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Liste des livres

Petit pays de Gaël Faye
2016
Fnac (roman) 2016
Goncourt (lycéens) 2016
Gaël Faye
Littérature
3½ h
En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…
« J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages... J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d’être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.
 
 
Zaïre adieu de Gérard De Villiers
1997
SAS (128)
Gérard De Villiers
Espionnage
18
4½ h
Les soldats tutsis étaient nerveux. Ils aperçurent le “prisonnier” tassé dans le 4x4 et le firent sortir à son tour. Tout à coup, sans crier gare, un des soldats lui assena en plein visage un coup de Kalachnikov qui lui fendit la joue jusqu’à l’os ! Il tomba à terre et, aussitôt, tous se mirent à le rouer de coups. Malko voulut s’interposer et se retrouva avec le canon d’une Kalach sur le ventre. Culasse en arrière, chargeur plein, à très très peu de temps de l’éternité !...
Le Jardin des larmes de Arnaud Delalande
2011
Arnaud Delalande
Littérature
6½ h
C’est notre histoire. Celle de ces hommes et femmes, souvent jeunes, qui partent au bout du monde défier le sort et combattre la souffrance. Ils s’engagent par idéal, ou pour se chercher eux-mêmes. Ils fuient parfois, pour mieux se trouver. Ils forment une nation invisible et admirée : les humanitaires.
En 1994, Lise, jeune sage-femme tourmentée, travaille au Rwanda pour le compte d’une ONG. Elle est témoin tensions entre Hutus et Tutsis, puis, très vite, des premiers crimes. Alors que le génocide commence, Lise est prise en otage et devient un enjeu pour les troupes de l’ONU...
Dix ans plus tard, au Sri Lanka, Sébastien découvre son nouveau métier - chef de mission - et sa nouvelle vie. Mais un matin, il reçoit l’appel d’un délégué présent sur les côtes. Une vague immense aurait englouti la région entière...
Deux personnages en quête de sens : Lise cherche l’amour et la maternité, et découvre cet impensable qui la changera à jamais ; Sébastien a quitté sa femme et son pays, pour trouver sa vérité, au milieu du chaos et de la mort. Arnaud Delalande mêle ces destins avec une force bouleversante. Traversant les pays, les époques, les crimes, nous découvrons, sans fard, les grandeurs et les misères de la condition d’humanitaire. Avec Lise et Sébastien, nous descendons dans le jardin des larmes. Où l’espoir et la paix tentent de renaître.
Arnaud Delalande nous offre une fresque brillante et généreuse, dans la lignée de La Cité de la joie, un hommage aux volontaires expatriés et aux rescapés des grandes tragédies. Que reste-t-il lorsque tout s’effondre ? Parviendrons-nous un jour à conjurer la violence et la souffrance ? Un roman choral saisissant de vérité.
Englebert des collines de Jean Hatzfeld
2014
Jean Hatzfeld
Littérature
1½ h
Jean Hatzfeld poursuit la chronique hypnotique du génocide tutsi dans la bourgade de Nyamata, au Rwanda. Il donne la parole à Englebert Munyambonwa, un personnage fantasque, rescapé des brousses, grand marcheur aussi érudit qu’alcoolique, qui arpente du matin au soir la grande rue.
Le récit, dans une langue étonnamment métaphorique et poétique, d’un homme accompagné de ses fantômes dans un vagabondage sans fin, parce que, dit-il : C’est ainsi désormais que je m’entends avec les gens et avec moi-même.
