute et de l’humilité, s’affirme aussi une certitude : l’inspiration et l’énergie – et même le génie – sont rarement suffisants pour produire une œuvre d’art littéraire : car faire de la prose est aussi un métier, et un métier doit s’apprendre…
La saison de l'ombre de Léonara Miano
2013
Femina 2013
Léonara Miano
Littérature
4½ h
« Si leurs fils ne sont jamais retrouvés, si le ngambi ne révèle pas ce qui leur est arrivé, on ne racontera pas le chagrin de ces mères. La communauté oubliera les dix jeunes initiés, les deux hommes d’âge mûr, évaporés dans l’air au cours du grand incendie. Du feu lui-même, on ne dira plus rien. Qui goûte le souvenir des défaites ? »
Nous sommes en Afrique subsaharienne, quelque part à l’intérieur des terres, dans le clan Mulungo. Les fils aînés ont disparu, leurs mères sont regroupées à l’écart. Quel malheur vient de s’abattre sur le village ? Où sont les garçons ? Au cours d’une quête initiatique et périlleuse, les émissaire du clan, le chef Mukano, et trois mères courageuses, vont comprendre que leurs voisins, les BWele, les ont capturés et vendus aux étrangers venus du Nord par les eaux.
Dans ce roman puissant, Léonora Miano revient sur la traite négrière pour faire entendre la voix de celles et ceux à qui elle a volé un être cher. L’histoire de l’Afrique subsaharienne s’y drape dans une prose magnifique et mystérieuse, imprégnée du mysticisme, de croyances, et de « l’obligation d’inventer pour survivre. »
Comme les amours de Javier Marias
2013
Javier Marias
Littérature étrangère
7½ h
Chaque matin, dans le café où elle prend son petit déjeuner, l’éditrice madrilène María Dolz observe un couple qui, par sa complicité et sa gaieté, irradie d’un tel bonheur qu’elle attend avec impatience, jour après jour, le moment d’assister en secret à ce spectacle rare et réconfortant.
Or, l’été passe et, à la rentrée suivante, le couple n’est plus là. María apprend alors qu’un malheur est arrivé. Le mari, Miguel Desvern, riche héritier d’une compagnie de production cinématographique, a été sauvagement assassiné dans la rue par un déséquilibré. Très émue, elle décide de sortir de son anonymat et d’entrer en contact avec sa femme, Luisa, qui est devenue un être fragile, comme anesthésié par la tragédie. Dans l’entourage de Luisa, María rencontre Javier Díaz-Varela, le meilleur ami de Miguel, et elle comprend vite que les liens que cet homme tisse avec la jeune veuve ne sont pas sans ambiguïté. Bien au contraire : cette relation jette une ombre troublante sur le passé du couple, sur la disparition de Miguel, sur l’avenir de Luisa et même sur celui de María.
Servie par une prose magistrale, habile à sonder les profondeurs de l’âme humaine mais aussi à tenir son lecteur en haleine, cette fable morale sur l’amour et la mort ne peut que nous rappeler, par son intensité, les meilleures pages d’Un cœur si blanc ou de Demain dans la bataille pense à moi. Comme par le passé, Javier Marías y dialogue avec les tragédies de Shakespeare mais également avec Le Colonel Chabert de Balzac dont il nous offre ici une lecture brillante, complètement inattendue et strictement contemporaine.
Mydriase - Vers les icebergs de Jean-Marie Gustave Le Clézio
2014
Jean-Marie Gustave Le Clézio
Essai
1 h
Au commencement, les yeux ne voient pas. Ils sont ouverts, entre les rideaux des paupières, mais ils sont noirs. Ils n’ont pas de lumière. Les yeux ne servent pas. Ils ne sont pas faits pour voir. Quand on a appris cela, on n’a plus peur de l’ombre et du vide. Les yeux sont des moteurs pour aller dans l’autre sens, vers le futur, vers les pays inconnus, vers les rêves, les choses de cette nature. Dans Mydriase, la prose poétique de Le Clézio compose un chant envoûtant qui entraîne le lecteur vers des mondes parallèles et des visions tourbillonnantes, exploration vertigineuse d’un univers qui n’est pas sans relations avec les gouffres qu’explora Henri Michaux. Ce dernier est d’ailleurs, littéralement, au coeur de Vers les icebergs. Fasciné par la parole de Michaux, Le Clézio file le “poème du poème” de Michaux, Iniji, et laisse naître la parole du poète : plus qu’une simple analyse, un acte de compréhension total.
Après l'orage de Selva Almada
2014
Selva Almada
Littérature étrangère
2 h
Un garage au milieu de nulle part, dans le nord de l’Argentine. La chaleur est étouffante, les carcasses de voiture rôtissent au soleil, les chiens tournent en rond. Le révérend Pearson et sa fille Leni, seize ans, sont tombés en panne ; ils sont bloqués là, le temps que la voiture soit réparée. El Gringo Brauer s’échine sur le moteur tandis que son jeune protégé Tapioca le ravitaille en bières fraîches et maté.
Dans ce huis-clos en plein air, le temps est suspendu, entre deux, l’instant est crucial : les personnages se rencontrent, se toisent, s’affrontent. C’est peut-être toute leur vie qui se joue là, sur cette route poussiéreuse, dans ce paysage hostile et désolé, alors que l’orage approche.
Selva Almada signe ici un premier roman époustouflant de maîtrise, dans une prose sobre, cinématographique, éminemment poétique.
Azami de Aki Shimazaki
2015
Aki Shimazaki
Littérature
1½ h
Mitsuo Kawana, la jeune trentaine, est étonné quand il croise par hasard Gorô Kida, un ancien camarade de classe devenu le président d’une importante compagnie. Il est encore plus surpris lorsque celui-ci l’invite dans un club très sélect où travaille une autre ancienne amie d’école, la belle et mystérieuse Mitsuko, devenue entraîneuse. Mitsuo mène une carrière de rédacteur pour une publication culturelle en attendant l’occasion de fonder sa propre revue d’histoire. En dépit d’un certain détachement sexuel, il s’entend bien avec Atsuko, la mère de ses deux enfants. Il se contente de fréquenter les salons érotiques pour combler ses besoins. Mais ces récentes retrouvailles fortuites raviveront en lui les rêves et les désirs de jeunesse. Avec sa prose intimiste et précise, Aki Shimazaki explore cette fois ce que l’on devine derrière la paroi trop lisse des apparences.
Terres amères de Joyce Carol Oates
2015
Joyce Carol Oates
Littérature américaine
9½ h
Seize nouvelles brutales et décapantes, parfois insoutenables. Certes, la prose de Joyce Carol Oates n’a jamais été recommandée comme berceuse mais, en ce qui concerne ce recueil, les enfants auront intérêt à aller se coucher encore plus tôt car, très vite, Oates se montre sans pitié pour eux. Bien entendu, les véritables aficionados en redemanderont. Joyce Carol Oates a superbement disséqué le chagrin et le choc provoqués par la mort en 2008 de son premier mari, Ray Smith, et il n’est donc pas surprenant que la perte et le deuil soient les thèmes dominants de ce recueil rageur, dur et viscéralement dérangeant, écrit au lendemain du malheur. On y cherchera en vain la résignation de la veuve : Oates semble déterminée à nous convaincre que la femme en deuil est une sorte de coupable, une victime qui dans un sens mérite tout ce qui lui arrive (et ce n’est pas toujours tendre). La démonstration est réussie, et quel bonheur de lecture que ces pages qui font tomber les idoles et les clichés avec une santé, une énergie – et une plume – d’une jeunesse éblouissante.
Incandescences de Ron Rash
2015
Ron Rash
Littérature américaine
3½ h
Les douze nouvelles de ce recueil sont des portraits de désespoir rural, des tranches de vie oblitérées par la misère, le manque d’éducation, la drogue. Situées dans le décor sauvage et magnifique des Appalaches, déjà rencontré dans Le Monde à l’endroit et Une terre d’ombre, elles évoluent entre l’époque de la guerre de Sécession et nos jours. Elles décrivent avec une compassion affligée et lucide de pathétiques gestes de survie, une violence quotidienne banalisée par la pauvreté, des enfants sacrifiés par leurs parents au culte de la meth ou des actes meurtriers commis sous couvert de bonnes intentions. Elles parlent aussi de vieux mythes et des croyances qui perdurent dans cette contrée imperméable au progrès et à la modernité.
À mi-chemin entre le minimalisme de Raymond Carver et le gothique de William Faulkner, Ron Rash écrit une prose d’une noirceur poétique, laissant par instants entrevoir un éclair d’humanité même chez les êtres les plus endurcis.