Là où tout se tait de Jean Hatzfeld
2021
Jean Hatzfeld
Récit
3 h
Sur les collines de Nyamata, Jean Hatzfeld part cette fois à la recherche des très rares Hutus qui ont résisté à la folie génocidaire au péril de leur vie. Au Rwanda, on les appelle abarinzi w’igihango, les gardiens du pacte de sang, ou parfois les Justes. Mais vingt-cinq ans après, ils restent des personnages silencieux, entourés de méfiance ; parce que aux yeux des Hutus ils incarnent la trahison, ou leur renvoient l’image de ce qu’ils auraient pu être, tandis que les Tutsis portent sur eux d’irréductibles soupçons et le plus souvent refusent d’admettre qu’il y ait eu des Hutus méritants. Beaucoup de sauveteurs ont été abattus par les tueurs, sans laisser de trace. Certains de ceux qui ont survécu racontent ici leurs histoires extraordinaires. Chacun trouve les mots pour relater ce chaos dans une langue étrange, familière et nourrie de métaphores, reconnaissable entre toutes pour ceux qui ont lu les précédents livres de l’auteur.
Une saison de machettes de Jean Hatzfeld
2003
Femina (essai) 2003
Jean Hatzfeld
Historique
5 h
Après avoir recueilli les récits des rescapés tutsis du génocide rwandais (Dans le nu de la vie. Prix France Culture) Hatzfeld, après de longs séjours sur place, dans la prison où ils étaient enfermés, la plupart déjà jugés, a fait parler les acteurs hutus du génocide, en l’occurrence une bande d’amis originaires de la même région qui, comme ils disent, sont allés « au boulot » ensemble, c’est-à-dire, ont, pendant plusieurs semaines, chaque jour, de la même façon que l’on va cultiver son champ, systématiquement « coupé » leurs « avoisinants », avec la claire idée de faire totalement disparaître les tutsis. Ils se sont confiés à l’auteur de façon complètement libre et directe sans soucis d’atténuer leur responsabilité, avec un naturel stupéfiant, y compris pour Hatzfeld. Jamais aucun « génocidaire » du siècle n’a témoigné de cette façon. C’est ce qui fait d’Une saison de machettes un livre exceptionnel, unique, d’une force sans exemple. On a là, éclairées par les commentaires précis de l’auteur, une sorte de saisie à la base des phénomènes qui conduisent des hommes ordinaires (l’un d’eux dit « bien naturels ») à exterminer de façon atroce et si possible jusqu’au dernier des voisins. Parmi les actes de barbarie, il y a une spécificité du génocide.
Notre-Dame du Nil de Scholastique Mukasonga
2012
Renaudot 2012
Scholastique Mukasonga
Littérature
4 h
Au Rwanda, un lycée de jeunes filles perché sur la crête Congo-Nil, à 2 500 mètres d’altitude, près des sources du grand fleuve égyptien. Les familles espèrent que dans ce havre religieusement baptisé Notre-Dame du Nil, isolé, d’accès difficile, loin des tentations de la capitale, leurs filles parviendront vierges au mariage négocié pour elles dans l’intérêt du lignage. Les transgressions menacent au cœur de cette puissante et belle nature où par ailleurs un rigoureux quota «ethnique» limite à 10 % le nombre des élèves tutsi. Sur le même sommet montagneux, dans une plantation à demi abandonnée, un «vieux Blanc», peintre et anthropologue excentrique, assure que les Tutsi descendent des pharaons noirs de Méroé. Avec passion, il peint à fresque les lycéennes dont les traits rappellent ceux de la déesse Isis et d’insoumises reines Candace sculptées sur les stèles, au bord du Nil, il y a trois millénaires. Non sans risques pour sa jeune vie, et pour bien d’autres filles du lycée, la déesse est intronisée dans le temple qu’il a bâti pour elle. Le huis-clos où doivent vivre ces lycéennes bientôt encerclées par les nervis du pouvoir hutu, les amitiés, les désirs et les haines qui traversent ces vies en fleur, les luttes politiques, les complots, les incitations aux meurtres raciaux, les persécutions sournoises puis ouvertes, les rêves et les désillusions, les espoirs de survie, c’est, dans ce microcosme existentiel, un prélude exemplaire au génocide rwandais, fascinant de vérité, d’une écriture directe et sans faille.
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