Né en Caroline du Sud en 1953, Ron Rash est un poète, auteur de cinq recueils de nouvelles et de cinq romans, tous lauréats de prestigieux prix littéraires — Sherwood Anderson Prize, O. Henry Prize (deux fois), James Still Award, Novello Literary Award. Il est titulaire de la chaire John Parris d’Appalachian Studies à la Western Carolina University.
Incandescences a été récompensé en 2010 par le Frank O’Connor International Short Story Award.
Machine God de Jean-Jacques Pelletier
2015
Jean-Jacques Pelletier
Policier
8½ h
Qui avait intérêt à crucifier Mgr Ignatius Feelgood? Et pourquoi a-t-on présenté sa crucifixion en spectacle sur tous les écrans de Times Square? Calvin Chase, inspecteur du NYPD chargé de l’enquête, en a rapidement plein les bras. Les réseaux sociaux et les médias s’emballent. On accuse les musulmans. D’autres meurtres suivent. Des groupes radicaux, chrétiens et autres, se mobilisent. Des politiciens magouillent… Est-ce le début du djihad en terre américaine? Un complot des services secrets? L’amorce d’une guerre de religion? Natalya, une tueuse recyclée dans l’humanitaire, s’infiltre dans l’enquête. Deux autres meurtres-spectacles se produisent, à quelques jours d’intervalle. Comment arrêter cet engrenage? Et qui donc est le cerveau derrière ces actes terroristes? Rapidement, un nom émerge, Victor Prose. Les preuves de son implication se multiplient. Mais il demeure insaisissable… Prose est-il vraiment devenu ce terroriste dont la tête fait la une de tous les médias?
Les Jeunes mortes de Selva Almada
2015
Selva Almada
Littérature
2½ h
Années 80, dans la province argentine : trois crimes, trois affaires jamais élucidées qui prennent la poussière dans les archives de l’histoire judiciaire. Des “faits divers”, comme on dit cruellement, qui n’ont jamais fait la une des journaux nationaux. Les victimes sont des jeunes filles pauvres, encore à l’école, petites bonnes ou prostituées : Andrea, 19 ans, retrouvée poignardée dans son lit par une nuit d’orage ; María Luisa, 15 ans, dont le corps est découvert sur un terrain vague ; Sarita, 20 ans, disparue du jour au lendemain. Troublée par ces histoires, Selva Almada se lance trente ans plus tard dans une étrange enquête, chaotique, infructueuse ; elle visite les petites villes de province plongées dans la torpeur de l’après-midi, rencontre les parents et amis des victimes, consulte une voyante… Loin de la chronique judiciaire, avec un immense talent littéraire, elle reconstitue trois histoires exemplaires, moins pour trouver les coupables que pour dénoncer l’indifférence d’une société patriarcale où le corps des femmes est une propriété publique dont on peut disposer comme on l’entend. En toute impunité. À l’heure où les Argentins se mobilisent très massivement contre le féminicide (1808 victimes depuis 2008), ce livre est un coup de poing, nécessaire, engagé, personnel aussi. Mais c’est surtout un récit puissant, intense, servi par une prose limpide.
Là où les lumières se perdent de David Joy
2016
David Joy
Littérature américaine
5½ h
L’histoire sombre, déchirante et sauvage d’un jeune homme en quête de rédemption. Caroline du Nord. Dans cette région perdue des Appalaches, McNeely est un nom qui ne laisse pas indifférent, un nom qui fait peur, un nom qui fait baisser les yeux. Plus qu’un nom, c’est presque une malédiction pour Jacob, dix-huit ans, fils de Charly McNeely, baron de la drogue local, narcissique, violent et impitoyable. Amoureux de son amie d’enfance, Maggie Jenkins, Jacob n’a guère l’occasion de se montrer romantique. Il est le dauphin, il doit se faire craindre et respecter, régler les affaires de son père de la façon la plus expéditive qui soit.
Après un passage à tabac qui tourne mal, Jacob se trouve confronté à un dilemme : doit-il prendre ses responsabilités et payer pour ses actes afin d’aller vers la lumière, ou bien s’enfoncer encore dans les ténèbres en suivant la voie paternelle ? Alors que le filet judiciaire se resserre autour de lui, Jacob a encore l’espoir de sauver son âme pour mener une vie normale avec Maggie. Mais cela ne pourra se faire sans qu’il affronte son père, bien décidé à le retenir près de lui.
Avec ce premier roman aussi sombre que déchirant, qui évoque tout autant la série Top of the Lake que Seul le silence de R.J. Ellory, David Joy nous conte l’histoire d’un jeune homme qui tente par tous les moyens d’échapper à l’héritage de la violence et aux péchés de sa famille. Cette quête inoubliable de rédemption, où les frontières entre le bien et le mal, la vie et la mort sont aussi fragiles qu’invisibles, est transcendée par la puissance de l’écriture.
C’est en effet dans une prose à vif, lyrique et haletante que David Joy restitue l’infinie complexité des sentiments de son héros dans ce livre à la beauté désespérée, aux allures de chef-d’œuvre.
David Joy est né à Charlotte, en Caroline du Nord, en 1983.
Ils m'ont menti de Daniel Pennac
2017
Le cas Malaussène (1)
Daniel Pennac
Littérature
4 h
« Ma plus jeune sœur Verdun est née toute hurlante dans La Fée Carabine, mon neveu C’Est Un Ange est né orphelin dans La petite marchande de prose, mon fils Monsieur Malaussène est né de deux mères dans le roman qui porte son nom, ma nièce Maracuja est née de deux pères dans Aux fruits de la passion. Les voici adultes dans un monde on ne peut plus explosif, où ça mitraille à tout va, où l’on kidnappe l’affairiste Georges Lapietà, où Police et Justice marchent la main dans la main sans perdre une occasion de se faire des croche-pieds, où la Reine Zabo, éditrice avisée, règne sur un cheptel d’écrivains addicts à la vérité vraie quand tout le monde ment à tout le monde.
Tout le monde sauf moi, bien sûr. Moi, pour ne pas changer, je morfle. »
Benjamin Malaussène.
Sucre noir de Miguel Bonnefoy
2017
Miguel Bonnefoy
Littérature
2½ h
Dans un village des Caraïbes, la légende d’un trésor disparu vient bouleverser l’existence de la famille Otero. À la recherche du butin du capitaine Henry Morgan, dont le navire aurait échoué dans les environs trois cents ans plus tôt, les explorateurs se succèdent. Tous, dont l’ambitieux Severo Bracamonte, vont croiser le chemin de Serena Otero, l’héritière de la plantation de cannes à sucre qui rêve à d’autres horizons.
Au fil des ans, tandis que la propriété familiale prospère, et qu’elle distille alors à profusion le meilleur rhum de la région, chacun cherche le trésor qui donnera un sens à sa vie. Mais, sur cette terre sauvage, étouffante, la fatalité aux couleurs tropicales se plaît à détourner les ambitions et les désirs qui les consument.
Dans ce roman aux allures de conte philosophique, Miguel Bonnefoy réinvente la légende de l’un des plus célèbres corsaires pour nous raconter le destin d’hommes et de femmes guidés par la quête de l’amour et contrariés par les caprices de la fortune. Il nous livre aussi, dans une prose somptueuse inspirée du réalisme magique des écrivains sud-américains, le tableau émouvant et enchanteur d’un pays dont les richesses sont autant de mirages et de maléfices.
Les terres dévastées de Emiliano Monge
2017
Emiliano Monge
Littérature étrangère
6½ h
Un roman dérangeant sur la tragédie moderne des migrants.
Au milieu de la nuit et de la jungle mexicaine, des projecteurs s’allument : un groupe de migrants, trahis par leurs passeurs, est pris d’assaut par des trafiquants. Certains sont exécutés ; les autres, triés selon le sort qui leur est réservé, sont stockés dans des camions pour être livrés dans les montagnes alentour.
Sous la direction des deux chefs de bande, Estela et Epitafio, les convois prennent la route des montagnes. Façonnés par un passé que l’on devine odieux, ces amants contrariés jouissent de leur pouvoir et des souffrances qu’ils infligent. Obsédés l’un par l’autre, ils tentent vainement de communiquer, de se dire leur amour et leurs espoirs d’une nouvelle vie.
Tenu en haleine, le lecteur assiste à leur chute, naviguant entre les différents cercles de l’histoire – Estela et sa cargaison dans une direction, Epitafio dans une autre, son homme de main qui ourdit quelque vengeance, les jeunes passeurs qui répètent inlassablement leur triste tour, le macabre père Nicho dans l’orphelinat où tout a commencé – et le chœur des migrants, dont l’individualité s’effrite peu à peu et qui deviennent " sans voix, sans âme et sans nom “.
Dans ce récit où les êtres humains sont réduits à l’état de marchandises, où la violence règne, Emiliano Monge distille les essences d’une Amérique latine sauvage, met à nu l’horreur et la solitude, mais aussi l’amour, la loyauté et l’espérance qui combattent dans le cœur de l’être humain.
Tragédie moderne à la prose crue et rythmée, roman puissant, Les terres dévastées happent le lecteur dans un tourbillon à la fois émouvant et dérangeant.
Récompensé en 2016 par l’un des plus importants prix littéraires sud-américain, le prix Elena Poniatowska
Le sang et le pardon de Nadeem Aslam
2018
Nadeem Aslam
Littérature étrangère
7 h
Aux abords de la ville de Zamana, lorsqu’une fusillade éclate entre des tueurs pakistanais et un espion américain, la vie de Nargis bascule. Pris dans les tirs croisés, Massud, son mari, architecte comme elle, épris de beauté et de justice, meurt avant qu’elle ait pu lui avouer son terrible secret. Menacée par un officier des services du renseignement qui la somme d’accorder son pardon au meurtrier américain, Nargis craint que la vérité sur son passé n’éclate au grand jour. Car depuis quelque temps, du haut des minarets de la ville, un inconnu dévoile l’intimité de certains habitants. Dans un pays où les accusations de blasphème sont monnaie courante, ces dénonciations anonymes sèment la terreur parmi la population. Nargis prend alors la fuite en compagnie de deux jeunes gens, Helen, la chrétienne, et Imran, le mystérieux Cachemirien, à la recherche d’un îlot de paix et d’amour, loin de la violence et de la folie des hommes. Par la magie de cette prose lumineuse qui caractérise le style de Nadeem Aslam, le passé et le présent du Pakistan, marqués par la corruption, l’intolérance, mais aussi la résilience et l’espoir, se reflètent dans un même miroir.
Graine de sorcière de Margaret Atwood
2019
Margaret Atwood
Littérature
5 h
Injustement licencié de son poste de directeur du festival de Makeshiweg, au Canada, alors qu’il mettait en scène La Tempête de Shakespeare, Felix décide de disparaître. Il change de nom et s’installe dans une maisonnette au coeur de la forêt pour y panser ses blessures, pleurer sa fille disparue. Et préparer sa vengeance. Douze années passent et une chance de renaître se présente à Felix lorsqu’on lui propose de donner des cours de théâtre dans une prison. Là, enfin, il pourra monter La Tempête avec sa troupe de détenus, et tendre un piège aux traîtres qui l’ont détruit. Mais la chute de ses ennemis suffira-t-elle pour qu’il s’élève de nouveau ?
Le nouveau roman de Margaret Atwood, la grande dame des lettres canadiennes au succès phénoménal, est un hommage à Shakespeare à travers une prose sublime, déchirante et drôle à la fois.
Là où nous dansions de Judith Perrignon
2021
Judith Perrignon
Littérature
5½ h
Detroit, 2013. Ira, flic d’élite, contemple les ruines du Brewster Douglass Project où s’est déroulée son enfance. Tant d’espoirs et de talents avaient germé entre ces murs qu’on démolit. Tout n’est plus que silence sous un ciel où planent les rapaces. Il y a quelques jours, on y a découvert un corps - un de plus. Pour trouver les coupables, on peut traverser la rue ou remonter le cours de l’Histoire. Quand a débuté le démantèlement de la ville, l’abandon de ses habitants ?
La prose puissante de Judith Perrignon croise ici les voix, les époques, les regards, l’histoire d’une ville combative, fière et musicale que le racisme et la violence économique ont brisée.
La Traversée de Pajtim Statovci
2021
Pajtim Statovci
Littérature étrangère
5 h
Alors que l’Albanie bascule dans le chaos, Bujar, adolescent solitaire, décide de suivre l’audacieux Agim, son seul ami, sur la route de l’exil. Ensemble, ils quittent le pays pour rejoindre l’Italie.
C’est le début d’un long voyage, mais aussi d’une odyssée intérieure, une quête d’identité poignante. En repoussant chaque fois un peu plus les frontières du monde, les deux garçons se frottent à cette question lancinante : comment se sentir chez soi – à l’étranger comme dans son propre corps ? Deuxième roman du prodige finnois Pajtim Statovci, La Traversée puise dans le folklore albanais, le récit de voyage et les grands romans d’apprentissage pour nous livrer, dans une prose enivrante, une fiction juste et brûlante d’actualité.
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